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Le renseignement militaire peut-il émerger du brouillard de la guerre ?


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Malgré l'innovation technologique, le brouillard de la guerre ne se dissipe pas aussi aisément, notamment en raison de la complexification du champ de bataille, de l'afflux de données, et le caractère incertain de l'ennemi.

Joseph Henrotin, chercheur au Centre d'analyse et de prévisions des risques internationaux (CAPRI) et à l'Institut de stratégie comparée (ISC), rédacteur en chef de la revue Défense et stratégie internationale (DSI), a publié un focus stratégique du Laboratoire de recherche sur la Défense (lié à l'IFRI) sur les mutations du renseignement militaire : dissiper le brouillard de la guerre ?

Le renseignement d'intérêt militaire se range dans le contexte de la conduite des opérations mais dépasse sa fonction pour intéresser le niveau politique. Face à " un ennemi souvent invisible, voire indéterminé, sur une multitude de théâtres ", le renseignement est devenu " un enjeu stratégique (cf livres blancs de 2008 et 2013) et non plus seulement technique et purement tactico-opératif ". Des militaires, les champs d'observations et d'analyses sont élargis aux acteurs politiques, économiques, sociaux, humanitaires, médiatiques...

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La technologie devait rendre transparente les zones de bataille mais les adversaires ont adapté " leurs structures et leurs modes d'action " en répandant le concept de guerre asymétrique, qui nous occupe aujourd'hui. " Les conflits à dominante irrégulière nécessitent autant de trouver des positions que de comprendre des intentions, ce qui est nettement plus complexe. " L'analyse devient difficile : " A travers les optiques d'un drone, il est impossible de savoir si une ambulance sert à transporter des blessés, des munitions ou des combattants. " Les défis sont organisationnels, de diffusion et technologiques.

L'évolution du renseignement militaire

Entre la DRM, la DGSE à l'extérieur, la DGSI et le SCRT (renseignement territorial) à l'intérieur, la coopération entre les services devient primordiale alors qu'elle reste balbutiante.

Dans les forces terrestres, un commandement du renseignement a été créé à la suite de la brigade. Il permet en OPEX de déployer un GRM, groupe de recherche multicapteurs, auprès d'un GTIA (groupement tactique interarmes), en prélevant des forces dans les différents régiments spécialisés en ROHUM (renseignement d'origne humaine), ROEM, drones, cyber, action sur l'environnement et exploitation. Une déclinaison est possible pour des détachements multicapteurs ou des sous-groupements (SGRM). Les anciennes batteries de renseignement brigade (BRB) ont disparu mais des unités continuent de travailler à la recherche élémentaire (escadrons de reconnaissance et d'intervention, les batteries d'acquisition et de surveillance et les sections d'aide à l'engagement débarqué des régiments d'infanterie).

La fonction ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) dans la troisième dimension a aussi considérablement évolué. L'arrivée des pods reco-NG/AREOS sur Rafale et les drones MALE du 01.033 Belfort ont permis d'élargir le champ de recherches et les données exploitées par le Centre de renseignement air.

La marine n'est pas en reste avec ses Atlantique 2. Les Mirage 2000D utilisent des pods ASTAC. Les deux Transall Gabriel devraient être remplacés par la future Charge universelle de guerre électronique (CUGE). Deux avions légers de surveillance et de renseignement (ALSR), des bimoteurs King Air 350 dotés de boules optroniques et de systèmes d'écoutes, ont été commandés.

La marine compte sur des systèmes, radars, optiques, électromagnétiques et sur la nouvelle génération de bâtiments (frégates des classes Forbin et Aquitaine, sous-marins de classe Suffren). Sans oublier le collecteur de renseignement Dupuy de Lôme et les capacités des sous-marins nucléaires d'attaque.

Aux moyens des armées, il faut ajouter les trois satellites de la composante spatiale optique (CSO), la plateforme issue de Pléiades, les quatre satellites Cosmo-Skymed italiens, les cins Sar-Lupe allemands. Trois satellites ROEM du programme CERES seront opérationnels en 2020.

" La densification des moyens de renseignement apparaît complexe, posant le risque d'un alourdissement et d'un accroissement de l'empreinte logistique, comme du coût des acquisitions de matériels. " Sans oublier la surcharge informationnelle et son triage... Mais " le blindage informationnel " est devenu " une condition structurelle d'un engagement".

Le champ cyber surgit, les réseaux sociaux, les objets connectés. Le ROSO (renseignement en source ouverte) change la donne avec des volumes gigantesques à analyser. Le cyber représente " un champ majeur de l'avenir du renseignement militaire ". Face à cet afflux, des réformes juridiques et organisationnelles sont attendues.

http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2017/02/07/renseignement-militaire-et-brouillard-15078.html

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Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

Remue-ménage en vue à la DGSE

L’après-Hollande se prépare déjà en coulisses dans le monde des services secrets. Nomination à la DGSE, réforme des structures existantes, les services de renseignements seront en haut de l’agenda du prochain chef de l’Etat

 

Les faits — Alors que la France est toujours sous la menace terroriste et que les tensions internationales s’avivent, le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure, Bernard Bajolet, doit en principe quitter son poste le 21 mai prochain, jour de son 68ème anniversaire.

Sa succession est ouverte et elle sera l’un des premiers dossiers sur le bureau du prochain chef de l’Etat élu le 7 mai, qui pourrait également avoir à engager des réformes de structures. Plusieurs schémas sont sur la table. Dans les équipes de campagne, les spécialistes phosphorent.

 

……………….Ainsi, chez Emmanuel Macron, François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies, ou l’ambassadeur Jean-Claude Cousseran, ancien directeur de la DGSE (2000-2002) sont écoutés.

À droite François Fillon s’appuie d’abord sur son ancien directeur de cabinet à Matignon Jean-Paul Faugère, pour traiter ces sujets sensibles.

 

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Stagiaire. Chacun arrive avec son idée, qui de nouvelles têtes, qui de réformes de structures. Pour l’heure, peu de noms circulent quant à un successeur possible de Bernard Bajolet à la tête de la DGSE. Ce diplomate est un proche de longue date de François Hollande qu’il tutoie pour l’avoir accueilli comme stagiaire de l’ENA à l’ambassade d’Alger. Pour la première fois, l’idée d’une nomination interne est envisagée, avec la promotion d’un des principaux cadres du Service.

 

Jusqu’à présent, les directeurs de la DGSE ont toujours été choisis à l’extérieur, parmi les militaires, les préfets ou les diplomates, comme si le gouvernement se méfiait de la « Centrale ». Pour beaucoup, une promotion interne confirmerait la confiance que l’hôte de l’Élysée témoigne au personnel de ce service de l’État, certes un peu particulier, mais qui a acquis une nouvelle légitimité au sein des institutions publiques.

 

À droite, certains experts s’interrogent sur une réforme en profondeur du renseignement. Deux grands sujets sont sur la table : le rôle du Coordonnateur national du renseignement (CNR) à l’Élysée et la création d’une NSA à la française, en cassant la DGSE en deux entités.

 

Créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, le CNR n’a jamais complètement trouvé sa place dans le dispositif du renseignement. En neuf ans, cinq hommes ont occupé ce poste, dont quatre sous François Hollande. Le CNR est entouré d’une toute petite équipe de six personnes installée rue de l’Élysée et qui n’a pas de rôle opérationnel direct. Certains souhaitent donner plus d’importance au CNR, peut-être en y nommant un général spécialiste du renseignement. Il s’agirait alors de piloter les différents services de la communauté du renseignement depuis l’Élysée, sur le modèle du Director of National Intelligence (DNI) américain.

 

Naturellement, les grands patrons des services, comme la DGSE ou la DGSI – ou ceux qui aspirent à le devenir – voient cette perspective d’un très mauvais œil. L’expérience américaine aurait plutôt tendance à leur donner raison : Washington a rajouté un niveau bureaucratique à un univers qui n’en manquait pas. L’exemple britannique invite aussi à la prudence, comme on l’a vu à l’époque de la guerre d’Irak (2003) : lorsque le renseignement est dirigé d’en haut, par le niveau politique, la tentation est forte de faire dire aux services uniquement ce que le pouvoir a envie d’entendre... La pluralité des sources est, à cet égard, une garantie pour la qualité du travail des services et pour la liberté de choix des décideurs.

 

Ecosystème. Néanmoins, une meilleure coopération entre les différents services est une nécessité, qui n’échappe à aucun spécialiste. Certes, d’importants progrès ont été réalisés ces dernières années, mais l’alternance politique et de nouvelles réformes pourraient être l’occasion de relancer des rivalités. Parmi ces réformes, l’idée de couper la DGSE en deux revient sur la table. Les policiers de la DGSI se plaignent parfois de ne pas avoir suffisamment accès aux interceptions qui relèvent de la Direction technique (DT) de la DGSE. D’où le projet de créer une « agence » chargée uniquement des interceptions, comme la NSA américaine ou le CGHQ britannique, et qui alimenterait les autres services.

 

La DGSE est évidemment vent debout contre cette perspective, qui la priverait de la moitié de ses effectifs, en sortant la DT de son « écosystème ». La DGSE entend rester un « service intégré », gage, selon elle, de son efficacité à moindres frais. Autre menace vue du Boulevard Mortier : l’idée de lui retirer son bras armé pour les opérations clandestines, le Service Action. Comme le SAS britannique ou le JSOC américain, le Commandement des opérations spéciales (qui relève des armées) pourrait récupérer ces missions. Au risque d’une confusion entre opérations militaires et clandestines. Seules ces dernières ne sont pas publiquement assumées par le gouvernement.

 

D’autres propositions, comme celle de la commission…………………..

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/remue-menage-en-vue-a-dgse-120362

Ya Rab Yeshua.

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