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Eurosatory 2024 : comment CNIM Systèmes Industriels veut renouveler les moyens de franchissement de l’armée de Terre


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https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-comment-cnim-systemes-industriels-veut-renouveler-les-moyens-de-franchissement-de-larmee-de-terre/

La compétition pour le remplacement des moyens de franchissement de l’armée de Terre est lancée. Fournisseur historique d’une partie de cette capacité, CNIM Systèmes Industriels (CSI) sera en lice avec l’un des ses best-sellers et au sein d’une « équipe France ». 

 

Rééquiper l’armée de Terre

 

Deux décennies après les premières ébauches et un appel d’offres avorté plus tard, le système de franchissement léger-lourd (SYFRALL) de brèches humides de l’armée de Terre est de nouveau sur les rails. Il doit aboutir sur un outil unique qui remplacera l’ensemble des moyens actuellement en service dans les régiments du génie, du pont flottant motorisé rénové (PFM F2) à l’engin de franchissement de l’avant (EFA) en passant par les moyens légers de franchissement (MLF). 

 

Candidat naturel, CSI ne se lance pas seul dans la bataille. L’entreprise s’est associée avec CEFA, concepteur de l’EFA. Le choix n’a rien d’anodin, car les deux acolytes sont unis par un accord commercial et industriel « de manière à répondre conjointement à l’ensemble des appels d’offres du génie émis dans le monde », explique Xavier Montazel, directeur de la Business Unit défense de CSI, à l’occasion du salon de défense Eurosatory 2024. 

 

Le duo s’est par ailleurs rapproché de l’alsacien Soframe pour le volet mobilité, le programme SYFRALL s’étendant aussi au porteur des futurs ponts. Formé en groupement momentané d’entreprises, le trio répondra avec une solution axée sur le PFM de nouvelle génération dans sa version courte (PFM XP) et intégrée sur véhicule 8×8. Très mobile et facile à déployer, le PFM XP est capable d’emporter des véhicules lourds de classe MLC 90C/100R. Il ne se résume d’ailleurs plus aux visions d’artiste. « Nous avons déjà produit le premier module court dans sa version compatible avec SYFRALL », indique Xavier Montazel. 

 

Le SYFRALL reposera sur un ensemble de ferrys légers conçus pour le transport de véhicules MLC40 ou inférieurs et de ferrys lourds pour le transport de véhicules de classe MLC85, soit l’ensemble des chars de combat opérés au sein de l’OTAN. L’appel à candidatures de SYFRALL est désormais sorti. L’appel d’offres, attendu depuis plusieurs années, devrait suivre avant ou après la pause estivale. Il apportera le complément de spécifications nécessaires pour affiner la réponse technique.

 

L’attribution du contrat interviendrait en milieu d’année 2025, jalon annonciateur d’un léger décalage dans l’objectif de contractualisation programmé pour cette année. La volonté reste néanmoins bien de livrer les premiers systèmes courant 2027. « L’objectif, dans le cadre de la loi de programmation militaire actuelle, sera de disposer de huit ferrys lourds à l’horizon 2030 ». La LPM suivante devrait apporter jusqu’à 2500 mètres supplémentaires à l’horizon 2035. 

 
 
Comment-CNIM-veut-renouveler-les-moyens- Le PFM NG permettra à l’armée de Terre de faire franchir ses chars Leclerc rénovés
(Crédits : CSI)
 

Derrière la France, l’OTAN

 

Côté français, l’accélération est intervenue au cours des six à 12 derniers mois. « Il y a clairement une volonté de se rééquiper rapidement sur toutes les composantes du génie », constate le représentant de CSI. Et ces besoins ne sont pas exclusifs à la France, la dynamique globale se trouvant renforcée par les retours d’expérience du conflit russo-ukrainien.

 

« Sur le franchissement, le marché otanien est extrêmement actif aujourd’hui ». Les systèmes de franchissement sont en effet devenus obsolètes, non seulement par leur âge mais aussi parce que leur capacité, en général de classe MLC 70C, n’est plus suffisante face à la prise de masse de certaines plateformes. « Désormais, tous les chars européens sont au-delà de cette capacité et ne peuvent dès lors formellement franchir sur ces ponts », note Xavier Montazel.

 

« Il y a deux ans déjà, les pays de l’OTAN avaient lancé ou projetaient de lancer des programmes de renforcement de leurs capacités de génie au sens large, de franchissement en particulier. Effectivement, les événements des deux dernières années ont confirmé, voire accélérer la sortie d’appel d’offres », complète-t-il. 

 

Les requêtes émergent donc un peu partout pour se doter de moyens pour l’instant échantillonnaires et maitrisés par peu d’armées. Certains efforts sont inattendus, à l’instar de celui lancé par l’Espagne. D’autres étaient pressenti, notamment sur le flanc oriental de l’Europe. La Roumanie, la République tchèque ou encore la Hongrie cherchent à s’équiper, énumère Xavier Montazel. Au centre et au nord, l’Allemagne et le Royaume-uni poursuivent une réflexion commune baptisée Triton et pour laquelle la France avait un temps exprimé son intérêt. L’orientation vers une solution amphibie plutôt qu’un pont flottant et, surtout, la lenteur du processus auront motivé la partie française à finalement faire cavalier seul. 

 

Que ce soit en France ou ailleurs, CSI espère bien répéter le succès engrangé avec la Pologne, client de lancement du PFM NG. « La ligne de production de La Seyne-sur-Mer [Var] est montée à cadence et nous sommes en train de produire pour la Pologne. Bien sûr, ce client a permis de finaliser la définition du produit et de le qualifier ». Ou, plutôt, de poursuivre sa qualification parce qu’un certain nombre d’essais sont encore en cours. Une fois finalisée, l’expérience polonaise se révélera précieuse pour aborder sereinement le programme français. « Le temps que SYFRALL soit notifié, nous disposerons d’un produit déjà qualifié, déjà produit et donc mature », estime Xavier Montazel. 

https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-vers-un-nouvel-obus-fleche-pour-les-leclerc-francais/

Vers un nouvel obus-flèche pour les Leclerc français

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L’obus-flèche SHARD développé par KNDS France a fait mouche. Il rejoindra la gamme de munitions de 120 mm du char Leclerc rénové (XLR) à l’horizon 2030, un objectif annoncé par la Direction générale de l’armement (DGA) au salon de défense Eurosatory. 

 

« Les dernières munitions-flèches ont été livrées au milieu de la décennie précédente. Vient un moment où le système propulsif peut se dégrader donc il faut pouvoir les remplacer », explique l’ingénieur en chef de deuxième classe Sylvain, directeur du programme de rénovation à mi-vie du char Leclerc. 

 

Côté DGA, il est donc prévu de notifier courant 2025 le marché qui permettra de lancer la qualification étatique du SHARD 120, « un obus-flèche aux performances améliorées par rapport à la munition F1 aujourd’hui en dotation ». Une fois qualifiée, elle sera « introduite » dans la nouvelle conduite de tir, étape ouvrant la voie à des livraisons programmées pour la fin de la décennie. 

 

À terme, c’est toute la gamme d’obus de guerre qui devrait être remplacée à l’horizon 2030, complète la DGA. Cet enjeu avait été pris en compte dès le lancement de la rénovation du char Leclerc, une opération qui comprend l’intégration d’une nouvelle conduite de tir permettant d’étendre le panel de munitions. 

 

Dévoilé en 2021, l’obus 120 SHARD a été qualifié en fin d’année dernière par KNDS France. Désormais prêt pour la production de masse, il promet une augmentation de 15% de la pénétration tout en réduisant l’usure du canon de 25%, diminution des cycles et des coûts de maintenance à la clef. Non soumise à la norme ITAR, cette nouvelle référence est compatible avec tous les chars de l’OTAN dotés d’un canon à âme lisse, du Centauro au Leopard 2 et de l’Ariete au M1 Abrams. 

 

Présenté pour la première fois au public, le char Leclerc XLR rejoint progressivement les régiments de cavalerie de l’armée de Terre. À ce jour, 28 exemplaires ont été livrés aux quatre régiments métropolitains, le 5e régiment de cuirassiers basé aux Émirats arabes unis devant être doté dans un second temps. 

 

Certains kits du programme XLR seront perçus prochainement. Le brouilleur anti-IED sera intégré en fin d’année, effort qui se poursuivra en 2025 avec les tourelleaux téléopérés T2B conçus par FN Herstal. Confié l’an dernier à KNDS France et Safran Electronics & Defense, le renouvellement des viseurs chef et tireur démarrera en 2028 avec le rétrofit des premiers chars. 

 

Crédits image : KNDS

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Ya Rab Yeshua.

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 Arquus présente le DRAILER, un 4×4 robotisé multifonction

Entre autres nouveautés présentées durant le salon Eurosatory 2024, Arquus a dévoilé son nouveau robot 4×4, le DRAILER, contraction de « drone » et de « trailer » (remorque). Développé en un temps très court, le DRAILER doit pouvoir démontrer la pertinence des solutions proposées par l’industriel dans ce domaine.
Un robot d’accompagnement polyvalent
 

De primes abords, le DRAILER se présente comme une remorque à quatre roues pouvant être tractée par n’importe quel véhicule militaire. Mais une fois sur zone, l’engin se sépare de son tracteur pour mener ses propres missions.

 

Avec une masse maximale de 1700kg, dont 750kg de charge portée sur son plateau de 2,45m par 1,6m, il s’agit d’un engin imposant mais encore assez compact pour pouvoir réaliser de nombreuses missions. Pour Eurosatory, il est présenté dans une version d’appui à l’infanterie avec un tourelleau téléopéré Hornet de 12,7mm, l’emport de paquetages ainsi que de munitions et de lanceurs AT4CS au profit de l’infanterie.

 
Robot DRAILER en configuration remorque. Le DRAILER peut être remorqué jusqu’à une vitesse de 90km/h. On le voit ici dans la même configuration d’emport que celle présentée à Eurosatory, avec à la fois un tourelleau armé et des charges à transporter. © Arquus
 
 

Mais l’engin peut aussi être gréé en drone-mule, pour le transport purement logistique. Il peut encore servir de véhicule d’appui protection, avec un tourelleau doté à la fois d’une mitrailleuse et d’une couronne de lance-leurres Galix, entre autres options possibles. Selon l’équipement du tourelleau, il peut également faire office de véhicule de patrouille et de reconnaissance, autour d’un campement par exemple.

 
Propulsion électrique et capacités tout-terrain
 

Doté de quatre roues motrices et directrices, il peut franchir des pentes allant jusqu’à 60% et des dévers de 30%. En tout-terrain, sa vitesse maximale est d’environ 40km/h, en marche avant comme en marche arrière.

 

Grâce à sa propulsion électrique, le DRAILER bénéficie d’une grande discrétion mais aussi d’une bonne polyvalence opérationnelle. La batterie de 14kWh lui permet de fonctionner 12h en veille, ou de franchir 100km à la vitesse de 20km/h. Des chiffres qui sont doublés en utilisant le Range Extender. Intégré au châssis de l’appareil, le Range Extender est un petit moteur diesel qui permet de recharger complètement la batterie, et donc de lui conférer une autonomie de 200km (ou 24h en veille). Il est, bien entendu, également possible de recharger la batterie via une prise secteur ou un groupe électrogène externe, la recharge se faisant alors en six heures. À noter également qu’en mode remorque, la rotation des roues permet de recharger la batterie.

 
drone Drailer avec son télépérateur Pour le moment, le DRAILER est un robot téléopéré. Lorsque les technologies le permettront, il pourra agir de manière autonome sur une partie de ses missions, notamment pour les transits ou pour certaines tâches d’accompagnement. © Arquus
 

Pour le moment, il n’est toutefois opérable qu’à une distance de 2km de son opérateur, qui reste continuellement dans la boucle. Interrogé sur la possibilité d’utiliser un seul opérateur pour télépiloter le DRAILER et opérer sa charge utile à distance, Arquus nous précise qu’il s’agit moins d’une question technique que d’un aspect de doctrine.

 

Typiquement, un futur utilisateur potentiel pourrait choisir de confier ces deux tâches à deux téléopérateurs distincts. Inversement, quand les technologies IA le permettront, le robot pourrait être capable d’opérer de manière autonome à plus longue distance, au moins sur certaines tâches non-critiques comme l’accompagnement logistique.

 
Un développement rapide
 

Ce premier robot d’Arquus a été développé en un temps très court. Les premiers travaux ont en effet commencé il y a six mois environ, et les premiers essais sur le terrain n’ont été réalisés que quelques semaines avant Eurosatory. Une vitesse d’exécution qui s’explique en partie par l’expertise d’Arquus en matière de mobilité, mais aussi par son expérience des solutions innovantes dans le domaine de la propulsion, notamment électrique et hybride.

 

Enfin, Arquus semble réfléchir à ce concept d’équipier robotisé sous forme de remorque depuis plusieurs années. En 2021, déjà, l’industriel avait dévoilé des vues d’artiste du concept Mission Extender, une remorque capable de se transformer en un robot terrestre tricycle. Avec le DRAILER présenté cette année, on se retrouve cependant avec une plateforme plus stable, plus polyvalente et disposant visiblement d’un plus gros potentiel d’évolution.

https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-arquus-drailer-4x4-robot/

 

Ya Rab Yeshua.

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KNDS dévoile le Leclerc Evolution et l’EMBT-ADT 140

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En ce premier jour d’Eurosatory 2024, KNDS a dévoilé plusieurs nouveaux concepts de chars de combat développés aussi bien par la filiale allemande que par la branche française du groupe. Parmi eux, deux concepts de MBT qui font appel au nouveau canon ASCALON (Autoloaded and SCALable Outperforming guN) initialement conçu par Nexter.

 
Des concepts en constante évolution
 

En 2018, pour marquer le nouveau rapprochement de Nexter et KMW au sein de KNDS, le nouveau groupe franco-allemand avait dévoilé un premier concept d’EMBT (Enhanced Main Battle Tank) basé sur un châssis de Leopard 2 doté d’une tourelle de Leclerc.

 

Lors d’Eurosatory 2022, une deuxième itération plus aboutie de l’EMBT était présentée. Si le concept d’un châssis allemand et d’une tourelle française était conservé, l’EMBT 2022 présentait déjà de grosses modifications par rapport aux chars existants, que ce soit dans l’équipement de la tourelle, qui se voyait dotée d’un tourelleau ARX30 et d’un système d’autoprotection hardkill, ou dans l’aménagement du châssis, modifié pour accueillir un quatrième homme d’équipage dévolu au contrôle des systèmes électroniques, des drones et autres capteurs déployés.

 

Mais pour Eurosatory 2024, KNDS a poussé les curseurs beaucoup plus loin en équipant enfin ses démonstrateurs du nouveau canon ASCALON. Ce dernier a déjà tiré plusieurs centaines de coups depuis 2022, principalement des obus de 140mm, mais également depuis peu des munitions de 120mm. En effet, KNDS propose désormais l’ASCALON aux deux calibres, nonobstant un simple changement de tube.

 
Leclerc Evolution : l’ASCALON en 120mm… pour l’instant
 

Le premier char présenté par KNDS avec le nouveau canon ASCALON est le Leclerc Evolution. À première vue, cette nouvelle variante du Leclerc semble reposer sur un châssis de Leclerc équipé de la tourelle de l’EMBT de 2022. Mais en réalité, les changements sont bien plus profonds.

 

Effectivement proche de celle présentée en 2022, avec son tourelleau ARX30, son viseur PASEO (couplé à une mitrailleuse 7,62mm) et son système hard-kill Trophy, la tourelle du Leclerc Evolution incorpore en réalité trois innovations majeures. En premier lieu, elle comporte désormais un coffrage escamotable permettant le lancement de munitions téléopérées. Ensuite, le canon F1 du Leclerc cède bien évidemment la place au nouvel ASCALON, ici dans une version 120mm de 58 calibres compatible avec l’ensemble des munitions OTAN de ce format.

 
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On notera cependant que la nuque de la tourelle est plus longue d’une trentaine de centimètres. Il s’agit d’une réserve nécessaire pour pouvoir passer un jour au calibre 140mm, lorsque celui-ci sera qualifié, et si l’utilisateur en fait la demande. En cas de changement de calibre, la dotation en munition dans le chargeur automatique serait réduite de 22 à 18 munitions, principalement pour des raisons de masse.

 

Ainsi équipé, le Leclerc Evolution est capable de traiter une très large gamme de cibles grâce à une panoplie complète d’effecteurs : mitrailleuses de 7,62 et 12,7mm, canon de 30mm, canon de 120mm (évolutif 140mm) et munitions téléopérées polyvalentes.

 
Une évolution du Leclerc pour compléter la gamme KNDS
 

Côté châssis, le Leclerc Evolution connaît des transformations similaires à celles qui avaient été observées sur l’EMBT 2022, exception faite qu’elles s’appliquent cette fois-ci à l’habitacle d’un Leclerc plutôt qu’à celui d’un Leo2. Extérieurement, on notera la présence d’un blindage réactif (NERA) sur le secteur avant, venant compléter le blindage passif hérité de celui du Leclerc XLR.

 

Le moteur intégré est l’EuroPowerPack qui équipe déjà les Leclerc tropicalisés et l’EMBT de 2022. Comme sur la plupart des chars modernes, le barillet intégrant des munitions supplémentaires disparait du Leclerc Evolution, permettant d’installer un deuxième homme d’équipage aux côtés du pilote, l’adjoint au chef de bord.

 

Le directeur des programmes de chars de combat futur de KNDS France nous explique ainsi que, comme sur le concept dévoilé en 2022, ce nouvel homme d’équipage aura pour tâche « d’absorber le surplus d’information cognitive généré par tous les capteurs et d’opérer directement les nouveaux effecteurs », notamment l’ARX30 pour la lutte anti-drones et les MTO pour la reconnaissance et la lutte dans la profondeur. « L’objectif est d’utiliser des technologies qui sont disponibles aujourd’hui, ce qui implique que l’on n’a pas encore les capacités de calcul pour implémenter efficacement de l’intelligence artificielle, d’où l’introduction d’un quatrième opérateur à bord de ce char. »

 

A bien des égards, ce Leclerc Evolution pourrait donc s’apparenter à un EMBT franco-français, puisqu’il reprend les grandes lignes esquissées en 2022 mais en conservant un châssis de Leclerc et en lui adjoignant un nouveau canon ASCALON de 120mm capable nativement d’évoluer en 140mm lorsque cette version de l’ASCALON sera qualifiée.

 

Chez KNDS France, on explique cependant que ce Leclerc Evolution n’est pas là pour concurrencer le Leopard 2 ou de futures propositions communes. « L’idée est de le proposer sur des marchés où le Leopard n’est pas la solution jugée pertinente. Il n’y a pas de compétition entre les deux matériels », nous rappelle-t-on. Présenté au même moment, sur le même stand, le Leopard 2 A-RC 3.0 se veut en effet complémentaire du Leclerc Evolution. Si, comme ce dernier, il disposera d’un canon de 120mm à chargement automatique évolutif en 140mm, il opte cependant pour une tourelle téléopérée, sans 4e membre d’équipage ni munitions téléopérées.

 

Aucune précision n’a été apportée sur les prospects potentiels pour le Leclerc Evolution et le Leopard 2 A-RC 3.0, mais il sera sans doute intéressant de voir dans quels salons seront exposés ces démonstrateurs dans les années à venir.

 
EMBT-ADT 140 : KNDS prépare le MGCS
 

Aux côtés du Leclerc Evolution, KNDS présentait son deuxième concept de char doté du canon ASCALON, ici en 140mm (48 calibres). Si le Leclerc Evolution se présente comme une solution concrète et disponible à court terme, l’EMBT-ADT 140 conserve le rôle de pur démonstrateur des précédents EMBT. L’idée, avec cet engin, est en effet de disposer d’un véritable démonstrateur franco-allemand pour préparer le MGCS.

 
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Ce nouvel EMBT est ainsi équipé de l’ASCALON Demonstrator Turret (ADT 140), une tourelle téléopérée équipée nativement de l’ASCALON en calibre 140mm, ainsi que d’un canon coaxial de 20mm. L’engin reprend également le même tourelleau ARX30 que le Leclerc Evolution, mais ne présente pas de munitions téléopérées ni de missiles antichars. En effet, dans le cadre du MGCS, ces effecteurs devraient être embarqués à bord de véhicules d’accompagnement (pilotés ou robotisés).

 

À la pointe de la technologie, l’EMBT-ADT 140 embarque une suite complète de senseurs à 360° (optroniques, radars, acoustiques, laser, etc.). Son système de protection active est composé de cellules réactives explosives placées tout autour de la tourelle, et couvrant aussi bien les côtés que le dessus du char.

 

Le châssis du démonstrateur, pour l’instant dérivé de celui du Leopard 2, accueillera les trois hommes d’équipages. Des fonctionnalités IA avancées devraient permettre de fusionner les données des différents capteurs afin de déterminer les cibles prioritaires et de proposer des modes d’action adaptés. L’intelligence embarquée dans ce démonstrateur, préfigurant le futur MGCS, pourrait aussi prendre en charge certaines fonctionnalités d’autoprotection, notamment contre les essaims de drones ou les munitions hypervéloces.

 

Nul doute que le concept même d’EMBT devrait continuer à évoluer au fil des années, afin d’intégrer les nouvelles avancées technologiques qui feront leur chemin jusqu’au futur MGCS. Et en attendant l’heure des choix, KNDS avance. Dans les prochains mois, on nous le promet, un char équipé de l’ADT 140 téléopéré devrait effectuer des tirs en mouvement.

 

Affaire à suivre.

https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-knds-devoile-le-leclerc-evolution-et-lembt-adt-140/

 

les premiers VL MICA livrés aux armées françaises

https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-les-premiers-vl-mica-livres-aux-armees-francaises/

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Le système de défense antiaérien VL MICA est entré en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace, confirme la Direction générale de l’armement (DGA) à l’occasion du salon de défense Eurosatory.

 

Le bouclier anti-aérien français récupère de l’épaisseur. Deux systèmes VL MICA acquis l’an dernier de façon réactive ont été livrés à l’armée de l’Air et de l’Espace par la DGA, annonce la direction. Ils viennent combler le « trou » créé fin 2022 par la cession à l’Ukraine de deux systèmes Crotale NG. 

 

Le VL MICA est déjà qualifié et en production lorsque la France le commande en avril 2023. Si l’opération a nécessité un travail d’intégration, l’acquisition d’une capacité disponible sur étagère et la prise en compte de la formation dans le calendrier auront permis de gagner un temps précieux. « Grace à une mobilisation de tous, industriels, armée de l’Air et de l’Espace et DGA, il a été possible de réceptionner les deux systèmes à peine plus d’un an plus tard », relève la DGA.

 

Variante terrestre d’un missile air-air MICA « bien connu de l’armée de l’Air et de l’Espace », ce système courte portée permet l’interception d’une menace en tout temps, à 360°, dans un rayon de 20 km et jusqu’à 9 km d’altitude. Conçu pour tirer les missiles MICA IR et RF, il a notamment été acquis par les forces armées omanaises et marocaines. 

 

Polyvalent, le VL MICA « permet de traiter un grand nombre de menaces aériennes. Les avions de tous types bien évidemment, mais aussi les hélicoptères, les drones ou les missiles tactiques et de croisière », précise la DGA. Dans les rangs français, chaque système repose sur un centre de coordination tactique (Tactical Operations Center ou TOC) connecté à deux lanceurs verticaux mettant en oeuvre quatre missiles intercepteurs. Le tout est relié au radar de surveillance GM 200 produit par Thales. 

 

Tout se passe à l’intérieur du TOC, un conteneur rassemblant l’ensemble des fonctions et à partir duquel sont opérés les lanceurs et le radar. Une console est dédiée la coordination des engagements des effecteurs, une autre relève d’un chef de section chargé d’assurer la coordination tactique et l’intégration parmi les autres niveaux de la défense aérienne. 

 

Les principales missions du VL MICA relèvent de « la protection des points sensibles comme, par exemple, les bases militaires, la contribution à la protection d’événements particuliers, la protection des forces terrestres déployées et la protection des bases militaires projetées ». Ces deux systèmes sont ainsi arrivés à temps pour potentiellement répondre à l’enjeu d’une participation à la protection des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. 

 

L’acquisition de VL MICA est l’un des deux pans du programme « défense sol-air basse couche » (DSABC) lancé l’an dernier, le second relevant du renforcement de la capacité Mistral. Incrémentale, la démarche devrait se poursuivre cette année avec le lancement de l’incrément 1, un effort soutenu par les quelque 700 M€ en autorisations d’engagement inscrits en loi de finances initiale. Selon la nouvelle loi de programmation militaire, neuf systèmes seront en service d’ici fin 2030 et trois de plus à l’horizon 2035 afin de remplacer l’ensemble des Crotale NG.  

Ya Rab Yeshua.

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Arquus dévoile le MAV’Rx, sa nouvelle plateforme blindée polyvalente

Face aux défis de la haute intensité, Arquus a développé un nouveau véhicule multifonction, présenté pour la première fois à Eurosatory, le MAV’Rx. L’occasion également, pour le constructeur français, de s’exposer pour la première fois avec une tourelle de John Cockerill, futur acquéreur d’Arquus.

 
Une plateforme polyvalente pour la haute intensité
Conçu dès l’origine comme un véhicule de contact de hautes performances, ce 4×4 de grandes dimensions est capable d’emporter un groupe de combat, de réaliser des opérations d’évacuation sanitaire ou encore de fournir un appui feu direct ou indirect grâce à un armement moyen ou léger qui s’intègre facilement à la cellule. Les qualités intrinsèques de la plateforme (stabilité, robustesse, agencement interne…) doivent aussi lui permettre d’évoluer facilement vers d’autres variantes spécialisées à la demande du client : ambulances, PC de commandement, atelier logistique mobile, etc.
 

L’engin bénéficie d’un niveau de protection STANAG 4569, et peut embarquer 10 personnels et leur équipement avec un haut niveau de confort. Le volume et l’agencement de la cabine ont en effet été optimisé pour faciliter la communication entre les personnels, y compris entre l’habitacle avant et la soute. Les portes et la rampe disposent d’une assistance électrique. Le confort thermique a également été dimensionné pour pouvoir s’adapter aux conditions les plus extrêmes. L’engin est aussi équipé de systèmes de filtrages NRBC, d’extincteurs automatiques.

 
Blindé Mav'rx Le MAV’Rx se veut à la fois robuste, polyvalent, modulable et facile à entretenir, y compris au plus près du front. © Arquus
 

Enfin, le constructeur français propose son MAV’Rx avec le système C4 Arquus Battlenet qui assure la connectivité des différents systèmes du véhicule, le tout avec une interface conçue pour diminuer la charge cognitive de l’équipage et faciliter la prise de décision rapide. De fait, le MAV’Rx est conçu dès l’origine pour répondre aux nouveaux enjeux opérationnels, que ce soit pour le combat de haute intensité ou le combat en zone urbaine.

Le rapprochement entre Arquss et JCD se poursuit
 

Son armement, de son côté, peut s’adapter à de nombreux cas d’usage, de la lutte contre les véhicules au soutien d’infanterie, en passant également par la lutte antidrones. Le MAV’Rx peut ainsi intégrer toute la gamme de tourelleaux Hornet, notamment les variantes optimisées pour la lutte anti-UAV ou celles dotées de missiles antichar Akeron-MP. Et d’autres modèles plus lourds, jusqu’au 30mm, peuvent être intégrés à la cellule.

Pour le salon Eurosatory, le MAV’Rx est ainsi présenté pour la première fois avec la tourelle téléopérée CPWS Gen. 2 de JCD, en version 25mm. Dotée d’environ 150 munitions prêtes au tir, la tourelle peut être rechargée depuis l’intérieur de la cabine, sous protection. Cette configuration est le premier exemple très concret de coopération avec John Cockerill depuis que l’industriel belge a annoncé le rachat prochain d’Arquus.
 
Puissance, robustesse et facilité de maintenance
La conception du MAV’Rx a pleinement profité de l’expertise reconnue d’Arquus en matière de chaînes de mobilité, spécifiquement sur les véhicules à roues. Chaque roue dispose ainsi d’une suspension indépendante, d’un système de gonflage centralisé couplé à un système de roulage à plat. L’engin est propulsé par un moteur de 400 cv couplé à une boîte automatique à 7 rapports. Ce bloc motopropulseur est récupéré du Griffon, mais le MAV’Rx étant plus léger que son grand frère 6×6 (19 tonnes contre 24,5 tonnes), il dispose ainsi de plus de puissance, pour une mobilité optimisée.
 
Le Mav'rx et sa tourelle JCD de 25mm Le MAV’Rx présenté lors d’Eurosatory arbore une tourelle CPWS de 25mm, fournie par John Cockerill. De quoi marquer symboliquement le rapprochement entre les deux groupes. © Arquus
 

Le châssis du MAV’Rx n’en reste pas moins robuste, avec d’excellentes capacités de franchissement et une résistance native contre les mines et les IED. Il est également conçu pour pouvoir être produit simplement et rapidement, mais également pour pouvoir être maintenu et réparé au plus proche du champ de bataille. Il est ainsi équipé de systèmes HUMS couplé au système de diagnostique d’Arquus, pour une maintenance simplifiée. Tirant les enseignements des derniers conflits, le bloc moteur dans son ensemble est conçu pour pouvoir être remplacé en 2h.

Tourné vers l’export, le MAV’Rx est destiné aussi bien au marché européen qu’aux prospects plus lointains. Emmanuel Levacher, président d’Arquus, évoque notamment Singapour parmi les clients potentiels d’un tel véhicule.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

Dernière ligne droite pour le Griffon MEPAC

 

Dernière ligne droite avant l’appropriation en régiment du Griffon MEPAC. Cette version destinée aux artilleurs entrera en service à compter de 2025, à l’issue d’une évaluation conduite par la Section technique de l’armée de Terre (STAT). 

 
La tête de série attendue pour fin 2024
Fin 2024, c’est l’objectif fixé pour la livraison du premier des 54 Griffon « Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact » (MEPAC) commandés début 2022 auprès du GME SCORPION formé par KNDS France, Thales et Arquus. Ce premier exemplaire de série sera fourni à la STAT pour la réalisation d’une évaluation technico-opérationnelle (EVTO), mise en situation réalisée dans différents environnements pour pouvoir répondre de son adéquation aux exigences définies au lancement du programme.
 

« Nous savons à quoi nous attendre », indiquait un officier de la STAT la semaine dernière au salon Eurosatory. De fait, l’équipe de marque a dès l’origine été associée au développement et suit les qualifications étatiques en cours du côté de la Direction générale de l’armement (DGA). Un processus également soutenu par une équipe de pièce détachée par l’école de l’artillerie de Draguignan (Var), la première formée sur MEPAC au sein de l’armée de Terre.

 

Une reçu fois le feu vert de la DGA, l’objectif sera d’achever cette EVTO puis de remettre un rapport final « juste avant le printemps 2025 ». Si la STAT évalue, il reviendra à l’état-major de l’armée de Terre (EMAT) de prononcer l’autorisation d’emploi. Il s’agira d’y parvenir « au plus vite » pour permettre aux régiments d’avancer dans la prise en main du système. Deux autres exemplaires seront néanmoins mobilisés dès leur sortie d’usine. Ils seront utilisés pour « former les utilisateurs, les maintenanciers, les instructeurs en école, bref tous ceux qui pourront disséminer la formation en interne des différents organismes », indique la STAT.

 

Le Griffon MEPAC équipera les six régiments d’artillerie « sol-sol canon » de l’armée de terre. Chacun percevra huit pièces, de quoi armer une batterie à deux sections et permettre de reverser les mortiers de 120 mm tractés dans l’infanterie. Si le 11e régiment d’artillerie de marine (11e RAMa) a été pressenti pour devenir la première unité transformée, le plan d’équipement n’est en réalité par encore validé. Progressives, les perceptions se concentreraient dans un premier temps sur deux régiments avant de poursuivre avec les quatre autres. Ce cycle d’appropriation sera achevé pour fin 2028. 

 

Côté industriel, il convient désormais d’être à l’heure au rendez-vous. Pour Thales, l’objectif principal pour 2024 consistera à livrer les 10 premiers systèmes 2R2M à KNDS France, en charge de leur intégration sur le Griffon. Le groupe français travaille par ailleurs au quadruplement de sa capacité de production annuelle de munitions de 120 mm, qui doit passer de 20 000 en 2023 à plus de 80 000 en 2026. Une dynamique dont bénéficiera l’armée de Terre, bénéficiaire d’un nouveau contrat du Service interarmées des munitions portant sur plusieurs plusieurs dizaines de milliers d’obus. Les premières livraison démarreront cette année et s’échelonneront jusqu’en 2029.

 
Eurosatory-2024-derniere-ligne-droite-po Crédits image : ministère des Armées
Un « mini CAESAR »
Bien que dissociée de la famille Griffon, la version MEPAC en reprend les grandes briques de motorisation, de châssis, d’autoprotection et de vétronique. Seul la tranche arrière diffère pour pouvoir accueillir le mortier semi-automatique 2R2M, solution dotée d’une portée de 8 à 13 km selon la munition. Le tout est opéré par une équipe de quatre combattants : un chef de pièce, un pointeur-pupitreur, un pilote et un chargeur-artificier. 
 

Entre le mortier Mo 120 RT et le MEPAC, le coeur du système – le tube et les munitions – ne change pas mais le gain opérationnel est majeur. Cette petite révolution, c’est encore la direction des études et de la prospective de l’artillerie (DEP ART) qui la décrit le mieux : « grâce à sa mobilité, à la protection de l’équipage et à l’automatisation du chargement et une cadence de tir supérieure, le MEPAC permettra un accompagnement de la manœuvre interarmes au plus près des contacts et d’engager des unités mortier dans des combats de haute intensité », explique-t-elle dans le dernier numéro de la revue Fantassins. 

Le MEPAC a par ailleurs été conçu de sorte à se confondre avec les autres variantes du Griffon. Une fois les trappes de toit fermées, difficile en effet pour l’oeil non entraîné de différencier ce modèle d’un autre. Sa rapidité d’exécution et sa précision sont grandement améliorées par rapport au Mo 120 RT. Trois minutes suffisent en effet à l’unité recevant une demande de tir pour se mettre en batterie, réaliser la mission de feu et quitter la position. Une performance similaire à celle des équipes armant le canon automoteur CAESAR. « Nous voyons une nette amélioration sur la précision des tirs. Un Mo 120 RT a besoin d’être ancré dans le sol. Au fur et à mesure des coups et en fonction du sol, il peut y avoir des mouvements parasites qui influent ensuite sur les tirs. Le 2R2M est quant à lui stabilisé de par son intégration sur le châssis », poursuit la STAT. 
 

Contrairement aux mortiers tractés, le Griffon MEPAC intègre une centrale inertielle qui garantit l’indépendance de chaque pièce. Exit donc le « front resserré » nécessaire pour l’orientation des pièces, place à un modèle où l’autonomie ouvre la voie à une dispersion et à une meilleure utilisation du terrain, deux paramètres participant à augmenter la discrétion et les chances de survie de la section. Complètement intégré au châssis Griffon, le système l’est aussi dans le système de conduite des feux ATLAS. « En gros, nous créons un mini CAESAR », résume la STAT. 

Le système a ses limites tant en matière de conception qu’en masse, mais le programme reste vivant et n’exclut pas certaines évolutions ultérieures. Ainsi, si le MEPAC embarque déjà 32 projectiles, « nous cherchons à en embarquer un peu plus en optimisant l’espace. Cela imposera des études un peu plus fines et des compromis ». De même, comment mieux protéger cet équipement à haute valeur ajoutée des menaces venues du ciel, à l’instar des munitions téléopérées ? Comment concevoir le ravitaillement annexe pour garantir le flux logistique, « un gros sujet dans l’artillerie en général » ? Autant de réflexions auxquelles s’ajoute celle d’une évolution de la gamme de projectiles pour accroître la portée et les effets du système. 

Ya Rab Yeshua.

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Proengin et Lacroix présentent SIMTAC, une avancée majeure dans la simulation de menaces NRBC

 

Lors du salon Eurosatory, Lacroix Defense et Proengin ont annoncé avoir mis en place une collaboration stratégique entre les deux entreprises afin de développer des solutions d’entraînement et de simulation réalistes dans la lutte contre les menaces NRBC. L’occasion également de dévoiler le premier fruit de cette collaboration, la solution SIMTAC, destinée à l’entraînement des forces d’intervention civiles et militaires en milieu contaminé.

S’entraîner en environnement réaliste
Que ce soit dans les forces armées ou dans les agences de sécurité civiles, la menace chimique et biologique est prise de plus en plus au sérieux. Une détection précoce de composés chimiques ou d’aérosols permet ainsi de se protéger d’une attaque ciblée, d’éviter de stationner dans une zone contaminée, de prévenir des accidents industriels, de détecter un laboratoire illégal, ou encore de se protéger contre une menace terroriste. Cette détection passe bien souvent par l’utilisation de détecteurs spectrophotométriques dédiés, comme ceux de la famille AP4C développée par le français Proengin, l’un des leaders mondiaux dans ce domaine.
 
Qu’ils soient mobiles, portables, intégrés dans des infrastructures fixes ou sur des véhicules, les détecteurs AP4C permettent de repérer la plupart des menaces chimiques ainsi que les menaces biologiques et bactériologiques disséminées par des aérosols. Seul souci, jusqu’à présent : il n’existait jusqu’à présent aucune solution aérosol permettant de stimuler ces détecteurs de manière réaliste tout en ne présentant aucun danger pour les opérateurs ou pour l’environnement. Bien souvent, les équipes spécialisées dans la lutte NRBC devaient donc « jouer à l’aveugle » et se contenter de signaux visuels ou d’avertissements sonores les prévenant qu’ils se trouvaient bel et bien dans une zone contaminée.
 
SIMTAC-Lacroix-Proengin-1-600x800.jpg Aérosols SIMTAC présentés sur le stand de Lacroix aux côtés d’un AP4C portable. Outre l’entraînement tactique, le SIMTAC peut aussi être utilisé pour calibrer ou vérifier le bon fonctionnement des équipements de détection NRBC. ©Lacroix
 

Pour Proengin, ce manque de réalisme dans la simulation et l’entraînement posait dès lors de vrais défis en matière de formation des équipes civiles et militaires, notamment au sein de la Proengin Academy. Le président de Proengin, Jean-François Brun, était présent à Eurosatory et nous expliquait ainsi que « chez les militaires comme dans le monde civil, la détection est essentielle pour assurer la protection des personnes, des biens et des infrastructures contre de nombreux risques chimiques, qu’ils soient accidentels, intentionnels ou parfois même naturels. Mais au-delà de la sensibilité de l’équipement, c’est la formation des opérateurs qui permet de réagir vite et de manière efficace. C’est ça qui, au bout du compte, permet de sauver des vies et d’éviter que ne se produisent ou se multiplient les dégâts matériels. »

 

C’est donc pour améliorer le réalisme de ses formations que Proengin s’est tournée vers un autre groupe français, Lacroix Defense, spécialiste mondialement reconnu en matière de solutions pyrotechniques et de composés chimiques.

La solution SIMTAC
Lacroix a ainsi développé sur fonds propre la solution SIMTAC. Cet aérosol, bien qu’inoffensif, invisible et inodore, est capable de se répandre dans un espace clos de la même manière qu’un composé chimique industriel ou militarisé, et peut rester en suspension dans l’air pendant une vingtaine de minutes.
 
Ces caractéristiques en font une solution de simulation parfaite pour les équipes chargées de s’entraîner face à des menaces NRBC dans un environnement aussi réaliste que possible. Pendant Eurosatory, sur le stand de Lacroix, une démonstration en conditions réelle a pu avoir lieu, montrant la manière dont un opérateur équipé d’un détecteur AP4C portable est capable de localiser l’emplacement où l’aérosol a été projeté, et de repérer là où le produit se concentrait après quelques minutes de dispersion.
 
SIMTAC-Lacroix-Proengin-3-600x800.jpg Démonstration de l’utilisation du SIMTAC de Lacroix, détecté par un AP4C de Proengin. ©Lacroix
 

SIMTAC vient ainsi compléter les autres produits de simulation existants sur le marché, liquides et solides, en venant ajouter du réalisme technique et tactique dans la formation des opérateurs des solutions de détection de Proengin. Le tout en venant renforcer la confiance dans les détecteurs AP4C. À l’heure où les forces européennes cherchent à renforcer leurs capacités de combat de haute intensité notamment en milieu urbain, et alors que les grands évènements internationaux font face à de plus en plus de menaces intérieures et extérieures, nul doute qu’une telle solution sera accueillie à bras ouverts par les principaux intéressés.

https://www.forcesoperations.com/eurosatory-2024-apres-le-plus-le-samp-t-ng-pourra-aussi-le-moins/

Après le plus, le SAMP/T NG pourra aussi le moins

 

Annoncée dès l’an dernier, l’évolution du système de défense sol-air SAMP/T NG vers un outil multicouche a été officialisée le mois dernier par Eurosam au salon Eurosatory. 

 

Qui peut le plus peut le moins, un adage qui s’applique maintenant au système moyenne portée SAMP/T NG. Derrière les améliorations déjà apportées au profit de la France et de l’Italie, Eurosam travaille depuis un moment à l’intégration d’autres vecteurs d’interception à courte portée (SHORAD) et très courte portée (VSHORAD). Un effort payant qui devrait à terme permettre de combiner le SAMP/T NG, le VL MICA tout juste entré en service dans l’armée de l’Air et de l’Espace et les systèmes MISTRAL de l’armée de Terre dans une bulle unique.

 

L’évolution vers un outil multicouche correspondait à une demande exprimée par la France et l’Italie, d’emblée alignés sur les développements ultérieurs du SAMP/T NG. Une volonté qui devrait se matérialiser par la mise en place par chaque pays d’une feuille de route qui devrait dans un premier temps prioriser l’ajout d’une couche SHORAD en phase de renouvellement. Si Paris est engagé dans le remplacement de ses Crotale NG par des VL MICA, Rome a en effet retenu le missile CAMM ER pour succéder à l’Aspide.

 

Cette capacité, le groupement d’intérêt économique formé par Thales et MBDA l’avait anticipée au lancement du programme. Le module d’engagement de nouvelle génération (ME NG) ajoute en effet une console supplémentaire au trois – désormais interchangeables – nécessaires à la conduite du SAMP/T NG. « Nous n’avons pas mis par hasard une quatrième console dans le module d’engagement. Il nous reste une station libre pour pouvoir opérer autre chose et cet autre chose, ce sont des systèmes basse couche », note Eurosam.

 

De même, le SAMP/T NG est conçu de sorte à manoeuvrer jusqu’à six lanceurs, contre quatre dans la version actuelle. Le panachage de lanceurs à partir d’un ME NG et d’un radar uniques devient dès lors possible, une configuration qui évite la multiplication des outils C2 et mise sur les 350 km de portée et 1000 pistes suivies par le radar Ground Fire 300 retenu côté français. 

 
Eurosatory-2024-apres-le-plus-le-SAMPT-N Le module d’engagement du SAMP/T NG, un conteneur visité par plusieurs délégations étrangères dont l’une venue de Belgique
 

Ce sont autant de lanceurs externes que l’utilisateur pourra venir raccorder au MENG non seulement pour offrir la contre-mesure la plus appropriée mais aussi pour contribuer à renforcer l’autoprotection de la section. Le Tactical Operations Centre (TOC) du VL MICA étant déjà capable de gérer l’engagement d’un missile MISTRAL, il devient par ailleurs possible d’associer plusieurs modules de systèmes différents pour étendre le diamètre de la bulle.

 

À terme, Eurosam n’exclut pas l’apparition de « bulles multinationales » dans lesquelles plusieurs pays viennent connecter leurs matériels. « Nous pourrions tout à fait imaginer une section SAMP/T française envoyée en Roumanie avec une dimension SHORAD proposée par l’armée italienne », pointe le GIE. Et l’architecture logicielle serait suffisamment ouverte que pour prendre en compte des solutions extérieures au portfolio de MBDA, comme le NASAMS norvégien ou l’IRIS-T allemand.

 

Potentiellement matérialisée autour d’un futur avenant notifié par l’OCCAR, la bascule vers du multicouche n’était pas la seule « première » d’Eurosatory. Eurosam y exposait pour la première fois un système SAMP/T NG complet. Ainsi, le module de lancement terrestre (MLT) exposé était un modèle français fraîchement rénové et présenté à l’OCCAr une semaine avant le salon parisien. 

 

Grâce à cet modernisation, ce MLT est maintenant en mesure de tirer le missile Aster 30 B1 NT. Doté d’un nouvel autodirecteur en bande Ka et d’une portée étendue à 150 km, ce missile viendra renforcer une capacité initiale d’interception de missile hypersonique apparemment mise en oeuvre par le système SAMP/T donné à l’Ukraine par la France et l’Italie. L’objectif d’Eurosam reste de pouvoir livrer une première section SAMP/T rénovée à l’armée de l’Air et de l’Espace d’ici début 2026 à des fins d’évaluations opérationnelles. 

Ya Rab Yeshua.

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