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Budget : Déjà sous tension, le Service de Santé des Armées n’échappera pas à la réduction de ses effectifs


BTX

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http://www.opex360.com/2017/11/01/budget-deja-sous-tension-le-service-de-sante-des-armees-nechappera-pas-la-reduction-de-ses-effectifs/

En 2015, la décision d’augmenter les effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) de 11.000 soldats a oublié un détail : le soutien nécessaire à ces renforts. Or, même si l’annulation, après les attentats de Paris et de Saint-Denis, des déflations de postes prévues au sein du ministère des Armées a donné un peu d’oxygène, il n’en reste pas moins que certaines spécialités sont sous tension.

Ainsi en est-il du Service de Santé des Armées (SSA), qui a vu sa charge de travail augmenter, ne serait-ce que pour faire passer les visites médicales d’aptitude aux recrues de l’armée de Terre, tout en étant sollicité pour les opérations extérieures et intérieures.

Or, le SSA a été oublié par la Loi de programmation militaire actualisée en 2015, ses crédits de fonctionnement et ses investissements devant être réduits de manière « significative » sur la période 2014-2019, avec à la clé plus de 1.600 suppressions de postes (sur 16.000).

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Actuellement, le SSA mène un plan de transformation « SSA 2020 », censé lui permettre de faire face à ces réductions d’effectifs tout en maintenant la qualité et son offre de soins. D’où la dissolution ou le regroupement de certaines structures, l’ouverture au service public, la différenciation entre les hôpitaux ou encore la simplification de sa gouvernance.

Avec la hausse annoncée du budget du ministère des Armées (1,8 milliard en 2018 et 1,7 milliard par an jusqu’en 2022), le SSA aurait pu espérer échapper à la réduction de ses effectifs, d’autant plus qu’il lui reste à supprimer 150 postes en 2018 et 332 autres en 2019. Au mieux, il n’aura qu’un répit.

En effet, lors de son audition devant les députés de la commission de la Défense, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général François Lecointre, a indiqué que les suppressions d’effectifs du SSA seront reportées sur les années 2020 et 2021.

« Aujourd’hui, nous estimons cette réduction d’effectifs trop rapide, et nous avons choisi de la décaler dans le temps pour laisser toute latitude au SSA d’effectuer sa transformation », a expliqué le CEMA. « Alors qu’il était prévu de supprimer sur la période 2014-2019 1 608 équivalents temps plein – dont 150 en 2018, et 332 en 2019 –, nous reportons ces suppressions d’effectifs sur les années 2020 et 2021 », a-t-il en effet précisé.

Pour autant, rien ne dit que l’activité du SSA sera moindre en 2020 ou 2021 qu’actuellement… Et les médecins, comme les infirmiers et les aide-soignants n’auront toujours pas le don d’ubiquité. Mais pour le général Lecointre, cette déflation de postes est « néanmoins indispensable » tout simplement parce qu’il y a des besoins dans d’autres domaines, comme le cyber et le renseignement.

La Loi de programmation des finances publiques (LPFP), dévoilée en septembre, indique que « l’évolution de la masse salariale de l’État et de ses opérateurs fera l’objet d’une maitrise stricte », ce qui signifie que leurs effectifs « s’inscriront en baisse sur le quinquennat », sauf pour les ministères « stratégiques » comme « les Armées, l’Intérieur ou la Justice ». Les créations de postes dans ces missions seront « compensées par des réductions d’effectifs plus importantes dans les autres domaines, selon les capacités d’optimisation et de gains de productivité identifiées. »

Pour les Armées, 1.500 postes seront ainsi créés, ce qui est insuffisant pour répondre à la montée en puissance de certains domaines jugés prioritaires.

« L’effort prévu par la LPFP est important, je le mesure, il est pourtant aujourd’hui inférieur aux besoins exprimés par la ministre des Armées et il va contraindre, en l’état, notre effort de régénération », a encore prévenu le CEMA. Et d’ajouter : « Nous devrons donc apporter une attention particulière à la reconnaissance des besoins en effectifs sur les plans quantitatif et qualitatif au-delà de l’horizon de la LPFP et à partir de 2023. »

Toujours à propos des effectifs, le CEMA a critiqué les importantes suppressions d’effectifs subies par les Armées au cours de ces dernières années. « Je rappelle qu’entre 2008 et 2017, ces déflations ont représenté un volume de l’ordre de 50.000 militaires sur un total de 250.000 environ en 2008, soit une diminution de près de 20 % », a-t-il rappelé, en soulignant que les « soutiens » ont été « particulièrement concernés par ce phénomène ».

« Le cadrage à plus 1.500 équivalents temps plein de la LPFP marque un début de prise en compte de cette situation. Les armées sont conscientes de l’effort que cela représente au moment où la fonction publique doit supporter des déflations mais j’insiste sur le fait que les armées ont subi des déflations trop importantes lors des deux LPM précédentes au regard de l’engagement que la Nation leur demande de soutenir », a conclu le général Lecointre.

Ya Rab Yeshua.

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Il y a 21 heures, sako a dit :

Pour cela que la Reserve chez nous a de l'avenir et qu'elle récupérerait 30 % des missions du ssa 

Encore faut-il arriver à recruter et fidéliser ... ce qui est loin d'être le cas pour le SSA (rappel : seulement 11% du total des réserves; plus fort taux de non renouvellement sans compensation etc). D'un côté cela se comprend. Quand on voit à quel point la FPH est sinistrée, entre les temps de repos non respectés, les congés en souffrance, la paie misérable etc ... Trouver un infirmier ou un interne qui, en plus de son service civil, veut s'en rajouter une couche, tient de la gageur. Idem pour ceux qui exercent en profession libérale (d'ailleurs ces derniers, lorsqu'ils font de la réserve, le font souvent pour faire du mili dans les autres armées).

Bref, le SSA subit, à l'instar des autres services, la fin du SN qui, à l'époque, leur permettait de brasser pas mal de jeunes étudiants en soins infirmiers / médecine. La DGA, qui subit le même problème, a commencé à y remédier avec les parcours GE (c'est aussi le cas de polytechnique qui bénéficie d'un cursus mili intégré et des possibilités étendues dans la réserve). Je pense que si le SSA veut s'appuyer sur la réserve, c'est une des voie qu'il faut suivre. Pour le reste, le SSA est tributaire de la santé du secteur hospitalier ...

"Celui qui n'est que militaire n'est qu'un mauvais militaire, celui qui n'est que professeur n'est qu'un mauvais professeur, celui qui n'est qu'industriel n'est qu'un mauvais industriel. L'homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener des hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l'honneur de l'humanité". Maréchal Lyautey.

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  • 2 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2018/01/25/manque-deffectifs-peser-risque-important-maintien-competences-service-de-sante-armees/

Le manque d’effectifs fait peser un « risque important » sur le maintien des compétences du Service de santé des Armées
 

Le plan SSA 2020 a été présenté en novembre 2013 dans un contexte marqué par de « fortes contraintes financières ». Afin de dégager des marges de manoeuvre budgétaire, il prévoit, entre autres, de concentrer et de densifier les moyens du SSA, d’ouvrir ce dernier au service public (une « nécessité » pour sa « performance technique » et son « efficience économique ») et de simplifier sa gouvernance. Le tout étant accompagné par des suppressions de postes.

Depuis l’entrée en vigueur de l’actuelle Loi de programmation militaire (LPM), il a ainsi perdu 8% de ses effectifs.

Seulement, depuis l’élaboration du plan SSA 2020, la situation a beaucoup évolué.

S’il a eu un léger répit, avec des déflations d’effectifs prévues en 2018 et 2019 finalement décalées de deux ans, il n’en reste pas moins que le SSA est sous une tension extrême. Situation, a récemment souligné un rapport du Sénat, qui « conduit à concentrer sur les mêmes personnels la charge de projection du service : ainsi les personnels projetés [sur un théâtre extérieur] effectuent 200% du contrat opérationnel. » Et il manque entre 7 et 14% de médecins à la médecine des forces [entre 50 et 100 sur 700, ndlr].

Entendue par les députés de la commission de la Défense, Mme le médecin général des armées Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées, a affirmé que « dès son origine, le modèle ‘SSA 2020’ a été conçu pour être robuste, résistant et résilient face aux évolutions et à la variation de la pression opérationnelle. » Toutefois, a-t-elle admis, « l’environnement a lui aussi changé et certaines de ses évolutions, souvent imprévisibles au départ, constituent des contraintes qui viennent interférer avec la démarche, ou en tout cas qu’il faut prendre en compte. »

Sans surprise, le haut niveau d’engagement des forces françaises, tant sur le territoire national que sur les théâtres extérieurs, n’est pas sans conséquence sur le SSA, d’autant plus que les suppressions de postes de ces dernières années ont induit un « sous-effectif chronique sur des spécialités critiques (médecins généralistes, médecine aéronautique, chirurgiens orthopédistes, etc.). »

« Cette pression opérationnelle a engendré, malgré l’apport précieux des réservistes, une sujétion surélevée pour les équipes médicales et chirurgicales du SSA », a précisé Mme le MGA Gygax Généro. Et comme ce niveau d’engagement important s’inscrit dans la durée, cela conduit « à une usure prématurée du personnel, avec ses conséquences néfastes sur la fidélisation », a-t-elle dit. En outre, le long-terme s’effaçant devant l’urgence, la formation continue et la préparation opérationnelle sont devenues des variables d’ajustement. « Ceci fait peser un risque important sur le maintien des compétences, parce que cette situation est durable », a-t-elle ajouté sur ce point.

À ce fort engagement opérationnel viennent s’ajouter les « missions nouvelles », lesquelles ont « pour point commun d’être survenues postérieurement à la conception du modèle ‘SSA 2020′ ». La hausse des effectifs de l’armée de Terre et de la Gendarmerie ainsi que la montée en puissance des réservistes de la Garde nationale ont eu un « impact significatif » sur le SSA.

« Ces mesures ont en effet une incidence sur l’activité du SSA, à chacune des étapes de la prise en charge médicale de la population concernée : les visites d’expertise médicales initiales préalables à l’engagement – qui ont augmenté de 80 % depuis 2015 ! –, le soutien médical courant, le soutien d’activités à risques, etc », a expliqué Mme le MGA Gygax Généro. Et d’ajouter : « La prise en compte de ces missions nouvelles induit une augmentation d’activité difficilement supportable par le service dans son format actuel, et, a fortiori, dans son format cible si la déflation était menée à son terme. »

Une autre source de préoccupation porte sur l’évolution sociétale et la « démographie médicale ». Actuellement, le contexte est marqué par un nombre de médecins libéraux généralistes en baisse, « une féminisation croissante, une tendance à l’exercice de groupe et le souhait d’une bonne qualité de vie, tant professionnelle que personnelle ».

Or, pour Mme le MGA Gygax Généro, ces « évolutions ont pour conséquence d’attiser la concurrence entre le SSA et le secteur civil envers une ressource globalement limitée » et le SSA est « ainsi confronté au défi de fidéliser ses personnels, notamment praticiens, y compris des jeunes en formation initiale, fortement marqués par l’évolution sociétale. » Et cela vaut aussi pour les militaires infirmiers et techniciens (MITHA) contractuels.

Cependant, le SSA est, pour le moment, encore attractif, si l’on en juge par le nombre de candidats au concours pour intégrer l’École de santé des armées. « Tout l’enjeu est de s’interroger sur l’identité du médecin militaire aujourd’hui et dans dix ans, à l’issue de la formation des élèves qui rejoignent actuellement l’école », a affirmé sa directrice. « Nous menons un travail prospectif prenant en compte les aspirations des jeunes générations ou encore la féminisation, à laquelle n’échappe pas le SSA comme d’ailleurs l’ensemble du monde de la santé publique », a-t-elle expliqué.

Reste que les ressources humaines demeurent une « priorité absolue » pour le SSA. « Il est nécessaire d’agir sur plusieurs leviers comme une politique de recrutement majoré de contractuels, permettant de rendre plus souple l’adaptation des effectifs, une politique proactive pour développer la réserve opérationnelle et citoyenne du SSA, avec un objectif de recrutement de 300 réservistes d’ici 2019, la rénovation de la formation initiale des médecins, en lien avec l’école du Val-de-Grâce et le pôle pédagogique lyonnais, afin de la corréler étroitement avec les besoins du service, tant sur le plan militaire que pour les spécialités médicales », a fait valoir Mme le MGA Gygax Généro.

Seulement, former un médecin généraliste ou un spécialiste prend du temps (10 ans pour l’un, 15 ans pour l’autre). Aussi, le SSA veut mettre en place une « politique de fidélisation et d’attractivité s’appuyant notamment sur la définition de parcours professionnels clairs et attractifs avec la modulation de la sujétion opérationnelle en fonction des particularités personnelles, et des éléments de rémunération en accord avec les objectifs poursuivis ».

Ya Rab Yeshua.

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