BTX Posté(e) il y a 4 heures Signaler Posté(e) il y a 4 heures https://www.opex360.com/2025/07/20/le-regiment-de-cavalerie-de-la-garde-republicaine-est-en-train-de-developper-pleinement-le-combat-monte/ Dans un commentaire sur le défilé du 14 juillet, une parlementaire a estimé que les chevaux n’avaient « pas leur place » sur les Champs-Élysées, en faisant référence au régiment de cavalerie de la Garde républicaine. Sans aller jusqu’à partager cette appréciation, la Cour des comptes s’était déjà interrogée sur le « format » de la dernière unité militaire « montée » de France, dans un rapport publié un an plus tôt. Avec ses 460 chevaux, le « régiment de cavalerie se distingue par un faible niveau d’activité opérationnelle comparé aux autres unités de la Garde » étant donné que le temps de travail de ses gendarmes est « fortement contraint par le maintien en condition opérationnelle des chevaux », avait-elle ainsi avancé. « Les patrouilles à cheval dans Paris ou la sécurisation de manifestations ne représentent en moyenne que 6 % de l’activité » du régiment tandis que les « services d’honneur n’absorbent que 5,6 % du temps » de ses cavaliers, « sachant que la grande majorité de ces services est effectuée à pied », avait encore relevé la Cour des comptes. Par ailleurs, le rapport avait aussi noté que « la contrainte horaire des patrouilles à cheval [pas plus de quatre heures] limitait [leur] nombre ». Ainsi, « en 2023, les patrouilles à cheval ont constitué 84 % du nombre total de patrouilles », avait-il constaté, avant d’insister sur le faible nombre d’infractions relevées par les « postes à cheval ». « L’activité judiciaire des postes à cheval est faible avec 3 900 infractions relevées et 58 interpellations pour 7 278 patrouilles à date de septembre 2023, bien qu’une systématisation du cursus d’officier de police judiciaire soit en cours au sein des postes à cheval », avait-il constaté. Et d’ajouter : « Le bilan est également réduit pour les postes à cheval saisonniers, puisque seules 1 401 infractions ont été relevées durant l’été 2023 avec trois interpellations pour 1 374 patrouilles ». Aussi, « au regard d’un coût annuel moyen de plus de 130 000 € par cheval, et d’une activité opérationnelle du régiment assez réduite jusqu’alors, une optimisation des moyens s’avère nécessaire et pourrait générer des économies significatives tant en termes de moyens que d’effectifs », avaient conclu les magistrats de la rue Cambon. Quoi qu’il en soit, à l’occasion d’un entretien donné à GendInfo, le magazine de la Gendarmerie nationale, le commandant de la Garde républicaine, le général Charles-Antoine Thomas, a longuement évoqué le cas du régiment de cavalerie. D’abord, il a tenu à rappeler les tâches confiées à la Garde républicaine. « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, [sa] mission première n’est pas le protocole ou le rayonnement mais bien la protection et la défense des institutions de la République, en tout temps et en tout lieu », a-t-il dit. « Dans ce contexte marqué par une augmentation importante des événements, des agressions, des tentatives d’intrusion, des actions médiatiques et de l’ingérence, parfois étrangère, dans le cadre des enceintes étatiques, le dispositif de sécurité militaire se confirme comme étant non seulement légitime, mais également nécessaire, et il est donc impératif de le renforcer », a fait valoir le général Thomas. En outre, « la Garde est également appelée à jouer un rôle moteur dans la rénovation de la Défense opérationnelle du territoire (DOT), en raison de son organisation régimentaire et de sa proximité avec les armées », a-t-il précisé. Quant au régiment de cavalerie, le général Thomas a livré une tout autre appréciation sur son activité. « La cavalerie est l’une des unités les plus sollicitées. Elle a été massivement engagée sur les grands événements récents : 200 chevaux ont été déployés chaque jour pendant les Jeux Olympiques, deux escadrons opérationnels [l’ont été] pour le Sommet de la Francophonie », a-t-il rappelé. D’ailleurs, c’est à l’occasion de ce sommet que, « pour la première fois depuis la Seconde Guerre Mondiale, un régiment de cavaliers s’est déployé au complet, en tenue camouflée, armé, dans une opération réelle », a tenu à souligner le général Thomas. Ce qui a produit des effets tangibles puisque, a-t-il fait observer, « 120 cavaliers ont permis de remplacer l’équivalent de sept escadrons à pied », ce qui témoigne d’un « gain d’efficacité remarquable ». En outre, a poursuivi le général Thomas, sans entrer dans les détails, le régiment de cavalerie est en train de développer « pleinement le combat monté », c’est-à-dire le « contrôle de zones étendues à cheval, face à des agressions armées extérieures ou de nature insurrectionnelle, sans oublier les menaces plus diffuses ». Selon le commandant de la Garde républicaine, « ce modèle n’est pas une exception française » puisqu’il « est aussi employé ailleurs, comme en Finlande, en Ukraine, en Suisse, en Colombie, ou encore en Allemagne ». S’agissant des missions relevant de la sécurité du quotidien, le général Thomas a indiqué que, à Paris, la cavalerie « effectue 30 000 heures de présence sur la voie publique par an », ce qui représente 5 000 patrouilles. Cela en « fait un acteur clé de la prévention dans la capitale », a-t-il assuré. Enfin, comme l’avait évoqué le rapport de la Cour des comptes, tous les cavaliers sont désormais agents de police judiciaire [APJ], certains d’entre eux étant même officiers de police judiciaire [OPJ]. « Cela leur permet de mener des contrôles d’identité, de délivrer des amendes, de sécuriser les abords des palais dans le strict respect du droit », a expliqué le général Thomas, pour qui cette « transformation discrète mais essentielle ancre la cavalerie au cœur du tissu parisien, à la fois comme force visible, préventive, et désormais habilitée. » Photo : Garde républicaine / Gendarmerie nationale 1 Citer Ya Rab Yeshua.
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