en plus nous sommes les premiers à mener l'opération, au détriment des américains. Je dis bravo !
Réagissant à la décision française, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a déclaré vendredi soir à la télévision malienne qu'il n'avait "d'autre choix que de sonner la mobilisation générale autour de la grande armée malienne pour faire obstacle à ce projet criminel".
Dioncounda Traoré avait déclaré peu auparavant l'état d'urgence face à l'avancée vers le sud des rebelles. Il est par ailleurs attendu mercredi à Paris, où il s'entretiendra avec François Hollande.
SOUTIEN POLITIQUE DE LONDRES, LE PENTAGONE RÉFLÉCHIT
L'intervention française a provoqué plusieurs réactions de soutien, comme celle du Royaume-Uni.
"Le Royaume-Uni soutient (la) décision française de fournir une aide au gouvernement du Mali face à l'avancée des rebelles", a déclaré vendredi le secrétaire au Foreign Office, William Hague dans un message sur Twitter.
La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a appelé pour sa part à "accélérer l'engagement international" et a déclaré que l'Union européenne accélérerait son projet d'envoyer 200 soldats sur place pour entraîner les forces maliennes, projet initialement prévu fin février.
A Washington, le Pentagone la dit réfléchir à l'attitude qu'il va adopter dans le dossier malien, sans exclure un partage d'informations avec la France et un soutien logistique.
Des experts militaires ont en revanche émis un doute sur la décision d'intervenir militairement, s'appuyant sur le fait que ni l'équipement ni les troupes au sol n'étaient prêtes.
"Nous n'en sommes pas encore à la grande intervention", estime Mark Schroeder, analyste spécialiste de l'Afrique subsaharienne chez Stratfor, qui juge que la France a été poussée à agir au moment où les islamistes ont foncé sur Sévaré, point stratégique pour les opérations militaires à venir.
"Les Français ont réalisé que c'était une ligne rouge qu'ils ne pouvaient pas laisser franchir", ajoute-t-il.
A la question de savoir si les rebelles avaient l'intention de s'emparer des villes de Sévaré et Mopti, Sanda Ould Boumama, porte-parole d'Ansar Dine, a répondu vendredi: "Nous dirons cela dans les prochaines jours", ajoutant que l'intervention française était la preuve d'un parti pris anti-islam.
Evoquant le sort des otages français aux mains de groupes islamistes, un porte-parole d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a appelé pour sa part la France à reconsidérer son intervention. "Stoppez votre assaut contre nous, ou vous creuserez la tombe de vos propres enfants", a prévenu Abdallah al Chinguetti dans une vidéo mise en ligne sur internet.