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Le NH90 FS à un peu plus d’un an d’un atterrissage au 4e RHFS


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Cinq ans après avoir lancé son développement, l’hélicoptère NH90 destiné aux forces spéciales françaises se dévoilait pour la première fois au public la semaine dernière au salon SOFINS. Une apparition sur fond de fin de qualification industrielle et un peu plus d’un an avant l’atterrissage du premier exemplaire au 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau.

 

Voici plus d’un an que le prototype du NH90 FS a pris les airs pour des essais de qualification industrielle. Un cycle qui, après environ 80 heures de vol, doit s’achever avant le salon du Bourget programmé pour la mi-juin. Le jalon de la qualification étatique est attendu au tournant 2025-2026, prélude à la livraison d’un premier exemplaire six mois plus tard au 4e RHFS. Son assemblage « vient de démarrer sur le site de Marignane » d’Airbus Helicooters, annonçait le ministère des Armées en marge du salon SOFINS. 

 

Trois autres hélicoptères suivront en 2026, avec un décalage d’un an par rapport au calendrier fixé il y a cinq ans.

Le régiment recevra 18 NH90 FS d’ici au printemps 2029, dont 10 seront théoriquement en service pour fin 2027. Conçu à partir de la cellule TFRA n°44, le prototype sera livré à mi-parcours, le temps d’un rétrofit l’amenant à la configuration de série. Exit le noir privilégié par Airbus Helicopters pour ses prototypes, tous adopteront le camouflage Centre Europe généralisé au sein du parc de Caïman de la 4e brigade d’aérocombat.

 

Pour le 4e RHFS, il fallait a minima conserver l’existant. L’existant, ce sont les capacités apportées par des Caracal bientôt reversés à l’armée de l’Air et de l’Espace et des Cougar rénovés en partance pour la conventionnelle et, semble-t-il, le groupement interarmées d’hélicoptères. « Nous basculons sur un appareil plus moderne donc plus performant », résume un officier du 4e RHFS. 

 

Plusieurs briques viennent s’ajouter aux performances connues du NH90.

Les plus visibles restent cette boule optronique Euroflir 410 intégrée sous le nez de l’appareil et ces deux ouvertures de sabord permettant d’installer une mitrailleuse MAG 58 de chaque côté de l’appareil. Ce sera « un gros avantage » pour les opérateurs, qui bénéficieront d’un meilleur accès vers l’extérieur tout en conservant une autoprotection accrue lors des phases de débarquement et d’embarquement. 

L’évaluation de cet armement embarqué, c’était l’une des dernières étapes de la campagne d’essais en cours. Réalisées à l’île du Levant, un site de DGA Essais de missiles proche de Marignane, ces séquences de tirs seront complétées de nouveaux essais lors de la qualification étatique.
 
L'intégration des MAG 58 n’écarte pas les autres armements présents dans l’arsenal du 4e RHFS. Toutes les futures machines seront en effet « pré-cablées » pour accueillir une mitrailleuse lourde M3M ou une M134 Gatling si la mission l’exige. 
 
Le-NH90-FS-a-un-peu-plus-dun-an-dun-atte L’équipage d’un NH90 FS ? Un pilote chef de bord, un pilote, un mécanicien navigant et deux membres opérationnels de soute
Crédits image : ministère des Armées
 

Hormis la récupération d’une capacité d’extraction d’urgence par grappe, le 4e RHFS disposera d’un rack installé derrière le cockpit et consacré à l’emport des systèmes de communication propres aux forces spéciale et nécessaires pour communiquer avec les unités françaises et autres armées alliées. L’équipage bénéficiera notamment d’une communication satellitaire, un objet nouveau en cours d’intégration sur Caracal mais nouveau sur Caïman. Ces transmissions renforcées, c’est la perspective « d’un gain d’autonomie et d’une capacité à opérer plus loin », note un officier du 4e RHFS. Une console supplémentaire est par ailleurs prévue pour un troisième opérateur qui sera en mesure de participer à la conduite de la mission, donc d’alléger la charge cognitive des deux pilotes. 

S’y ajoutent des solutions non prévues au lancement du programme mais en train d’être intégrées sur le prototype et livrées à terme avec les exemplaires de série. La coopération drone-hélicoptère, par exemple, rendue possible par l’intégration d’une antenne et d’une tablette déportée. L’ensemble permettra de recevoir un flux vidéo mais aussi de coopérer avec des drones. 
 

Mais la plus-value majeure n’arrivera que dans un second temps. Désormais incrémental, le développement de ce standard 2 doit en théorie se poursuivre avec l’intégration de la caméra grand champ d’aide au pilotage Eurofl’Eye de Safran Electronics & Defense. Associés au casque TopOwl DD et à l’Euroflir 410, ses six capteurs multispectraux offriront une vue indépendante à 200° partagée par le pilote et le copilote. De quoi affiner la compréhension de l’environnement proche et permettre d’intervenir dans des conditions plus complexes. Le développement se poursuit chez Safran. Ses équipes livreront prochainement un nouveau démonstrateur « de meilleure définition ». Suivront des essais au sol à DGA Techniques aérospatiales puis des essais en vol à partir d’un Puma banc d’essai début 2026.

 

Le 4e RHFS n’a pas attendu ses nouvelles machines pour entamer la transformation des équipages. Un pilote et un mécanicien navigant ont été formés dès l’an dernier sur NH90 à la base école – 2e régiment d’hélicoptères de combat du Cannet-des-Maures. Ils constituent l’avant-garde de primo-formateurs qui participe à qualifier deux pilotes et autant de mécaniciens navigants chargés à leur tour de former les futurs équipages du 4e RHFS. De quoi gagner un temps précieux en amont de la qualification opérationnelle, opérée dans un second temps à partir des futures machines. 

 

Quelques inconnues demeurent. Entre le départ de Caracal attendus de pied ferme par l’AAE pour remplacer ses Puma et l’arrivée des premiers NH90 FS, les forces spéciales craignent une baisse temporaire de capacité durant quelques mois. D’autre part, l’acquisition des briques de l’incrément 2 serait soumise à leur adoption par d’éventuels utilisateurs étrangers, gains d’échelle à la clef. Les pistes ne manquent pas, les forces spéciales finlandaises, espagnoles ou encore belges opérant déjà à partir de NH90. 

 

Reste enfin la question d’un standard élargi aux 64 Caïman opérés par les unités conventionnelles pour parvenir à une flotte homogène. Conséquent, l’investissement n’est pas inscrit dans la loi de programmation militaire pour 2024-2030. Les deux standards cohabiteront donc en attendant un rétrofit potentiellement articulé avec les réflexions en cours sur la rénovation à mi-vie de l’appareil. Et un effort qui sera, lui aussi, conditionné à un alignement avec d’autres utilisateurs. La copie n’est cependant pas totalement figée : « il y a quelques améliorations que l’on prévoit pour les forces spéciales que l’on va pouvoir très facilement adapter sur l’appareil conventionnel », souligne la DGA. 

Ya Rab Yeshua.

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