Globalement, côté soignants au SSA, la hiérarchie reste la même que dans le civil : nos seuls supérieurs directs sont les internes et les médecins. La différence, c'est que l'institution recherche avant tout des compétences médicales qu'elle met ensuite en valeur via le grade.
J'ai déjà vu un chirurgien senior passer lieutenant-colonel. Ces profils-là sont des spécialistes qui n'ont pas vocation, ni la volonté d'ailleurs, de commander des régiments ni d'aller en première ligne se battre. Je pense qu'on est tous en adéquation sur ce constat : pour le commandement, vous avez vos écoles qui forment très bien les officiers de carrière, avec toutes les cartes qui vont avec
Concernant les difficultés de la réserve : pour moi, le vrai problème n'est pas tant le manque de parcours direct (même si ça reste un sujet de fond) mais surtout le cauchemar administratif. Dans ma promotion, on est à plus d'un an d'attente avant d'avoir été incorporés. Le CIRFA ne connaissait pas nos parcours, personne ne savait quoi faire de nous, on se faisait balader de service en service.. alors même qu'on avait les gradés qui venaient directement à la fac avec petits fours pour vendre ces parcours de réserve.
Ensuite, une fois incorporés, les galères continuent. Le ROC : j'ai posé deux dimanches différentes, j'ai bien reçu deux convocations... mas pour le même dimanche. En plus, je suis censé travailler de 8h à 23h (ce qui compte comme deux jours de réserve), mais sur la convocation, c'est noté 8h-17h, soit un seul jour. Personne n'a l'air de parler le même langage.
Intradef : on est censés avoir nos codes, mais à cause d'erreurs, ça prend des semaines. Les soldes : payées avec des mois de décalage. Bref, à chaque étape, c'est toujours l'enfer administratif.
Et c'est bien là que réside, à mon sens, le problème majeur : la fidélisation des réservistes. Beaucoup sont motivés au départ, mais finissent par décrocher à cause de ces galères sans fin. À l'instar du chirurgien sénior..
Enfin, sur la remarque "tout le monde a un master" : il y a études et études. La différence se voit très bien sur le taux de chômage une fois diplômé, et sur le salaire médian.