https://www.opex360.com/2025/10/10/la-direction-generale-de-larmement-a-lance-le-pacte-espace-avec-le-secteur-spatial-francais/
C’est une donnée dont on n’a pas forcément conscience, tant les grands acteurs du secteur, comme Ariane Group, Thales Alenia Space, Airbus Space ou encore Eutelsat, prennent la lumière. Toujours est-il que, en 2020, selon des chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques [INSEE], la filière spatiale française comptait, au sens large, 1 704 entreprises et avait généré un chiffre d’affaires estimé à 10,8 milliards d’euros.
Certaines de ces entreprises, liées à l’émergence du « New Space », se sont fait rapidement un nom, grâce notamment au soutien du ministère des Armées. Tel est par exemple le cas d’Unseenlabs, d’U-Space, de Cailabs, de HyPrSpace et, plus récemment, d’Infinite Orbits, à laquelle il a notifié l’accord-cadre PALADIN, lequel vise à fournir un service d’inspection et de surveillance de l’orbite géostationnaire au Commandement de l’Espace [CdE].
Et pour cause : comme la précédente [2019-25] la Loi de programmation militaire [LPM] actuellement en vigueur fait de l’espace une priorité. À ce titre, le ministère des Armées, via la Direction générale de l’armement [DGA], a lancé l’opération d’ensemble ARES [Action et résilience spatiale] afin de développer des capacités de surveillance, d’inspection et d’action en orbite.
Aussi, le 7 octobre, et comme elle l’avait fait pour les drones l’an passé, la DGA vient de lancer le « Pacte Espace » afin de « structurer le dialogue » avec les entreprises du secteur spatial afin que ces dernières puissent développer des solutions « adaptées et souveraines » aux besoins opérationnels exprimés par les forces françaises en général et à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] en particulier.
Ce « Pacte Espace » est « piloté par la DGA avec le soutien conjoint du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales [GIFAS] et de l’Alliance New Space France [ANF]. Il associera les forces ainsi que d’autres ministères et acteurs étatiques concernés par le domaine, comme le Centre national d’études spatiales [CNES] ou l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué.
Et de rappeler que, depuis plus de soixante ans, la DGA est un « cœur » de l’écosystème spatiale français car elle a « pour mission d’équiper les forces pour agir dans, vers et depuis l’espace tout en garantissant la cohérence d’ensemble et la soutenabilité à long terme des programmes spatiaux ».
Pour le moment, ce Pacte Espace réunit plus d’une cinquantaine d’entreprises. Il permettra ainsi au ministère des Armées de mieux les connaître [et réciproquement] et de leur communiquer ses « feuilles de route stratégiques, capacitaires et technologiques ». L’objectif est d’anticiper les évolutions à venir, d’accélérer l’innovation, et de réaliser des acquisitions « agiles et réactives ».
« Le pacte Espace a pour mission d’établir des passerelles et de développer l’émulation au sein de la communauté des acteurs français du spatial en vue de croiser le besoin opérationnel et l’offre industrielle », résume le ministère des Armées.