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  1. Le gouvernement est tombé le 12 janvier 2011 à la suite de la démission des ministres du Hezbollah. Le parti chiite entend ainsi torpiller le travail du Tribunal spécial pour le Liban chargé de faire la lumière sur l'assassinat, en 2005, du Premier ministre Rafic Hariri. Le poids des symboles. Alors que le Premier ministre libanais Saad Hariri (sunnite) était reçu le 12 janvier 2011 par le président américain Barack Obama à Washington, dix ministres du Hezbollah [parti chiite, allié de la Syrie et de l'Iran] démissionnaient en bloc. Le onzième ministre a attendu par courtoisie que la réunion entre Hariri et Obama soit terminée pour annoncer sa démission et faire tomber de fait - selon la Constitution, la démission d'un tiers des 30 ministres induit la chute du cabinet gouvernemental - un cabinet d'union nationale vieux d'à peine une année. Très fragilisé par une instabilité endémique et par une crise économique, le Liban plonge à nouveau dans une crise politique de nature explosive. Ces démissions sont directement liées au Tribunal spécial pour le Liban (TSL) qui a ouvert ses portes le 1er mars 2009 à La Haye. L'institution a été créée à la demande du Liban par les Nations unies. Sa mission consiste à juger les responsables de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri (père de Saad) le 14 février 2005 [le TSL a été crée dans le prolongement de la commission d'enquête internationale qui a commencé ses travaux dès avril 2005]. Le TSL est doté d'un budget de 66 millions de dollars pour 2011 dont 49% proviennent du Liban et 51% de la communauté internationale. Mais dès son début, elle a divisé le pays. Le camp du 8?mars (Hezbollah) a finalement décidé de provoquer la crise, "ayant sans doute eu vent que le verdict du TSL était imminent et qu'il allait mettre en cause des membres du Hezbollah", analyse Georges Salwan, professeur de droit à l'Université libanaise de Beyrouth. La crise est aussi le corollaire de l'échec de la médiation de la Syrie et de l'Arabie saoudite annoncé le 11 janvier au soir par le général Michel Aoun, allié du Hezbollah. En début de semaine, les ministres du Parti de Dieu exigeaient une réunion d'urgence du cabinet pour que le gouvernement Hariri cesse de financer le TSL, en retire les juges libanais, mette un terme à la coopération avec le tribunal et enfin juge les "faux témoins" qui seraient à la solde des Etats-Unis et d'Israël. Les désaccords étaient tels que le cabinet Hariri ne s'est réuni qu'une seule fois depuis le 10 novembre dernier. A New York et à Washington, lundi 9 et mardi 10 janvier, le roi Abdullah d'Arabie saoudite, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le président français, Nicolas Sarkozy, et Barack Obama multipliaient les discussions pour tenter de trouver une sortie de crise. Contacté à Beyrouth, le chef du parti chiite Option libanaise, opposé au Hezbollah, Ahmad El-Assaad, relève que "c'est un appel de la Syrie qui a donné le feu vert au Hezbollah. C'est la première étape d'un plan visant à montrer qui tient réellement le Liban. Maintenant il va s'agir de former un nouveau gouvernement. Il pourrait y avoir, comme en mai 2008 - le Hezbollah avait pris le contrôle de Beyrouth lors d'affrontements qui avaient fait près de 90 morts -, des actes de violence dans la capitale et ailleurs dans le pays. Il n'est pas impossible de voir émerger deux gouvernements, l'un d'Hariri, l'autre du Hezbollah." Et Ahmad El-Assaad de poursuivre : "Les Libanais veulent le TSL. C'est le seul moyen d'arrêter les assassinats politiques depuis les années 1970. On n'a jamais su qui en furent les auteurs. Si le camp du 14?mars [mené par Saad Hariri] désavouait le TSL, ce serait la fin de l'idée du Liban." Georges Salwan ajoute que pour Saad Hariri, renoncer au TSL aurait été un "suicide politique". Mais aussi un sacrilège familial. Source: http://www.courrierinternational.com

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