BTX Posté(e) 12 juillet 2021 Signaler Posté(e) 12 juillet 2021 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/06/30/pilotes-rebondisseurs-22269.html Voici un bel exemple de reconversion inversée! L’armée de l'Air et de l'Espace (AAE) a recruté sous le statut d’officier commissionné, des pilotes de ligne expérimentés issus du secteur aérien civil en crise, principalement pour accompagner la montée en puissance de la flotte d’Airbus A330/MRTT Phoenix. L'avis de recrutement peut être consulté ici. En voici un extrait: Sur près de 120 dossiers déposés en quelques jours en décembre 2020, une douzaine ont finalement été retenus. Les nouveaux officiers ont entre 30 et 44 ans et totalisent chacun de 2 500 à plus de 10 000 heures de vol. Les pilotes retenus, qui accèdent au grade de capitaine et commencent comme copilote, sont d'abord engagés par le biais d’un contrat réserve de 90 jours. Puis un contrat d’officier commissionné leur est proposé à l’issue d’une période d’adaptation en unité. La durée minimale d'engagement est de trois ans. Rebondir. Parmi eux, le capitaine Julien (photo ci-dessus AAE). A 42 ans, il a été licencié en fin d'été 2020 par son employeur Hong Kong Airlines. Face à un "grand vide", il décide de rentrer en France et se met sur le marché de l'emploi. En décembre, il découvre sur LinkedIn une offre intrigante: l'armée de l'Air et de l'Espace recherche des pilotes de transport aux compétences directement utilisables, "en particulier des pilotes d'Airbus A300". Julien a déjà effectué 1000 heures sur ce type d'appareil et 7000 autres sur d'autres Airbus. Il postule. "La première étape a eu lieu à Tours, une sélection initiale avec une évaluation psychologique. Puis c'est Evreux, avec une FMI (formation militaire initiale) de deux semaines pour un groupe de 12 candidats retenus". Marche au pas, tir... Une vraie rupture intellectuelle? "C'est le bon mot. Puis, nous avons rejoint Salon de Provence pour la formation officier et un module commandement. Cette partie a été absolument passionnante. Enfin, un séjour à Toulouse pour une évaluation sur simulateur". Aujourd'hui, Julien a signé son contrat. Le nouveau capitaine a rejoint l'ERVTS (escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique Bretagne à Istres. Cet escadron avec ses MRTT Phénix assure le ravitaillement en vol des Rafale et autre Mirage. Des surprises? "Pas en termes de formation puisque dans le civil nous sommes en permanence dans des démarches de transition vers de nouveaux appareils et de remise à niveau. Mais j'avais quand même un peu d'appréhension. Qui a vite disparu parce que l'accueil a été chaleureux tant au sein de l'armée de l'Air que de l'escadron. La grande nouveauté, pour moi, ce n'est pas le transport stratégique mais le ravitaillement en vol avec les procédures Otan. Et puis aussi le travail en équipe: on travaille beaucoup en équipe dans l'armée de l'Air avec les équipages et les personnels au sol dont les maintenanciers". Répondre aux besoins. Un tel recrutement est inédit. Une concomitance de facteurs a convaincu l'armée de l'Air et de l'Espace de tenter l'expérience, explique le colonel Thierry Fluxa, le chef du bureau recrutement de la direction des ressources humaines de l’AAE. "D'abord, le ravitaillement en vol, le transport stratégique et la capacité à conduire des évacuations médicales constituent trois capacités vitales. Ensuite, la Loi de programmation militaire nous permet commander et de percevoir très vite 15 MRTT Phénix. Mais outre les MRTT, nous percevons aussi de nouveaux avions de transport A400 M et des ALSR, des avions de surveillance et de renseignement. Leurs livraisons s'accélèrent en outre dans le cadre du plan de soutien à l'aéronautique. Tout ça nous permet de construire l'armée de l'Air de demain. Enfin, il nous faut 50 pilotes de transport par an". Or, même si la capacité de formation est optimisée, le flux reste limité. Et il faut sept ans pour totalement qualifier un pilote de transport. D'où le choix d'aller "chercher de l'expérience dans le civil" et d'offrir à des pilotes issus du transport aérien commercial, que les effets de la pandémie frappent de plein fouet, un moyen de rebondir. Douze candidats ont été retenus dont deux femmes dont l'une va rejoindre la 36e escadre et volera sur un avion de guet aérien AWACS. Un autre sera affecté au centre d’instruction des équipages hélicoptères (CIEH) sur la base aérienne 115 d'Orange. Le reste rejoindra ou le Bretagne ou l'escadron de transport Esterel. Pour l'armée de l'Air et de l'Espace, l'expérience des "pilotes rebondisseurs" s'avère déjà être un succès. Elle sera réitérée en 2022. Citer Ya Rab Yeshua.
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