Bonjour mon général, je suis surpris de vous trouvez encore ici après tout ce temps.
Je vous souhaite de bonne fêtes de Noël et fin d'année à vous ainsi qu'a vos proches.
Cordialement.
AvR6
Cela fait cinq ans et trois mois depuis mon engagement, j'ai rien vu passer.
Je suis actuellement déployé en Ile de France pour l'opération Sentinelle, on est logé à Taverny, c'est pas un secret, je peut bien vous le dire. Je rentre chez moi Lundi.
Pour la suite de ma carrière, je devrais partir en reconversion au mois d'Avril, j'attend confirmation.
C'est à peu prêt tout, je vais pas vous faire un résumer des missions et du reste, ça serais long, et chiant en fait.
Le forum à beaucoup changer en cinq ans, je ne reconnais rien !
AvR6
En clair, plutôt déçu de ton parcours ? Même si ce que tu y a appris n'est pas perdu..................
Ne perds pas ton temps à retracer cela. Oui le forum a perdu de sa qualité. Je le déplore et le regrette.
BTX
Non, je n'ai pas de regrets, j'en ai eu, à un moment ou ça n'allait pas très bien pour moi, mais là, à l'heure du bilan, si j'ose dire, je n'ai pas de regrets, je n'ai pas le temps de vivre avec des regrets.
Ce fut une bonne expérience, humaine et professionnelle. Maintenant, je crois qu'a un moment donner, j'ai confondu aimer lire des livres sur l'armée et l'armée elle même. J'ai fantasmé l'armée de Bigeard et de Lartéguy, de Pierre Miquel et de Beevor.
J'aime l'armée tel qu'elle aurait du être, et pas comme elle est.
Je pourrais en écrire des pages mais je préféré rester synthétique. J'y ai rencontré des gens formidable dont certains sont devenus des amis, et d'autres crevures que je n'aurais même pas regarder en dehors de ça.
Donc à l'heure du bilan, je préfère partir, plutôt que de constater de l'intérieur comment nos élites (élues par le peuple souverains) , continueront de la déliter et de la morcelé, l'armée est devenu une bureaucratie tentaculaire figée que seul des événements aussi grave que les attentats de cette années font sursauter, mais du sursaut d'un organisme sclérosé ou toute initiatives est tué dans l'oeuf.
L'affluence au CIRFA après ces événements que j'évoquais est un feu de paille, et il s'éteindra bien vite. Bien sur, elle permet de renouveler les effectifs, mais elle cache aussi l'incroyable abandon, à tout les niveau, qui sévit au seins de l'institution. Il n'y a jamais eu autant de départ en cinq ans que j'y suis que maintenant, certains pelotons de mon régiment tourne avec la moitié de leurs effectifs, à grande peine, et quatre ou cinq CFIM n'y changeront rien. Les gens ont changé, mais pas l'armée, elle n'est plus adapté pour répondre au desiderata d'une jeunesse qui, pour certain , brûle d'allez combattre l'ennemis sur son sol, au lieu d'attendre qu'il répande le sang du peuple français dans nos rues. Mais nous ne sommes plus qu'une variable d'ajustement d'un budget qui se réduit à peau de chagrin d'années en années, Bigeard en parlait, justement, il y à quarante ans déjà. Mais les technocrate sont au pouvoirs, alors, le peuple français n'a qu'a subir quelques attentats de temps en temps, c'est vrai qu'il est plutôt bien lotis comparé à d'autres pays, j'en convient. La France n'est pas la bande de Gaza, certes, mais pour combien de temps encore.
Mais aujourd'hui, non, il ne faut pas allez faire des guerres loin, les morts sont mauvais pour les élections et l'opinion est reine, mais c'est une maîtresse bien instable, l'opinion, qui s’indigne aussi vite qu'elle oublie. Qui est encore Charlie ? Qui sera encore Paris dans quelques semaines ? Pendant ce temps là, on s'habitue à voir des militaires dans les rues, et on vie dans l'état d'urgence permanent, on vie dans la peur, tout les jours. Pendant que certain ne pensent qu'a 2017.
Alors, pour un soldat, difficile de trouver sa place la dedans. Certains se voilent volontairement la face et ne réfléchisse plus, et pour beaucoup d'autre, et bien , ça fait longtemps que le métier de militaire n'est plus une vocation. Demander à un groupe de jeunes pourquoi ils s'engage juste avant leurs incorporation, et puis redemandez leurs un ans après. On enterre les illusions dans des fosses communes dans l'armée.
Moi j'aime mon pays, bien sur, je n'ai pas toujours été exemplaire, cela s'est fait progressivement, au fil du temps, en étudiant son histoire, ce qu'il fut. Ce qu'il fut, et plus ce qu'il sera, sinon quoi, un état souverain gouverné depuis Bruxelles, ou une "élite" déconnecté des réalité promulgue des lois liberticide et voudrais nous faire oublier qui nous sommes, et qui nous fument. Je vomis sur le vivre ensemble et les bien pensant, les gourous qui nous font avaler des couleuvres à l'entonnoir comme des oies à Noël.
Je m'égare un peu, mais vous et moi on sait bien que tout est lié, une armée est le reflet de sa nation, et la nation, et bien, on la cherche toujours.
Alors je part, déçu, oui, sans doute, des regrets, non, je préfère me souvenirs des bonnes choses, et pour le reste, et bien, avec le temps, je l'oublierais, mais pas tout.
J'espère que vous m'excuserez, je digresse, je part dans tout les sen. Malgré tout, j'ai toujours été bien noté et appréciez de mes chefs, ils m'ont toujours accordé leurs confiance, en témoigne cinq ans de notation sans vague. J'étais un bon soldat, ni plus, ni moins, et je dit sans orgueil en regardant derrière moi sur ma brève, mais intéressante, carrière dans l’armée.