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Le Conseil général des Hauts de Seine va expulser des gendarmes


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Le Conseil général des Hauts de Seine va expulser des gendarmes.

Par Renaud Marie de Brassac

Des familles de gendarmes sommées sans état d’âme de déguerpir de leur logement de fonction à la caserne de Levallois Perret (92).

C’est vrai que les gendarmes et leur famille avaient tous une tête d’enterrement à cette réunion de mardi dernier (19 avril 2011), où on leur a expliqué et annoncé qu’ils devaient dégager fissa de leur logement de fonction de la caserne de gendarmerie de Levallois Perret, sise –comme on dit- dans les Hauts de Seine, département cher au Président.

Dix familles de gendarmes de tous grades, dont 7 sont arrivées depuis moins d’un an, doivent en théorie déguerpir avant le mois d’août pour transformer les appartements « en logements locatifs sociaux » selon une délibération du Conseil général des Hauts de Seine en date du 7 mars 2011.

Voilà qui est aberrant et incompréhensible : les logements sont déjà locatifs puisque la Gendarmerie paye un loyer au département et ils ont bien un caractère social. Ce ne sont, en effet, que des logements de sous-officiers, nullement luxueux, et la modicité relative des soldes des gendarmes, atteste du caractère social de la destination de ces appartements. Mais ces critères de bons sens ne sont pas ceux de la loi. Et ce n’est pas la vision du Conseil général, propriétaire des lieux.

Haro sur les gendarmes.

Pour l’Etat employeur, les gendarmes sont une poule aux œufs d’or. Tout d’abord, ils sont militaires, donc a priori obéissants, sauf quand ils décident de descendre dans la rue comme en 2001. Ils ne sont pas non plus syndiqués, ce qui garantit une absence de résistance quand on touche à leurs intérêts. Ce n’est pas comme les policiers, qui sont parvenus à stopper la dissolution de deux CRS à Lyon et Marseille, voici quelques mois. Et puis, les gendarmes n’ont pas d’horaires de travail à respecter. On peut presser le citron. On ne risque pas de voir débouler l’inspection du travail, même en cas de suicide.

Ils ont toutefois un grave défaut, au regard de l’Etat et de ses élus : ils sont logés par nécessité absolue de service pour être sifflés par leurs chefs, quand ça les arrange.

En région parisienne, il y a beaucoup de gendarmes qui travaillent dans les ministères, et les administrations diverses et variées qui en dépendent. Il y a donc un besoin important en logements. En 2007, la Gendarmerie, le petit doigt sur la couture du pantalon, a créé, non pas une bulle …immobilière, mais le BUL, bureau unique du logement, chargé de « rationaliser ». Bilan : plus de 600 baux de logements hors casernes résiliés et une économie de plus de 10 millions d’euros. Mais, elle n’en est pas récompensée pour autant.

Dans le même temps, la plupart des unités de gendarmerie de Paris et de la petite couronne ont été fermées. C’est ce qui est arrivé à la brigade de Levallois Perret à partir du 1erjuillet 2010. Les logements de la caserne, dont le Conseil général des Hauts de Seine est propriétaire, n’en continuent pas moins d’être occupés par dix familles. L’usage et la bienséance justifieraient que l’évacuation d’une caserne en vue de sa restitution au propriétaire soit étalée dans le temps pour tenir compte de la situation sociale des familles et de la gestion des personnels. Pas dans les Hauts de Seine ! Est-ce parce que cela se passe dans le département du président ou bien parce que d’autres facteurs plus personnels interviennent ?

Attention, un Patrick peut en cacher un autre.

A Levallois, il y a des programmes immobiliers et des expropriations en cours, notamment dans le secteur de la rue Anatole France où se trouve la caserne. Alors, certains auraient été prêts à voir la main de Patrick, l’ami de Sarko, dans cette mauvaise manière faite aux gendarmes. On ne prête qu’aux riches.

Mais non ! C’est l’autre Patrick… Devedjian, un peu moins copain que le précédent avec l’occupant du château, qui est à l’origine du coup de poignard dans le dos.

A l’automne 2010, la gendarmerie a envoyé en éclaireur un colonel pour s’enquérir auprès du Conseil général des intentions du propriétaire sur la caserne de Levallois. Toutes les assurances verbales ont alors été données à ce missi dominici. Mais, c’est connu, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.

Et le 23 décembre, en guise de cadeau de Noël, le Conseil général a fait part de son intentionde vendre l’immeuble. Après une visite des locaux par des acquéreurs potentiels, la vente a été autorisée par une délibération du 7 mars 2011, qui fixe sans concertation la remise des locaux libres de toute occupation au 1er août, sans se préoccuper du sort des occupants.

Garde à vous et déguerpissez ! Peu importe que le propriétaire n’ait pas adressé de préavis officiel. Peu importe que la plupart des occupants soient arrivée depuis moins d’un an. Peu importe que les enfants soient déstabilisés par un déménagement et une réinstallation dans un lieu inconnu à ce jour. Peu importe que telle famille doive préparer son déménagement alors que l’époux, le père, sert en Afghanistan. Ah, qu’il est réconfortant pour les gendarmes et leurs familles, considérés ainsi comme de vulgaires meubles meublants d’un casernement, de se sentir si bien soutenus par les élus !

Ultime manœuvre désespérée voire utopique, promise par le colonel du BUL : solliciter du nouveau propriétaire une prolongation du bail permettant aux familles de se maintenir dans les lieux deux années de plus, afin que l’évacuation des locaux corresponde aux mutations des militaires.

Mais, pour quelle raison, M. Dova, conseiller général d’Antony (Centre), président de l’Office Public Départemental de l’Habitat des Hauts de Seine, qui va devenir l’heureux acquéreur de la caserne serait-il plus compréhensif ?

M. Devedjian et M. Dova s’apprêtent à commettre une mauvaise action. Le comprendront- ils ?

Peut-être !

A défaut, les gendarmes ne leur disent pas : Merci !

22/04/2011

http://adefdromil.org/category/01/01-01

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