BTX Posté(e) 16 mars Signaler Partager Posté(e) 16 mars Selon le Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale [LBDSN] publié en 2013, la Marine nationale doit être en mesure d’engager des forces sur deux ou trois théâtres d’opérations permanents. D’où son format actuel de quinze frégates dites de « premier rang », censé lui permettre de tenir son contrat opérationnel. Format qui, d’ailleurs, avait été jugé insuffisant à l’époque. Depuis, le contexte international s’est tendu et la conflictualité a évolué. Pour autant, la dernière Loi de programmation militaire [LPM] n’a pas revu à la hausse le nombre de frégates de premier rang. Aussi, la Marine nationale a recours à des « artifices » comme l’a récemment souligné l’amiral Nicolas Vaujour, son chef d’état-major [CEMM], lors d’une récente conférence organisée par l’Institut français de la mer. En effet, pour augmenter le nombre de jours passés en mer par ses frégates, la Marine nationale compte sur l’efficacité du Service de soutien à la flotte [SSF] ainsi que sur les industriels afin que leur taux de disponibilité soit le plus élevé possible [il est de 80 % actuellement, ndlr]. Ce qui, avec le système de double équipage, lui permet de « faire plus de jours en mers avec moins de bateaux » que certains qui en ont davantage. « Mais si vous me demandez si je veux trois frégates de plus, la réponse est oui, évidemment », a dit l’amiral Vaujour. Le vœu du CEMM va être exaucé. Selon le quotidien « L’Opinion », la nécessité de doter la Marine nationale de trois frégates supplémentaires a été confirmée lors d’une réunion ministérielle organisée autour du président Macron, le 13 mars dernier. L’objectif de porter le montant du budget des armées à 100 milliards d’euros par an, à terme, l’a été également. Cependant, avoir plus de frégates est une chose. Mais encore faut-il qu’elles soient suffisamment armées. Or, ce n’est pas le cas actuellement, les contraintes budgétaires passées ayant contraint l’état-major de la Marine nationale à faire des choix, notamment pour le programme des Frégates de défense et d’intervention [FDI, ou classe « Amiral Ronarc’h]. Cela peut paraître paradoxal… mais ces choix font que les FDI proposées à l’exportation par Naval Group sont mieux armées que les cinq [pour le moment] destinées à la « Royale »… En effet, ces dernières ne disposeront que de seize cellules Sylver A50 pour lancer des missiles surface-air ASTER 30, de huit missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C, d’une tourelle de 76 mm, de deux canons téléopérés de 20 mm et de deux doubles tubes lance-torpilles. L’option de leur intégrer des lanceurs Sylver A70 pour leur permettre d’emporter des Missiles de croisière navals [MdCN] a été écartée. Dans le même temps, les FDI commandées par la Grèce seront dotées, en plus des huit Exocet MM40 Block 3C, de la tourelle de 76 et des deux canons téléopérés, de trente-deux missiles surface-air ASTER 15 / 30, de deux triples lance-torpilles et d’un système antiaérien à courte portée [RAM]. En outre, Athènes a fait connaître son intention de doter trois d’entre elles de lanceurs Sylver A70. Reste qu’il est nécessaire d’adapter l’armement des frégates aux menaces actuelles. Comme l’a rappelé le député Yannick Chenevard dans son dernier avis budgétaire, celles-ci émanent de « compétiteurs disposant des technologies les plus avancées en matière de missiles, de drones ou d’aéronefs » et » d’organisations terroristes ou paraétatiques, comme les houthis », dotées d’armes « très simples », telles que les munitions téléopérées aériennes et navales, mais « en énormes quantités, susceptibles de saturer les systèmes de défense de nos navires ». « Dans tous les cas, les dernières années, en particulier l’engagement de la Marine en mer Rouge, ont montré que nos bâtiments, s’ils veulent survivre à la guerre de haute intensité, doivent disposer à la fois de moyens de défense antiaérienne sophistiqués et très coûteux, comme les missiles ASTER, mais également de moyens plus simples et bien moins coûteux, tels que des canons. Il leur faut aussi bénéficier de défenses multi-menaces, multicouches, à 360° et soutenables, c’est-à-dire dont le ‘coût par tir’ est aussi faible que sont nombreux les objets à détruire », a expliqué le député. Cela étant, les FDI ont été conçues de telle manière qu’il est possible de leur ajouter de l’armement supplémentaire. « Nous avons pris la précaution de laisser de la place pour ajouter des systèmes de lancement verticaux si nécessaire », avait rappelé l’amiral Vaujour, lors d’une audition au Sénat, en octobre. Mais il n’était toujours pas question de revoir leurs capacités. « Ce n’est pas budgétairement prévu pour l’instant, mais nous pourrions remettre ce sujet sur la table dans les années à venir. Le programme FDI a été étalé jusqu’en 2032, ce qui donne du temps pour y réfléchir et décider », avait affirmé le CEMM. Sans doute aura-t-il bientôt les moyens pour accélérer la réflexion… https://www.opex360.com/2025/03/16/la-marine-nationale-aura-trois-fregates-de-plus-mais-seront-elles-mieux-armees/ Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés
Réagir à la dicussion
Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte