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piranha

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Everything posted by piranha

  1. Je ne peux pas supporter les journalistes, mais cet extrait de Tytelman devrait être lu au Hexagone de Ballard tous les jours — avant le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner, et pour les stratèges les plus bornés, même avant de se coucher. Il écrit apparemment sur la Russie et l’Ukraine, mais en réalité il parle de la France: "Ces véhicules doivent cependant rester des consommables: coût abordables, production en masse possible..." "Et en ce qui nous concerne : on est mal barrés."
  2. À ce jour : l’armée russe a perdu au moins 145 000 soldats tués (selon https://200.zona.media/) et environ un demi-million de blessés ; les drones ukrainiens frappent sur l’ensemble du territoire russe ; lors de l’opération « Toile d’araignée », 25 à 30 % des bombardiers stratégiques russes ont été détruits (en état opérationnel) ; au cours de l’opération de Koursk, les forces armées ukrainiennes ont conquis plus de 1 000 km² du territoire russe ; la flotte de la mer Noire a cessé d’exister. On voit donc à quel point la présence de quatre mille ogives nucléaires a été d’une grande aide pour la Russie. Vraiment une aide immense. À mon humble avis, nous aurions dû dépenser moins pour ces babioles et davantage pour des choses « réelles » comme l’artillerie réactive ou de véritables véhicules de combat d’infanterie (et non des cabanes en carton comme le Griffon et le Serval). Mais ce n’est que mon opinion.
  3. Et cela pourrait sembler une bonne chose – notre défense antiaérienne est pratiquement inexistante, elle n’existe tout simplement pas en tant que telle. Mais une machine entière avec quatre soldats et un lanceur, ce n’est pas du tout ce dont nous avons besoin. L’armée française ne possède aucun missile sol-air portable. Aucun. Un système portatif de défense antiaérienne – léger, simple à utiliser et peu coûteux – c’est la possibilité de mener un raid audacieux, pour une unité de reconnaissance de tendre une embuscade à un hélicoptère (ou un avion) ennemi, pour l’infanterie de protéger ses positions, et même d’abattre un missile de croisière, comme cela se fait en Ukraine. C’est la possibilité de saturer le champ de bataille de moyens antiaériens, et de bloquer complètement toute utilisation de l’aviation ennemie. Beaucoup de Ka-52 russes ont été abattus précisément par des MANPADS tirés depuis les tranchées, et plusieurs avions durant les premiers jours de l’invasion également. Lors de l’attaque sur Hostomel, six à sept hélicoptères (dont certains transportaient des troupes) ont été détruits par les missiles portables utilisés par l’infanterie ukrainienne. Une efficacité incroyable. Les Russes disposent de cinq à sept modèles différents de MANPADS, en grand nombre. La Géorgie, la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, le Danemark, la Grèce, l’Égypte, l’Espagne, l’Italie, la Croatie, l’Afghanistan, le Hamas, le PKK, les Tigres tamouls, le Tchad… en ont aussi. Mais pas la France. Notre commandement semble penser que vingt véhicules équipés de Mistral suffiront à couvrir tout le territoire français. Un optimisme… sans précédent ! Nos voisins polonais, eux, fabriquent le Piorun, un MANPADS performant et abordable, proposé à l’export, et utilisé avec succès en Ukraine. Dommage que nous n’en ayons pas besoin. Vraiment dommage. ''Une armée sans moyens est une illusion ; un commandement sans esprit est un danger.'' Général André Beaufre
  4. L'observation du culte du cargo a conduit à un questionnement : ne sommes-nous pas parfois conduits à appliquer des méthodes par mimétisme, sans réelle réflexion sur le bien-fondé de nos démarches, en pratiquant une sorte de pensée magique alias pensée sauvage ? 2 semaines au CENTAC pour le 1er RI: Discussion dans les couloirs du centre CENTAC : — Alors, après quatre ans de guerre, vous appliquez enfin l’expérience du front ? — Bien sûr, mon général ! Nous avons installé des filets ! — Des filets ? Vous êtes pêcheur ? — Non, mon général, je suis le chef du centre CENTAC ! — Et pourquoi donc des filets ? — Eh bien, voyez-vous, je ne sais pas trop. Mais tout le monde en met, alors j’en ai mis aussi ! — Et sont-ils au moins de bonne qualité ? — Très chers, mon général ! Un mètre coûte mille euros ! Je les ai achetés à la fabrique de filets de mon cousin. — Imbécile ! À la fabrique de filets de mon cousin, le mètre coûte deux mille euros ! Corrigez cela immédiatement et commandez chez lui ! — À vos ordres, mon général !!! Si l’on cesse un instant de rire entre deux larmes, on peut constater qu’au quatrième année de guerre en Europe l’armée française ressemble plutôt à un simulacre de quatrième ordre chez Baudrillard. Les tentatives d’introduire du matériel moderne sont sporadiques, chaotiques, sans système et superficielles. Si l’on prend l’exemple de ces fameux filets, il faut examiner deux points : Les filets en eux-mêmes. Ils sont incroyablement bas et ont des mailles excessivement larges. Ils ne protègeront ni d’une grenade lâchée d’un drone — elle passera tout bonnement à travers la maille — ni d’une charge plus grosse — qui détonera sur le filet et tuera tous ceux qui se trouvent dans la tranchée. Les filets utilisés dans les tranchées russes et ukrainiennes sont organisés autrement. L’impact et la détonation d’un FPV sur ce filet auront même un effet pire que s’il n’y avait rien — détonation superficielle, excellente dispersion des éclats : superbe ! La concentration des hommes sous le filet. Sous le filet j’ai compté au moins six combattants, entassés sur 3–4 mètres de tranchée. En cas d’arrivée d’un engin explosif (improvisé) de gravité moyenne — comme un VOG ou une grenade à main — on aura 2–3 tués et le reste avec des blessures de gravité variable. En cas d’arrivée d’un engin vraiment dévastateur, comme une mine antichar, on obtient six cadavres sur place. Il ne restera plus qu’à recouvrir la tranchée de terre et à poser une stèle — la tombe collective est prête. Ainsi donc, les filets sont présents à CENTAC, l’« expérience de pointe » est mise en œuvre, et nous marchons d’un pas assuré vers la victoire...
  5. Tant mieux : l’Europe doit soit apprendre à se défendre elle-même — pour cela nous avons assez d’argent, mais pas assez de volonté — soit périr. Une Europe déglinguée et à moitié morte, qui vit dans l’espoir d’être protégée par les États-Unis, est un spectacle lamentable. "Qui ne nourrit pas sa propre armée nourrira celle des autres" N.B.
  6. Je n’ai pas de mots. Aucun mot. Au sens propre du mot « mot ».
  7. Votre remarque est plus que pertinente ; pour les non-initiés, cela peut en effet paraître étrange, je suis d’accord. Et pourtant, déjà pendant la Seconde Guerre mondiale, le débarquement de l’infanterie « sur le blindage » des chars était une pratique très répandue, surtout au sein de l’Armée rouge: Les Russes, lors des actions d’assaut, utilisent des chars sur lesquels sont construits de véritables « maisons ». L’infanterie s’y abrite et en descend pour attaquer. Si le char est pris pour cible par un drone FPV, les soldats ripostent avec leurs armes légères. Ici, on peut voir l’infanterie russe descendre de deux chars et entrer au combat. Je suis heureux d’avoir pu vous montrer quelque chose de nouveau aujourd’hui.
  8. Pour bien comprendre le problème : ce T-62M russe a participé à l’assaut, a reçu au moins 25 frappes par des FPV ukrainiens (avec une très grande diversité d’ogives/charges militaires), mais a quand même réussi à débarquer l’infanterie. Petite question arithmétique — si les pilotes ukrainiens, en utilisant 25 véritables FPV, n’ont pas réussi à le consumer, combien de centaines (ou de milliers) de « munitions téléopérées Damoclès », avec une charge explosive comparable à celle d’une grenade à main, faudra-t-il pour arrêter cette tortue folle ?! Au lieu d’utiliser, comme certains autres pays, l’expérience avancée de l’Ukraine et de produire de vraies munitions FPV de combat, nous nous livrons à des gesticulations vaines — et tout cela aux frais des contribuables. Quel malheur, vraiment.
  9. Une compagnie de drones antichars au sein d’un régiment d’infanterie — c’est excellent, formidable. Tout cela sonne assez optimiste, mais derrière les déclarations tapageuses se cache une incompréhension totale du concept même du FPV. Le principe du FPV qui domine le champ de bataille en Ukraine, c’est une munition bon marché et massive, c’est une adaptation permanente, ce sont des tetes de combat extrêmement variées — charge creuse, charge creuse tandem, brisante, à fragmentation, incendiaire, thermobarique, combinée... Le choix de charge pour un FPV (et la fréquence de commande ou d’utilisation de la bobine de câble à fibre optique) est entre les mains du pilote du drone, qui les change pour obtenir un maximum d’efficacité. Utiliser les soi-disant « munition téléopérée de courte portée Damoclès » en quantités microscopiques n’a rien à voir avec le progrès ni avec l’efficacité. Au fait, combien elles coûtent ? Quelle ogive y est installée, quelle efficacité pour 500 grammes contre l’infanterie et contre les véhicules légers ? Et où est la capacité « antichar » ? Et au fait, combien d’explosif peut-on loger dans une tete militaire de 500 grammes ? Ils ont accroché au drone une grenade à main , ces « inventeurs », ces charlatans ! Tout cela, mes chers amis, n’est qu’une imitation d’activité, rien de plus. Si l’armée française était au minimum intéressée par la modernisation et l’utilisation du FPV, la première étape serait de créer une tete militaire modulaire et variable, et d’utiliser une base (peu couteuse) FPV bon marché pour la livrer jusqu’à l’ennemi. Simple, peu coûteux, mortel ! À la place, nos cheres généraux ont inventé une sorte de « munition téléopérée » et la présentent sans honte comme une technologie révolutionnaire. Rien de nouveau sous le soleil. "Avaritia et ignavia rem publicam perdiderunt." Sallustius
  10. Si le BSS se trouve en dehors du régiment, c’est plus simple. Ici, nous devons informer le président des sous-officiers de la visite, et il donne son accord ou l’interdit. Surtout si quelqu’un reçoit des visiteurs venus de l’étranger. À titre exceptionnel, et en fonction des mérites et du grade. Il y a aussi des tentatives illégales, mais elles sont rapidement (et sévèrement) réprimées.
  11. J’ai une question qui ne me laisse pas en paix : nos commandants affirment qu’« il n’y a aucun sens à créer et accumuler des stocks de drones FPV, parce qu’un drone de 2025 sera complètement dépassé en 2026 ». C’est discutable, mais soit. Alors voilà : notre magnifique Patroller n’est pas de 2025, mais de 2009. Sera-t-il dépassé en 2026 ou non ? Et le prix de 22 millions d’euros par unité (comparable à celui d’un chasseur peu coûteux) — est-il justifié ?
  12. En réalité, mourir au combat (pour la France ou non) n’a jamais été pour moi un problème. Le problème, sans doute, c’est d’avoir compris qu’avec l’approche actuelle, je mourrai plutôt « comme un idiot », et cela n’a rien de réjouissant. Des idées du type « selon l’expérience la plus récente de la guerre, nous devons mener davantage d’actions nocturnes », sans aucun argument solide (ou, pire encore, avec une argumentation contraire au bon sens, comme dans notre cas) donnent une immense certitude : nous allons continuer à jeter des bataillons entiers dans un nouveau Diên Biên Phu, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Triste analogie, mais c’est bien là que nous en sommes, avec ces « excellentes » conclusions tirées de la guerre à l’est de l’Europe. Un autre exemple, si l’on veut : en 1914, l’infanterie française, en pantalon rouge et capote bleue, affrontait l’infanterie allemande, qui portait depuis 1907 l’uniforme gris-vert. Les fantassins français, braves et dignes, furent de simples cibles, abattus comme des canards de foire sur les champs de Lorraine. L’imbécile Étienne Lamy déclarait à la Chambre des députés : « Le pantalon rouge, c’est la France ! » Et le ministre de la Guerre, Adolphe Messimy, qui avait tenté d’introduire un uniforme gris ou kaki, fut contraint de démissionner. En lisant les réflexions si profondes et si pleines de sagesse de monsieur le colonel, je me convaincs que, décidément, le pantalon rouge, c’est la France. Voilà tout.
  13. Je n’ai rien personnellement contre monsieur le colonel, mais ses conclusions me font peur. Elles m’inspirent plutôt de l’effroi. Le pire, ce serait que ces idées aillent plus loin et se retrouvent dans la doctrine de l’armée française. Alors, au lieu de s’entraîner et de se préparer avec des moyens techniques adéquats de détection et de lutte contre les drones (que nous n’avons toujours pas, en cette quatrième année de la Grande Guerre des Drones), les soldats français iront se promener la nuit dans les bois, convaincus du bien-fondé et de la nécessité de ces actions. C’est effrayant et terrifiant. Vivement la retraite !
  14. Je ne sais pas dans quelle folie de fou ils puisent leur inspiration, tous ces « génies militaires », mais ça inspire peu d'optimisme. La nuit, sur le théâtre d'opérations russo‑ukrainien, les drones volent tout comme le jour, avec des caméras thermiques et infrarouges. De plus, le champ de bataille est bourré de millions de mines antipersonnel de toutes sortes, de sous‑munitions et de kilomètres de fil barbelé. Toute tentative d'avancer à l'aveugle - explosion garantie. Des actions d'assaut nocturnes ont lieu - oui. Peu nombreuses et limitées. Du côté ukrainien, ce sont par exemple les régiments d'assaut 225, 425, 33 qui s'en chargent ; chez les Russes - les troupes aéroportées d'assaut et la « chair à canon » de la marine (infanterie de marine 810, 155). Sur blindés (véhicules lourds chenillés du type M2 Bradley) : entrée sur la position, débarquement rapproché du groupe d'assaut, capture de prisonniers, repli. Se promener à pied dans les buissons - c'est chercher une mort absurde. Les forces spéciales (ССО) des deux côtés mènent des raids justement de jour, parce que les drones existent de jour comme de nuit, mais bien voir où l'on va et où l'on pose le pied - on ne peut le faire qu'à la lumière du jour. Le sens du message de monsieur le colonel est clair. Les mines de l'armée française ne sont pas nécessaires, les munitions à sous‑munitions non plus, les blindés chenillés, les drones avec caméras nocturnes - foutus dehors aussi. Il faut apprendre à vadrouiller la nuit dans les fourrés, ainsi nous gagnerons la Troisième Guerre mondiale. Très bien, monsieur le colonel, compris. J'irai à l'église, je mettrai un cierge. «Une armée de moutons menée par un lion vaincra une armée de lions menée par un mouton.» Vieux proverbe arabe
  15. La quantité de munitions est bien sûr importante. Mais elle n’équivaut nullement à la qualité de la formation. Moi-même j’ai dû tirer une montagne de cartouches (par exemple, 4 caisses de 12,7×99 — deux cents depuis la tourelle du VAB, deux cents depuis le M2 sur trépied ). Mais on peut faire une excellente séance avec seulement quelques dizaines de cartouches. C’est probablement pour cela qu’il faut de la variété dans l’entraînement. Néanmoins, 30 cartouches par an — c’est vraiment ridicule. On ne parle même pas des grenades et des explosifs, j’imagine ?
  16. Si l’EMAT a décidé de mentir, qu’il mente. Il est évident qu’un réserviste ne sera jamais formé ni équipé au niveau d’un « soldat normal », et le nier, c’est se mentir à soi-même. Pour ma part, je préférerais clairement distinguer cette différence afin d’éviter toute question ou malentendu. À chacun son rôle : si l’EMAT veut avoir des réservistes du niveau des soldats réguliers, aucun problème, mais on ne forme pas quelqu’un à ce niveau en deux semaines à partir de rien.
  17. Le gouvernement algérien a une fois de plus confirmé qu’il avait choisi son camp dans la guerre entre le Bien et le Mal. En effet, financer directement le complexe militaro-industriel russe revient à financer la guerre. Non seulement les Su-57 : l’armée algérienne navigue sur des sous-marins et des navires russes, roule sur des BTR-80 et des T-90SM, dispose de TOS-1 et de BMPT comme appui, et dans l’aviation, elle aligne des MiG-29 et des Su-30, eux aussi d’origine russe. Quant au reste de son parc, il provient de l’Union soviétique — car nul besoin de rappeler quel pays attisait autrefois les sentiments antifrançais et soutenait les insurgés algériens par les armes, l’argent et la propagande. Ils ont choisi leur camp. Notre tâche est de faire en sorte qu’ils comprennent l’erreur de ce choix. «En vérité, ceux qui ne croient pas auront un châtiment douloureux.» (Sourate 35, Fâtir, verset 7)
  18. Parfois, j’ai l’impression que le président ignore totalement de quelle armée dispose son pays. Il veut organiser une force de stabilisation / d’interposition en cas de cessez-le-feu en Ukraine, la même chose à Gaza-Palestine, et tout ça avec Pierre (à moitié déshabillé), Paul (à moitié habillé) et Jacques (nu et pieds nus). Non, on peut bien sûr envoyer du monde, mais rien de sérieux. Rien de sérieux ni en effectifs (personnel et blindés), ni en qualité (nous n’avons ni vrais robots de déminage, ni même suffisamment de chiens démineurs au 132e bataillon). Au mieux, envoyer une centaine de soldats, faire des photos pour les réseaux sociaux et y planter le drapeau français, pas plus. Autre question : dans la « nouvelle armée palestinienne » que nous formerions potentiellement, n’y aurait-il pas d’anciens combattants du HAMAS qui ont participé, le 7 octobre 2023, aux attaques contre les kibboutzim israéliens ? Ne risquent-ils pas d’utiliser plus tard les connaissances et compétences acquises chez nous lors d’un éventuel « prochain 7 octobre » ? Ce sont des questions pour lesquelles je ne vois ni réponses ni solutions. En fait, si la guerre en Ukraine nous concerne directement et immédiatement, alors "Mais je ne veux pas m'en aller semer la mort dessus la mer" — je ne le ferais pas, suivant l’inoubliable Seigneur d’Estienne. Que le fief divin reste là où il est ; nous avons assez à faire en Europe de l’Est, sur notre continent et à nos frontières.
  19. Malheureusement, cela ne me menace pas. Ce qui est bien pire, c’est que beaucoup de gens dans l’armée touchent des salaires énormes pour “commander” et “adapter la doctrine”. Et au final, après quatre années de guerre de haute intensité à l’est de l’Europe, nous continuons encore à courir en petits groupes serrés. Quelqu’un, à mon avis, vole tout simplement son salaire. (ce n’est que mon opinion, fondée néanmoins sur des faits indéniables) Quant aux camarades de Nîmes : « J’avais un camarade, de meilleur il n’en est pas… »
  20. Je vois sur les images une groupe d’infanterie tassée derrière un mur. Parfait, bien compact. En cas d’explosion d’un quelconque projectile à proximité, ou de la visite d’un drone FPV, on pourra enterrer tout le monde proprement dans une fosse commune. Un détail supplémentaire : à en juger par les gilets d’imitation, tout cela se passe au centre d’instruction CENZUB/CENTAC. Eh bien, il semble que c’est ainsi qu’on y enseigne. Très bien, très moderne.
  21. Mais justement, cher BTX, sans l’offensive suicidaire des Russes en 1914 — qui s’est d’ailleurs soldée par un désastre, la déroute et le suicide du général Samsonov — et sans l’Empire britannique et ses dominions, dans un format « un contre un », la France face au Kaiser… je n’aurais pas mis un sou sur la France. L’issue était écrite d’avance. Rien que l’uniforme bleu et rouge avec le képi dans les tranchées, face aux Allemands en feldgrau et casques d’acier, en disait long ! Non, la France n’avait aucune chance dans la Grande Guerre. Et aujourd’hui, c’est la même histoire. L’infanterie française avance encore en ligne comme lors des « ratissages » d’Indochine, la cavalerie n’a pas la moindre idée de ce que sont les drones kamikazes, et les artilleurs rampent toujours sur le ventre pour observer et corriger leur tir. Nous n’avons pas une guerre de retard, mais bien une époque entière.
  22. Aujourd’hui, sur le champ de bataille, les chars ne sont plus que des cibles mobiles pour des drones FPV (environ 300 € l’unité) avec une charge explosive réelle. Rien de plus. Si l’armée française (qui, de surcroît, ne dispose d’aucun moyen ni méthode efficaces pour lutter contre les drones ennemis) n’est pas capable de le comprendre — tant pis. Tant pis pour nous tous.
  23. Si l’on met de côté la course aux armements et les générations d’appareils, et qu’on regarde le champ de bataille en Russie–Ukraine, on voit que ce sont les systèmes sol-air qui verrouillent le ciel. L’aviation est plutôt forcée d’endosser le rôle de plate-forme de lancement pour les armements à longue portée. Missiles, bombes planantes, projectiles guidés — tout cela est lancé depuis des distances assez éloignées, parce que le champ de bataille est saturé de systèmes de défense aérienne. Qu’est-ce qui serait plus utile pour l’armée de l’air française — un nouvel avion (et hyper-cher), ou de nouveaux armements pour les avions déjà en service ? Il n’y aura pas de dogfights, messieurs : aujourd’hui les pilotes se repèrent mutuellement à plusieurs centaines de kilomètres, et pas plus près. L’argent investi dans le développement d’une nouvelle plateforme de sixième génération pourrait, par exemple, être consacré à un Rafale sans pilote, ou à de nouveaux systèmes sol-air, ou à des MANPADS — dont l’armée française dispose aujourd’hui de zéro. Les options sont nombreuses, et l’idée de dépenser des milliards dans des développements peu nécessaires ne me séduit pas du tout. Ce n’est, bien sûr, que mon humble opinion de « non-pilote ».
  24. Je n’aime pas ces « experts » qui bavardent de sujets qu’ils ne comprennent absolument pas. Le navire amiral de la flotte de la mer Noire, le croiseur Moskva, n’a pas été détruit par un drone, mais bien par un missile ukrainien sol-mer R-360 Neptune, assez proche du missile français Exocet. À propos, nous n’avons qu’un peu plus d’une centaine de ces missiles Exocet, si je ne me trompe pas. Et cela pour un pays qui possède la plus grande zone économique exclusive du monde, et qui doit protéger une quantité énorme de mers, d’océans et d’îles. Une misère, en somme.
  25. Ce n’est pas le plus effrayant. Ce qui est pire, c’est que dans tout État l’armée est le produit et le reflet de la société, donc si l’armée française paraît très faible et incapable de combattre, les conclusions doivent être bien plus larges. D’ailleurs, il m’est venu à l’esprit que comparer l’armée régulière à des civils devrait être insultant… pour les civils. Dans notre réalité actuelle. Il faut agir, sinon nous allons droit vers l’abîme – non pas que nous y allions, mais que nous y courons.

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