BTX Posté(e) il y a 3 heures Signaler Posté(e) il y a 3 heures Dernière ligne droite pour la trentaine d’acteurs en lice pour la 3ème édition du challenge « Collaboration Homme-Machine » (CoHoMa) organisé par le Battle Lab Terre. Après plus d’une année d’échanges et de montée en maturité, place à l’épreuve de restitution tactique pour les 10 solutions robotiques sélectionnées. Prendre et préciser le contact, puis tenir le dispositif. Voilà les deux missions, l’une dynamique et l’autre semi-statique, confiées aux 33 grands groupes, PME, startups, laboratoires, écoles d’ingénieurs et à l’unique association constituant les 10 équipes concurrentes de CoHoMa 3. Du 6 au 28 mai, toutes se confronteront successivement au terrain capricieux du camp de Beynes (Yvelines). Toutes disposeront de trois jours pour s’échauffer, mener une épreuve technologique et, enfin, une mission tactique. Chacun mettra en oeuvre a minima deux robots (ou « satellites terrestres ») et deux drones (ou « satellites aériens »). Ces satellites et leurs opérateurs « vont être confrontés à une situation opérationnelle sur un terrain qui peut être déstructuré, exigeant, représentatif de ce que rencontre le soldat de l’armée de Terre, face à un ennemi qui manoeuvre, avec une charge mentale qui va s’imposer naturellement ou que nous nous attacherons à leur imposer », avertissait le colonel Thomas Brucker, à la tête du BLT et du groupement innovation de la Section technique de l’armée de Terre (STAT). « La mission sera également un peu plus longue, plus représentative, plus éprouvante pour vraiment discriminer les solutions », poursuivait-il ce matin lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées. Et pour corser le tout, il s’agira pour chacun d’affronter un ennemi multiforme, mobile et capable d’attaquer tant au sol que depuis les airs. Démarche « vivante », le challenge CoHoMa se consolide un peu plus à chaque édition. Deux circuits vont cette fois coexister : l’un plus complexe et orienté vers les technologies de pointe, et l’autre, plus low-tech et limitée à la phase « tenir », pour ouvrir le champ à d’autres acteurs. Des ingénieurs en devenir souhaitant adosser leur travail de fin d’études à CoHoMa, par exemple. Deux fois plus importante qu’au départ, l’enveloppe de 1 M€ désormais allouée vient soutenir cette logique « bottom up » prônée par le BLT et complémentaire de la vision de temps long. Pas de quoi faire aboutir une idée, mais suffisamment que pour inciter les candidats à la prise de risque et, pourquoi pas, pour contribuer à l’émergence de solutions simples et bon marché. Unique en Europe, le principe attire à tel point que, pour ne pas devenir victime de son succès, le BLT a préféré revoir le processus de contractualisation pour s’assurer de ne retenir que les solutions présentant le seuil minimal requis. D’édition en édition, les alliances se recomposent et les challenges évoluent mais la triple ambition de départ demeure : fédérer le monde de la robotique autour d’un projet commun, explorer les possibilités offertes par l’innovation et orienter les armées dans les spécifications de leurs futurs équipements. Le tout en s’éloignant provisoirement « de la moquette confortable de certains salons ou forum d’armement » pour se confronter à la réalité d’un engagement tactique. Il conviendra également de rebondir sur les retours d’expérience dont ont bénéficié les participants de CoHoMa 2. Conduit en 2023, cette 2ème édition avait fait ressortir la perfectibilité de la mobilité terrestre, les limites de l’autonomie énergétique, la fragilité des communications entre opérateurs et satellites, l’absence de modes dégradés ou encore une confiance limitée envers la machine. Plus long, CoHoMa 3 cherchera notamment à consolider les briques de mobilité terrestre, à faire émerger « des drones qui ont une endurance de 3 heures plutôt que d’avoir des norias de drones toutes les heures tel qu’on a pu l’observer lors de CoHoMa 2 », à avancer sur les essaims de drones et sur la diminution de la charge cognitive en misant sur davantage d’automatisation, énumérait le patron du BLT. CoHoMa agrège au fur et à mesure de nouveaux intervenants institutionnels. À la STAT, l’Agence de l’innovation de défense (AID) et la Direction générale de l’armement (DGA) sont venus s’ajouter l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) et le Commandement du combat futur (CCF). La première « examinera quelles sont les briques d’intelligence artificielle qui peuvent être mises en oeuvre, tel que sur les essaims de drones », quand le second « appréhende l’innovation à un niveau supérieur » et selon l’approche DORESE. Loin d’avancer en vase clos, CoHoMa est un exemple d’initiative parmi d’autres conduites au sein des armées et visant à éprouver les innovations du domaine robotique. D’autres démarches similaires démarrent avec lesquelles le BLT multiplie les échanges, à l’image du challenge technique « Mobilité en environnement complexe » (MOBILEX) de l’AID ou du Dronathlon de la Marine nationale. Les enseignement de l’un alimentent parfois les réflexions de l’autre, les ponts établis contribuant à faire progresser la filière pour, in fine, donner aux armées les moyens de « produire une rupture opérationnelle sur le champ de bataille à l’horizon 2040 ». Crédits image : Arnaud Woldanski/armée de Terre https://www.forcesoperations.com/prendre-puis-tenir-dix-equipes-en-lice-pour-un-challenge-cohoma-toujours-plus-complexe/ Citer Ya Rab Yeshua.
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