Il y avait plus qu'illettrés (nombreux), il y avait carrément des analphabètes, recrutés quand même si aptes physiquement.J'en ai vu dans l'infanterie, dans les mêmes années. Il fallait écrire leurs lettres, cartes postales. Evidemment, la formation -la plus rudimentaire- ne passait qu'à l'oral. On à peine à y croire, mais certains avaient oublié totalement le peu qu'ils connaissaient, même si la scolarité était obligatoire jusqu'à 16 ans déjà. Mais dans les faits, ils avaient quitté le circuit général à 14 ans , tenté d'apprendre un métier en étant en échec et sans plus jamais lire et écrire, et après 16 ans n'avaient plus rien fait, ou parfois des boulots de manutention. Ils arrivaient entre 18 et 20 ans en ayant encore plus oublié. Le pire, on le sait moins, c'est qu'il y en a encore aujourd'hui, même si on les fait passer au forceps jusqu'en 3e (pour des raisons de coût, fermeture de filières adaptées et quasi disparition du redoublement).