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https://www.opex360.com/2024/01/14/pour-le-general-schill-lintelligence-artificielle-ne-changera-pas-la-nature-de-la-guerre/

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Améliorer la capacité de détection des sous-marins, optimiser le maintien en condition opérationnelle [MCO], automatiser certaines tâches en matière de renseignement, déployer des systèmes d’armes létales autonomes [SALA, bien que ceux-ci soient généralement encadrés par des règles éthiques], rendre plus « transparent » un théâtre d’opérations, etc. Les possibilités offertes par l’intelligence artificielle dans le domaine militaire sont nombreuses et variées. D’ailleurs, l’Ukraine mise sur cette technologie pour compenser ses faiblesses face à la Russie.

Cependant, il n’y a pas encore si longtemps, deux visions s’opposaient au sujet de l’importance de l’intelligence artificielle en la matière.

Pour certains, il ne faisait aucun doute que cette technologie de « rupture » allait révolutionner le domaine stratégique car ceux qui y auraient recours allaient être en mesure de surclasser les capacités militaires « traditionnelles »… donc de prendre l’avantage sur leurs adversaires. Et d’y voir la promesse d’un changement susceptible d’être aussi « profond » que celui induit par l’apparition de l’arme nucléaire.

D’autres, inspirés par Luc Julia, le co-créateur de l’assistant personnel intelligent « SIRI » d’Apple, qui préfère parler d’intelligence « augmentée », pensent que le recours à l’IA pour des systèmes militaires ne serait qu’un moyen de réaliser des choses que les humains n’ont pas le temps ou pas la capacité de faire [comme traiter des masses de données en peu de temps]. Lequel des deux camps a raison?

Quoi qu’il en soit, pour le général Grégoire de Saint-Quentin, ex-patron du commandement des opérations spéciales, devenu conseiller de l’entreprise Preligens, l’intelligence artificielle « ne change pas la nature de la guerre mais la façon dont on s’organise ».

Pour que cette technologie puisse servir à faire la guerre, alors il lui faut des munitions… c’est à dire des volumes importants de données… fiables et non corrompues. Or, comme le général de Saint-Quentin l’a souligné dans un récent article du Figaro [édition du 27/12/23], « il ne faut pas se faire peur, le Moloch n’existe pas. La guerre est trop chaotique pour être modélisée ».

Via sa page Linkedin, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, a abordé cette question dans un commentaire sur un documentaire récemment diffusé par Arte [Robots tueurs, des armes aux mains de l’IA].

Ainsi, pour le CEMAT, l’intelligence artificielle « accélère la transition » vers une « nouvelle forme de conflictualité où les actions dans les champs cognitifs, informationnels et cyber sont aussi déterminantes dans la production d’effets stratégiques que les engagements dans les milieux plus classiques ». Effectivement, la diffusion de fausses informations dans le cadre de campagnes d’influence peut faire partie des usages de l’IA, comme le montrent les « deepfakes ».

Mais s’agissant des applications strictement militaires, le général Schill estime que l’IA « soulève des questions d’ordres polémologique et anthropologique qui interrogent la place même de l’homme dans la guerre », l’apparition, par exemple, des SALA change la façon « dont le soldat appréhende la mort, infligée ou reçue, tandis que la guerre cognitive transforme les civils en cibles aux côtés des militaires ».

Cela étant, l’armée de Terre ne peut passer à côté de l’intelligence artificielle. « L’intégration de cette technologie aux systèmes d’armes et à nos process d’état-major est impérative pour conserver l’initiative », écrit le général Schill. Et de citer, parmi les cas d’usage, la « fiabilisation et l’accélération des boucles décisionnelles, la valorisation de la donnée, l’optimisation du potentiel individuel du soldat, l’aide à la conception de la manœuvre ».

Et d’ajouter : « L’armée de Terre promeut le développement d’une IA souveraine et fiable, simple d’emploi, pour valoriser son capital de données et faire effet levier sur le champ de bataille par l’agilité qu’elle procure ». Et elle le fait « à travers la montée en puissance du Commandement du combat futur [CCF], la création de la brigade d’appui numérique et cyber [BANC], sur la base d’une feuille de routes ‘données’ et le développement de premiers cas d’usage ».

Pour autant, le CEMAT rejoint le général de Saint-Quentin quand il affirme que la « guerre reste ce qu’elle est », c’est à dire un « affrontement humain ». Aussi, « comme pour toute ‘révolution capacitaire’, il s’agit de ne pas céder aux sirènes du tout technologique », poursuit-il. Mais « si s’approprier l’IA ne garantira pas nos succès à venir, omettre de le faire garantira d’emblée un déclassement dans les combats de demain ».

Un exemple de la façon dont l’intelligence artificielle peut changer la façon de combattre a récemment été donné par l’algorithme de « Deep Learning » [apprentissage profond] « Donovan », développé par Scale AI et récemment évalué par les forces américaines.

« Donovan est une plate-forme de prise de décision déjà utilisée par les combattants sur le terrain […] Aujourd’hui, Scale Donovan ingère des milliers de commandes, de rapports de situation et de rapports de renseignement pour aider les opérateurs, les analystes et les décideurs à comprendre, planifier et agir en quelques minutes au lieu de plusieurs semaines », explique Scale AI.

Photo : armée de Terre

Ya Rab Yeshua.

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