Un contingent français au Groenland pour un exercice sous bannière danoise

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Direction le Groenland pour un détachement de militaires français bientôt engagé dans l’exercice Arctic Light 2025. Organisé par le Danemark, ce rendez-vous bisannuel témoignera à sa manière du regain d’attention porté par Copenhague sur une région source de convoitises. 

 

Des troupes de montagne en Arctique

Quelque 550 militaires danois, suédois, norvégiens, allemands et français entameront mardi prochain l’exercice Arctic Light 2025. Durant 10 jours, ils s’entraîneront à « contrer diverses formes de menaces déstabilisatrices », détaille le Commandement conjoint des forces armées danoises dans un communiqué. 

 

Le Danemark amène, sans surprise, l’essentiel des forces, dont deux hélicoptères EH-101, des chasseurs F-16, la frégate de défense aérienne Niels Juel et des contingents en provenance des trois armées, des forces spéciales et de la garde nationale. S’y ajoutent des éléments envoyés par la garde nationale suédoise et son pendant norvégien, ainsi que des observateurs allemands. 

La France, elle, enverra le bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain Garonne, un avion A330 MRTT ainsi que de l’infanterie de montagne notamment équipée de ses drones.

 

Cette participation tricolore avait été annoncée à demi-mot en février par le général Lionel Catar, alors à la tête de la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM). Cette participation française s’inscrit par ailleurs dans la lignée d’une Stratégie de défense pour l’Arctique dévoilée cet été par le ministère des Armées. La conduite d’exercices conjoints dans le Grand Nord y est présentée comme un levier permettant de répondre à l’un des sept axes stratégiques qu’elle contient, à savoir le renforcement de l’interopérabilité à travers l’OTAN.

 

Particulièrement représentatif du milieu grand froid, le Groenland n’est pas un environnement inconnu des Alpins : une poignée d’entre eux issus du groupe militaire de haute montagne et du groupement commando montagne conduisent chaque année la mission Uppick, un raid de trois semaines en autonomie complète au travers des glaciers, plaines et sommets groenlandais.

 

 

Un scénario durci

 

Pilotée par le commandement arctique danois et en coordination avec le gouvernement groenlandais, ce rendez-vous marque un durcissement du scénario par rapport aux précédentes éditions. Celles tenues en 2021 et 2023 s’étaient en effet focalisées sur le secours aux populations suite à une catastrophe naturelle, autant d’échos directs au violent tsunami qui avait frappé la côte ouest du Groenland en 2017 après un glissement de terrain. 

 

Si Arctic Light 2025 conserve ce volet d’intervention CATNAT, la séquence relèvera surtout du SNAPEX, un exercice certes planifié mais néanmoins déclenché sous court préavis. Le Danemark conduira en parallèle l’exercice d’état-major Opportune Jaguar, lors duquel son quartier général s’exercera à identifier et contrer des risques de déstabilisation dans la région arctique et à engager des mesures opérationnelles depuis le territoire national.

Cet entraînement n’est qu’une démonstration parmi d’autres du renforcement de la présence danoise en Arctique décrété en 2025 « pour des raisons de sécurité ». Derrière des déploiements accrus, le Danemark multiplie les exercices conjoints dans la région. Ses forces ont, par exemple, réalisé un exercice d’opportunité (PASSEX) au large de Qaqortoq et participé à l’opération Nanook conduite annuellement par le Canada. Deux témoignage d’une posture raffermie auxquels ont également participé des unités françaises. 

 

Crédits image : GMHM