L’armée de Terre va ouvrir une École militaire préparatoire et technique à Bourges en 2022

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Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, et afin de former le personnel technique dont elle avait alors besoin parmi les enfants de troupe, l’armée de Terre créa l’Ecole Militaire Professionnelle Technique [EMPT] à Montreuil sur Mer, laquelle remplaça l’Ecole Militaire Préparatoire de l’Infanterie qui avait vu le jour en 1886. Seulement, les locaux du site étant inadaptés, elle fut transférée à Tulle en 1924.

Puis, les besoins en personnel qualifié augmentant sans cesse, notamment après la Seconde Guerre Mondiale, une seconde EMPT fut ouverte au Mans, en 1947. Puis, au gré des réformes et des restructurations, la première fut dissoute en 1967. Et la seconde connut le même sort en 1985, après avoir pris l’appellation « Collège militaire du Mans » dans les années 1970.

Cependant, l’École des Apprentis Techniciens de l’armée de Terre [EATAT] avait vu le jour à Issoire, en 1963. Sa mission était de former des jeunes gens âgés de 16 ans qui, après avoir obtenu leurs diplômes professionnels, s’engageait en tant que sous-officiers techniciens. Au fil des ans, son enseignement s’étoffa et elle devint l’Ecole Nationale Technique des Sous-officiers d’Active [ENTSOA].

Seulement, dans une logique de « rationalisation » et d’économies, il fut décidé de fermer l’ENTSOA en 1995, alors que les besoins en techniciens qualifiés n’allaient pas se réduire, bien au contraire… D’ailleurs, l’armée de l’Air & de l’Espace conserva l’École d’enseignement technique de Saintes… Et la Marine nationale décida de rouvrir son École des mousses en 2009.

Aussi, plus de 20 ans après la dissolution de l’ENTSOA [en 1998, ndlr], l’actuel chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard, a estimé qu’une telle école était plus que jamais nécessaire, notamment pour « répondre au défi de la technicité qu’implique la transformation SCORPION » [c’est à dire le renouvellement des capacités, lesquelles reposeront sur le combat infovalorisé].

« La maîtrise technique des outils nécessitera aussi un renforcement dans ce domaine sous peine de ne pas utiliser correctement le matériel », expliquera, à la presse, le général Burkhard. « Nous souhaitons attirer les talents en les confortant dans leur vocation technique avant de les endurcir au sens militaire », précisera-t-il également.

La création de cette école technique est désormais sur les rails. Dans la dernière lettre du CEMAT, on apprend en effet qu’une « École militaire préparatoire et technique » verra le jour à Bourges, en 2022. « Ouverte aux élèves à partir de 16 ans, l’EMPT offre un parcours menant à la fois au bac [professionnel et technologique] et à un niveau de formation militaire élémentaire en deux ans. Cette nouvelle école apportera une réponse au défi de technicité posé par la transformation Scorpion », y est-il précisé.

Pour rappel, l’armée de Terre dispose déjà, à Bourges, de l’École du train et de l’École du matériel et de la logistique.

Photo : armée de Terre

PS. La décision de dissoudre l'ENTSOA en 1998 avait été fortement critiquée par nombre de chefs. MERCIER était alors CEMAT et RICHARD le Mindef sous la mandature de JOSPIN Premier Ministre. La cohabitation a ses travers .........................Il a fallu attendre 23 ans pour qu'on mesure l'ineptie de cette "rationnelle" décision. A pleurer.

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Le recrutement pour la future École militaire préparatoire et technique de l’armée de Terre est ouvert

Avec la montée en puissance du programme SCORPION, il est apparu que l’armée de Terre risquait de manquer de techniciens qualifiés, la décision, prise à la fin des années 1990, de fermer l’École nationale technique des sous-officiers d’active [ENTSOA] d’Issoire pour des raisons comptables n’ayant pas été l’une des plus heureuses…

D’où l’idée de revenir aux sources, si l’on peut dire, en s’inspirant d’une initiative qui, prise au lendemain de la Première Guerre Mondiale, avait abouti à la création de l’École militaire professionnelle technique [EMPT] à Montreuil-sur-Mer. Celle-ci ayant été transférée à Tulle [19], une seconde vit le jour au Mans après la Libération, les besoins de l’armée de Terre en techniciens qualifiés étant encore plus importants.

Ainsi, dans sa Vision stratégique dévoilée en juin 2020, l’armée de Terre évoqua la création d’une nouvelle école technique afin de pouvoir « répondre au défi posé par la transformation SCORPION ». École qui va donc ouvrir ses portes à Bourges, dès la rentrée 2022.

Héritière du drapeau l’EMPT de Tulle et de la devise de celle du Mans [« Instruits, droits, adroits »], l’École militaire préparatoire et technique de l’armée de Terre accueillera des jeunes âgés d’au moins 16 ans et d’un niveau de seconde pour les mener jusqu’à un Baccalauréat professionnel ou technique dans les domaines de la maintenance aéronautique, de la mécanique, des systèmes numériques ainsi que des sciences et technologies de l’industrie et du développement durable [STI2D].

Après l’obtention de leur diplôme, les élèves de l’EMPT de Bourges signeront un contrat d’engagé volontaire sous-officier [EVSO] de neuf ans, avec la possibilité de rejoindre l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maixent. Ceux qui échoueront à leur examen se verront proposer un contrat d’Engagé volontaire de l’armée de Terre [EVAT], sous réserve que leur comportement soit « approprié ».

Durant leur scolarité, les élèves de cette EMPT percevront une solde d’environ 289 euros en classe de première et de 315 euros durant leur année de terminale.

L’enseignement proposé se fera dans la continuité de celui du Centre d’enseignement technique de l’armée de Terre [CETAT], qui forme des élèves sous statut de volontaire de l’armée de Terre [VDAT] aux métiers de la maintenance aéronautique. Non succès puisque 100% d’entre eux ont réussi le baccalauréat professionnel, dont 80% avec mention.

« Fort des résultats remarquables obtenus par les dernières promotions du CETAT, intégrer l’EMPT est l’assurance pour les élèves d’être guidés vers la réussite par un encadrement militaire solide et des formateurs de haut niveau. Sous régime d’internat, ils bénéficieront d’études surveillées, gage d’un travail sérieux et continu. Ils seront rémunérés. Plusieurs stages en régiment leur permettront en outre de mettre en pratique les acquis techniques liés à leur filière d’apprentissage », souligne l’armée de Terre.

L’objectif est de former 130 élèves d’ici à 2024. Ce qui veut dire qu’autant de places seront disponibles pour la rentrée 2022. Le dépôt de candidature vient de s’ouvrir, a indiqué l’armée de Terre, qui invite en conséquence les jeunes intéressés à contacter le Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées [CIRFA] le plus proche de leur domicile pour ouvrir un dossier.

Selon le site dédié à son recrutement [sengager.fr] et au-delà des critères d’âge, d’aptitude physique et de niveau scolaire, il faut réunir plusieurs qualités pour être sélectionné, dont « manifester un intérêt pour la technique, le numérique, la mécanique ou l’électronique, vouloir poursuivre une carrière militaire, avoir le sens de la rigueur et de la précision, être motivé, sportif et doté d’un esprit d’initiative et d’équipe.".

Plus – L’EMPT de Bourges sur le site sengager.fr : https://www.sengager.fr/rejoindre-l-ecole-militaire-preparatoire-technique

Photo : armée de Terre