Il est plus facile de prédire l’évolution des dépenses militaires mondiales que de faire un pronostic sur le nom d’un futur pape avant la tenue d’un conclave. Ainsi, l’an passé, l’Institut international pour les études stratégiques (IISS), établi à Londres, avait estimé que les dépenses militaires des pays asiatiques dépasseraient, en 2012, celles consenties par les Etats européens. Et cette prédiction est devenue une réalité.
En effet, selon ce centre de réflexion, qui vient de publier la dernière édition de son “Military Balance”, les dépenses militaires des pays d’Asie en volume ont atteint, en 2013, les 287 milliards de dollars, soit un total supérieur à la somme des budgets des Etats du Vieux Continent, qu’ils soient membres de l’Otan ou non. Et c’est la première fois que cela arrive.
Bien évidemment, la Chine tire vers le haut les dépenses militaires asiatiques, avec une augmentation en volume de 8,3% en 2012. Pour le reste du continent, cette hausse a été de 4,94%.
Dans le même temps, les budgets de défense des pays européens membres de l’Otan ont chuté de 11% en volume, pour retomber à leur niveau de 2006 en valeur, notamment à cause des politiques d’austérité menées pour réduire les déficits et l’endettement publics.
“La hausse des dépenses militaires en Asie a été si rapide et l’austérité menée par les pays européens en matière de défense si rigoureuse, que les dépenses en volume de l’Asie en 2012 ont dépassé les dépenses totales officielles de défense non seulement des membres européens de l’Otan mais aussi de l’ensemble de l’Europe, y compris celles des pays européens non membres de l’Otan,” explique l’ISS. CQFD.
Quant aux Etats-Unis, le budget alloué en 2012 au Pentagone a été le plus important du monde étant donné qu’il a représenté 45,3% des dépenses militaires mondiales. Cette part devrait diminuer dans les années qui viennent, sous l’effet des coupes automatiques entrant dans le cadre de la “sequestration”.
Cela étant, l’ISS n’écarte pas l’idée que les Etats-Unis puissent à leur tour être dépassés par la Chine dans le domaine militaire. Ce qui pourrait effectivement être le cas à l’horizon 2025-208, sous réserve, toutefois, que Pékin puisse bénéficier d’un fort taux de croissance économique. Or, si les pays européens calent, l’économie chinoise en pâtira forcément.
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