L'Armée se débarrasse de lui

[L'Artilleur]

Homo, violé puis exclu de Saint-Cyr : comment l'armée veut se débarrasser de moi

LE PLUS. En juin 2011, Pierre Schydlowski déclarait avoir été victime d'un viol dans une boîte de nuit. Peu de temps après, il était renvoyé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, en raison de ses "mauvais résultats". Mais pour le jeune homme, tous ces événements ne sont liés qu'à une chose : son homosexualité. Depuis trois ans, il se bat pour être reconnu comme victime.

Avant d'entrer à Saint-Cyr, j'étais élève en classe préparatoire au lycée Naval, avec comme idée d'intégrer une grande école militaire, c'est à ce moment-là, alors que j'étais absent de ma chambre, que des camarades ont fouillé mon ordinateur. Mon homosexualité a ainsi été révélée au grand jour. Ce fut le premier choc auquel j’ai été confronté.

Le début d’un calvaire

Après avoir enfin réussi à entrer à Saint-Cyr, je pensais l’affaire close.

Ce fut le temps des quolibets et des premières insultes.

Participant à un échange franco-allemand, j’étais destiné à poursuivre ma scolarité au sein de l’armée allemande. Les deux premières années de formation se sont passées sans encombre et mes résultats furent satisfaisants. J’essayais de me faire discret, pensant ne plus avoir à être confronté à des médisances.

La suite de l'article sur le lien source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1243481-homo-viole-puis-exclu-de-saint-cyr-comment-l-armee-veut-se-debarrasser-de-moi.html

Modifié 29 septembre 2014 par L'Artilleur

[Levy Pierre]

Si ce qui est décrit dans l'article est vrai, c'est une honte pour notre armée et les autorités qui ont exclu ce jeune "homo" doivent être sérieusement sanctionnées. Pourquoi pas exclues de l'armée pour manquement au devoir.

Le fait que l'intéressé soit homo ne devait en rien jouer sur ses droits de citoyens, de militaire et d'élève admis par concours !

[Einalem]

En lisant les commentaires ça a l'air plus compliqué que ça (après l'une au l'autre partie doit exagérer les choses) :

Erreur 404 a posté le 28 septembre 2014 à 16h42

Pour l'armée, les choses sont claires:

"Le conseil d'instruction du 21 juillet 2011 a noté : "Après plusieurs absences à des examens en juin et juillet 2011, l'attribution de très mauvaises notes et des fautes de comportement graves, il vient d'être exclu de son cursus allemand et a été rapatrié le 15 juillet." De plus, "l'élève a reconnu que ses très mauvais résultats et ses écarts de conduite (...) rendaient impossible la poursuite de son parcours". Le service de communication de l'armée de terre précise qu'il avait "8 matières validées sur 30, des absences répétées en cours", et évoque "un comportement atypique de 2010, répété en 2011 qui ne permettait plus de maintenir le lien de confiance nécessaire entre le professeur et l'étudiant"

A voir si ce commentaire est fondé sur des faits réels ou pas, ou s'il s'agit juste d'un prétexte afin de justifier un acte homophobe :/

La magie d'internet on y trouve tout et son contraire mais dans tout les cas ça n'excuse en rien la façon de le prendre en charge après son viol !

Modifié 29 septembre 2014 par Einalem

[BTX]

Pierre Schydlowski a suivi à compter de 2007 le cycle EOFIA ou Elève Officier en Formation Initiale en Allemagne.

A l'instar de ce que faisait depuis plusieurs années déjà la Marine Nationale (EFENA), l'ADT a ouvert cette voie de recrutement très sélective (ce n'est pas un concours) à partir de 2005.

Cinq élèves-officiers trilingues (Allemand, Anglais et Français, parlé et écrit) et bacheliers en totale immersion dans la Bundeswehr et à l'Académie.

BTX

[Dani]

Mouais. Il a été agressé dans une boite de nuit, il a eu de mauvais résultats, et tout ça c'est la faute de l'armée. Désolée, mais je ne marche pas.

un nembre des caliméros , l'armée est vraiment vilaine

Modifié 29 septembre 2014 par Dani

[RADU]

Techniquement parlant,il vit de quoi maintenant,ce monsieur ? Enfin,lorsqu'il est exclu de St. Cyr,l’élève devient...quoi ?

[Levy Pierre]

Mouais. Il a été agressé dans une boite de nuit, il a eu de mauvais résultats, et tout ça c'est la faute de l'armée. Désolée, mais je ne marche pas.

Mais ça reste plausible : faudrait, à ce stade, un juge indépendant parce que vu la nature des faits présentés tout peut être possible !

[wolfy60]

La vie privée n'a pas a interagir avec notre vie professionnelle , et cela quelque soit le job que nous faisons .

[Einalem]

Techniquement parlant,il vit de quoi maintenant,ce monsieur ? Enfin,lorsqu'il est exclu de St. Cyr,l’élève devient...quoi ?

Il me semble qu'il est toujours dans l'armée mais ça reste à vérifier

[tim]

je soutiens entierement Pierre S; le viol est peut etre la consequence des ses mauvais resultats. il faudrait savoir aussi qui l'a violé. Des militaires ? des civils ? je ne suis pas homo et j'ai du mal à concevoir l homosexualite mais chacun est libre des ses choix il me semble et pour moi le viol c'est comme un meurtre. j'ai eu un gros probleme de santé il y 18 mois et j'en ai aussi bavé avec certains collegues du bataillon. heureusement tout cela est fini et je m'epanoui dans mes nouvelles fonctions au sein de mon regiment. je crois que les gens qui harcelent ont eu aussi des problemes d'identification et des gros soucis de maturité.

[Levy Pierre]

Pierre Schydlowski a suivi à compter de 2007 le cycle EOFIA ou Elève Officier en Formation Initiale en Allemagne.

A l'instar de ce que faisait depuis plusieurs années déjà la Marine Nationale (EFENA), l'ADT a ouvert cette voie de recrutement très sélective (ce n'est pas un concours) à partir de 2005.

Cinq élèves-officiers trilingues (Allemand, Anglais et Français, parlé et écrit) et bacheliers en totale immersion dans la Bundeswehr et à l'Académie.

BTX

Schydlowski a été sélectionné par l'ADT pour une des formations les plus délicates et les plus exigeantes : il devait déjà avoir un excellent dossier avant 2007 (je pense au dossier scolaire). Il a continué jusqu'en 2011 sans problème : il faut croire qu'il était encore toujours un "bon élève" et que ses résultats scolaires étaient bons, de même que ses résultats militaires. Le parcours EOFIA est super exigeant !

On veut donc nous faire croire qu'en 4ème et avant dernière année, sans raison précise, il a brusquement basculé et est devenu un "mauvais élève" et un "mauvais militaire". C'est possible, mais présenté comme ce l'est, c'est extrêmement peu plausible.

Pour le reste, qu'il soit homo ou hétéro, je m'en moque du moment qu'il ne vient pas m'ennuyer et me laisse libre de continuer comme actuellement !

Alors que reste-t-il du dossier "monté" contre lui ? Un malheureux qui a voulu servir son pays comme nous le voulons tous sur ce forum et qui a été violé, ce qui est à mon sens le crime le plus grave que l'on puisse commettre, hormis l'assassinat. Quand je pense que personne ne nie qu'il y a eu viol, mais qu'on lui a refusé le soutien psychologique et les soins anti-SIDA demandés, mon sang bout !

Je soutiendrai donc son combat pour qu'une clarté totale soit faite sur son histoire et pour que l'armée respecte ses engagements à son égard, quitte à ce qu'une enquête impartiale montre que l'armée a eu raison et S. a eu tort

[brucine]

"Il me semble qu'il est toujours dans l'armée mais ça reste à vérifier"

Il serait toujours lieutenant (et l'est par décret du 24 août 2011, soit après son exclusion de l'EOFIA), mais OSC.

Il aurait suite aux évènements été placé en formation d'élève officier à l'école d'application du matériel de Bourges, et a changé plusieurs fois de poste depuis.

La hiérarchie y verrait la conséquence de nombreuses absences, et à propos desquelles l'intéressé déclare "Après la parution des articles, il y a eu un climat intenable à la caserne. Le médecin m’a arrêté parce que je n’allais pas très bien et que ce n’était pas possible de continuer."

Il dit également que ses nombreuses mutations seraient autant de mesures vexatoires.

Il aurait actuellement un poste d'acheteur-négociateur en région parisienne pour le compte de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Quant au fond de l'affaire, je rejoins un peu ce qu'en a dit Einalem.

En dehors des faits avérés (il était ivre au moins en l'une des circonstances à la sortie d'une boîte gay et son supérieur hiérarchique allemand lui a fait des réflexions homophobes), difficile de dire si l'armée a été homophobe ou/et si ces "absences répétées, mauvaises notes et fautes de comportement" n'étaient que la conséquence directe du traumatisme rapporté par l'intéressé, et pour lesquelles l'institution aurait, elle, manqué d'une certaine compassion.

[Levy Pierre]

En dehors des faits avérés (il était ivre au moins en l'une des circonstances à la sortie d'une boîte gay et son supérieur hiérarchique allemand lui a fait des réflexions homophobes), difficile de dire si l'armée a été homophobe ou/et si ces "absences répétées, mauvaises notes et fautes de comportement" n'étaient que la conséquence directe du traumatisme rapporté par l'intéressé, et pour lesquelles l'institution aurait, elle, manqué d'une certaine compassion.

Ou bien si ces "absences répétées, mauvaises notes et fautes de comportement" ont été "fabriquées" par des officiers soucieux de cacher des actes homophobes et un manque de respect des droits de l'homme ... violé.

Je sais que pour nous tous, pour moi surtout, un officier c'est sacré, parole d'officier ne peut jamais être mise en doute. Mais il y a de sinistres précédents, et les officiers ne sont, après tout, que des hommes !

[RADU]

...le corollaire étant que les officiers sont des hommes sacrés. Ou des sacrés hommes ?

En tout cas, commencer par St.Cyr et finir acheteur-négociateur pour l'ONAC,c'est ce qu'on peut appeler "se faire e.....r " par la vie . C'est moche.

Modifié 30 septembre 2014 par RADU

[Timshel]

Bonjour

Levy, vous n'avez qu'une version et des dires que vous interprétez.

Attention à ne pas vous emballer.

[brucine]

Les "absences répétées" et "mauvaises notes" ne semblent pas contestées par le lieutenant, sauf pour le premier point dans certaines qui auraient eu lieu avant les évènements, argument évoqué tardivement par le ministère de la défense (et pas initialement par le conseil d'exclusion), et pour le deuxième en ce qu'il n'aurait pas été plus mauvais que d'autres qui, eux, n'auraient pas été sanctionnés.

Quant au "comportement", son appréciation est évidemment subjective.

Remarquons tout de même que, surtout à l'étranger, le fait pour un officier de s'afficher ivre dans et à l'extérieur de boîtes douteuses et ce quelles que soient l'orientation sexuelle de l'établissement ou de ses clients doit être passible d'une sanction, même si elle n'est pas ce cette gravité.

Par saisine du Conseil d'état, le lieutenant a obtenu l'annulation des jours d'arrêt qui lui avaient été infligés, et s'est donc implicitement vu reconnaître son statut de victime.

Il a en revanche été débouté par le Défenseur des droits de l'homme au motif que:

"Aucun élément ne [permet] d’établir que la décision d’exclusion prise à votre encontre reposerait sur votre orientation sexuelle supposée et présenterait à ce titre un caractère discriminatoire".

La procédure administrative est elle en cours, devant le TA de Rennes puis d'Orléans, mais on n'est peut-être pas devant le mot de la fin puisqu'il paraît probable que, en cas d'échec, l'affaire épuisera les voies de recours devant les juridictions supérieures nationales, voire internationales.

N'étant un élément ni à charge, ni à décharge, et valant ce que ça vaut (qui est qui sur les réseaux sociaux?), une personne utilisant le nom du lieutenant s'y répand en commentaires sur d'autres sujets dont le moins qu'on puisse dire est que certains sont, sur la forme et le fond, de curieuses libertés avec le devoir de réserve et le "comportement" d'un officier.

[Invité]

Je sais que pour nous tous, pour moi surtout, un officier c'est sacré, parole d'officier ne peut jamais être mise en doute.

:shout:

Ca y est on a perdu le jeune Pierre.

[Einalem]

"Avant d'entrer à Saint-Cyr, j'étais élève en classe préparatoire au lycée Naval, avec comme idée d'intégrer une grande école militaire, c'est à ce moment-là, alors que j'étais absent de ma chambre, que des camarades ont fouillé mon ordinateur. Mon homosexualité a ainsi été révélée au grand jour. Ce fut le premier choc auquel j’ai été confronté."

Donc sa hiérarchie avait déjà conscience de son orientation sexuel avant son entré à Saint-Cyr, on peut donc supposer que ce seul fait ne peut pas être considérer comme l'élément principal motivant son renvoi.

[DaffT]

J'ai un peu de mal à entrevoir la cause du viol. En effet est-ce que ce viol à été fait par des militaires ? Ou ce viol à simplement causé la chute de ses résultats (dont l'armée se servirai ensuite pour justifier son exclusion). J'ai du mal à placer le viol dans le contexte à la longue de la discussion.

Modifié 30 septembre 2014 par DafT

[brucine]

Je ne sais pas ce qu'est "la cause d'un viol".

Ici, ce sont a priori des civils qui sont en cause (et bien que personne n'ait été identifié à ce jour), puisque l'on parle des clients d'une boîte de nuit gay.

Le lieutenant rapporte, suite à ces évènements, un traumatisme psychologique personnel et l'élément déclencheur de comportements qu'il décrit comme étant vexatoires de la part des autres militaires y compris la hiérarchie.

Reste à apprécier si ce viol (et une bagarre antérieure sanctionnée, également dans un contexte gay) ont été de nature à justifier les absences maladie et les notes dégradées.

L'armée a clairement évoqué le "comportement" de l'officier, mais toutes les hypothèses sont envisageables, du manque de compassion voire le harcèlement de la hiérarchie jusqu'à la personnalité de cet officier qui n'aurait pas été assez "solide" pour résister à cet environnement dégradé.

Il est en tout cas clair que, viol ou pas, l'armée ne peut pas officiellement sanctionner les orientations sexuelles des uns ou des autres, mais peut le faire suite à des comportements qu'elle juge "indignes" (ivresse, ébats en public et bagarre) ou à des absences ou notations injustifiées.

Le viol ne serait même pas le point de départ des absences, qu'elles soient forcées (mise aux arrêts) ou pas (absence maladie précédentes), mais sans doute l'instant où ces absences se seraient aggravées et auraient été accompagnées d'une insuffisance des résultats académiques.

[hatonjan]

Donc sa hiérarchie avait déjà conscience de son orientation sexuel avant son entré à Saint-Cyr, on peut donc supposer que ce seul fait ne peut pas être considérer comme l'élément principal motivant son renvoi.

Ce n'est pas car son encadrement avait conscience de ses orientations au lycée (plus encadrement que hiérarchie, ça me gène un peu de parler de hiérarchie au lycée...) que l'ESM était nécessairement au courant...