Etude sur les Traumatismes chez les militaires

[Anna Bayard]

Bonjour,

Je suis psychologue et je rencontre dans mon travail de nombreux civils (plus rarement ex-militaires) ayant subi des traumatismes. Si nous avons de plus en plus d’outils pour accompagner nos patients (psychothérapie, EMDR, hypnose) nous connaissons encore mal la question du traumatisme et de son dépassement, et c’est pourquoi j’ai entrepris depuis 4 ans une thèse sur ce sujet, afin de mieux comprendre quels sont les mécanismes en jeu dans le dépassement d’une expérience traumatisante, et d’aider ainsi les professionnels de santé (psychologues, psychiatres, médecins etc.) à mieux accompagner leur patients.

En tant que militaires vous êtes nombreux à avoir dû faire face à des expériences potentiellement traumatisantes et je souhaiterai essayer de comprendre ce qui vous a aidé ou pas à les traverser, (Traits de personnalités, soutiens etc).

Après un long travail d'entretiens cliniques, je suis en train de faire passer des questionnaires et je me permets donc de vous solliciter pour participer à cette étude.

Ce questionnaire est bien entendu complètement anonyme et respecte les règles déontologiques de toute recherche, il peut être rempli en ligne avec le lien suivant.

http://psycho-interculturelle.blogspot.fr/

En espérant que ce travail pourra vous intéresser, je vous remercie vivement pour le temps que vous y consacrerez et je reste à votre disposition pour toute question ou remarque.

Bien cordialement.

Anna Bayard

Anna.bayard-richez@upmf-grenoble.fr

Psychologue clinicienne et interculturelle, ADELI # 80 93 0389 4

Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie (LIP/C2S)

Université Pierre Mendès-France, Grenoble 2

Adresse: Bureau 244, 1251 Avenue centrale, BP 47 Grenoble Cedex 9

Tel: +33 (0) 476 82 58 87

[AvengerRedSix]

Il n'y a pas, à ma connaissance, de militaire victime de trauma du à la guerre sur ce forum ...

[Invité]

Pas besoin d'aller à la guerre pour être traumatisé par l'armée je pense. :ph34r:

[Anna Bayard]

Merci Had,

Oui en effet. De plus il est très intéressant pour moi d'avoir des réponses, de militaires ayant vécus des évènements "POTENTIELLEMENT" traumatisant (peur pour sa vie, moqueries et harcèlement répétés, assister à la mort ou grave blessure de quelqu'un etc.), et qui pour autant n'ont pas développé de traumatismes en tant que tels (flashs de souvenirs, angoisses, stress etc).

Merci d'avance.

Bien cordialement.

Anna Bayard

[Jobie13013]

Je ne suis pas partie en OPEX à ce jours .. mes je peux vous dire que la vie en collectivités exerce une grosse pression social qui fait vite déprimé

[Anna Bayard]

Bonjour merci à tous les deux de votre intérêt, ces liens vont m'être très utiles, c'est exactement ce que je cherchais.

Et oui vous avez raison Jobie, la vie en collectivité est souvent vectrice d'une grosse pression sociale, rarement facile à gérer, qui peut même dans certains cas extrêmes avoir un potentiel traumatique.

Merci pour tout et bonne journée.

Anna Bayard

[lamborghini]

Pas besoin d'aller à la guerre pour être traumatisé par l'armée je pense. ph34r

[Anna Bayard]

Sans nul doute oui, si j'en crois un certain nombre de témoignages reçus .

Bonne journée à vous.

Anna Bayard

[RADU]

Il n'y a pas, à ma connaissance, de militaire victime de trauma du à la guerre sur ce forum ...

Si. Présent !

En rentrant du terrain,il y a plusieurs années,le soir-même j'ai eu une fuite d'eau à la maison. Appel plombier,travaux effectués,1900 € facturés. Malheureusement je n’étais pas armé.

[hatonjan]

Radu, arrête de nous faire croire que c'était en euro à ton époque !

[RADU]

Ah,non,c’était en napoléons,mais j'ai fait la conversion en euros. En fait,j'ai connu Gén. Rollet lorsqu'il était sous-lieutenant :shout:

[Timshel]

Radu, arrête de nous faire croire que c'était en euro à ton époque !

Hahaha

Radu est la preuve vivante que "la guerre" ne fait pas que des "ravages"

elle conserve!

[wolfy60]

Il n'y a pas, à ma connaissance, de militaire victime de trauma du à la guerre sur ce forum ...

Le relatif anonymat du forum pourrait pourtant en 'cacher' un ou plusieurs qui n'aurait pas forcément envie de se répandre sur le forum.

Après avoir lu le questionnaire , bcp de militaire d'active ayant vécu une situation de conflit pourrait le remplir ...

Modifié 14 novembre 2013 par wolfy60

[Anna Bayard]

Merci d'avoir pris le temps de lire ce questionnaire, et oui je crois que beaucoup pourrait être concernés, même si malgré une expérience difficile (qui potentiellement aurait pu être traumatisante) ils n'ont pas développé de traumatisme en tant que tel.

C'est pour moi particulièrement intéressant, de comprendre justement quels ont été les facteurs "protecteurs" face à ça.

N'hésitez pas à partager !

[The Frog]

Il n'y a pas, à ma connaissance, de militaire victime de trauma du à la guerre sur ce forum ...

Ça a déjà été dit mais, les témoignages de militaires/ex-militaires le montrent, il n'est pas nécessaire d'aller combattre pour développer un traumatisme lié à l'armée. Les moqueries, la représentation de soi, les challenges... tout ça peut tôt ou tard conduire certains à développer des troubles psychologiques. C'est sûr que ces troubles là sont différents de ceux que l'on connaît suite aux expériences de combat, et d'ailleurs on en parle moins ; ils n'en demeurent pas moins réels et à mon sens, d'égale importance en termes de prise en charge. C'est donc bien d'en faire état et de s'y intéresser tout autant qu'aux traumatismes post-combat !

[The Frog]

C'est vrai.

[BTX]

Ce genre d'étude ne date pas d'aujourd'hui. Depuis que les armées françaises sont engagées sur des TOE sous mandat national, ONU ou OTAN, le "ressenti" des soldats a suscité la curiosité d'écrivains, de psychologues ou de romanciers.

Comme beaucoup de mes comparses, on m'a demandé de témoigner.

BTX

[Anna Bayard]

@ The frog : Oui vous avez complètement raison, et même si bien sûr les expériences sont complètement différentes, on est étonné à quel point à un niveau psychologique, ce sont les mêmes mécanismes qui entrent en jeu, quelques soit le type d'expériences rencontrées.

@ BTX : En effet, les militaires sont d'ailleurs sur sollicités par ce genre d'étude, c'est d'ailleurs au travers d'eux qu'a émergé réellement la notion de traumatisme (guerre du vietnam principalement).

[ABayard]

Bonjour à tous.
 

Vous avez d'une façon ou d'une autre participé à mon travail de thèse, au cours de ces dernières années. Je ne peux que vous exprimer ma profonde gratitude pour l'investissement, le temps, la bienveillance, et la confiance que vous m'avez accordez à cette occasion.
 

Ce travail s'est achevé le 24 février 2016, avec la mention très honorable et les félicitations du jury à l'unanimité. Vous trouverez ci-joint un résumé de ma thèse, et je reste à votre disposition pour toutes questions.
 

En vous souhaitant le meilleur, et en vous remerciant une fois encore d'avoir donné vie à cette recherche.

Bien cordialement.

Anna Bayard

 

Résumé :

Notre problématique s’articule sur deux approches théoriques, à savoir la psychologie interculturelle francophone et la psychologie clinique interculturelle du trauma. En effet, nous étudions l’édification d’une métabolisation structurelle au profit d’une métabolisation expérientielle chez le sujet. Pour cela, nous interrogeons spécifiquement dans ce travail le lien entre l’interculturation positive et le dépassement d’un trauma.

            En effet, ces deux concepts nous semblent a minima reliés par la notion de ″mise en sens″ nécessaire face à l’effraction d’une altérité radicale, qu’elle vienne d’un agresseur, ou d’une rencontre avec une culture radicalement Autre. Nous questionnons la corrélation entre l’interculturation positive et dépassement du traumatisme à la lumière de nombreuses variables : contexte personnel, dispositions et processus psychiques, facteurs environnementaux…

            Une étude préliminaire (N = 10) et une première série d'entretiens qualitatifs (N = 13) nous ont permis d'élaborer un questionnaire quantitatif. Nos résultats (N = 191) démontrent un lien entre l’interculturation positive et le dépassement du traumatisme (rhô=.217, p=.003), lien modulé principalement par l'estime de soi et l'aptitude aux relations.

            Nous proposons des recommandations cliniques pour l’élaboration d’un Tiers-espace thérapeutique créatif et interculturalisé venant soutenir la recherche de sens de ceux confrontés à l’effraction de l'altérité radicale de la mort, faisant de l’approche interculturelle un engagement socio-géopolitique bienveillant au service d’une clinique victimaire engagée, réflexive et consciente.

Résumé Thèse Anna Bayard.docx

[Invité]

Il y a 4 heures, ABayard a dit :

Bonjour à tous.
 

Vous avez d'une façon ou d'une autre participé à mon travail de thèse, au cours de ces dernières années. Je ne peux que vous exprimer ma profonde gratitude pour l'investissement, le temps, la bienveillance, et la confiance que vous m'avez accordez à cette occasion.
 

Ce travail s'est achevé le 24 février 2016, avec la mention très honorable et les félicitations du jury à l'unanimité. Vous trouverez ci-joint un résumé de ma thèse, et je reste à votre disposition pour toutes questions.
 

En vous souhaitant le meilleur, et en vous remerciant une fois encore d'avoir donné vie à cette recherche.

Bien cordialement.

Anna Bayard

 

Résumé :

Notre problématique s’articule sur deux approches théoriques, à savoir la psychologie interculturelle francophone et la psychologie clinique interculturelle du trauma. En effet, nous étudions l’édification d’une métabolisation structurelle au profit d’une métabolisation expérientielle chez le sujet. Pour cela, nous interrogeons spécifiquement dans ce travail le lien entre l’interculturation positive et le dépassement d’un trauma.

            En effet, ces deux concepts nous semblent a minima reliés par la notion de ″mise en sens″ nécessaire face à l’effraction d’une altérité radicale, qu’elle vienne d’un agresseur, ou d’une rencontre avec une culture radicalement Autre. Nous questionnons la corrélation entre l’interculturation positive et dépassement du traumatisme à la lumière de nombreuses variables : contexte personnel, dispositions et processus psychiques, facteurs environnementaux…

            Une étude préliminaire (N = 10) et une première série d'entretiens qualitatifs (N = 13) nous ont permis d'élaborer un questionnaire quantitatif. Nos résultats (N = 191) démontrent un lien entre l’interculturation positive et le dépassement du traumatisme (rhô=.217, p=.003), lien modulé principalement par l'estime de soi et l'aptitude aux relations.

            Nous proposons des recommandations cliniques pour l’élaboration d’un Tiers-espace thérapeutique créatif et interculturalisé venant soutenir la recherche de sens de ceux confrontés à l’effraction de l'altérité radicale de la mort, faisant de l’approche interculturelle un engagement socio-géopolitique bienveillant au service d’une clinique victimaire engagée, réflexive et consciente.

Résumé Thèse Anna Bayard.docx

Félicitations docteur.