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Après les F-16 et les Gripen, l’Ukraine envisage de se procurer des Rafale
Selon la dernière édition des Chiffres clés de la Défense, au 31 décembre 2024, l’armée de l’Air & de l’Espace comptait cinq Mirage 2000-5F de moins par rapport à l’année précédente. Et l’on sait que trois appareils ont été cédés à l’Ukraine, suite à l’annonce faite par le président Macron en marge du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. L’un d’eux a été perdu en juillet dernier. D’autres pourraient suivre prochainement.
« Nous livrerons dans les prochains jours des missiles [de défense aérienne] Aster [30] additionnels, de nouveaux programmes de formation et de nouveaux Mirage », a en effet annoncé, en visioconférence, M. Macron, lors de la réunion de la « Coalition des volontaires » organisée le 24 octobre. Mais il n’a pas donné plus de détails.
Cela étant, l’an passé, dans un portrait consacré à Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées, le quotidien Le Monde avança que la cellule diplomatique de l’Élysée avait émis « un jour l’idée de déposséder l’armée de l’Air de ses précieux Rafale pour les envoyer à Kiev »… Idée qui fut écartée par l’État-major des armées [EMA]. D’où la cession de Mirage 2000-5F à Kiev.
Pour autant, il n’est pas exclu que le Rafale vole un jour sous les couleurs ukrainiennes.
En 2020, l’Ukraine adopta le plan « Air Force Vision 2035 » afin de moderniser son aviation de combat en la portant aux standards occidentaux, dans le cadre d’un investissement de 7,5 milliards d’euros. À l’époque, la presse ukrainienne avait affirmé que quatre modèles d’avions de chasse étaient considérés : le F-16 Viper, le F/A-18 Super Hornet, le JAS-39 Gripen et le Rafale.
Seulement, ce plan vola en éclats avec la guerre lancée par la Russie. Depuis, et outre les Mirage 2000-5, qui ne figuraient pourtant pas parmi ses priorités, Kiev a reçu des F-16 d’occasion. Au total, selon les promesses faites par les Pays-Bas, le Danemark, la Belgique et la Norvège, les forces aériennes ukrainiennes devraient recevoir un total de 85 appareils de ce type.
Mais il est question d’aller plus loin.
En effet, la semaine passée, et sous réserve que les financements suivent, l’Ukraine a trouvé un accord avec la Suède pour se procurer entre 100 et 150 JAS-39 Gripen E/F [soit la dernière version de l’avion de combat développé par Saab].
Le 27 octobre, devant la presse, rapporte l’agence Ukrinform, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a justifié le choix du Gripen E/F. « Sa maintenance est la moins coûteuse car elle nécessite un nombre réduit de techniciens. Pour un pilote expérimenté, la formation ne dure pas un an et demi, comme avec le F-16, par exemple, mais six mois. Il peut aussi décoller et atterrir sur des pistes » sommairement aménagées, a-t-il détaillé. En outre, cet appareil « peut probablement » emporter « presque toutes les armes que nous avons », a-t-il ajouté.
Qui plus est, le PDG de Saab, Micael Johansson, a confié au Financial Times qu’une usine pour l’assemblage final des Gripen pourrait être implantée en Ukraine.
« Ce n’est pas si facile en temps de guerre, mais ce serait formidable de mettre en place en Ukraine une capacité pour au moins l’assemblage final et les tests, voire peut-être la production de pièces », a-t-il en effet affirmé.
Cependant, l’Ukraine ne tient pas à en rester là étant donné qu’elle estime avoir besoin de 250 nouveaux avions de combat au total.
« Je mène trois discussions parallèles concernant les avions : avec les Suédois, les Français et les Américains », a en effet déclaré M. Zelensky. Et de préciser que trois modèles ont été sélectionnés pour moderniser les capacités des forces aériennes ukrainiennes, à savoir le Gripen, le F-16 et… le Rafale.
Reste à voir le nombre d’appareils que Kiev est susceptible de commander auprès de Dassault Aviation, un prélèvement dans la dotation de l’armée de l’Air & de l’Espace étant a priori exclu, puisqu’elle est en quête d’une solution pour pallier la cession des Mirage 2000-5F, comme l’avait indiqué le général Jérôme Bellanger, son chef d’état-major, dans un entretien publié par Les Échos en novembre 2024.
Si une commande pour 150 Gripen E/F est effectivement passée, et si l’on tient compte des 85 F-16 qui lui ont été promis, Kiev pourrait acquérir au moins une quinzaine de Rafale pour arriver au format de 250 avions de combat.