En réalité, mourir au combat (pour la France ou non) n’a jamais été pour moi un problème. Le problème, sans doute, c’est d’avoir compris qu’avec l’approche actuelle, je mourrai plutôt « comme un idiot », et cela n’a rien de réjouissant.
Des idées du type « selon l’expérience la plus récente de la guerre, nous devons mener davantage d’actions nocturnes », sans aucun argument solide (ou, pire encore, avec une argumentation contraire au bon sens, comme dans notre cas) donnent une immense certitude : nous allons continuer à jeter des bataillons entiers dans un nouveau Diên Biên Phu, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Triste analogie, mais c’est bien là que nous en sommes, avec ces « excellentes » conclusions tirées de la guerre à l’est de l’Europe.
Un autre exemple, si l’on veut : en 1914, l’infanterie française, en pantalon rouge et capote bleue, affrontait l’infanterie allemande, qui portait depuis 1907 l’uniforme gris-vert. Les fantassins français, braves et dignes, furent de simples cibles, abattus comme des canards de foire sur les champs de Lorraine.
L’imbécile Étienne Lamy déclarait à la Chambre des députés : « Le pantalon rouge, c’est la France ! »
Et le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy, qui avait tenté d’introduire un uniforme gris ou kaki, fut contraint de démissionner.
En lisant les réflexions si profondes et si pleines de sagesse de monsieur le colonel, je me convaincs que, décidément, le pantalon rouge, c’est la France. Voilà tout.