Lion Posté(e) 13 juillet 2008 Signaler Posté(e) 13 juillet 2008 Que penser de la lettre ouverte signée du pseudo "Surcouf" écrite par des militaires en infraction avec le principe de réserve ? :+ D'ailleurs , quelqu'un a-t-il un lien vers cette lettre ou pourrait la poster sur ce topic svp car je n'arrive pas à mettre la main dessus :shout: Merci d'avance et bonne journée à tous ! Citer Bienvenue sur le Forum militaire Aumilitaire.com ! "La nature nous a donné une langue et deux oreilles, afin que nous écoutions le double de ce que nous disons." ZENON de Cittium, Lettres à Lucilius
david saforcada Posté(e) 17 juillet 2008 Signaler Posté(e) 17 juillet 2008 j'ai aussi tenté de trouver la lettre de "surcouf" mais je n'y arrive pas ... sur le fond je trouve normal que certains militaires disent tout haut ce que la majorité pense tout bas (comme à l'époque des gendarmes) meme s'il est vrai que l'armée n'a pas à avoir d'état d'âme ... quand j'étais mili j'ai toujours dis tout haut à mes chefs ce que je pensais (peut être est ce pour ça que je n'ai fait que 10 ans comme caporal ...) . sur la forme, je trouve que celà aurait eut plus de gueule de voir le 14 juillet un régiment ou autre faire quelque chose : pas de salut à la tribune, drapeau non déployé, etc ... je me souviens du gouverneur militaire de Paris démissionant le jour de l'élection de Mittérand, inutile mais ça avait de la gueule ! Citer
Lion Posté(e) 17 juillet 2008 Auteur Signaler Posté(e) 17 juillet 2008 Salut David Je suis d'accord mais je pense qu'un général a le droit de démissionner alors que les militaires ne peuvent pas non plus se permettre de désobéir ou de braver ouvertement le pouvoir politique . Étant donné que l'armée est le dernier rempart de l'état vu qu'elle est la seule à devoir obéir indépendamment des décisions prises, une désobéissance de sa part pourrait s'apparenter à un coup d'état ..... Dans le contexte actuel et vu que le président ne semble vouloir prendre de gants avec l'armée , ce genre de manifestation pourrait vite déraper .. J'ai par exemple trouvé déplacé que le président ne regarde que le public lors de la revue des troupes au défilé du 14 juillet et ne s'arrête pour saluer le drapeau que sous l'insistance du général Dary (gouverneur militaire de Paris) Citer Bienvenue sur le Forum militaire Aumilitaire.com ! "La nature nous a donné une langue et deux oreilles, afin que nous écoutions le double de ce que nous disons." ZENON de Cittium, Lettres à Lucilius
david saforcada Posté(e) 18 juillet 2008 Signaler Posté(e) 18 juillet 2008 j'avouerai que cette année, première fois que ça m'arrive je n'ai pas assisté au défilé ... la présence d'El Assad et les propos de Sarkozy m'ont trop dégouté Citer
david saforcada Posté(e) 12 août 2008 Signaler Posté(e) 12 août 2008 voici le texte "surcouf" .... Les éléments de la nouvelle politique de défense qui viennent d’être rendus publics ont été, ce qui est bien normal, présentés par leurs auteurs d’une manière très encourageante. La réalité est quelque peu différente. Personne ne peut, ou ne souhaite, à l’intérieur des armées, mettre en cause les choix politiques du jour. D’abord, ils sont incontestables par nature. Ensuite, le souhait du président de la République, chef des armées, est de disposer d’un instrument militaire plus efficace pour un moindre coût ; de raisonner en termes d’efficacité et non d’équipements de prestige ; de faire preuve de réalisme quant aux menaces ; et enfin de ne se laisser arrêter par aucun a priori dogmatique. Ce souhait ne peut rencontrer que l’approbation de tous ceux qui ont fait le choix de la carrière des armes et qui ont souffert, ces dernières années, de l’immobilisme des institutions de défense. Et, dirions-nous, plus que l’approbation, le désir, avec volonté et discipline, de faire passer ce souhait dans la réalité. La vérité oblige à dire, cependant, qu’au-delà des déclarations, la volonté présidentielle a été largement dénaturée par ceux, politiques, militaires ou personnalités qualifiées, qui avaient la charge de la mettre en œuvre. Voici pourquoi. Dès avant l’élection présidentielle et comme le président de la République l’avait bien vu, le système militaire français était à bout de souffle. En termes, tout d’abord, de capacités opérationnelles réelles : à cause du choix dicté par les groupes de pression de programmes d’équipement, sans considération particulière pour les nécessités nées de la réalité des engagements (cela aboutit, par exemple et dès cette année, à une rupture de la capacité de transport aérien stratégique, ce qui est à tout le moins regrettable pour une armée très engagée à l’extérieur) ; à cause de l’interdiction faite par les autorités politiques de l’époque à l’état-major des armées de poursuivre une véritable «étude capacitaire», qui eût révélé que, comme de nombreuses fois au cours de notre histoire militaire, une conception de la défense centrée sur les «programmes d’équipement» aboutissait à une dépense publique considérable pour une utilité opérationnelle faible ; avec en résultante, une «impasse financière» mettant en cause la crédibilité même du gouvernement dans son exécution des lois de programmation militaire. Ensuite, en termes de choix des engagements, la situation n’était pas plus satisfaisante. L’absence de critères politico-militaires d’intervention, le flou des priorités géopolitiques (Afrique), l’absence de gestion des engagements dans le temps (Kosovo) aboutissaient à un saupoudrage de forces dicté par les habitudes du passé et la logique moutonnière de la participation obligatoire («il faut en être»). Il en résultait un rythme d’emploi soutenu, indifférencié, affectant des unités aux équipements vieillissants, dégradant leur niveau de préparation opérationnelle. Et, dans l’autre sens, alors que les menaces terroristes prenaient plus d’ampleur, le gouvernement comme les armées se refusaient même à penser l’action militaire sur le territoire national, à partir d’un contrat opérationnel distinct (à la notable exception de l’action de l’État en mer). Enfin, en termes d’organisation, la situation était marquée par une grande confusion. Les choix d’interventions étaient opaques, ne donnant lieu à aucun débat, notamment parlementaire, à l’extérieur du cercle présidentiel, ce qui, les phénomènes de cour et les ambitions personnelles aidant, n’était certes pas un facteur de qualité des analyses préalables à la décision. La nouvelle définition des pouvoirs du chef d’état-major des armées n’avait entraîné aucune véritable réflexion, fondée sur la subsidiarité, entre la logique interarmées et la logique de milieu, notamment pour le soutien. Les organisations militaires restaient lourdes, «doublonnantes», peu centrées sur l’opérationnel. Les désignations aux postes les plus importants étaient délibérées entre militaires sur le fondement des couleurs d’uniforme, dans le cadre d’un «troc» presque permanent, aboutissant d’ailleurs à une durée d’exercice des responsabilités abusivement courte. La procédure de choix des programmes d’équipement, entre la direction générale pour l’armement (DGA) et les états-majors, était caractérisée par l’opacité et le conflit d’intérêt (le «service aux industriels») aboutissant à la dérive de coûts opaques, non maîtrisés, et à l’inadaptation des équipements. C’est dire si le début du quinquennat avait fait naître les plus grands espoirs. Il est malheureusement probable aujourd’hui qu’ils seront déçus. Tout d’abord, les instances de la décision n’ont pas fonctionné de manière satisfaisante, la mission budgétaire de la révision générale des politiques publiques (RGPP) ayant prévalu, y compris en termes calendaires, sur la mission conceptuelle du livre blanc. Quant à cette dernière, la sous-représentation des militaires compétents n’a pas permis d’y effectuer un travail réaliste, ce que ses conclusions montrent à l’évidence. L’ampleur enfin des conflits structurels internes propres au ministère de la Défense n’a pas permis un travail serein. Plusieurs points positifs sont à relever : le principe du resserrement des implantations (dont il faudra attendre la mise en œuvre, les militaires étant habitués à ce que les logiques politiques locales prévalent, ce qui est le cas depuis plus de vingt ans). L’insistance mise sur la protection «interne» de la nation elle-même, en termes d’organisation centrale et de contrat opérationnel. La revalorisation des fonctions de renseignement. Pour le reste, le modèle d’analyse présenté par le livre blanc est à notre sens déficient et, davantage, marqué par un certain amateurisme. Le livre blanc souffre en effet d’une quadruple incohérence. Incohérence, tout d’abord, par rapport à l’évolution générale des crises et des réponses généralement adoptées dans le monde. Alors que les crises se multiplient et se superposent sans se résoudre, l’Europe en général et la France en particulier diminuent leur effort de défense au moment même où chacun les augmente (les dépenses militaires mondiales ont progressé de 45 % en dix ans). On ne peut certes nier la crise budgétaire. Au moins devrait-elle donner lieu à une analyse «priorisante» des arbitrages, entre la défense et les autres budgets, et à l’intérieur du budget de la défense. Le livre blanc n’en fournit pas l’armature conceptuelle, puisqu’au titre des menaces il retient à la fois l’attentat terroriste, la guerre de haute intensité, le désordre dans le tiers-monde et la pandémie grippale. Incohérence, ensuite, par rapport à l’évolution de la «conflictualité», le paradigme de la «guerre industrielle» (entre arsenaux étatiques) ayant été remplacé par celui de la «guerre bâtarde», le plus souvent «au sein des populations». Ce dernier exige à la fois des forces terrestres plus nombreuses, une capacité de projection aérienne et navale plus affirmée, une réorientation des programmes en conséquence. Ces choix ont été faits par les Britanniques voici plus de cinq ans. Nous en sommes, nous, à la diminution des effectifs de l’armée de terre et au «report» de la décision de construire le deuxième porte-avions, qui signe une rupture capacitaire majeure. Notre incapacité à sortir de la «réduction homothétique», faute d’une véritable analyse que le livre blanc ne fournit pas, conduit le modèle 2008 à n’être que la version dégradée du modèle 1996, lui-même version amoindrie du modèle 1989. Autant dire qu’aucun choix sérieux, hors celui, purement budgétaire, d’une réduction proportionnelle, n’aura été fait depuis vingt ans. Sous ce rapport, la nouvelle orientation en faveur du satellitaire ou la création d’un «commandement interarmées de l’espace» font figure de gadgets, lorsqu’on connaît les besoins réels et actuels des armées. Non que de telles mesures soient en elles-mêmes absurdes. Mais elles ne pourraient valoir que si elles procédaient d’une véritable analyse doctrinale et pratique de la «conflictualité», fondée sur les exemples nombreux que présente l’actualité, du Proche-Orient à l’Asie centrale. Cette analyse est absente du livre blanc. Les «avancées» qu’il présente (satellites, etc.) ressemblent à des lubies parce qu’elles ne sont pas sérieusement argumentées en termes d’arbitrage (alors qu’on voit les intérêts industriels qu’elles servent). Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées, à peine compensée par d’hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles : il y a comme une imposture à présenter ces résultats comme un progrès dans l’efficacité de l’instrument militaire. Incohérence, en troisième lieu, par rapport à la volonté politique affichée à juste titre par le chef de l’État. Nous revenons dans l’Otan, avec une capacité militaire affaiblie, et tout en y revendiquant des postes de commandement. Nous prétendons faire de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) un dossier majeur du renforcement de la défense européenne sous présidence française, et nous baissons la garde au moment où nous souhaitons entraîner nos partenaires vers un renforcement de la défense européenne. Mais surtout, nous abandonnons aux Britanniques le leadership militaire européen, alors que nous connaissons la nature particulière de leurs relations avec les États-Unis. La France jouera désormais dans la division de l’Italie. Il est inutile de se payer de mots. Incohérence, en quatrième lieu, par rapport à la seule certitude que nous ayons : celle de nous engager vingt fois en Afrique dans les années qui viennent, pour y éviter des catastrophes humanitaires ou assurer l’évacuation de nos ressortissants. Si nous pouvons le faire aujourd’hui, c’est parce que notre réseau de bases nous confère une efficacité d’autant plus unique que l’ensemble des pays africains refuse le déploiement de l’US african command (commandement américain en Afrique) sur le sol africain. Pour gagner, et ceci est révélateur de la méthode retenue, 3 000 postes budgétaires, nous affaiblissons de manière définitive notre positionnement, avec ce paradoxe que nos abandons vont conduire mécaniquement à un accroissement du nombre de crises que nous ne pourrons plus prévenir et dans lesquelles nous ne pourrons intervenir qu’à un coût incomparablement plus élevé. En contrepartie, les structures administratives intermédiaires des états-majors n’ont pas été touchées par l’exercice RGPP, alors qu’elles représentaient un gisement d’économies d’au moins le double. Quant aux «bases de défense», il ne s’agira, faute de crédits budgétaires pour de vrais investissements d’infrastructure, que de circonscriptions administratives de mutualisation de certaines dépenses mineures (habillement, restauration, etc.), entraînant simplement la création d’un maillage administratif supplémentaire. La mise en regard de ces deux éléments permet de mesurer le caractère de trompe-l’œil des mesures présentées ces jours-ci. Le propos de cet article n’est pas de présenter le modèle qu’une réflexion plus avisée, et plus conforme aux volontés du chef de l’État, aurait permis d’élaborer. Nous voulons simplement souligner qu’une grande dépense d’énergie intellectuelle a simplement abouti à une réduction homothétique du format des armées. Au mieux, nous serons mieux renseignés, mais nous pourrons moins agir. Il eût fallu, au contraire, mieux définir les ambitions militaires de la France, puis ses priorités géostratégiques, y compris en termes concrets, en désignant les théâtres utiles ; en déduire un modèle pour notre armée et ses équipements, sans se refuser à porter le fer dans l’organisation militaire ou dans celle de la DGA ; ne pas s’illusionner sur les bénéfices à attendre de la «mutualisation des soutiens», dans un domaine où l’expérience (notamment britannique) enseigne qu’elle ne peut concerner que des secteurs de second ordre, la «logique de milieu» continuant de gouverner l’entretien des équipements majeurs. Pour ne l’avoir pas fait, les autorités de la défense ont laissé passer l’occasion historique que leur présentaient les circonstances et que justifiaient les ambitions du chef de l’État. Le reste est affaire de communication politique, qui ne saurait masquer la réalité d’un véritable déclassement militaire de notre pays, dans un monde bien plus dangereux qu’hier. Citer
radio-colo Posté(e) 4 février 2009 Signaler Posté(e) 4 février 2009 bonjour a quand les piquets de grève dans les rues de nos capitales !!! sortez les chars,montez les barricades,aux armes camarades !!! QUE VIENS FAIRE LA POLITIQUE DANS NOS ARMEES !!! laissons cela a nos chefs,ca fait partis de leur privilege la réorganisation de l'armée est pour moi justifie. quand je vois depuis combien de temps on s'équipe avec du matériel dit "TTA"" parce que l'ont a des contrats de marcher avec les entreprises Francaise,mais nous,nous sommes sur le terrain et non dans des bureaux,alors que chacun balai devant sa porte a son niveau et arretons de réagir tel les syndicalistes a l'approche d'une reforme quelconque,sous le seul pretexte que le francais est raleur de nature et aime a conserver ses acquis !!! allons de l'avant,motivons les troupes au lieux de leur rebacher nos inquiétudes propres. tous comme "l'armée 2000" a l'époque. ce n'est pas tant le changement dans les armées qui dérange,mais le fait que les hommes doivent après des années dans les mèmes garnison,déménagé,changer de régiment,allez vers l'inconnu,avec ou sans famille pour certains,mais la mobilité a toujours été la.le militaire qui aura fait 15 ans dans un mème RGT sera t'il meilleur qu'un autre qui aura 3 mutations avec ACR a son actif ?? en 15ans aussi... perdre ses acquis et ses repères n'est pas facile,mais,d'un autre coté,si cela peut me permettre d'avoir des équipement a la hauteur de nos missions actuel et de pouvoir me protéger au mieux ainsi que mes camarades,alors oui je suis pret a tous quitter au détriment de cette sacro-sainte ancienneté dans les REGIMENTS pour ma part j'en suis a 9 mutations avec ACR en 21ans de SVC,et bien je souhaite a tous militaire de connaitre cette chance,ca n'empèche pas d'avoir des camarades dans divers RGT,et toujours aussi fidèle malgré les années.je suis également marie+3. alors la reforme des armées ? problème politique ou personnel ,a notre NIVEAU ....je vous laisse refléchir .arretons de se voilé la face .motivation et cohésion doivent ètre nos seules paroles envers nos chefs. respectueusement, Citer http://epousesdetahiti.xooit.fr/index.php grandeur n'est pas valeur ...!
Timshel Posté(e) 4 mai 2012 Signaler Posté(e) 4 mai 2012 Je déterre ce sujet fort intéressant pour y ajouter, car on connait le lien entre la diplomatie et la défense, la Lettre du collectif Marly "La voix de la France a disparu dans le monde" publiée dans le journal Le Monde: "La voix de la France a disparu dans le monde" LE MONDE | 22.02.2011 à 12h03 • Mis à jour le 24.02.2011 à 15h20 Par le groupe "Marly", un collectif qui réunit des diplomates français critiques Abonnez-vous 15 € / mois Réagir Classer Imprimer EnvoyerPartager facebook twitter google + linkedin Un groupe de diplomates français de générations différentes, certains actifs, d'autres à la retraite, et d'obédiences politiques variées, a décidé de livrer son analyse critique de la politique extérieure de la France sous Nicolas Sarkozy. En choisissant l'anonymat, ils ont imité le groupe Surcouf émanant des milieux militaires, dénonçant lui aussi certains choix du chef de l'Etat. Le pseudonyme collectif qu'ils ont choisi est "Marly" - du nom du café où ils se sont réunis la première fois. Ceci est leur premier texte public. La manœuvre ne trompe plus personne : quand les événements sont contrariants pour les mises en scène présidentielles, les corps d'Etat sont alors désignés comme responsables. Or, en matière diplomatique, que de contrariétés pour les autorités politiques ! A l'encontre des annonces claironnées depuis trois ans, l'Europe est impuissante, l'Afrique nous échappe, la Méditerranée nous boude, la Chine nous a domptés et Washington nous ignore ! Dans le même temps, nos avions Rafale et notre industrie nucléaire, loin des triomphes annoncés, restent sur l'étagère. Plus grave, la voix de la France a disparu dans le monde. Notre suivisme à l'égard des Etats-Unis déroute beaucoup de nos partenaires. Pendant la guerre froide, nous étions dans le camp occidental, mais nous pesions sur la position des deux camps par une attitude originale. Aujourd'hui, ralliés aux Etats-Unis comme l'a manifesté notre retour dans l'OTAN, nous n'intéressons plus grand monde car nous avons perdu notre visibilité et notre capacité de manœuvre diplomatique. Cette perte d'influence n'est pas imputable aux diplomates mais aux options choisies par les politiques. Il est clair que le président n'apprécie guère les administrations de l'Etat qu'il accable d'un mépris ostensible et qu'il cherche à rendre responsables des déboires de sa politique. C'est ainsi que les diplomates sont désignés comme responsables des déconvenues de notre politique extérieure. Ils récusent le procès qui leur est fait. La politique suivie à l'égard de la Tunisie ou de l'Egypte a été définie à la présidence de la République sans tenir compte des analyses de nos ambassades. C'est elle qui a choisi MM. Ben Ali et Moubarak comme "piliers sud" de la Méditerranée. Un WikiLeaks à la française permettrait de vérifier que les diplomates français ont rédigé, comme leurs collègues américains, des textes aussi critiques que sans concessions. Or, à l'écoute des diplomates, bien des erreurs auraient pu être évitées, imputables à l'amateurisme, à l'impulsivité et aux préoccupations médiatiques à court terme. Impulsivité ? L'Union pour la Méditerranée, lancée sans préparation malgré les mises en garde du Quai d'Orsay qui souhaitait modifier l'objectif et la méthode, est sinistrée. Amateurisme ? En confiant au ministère de l'écologie la préparation de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, nous avons abouti à l'impuissance de la France et de l'Europe et à un échec cuisant. Préoccupations médiatiques ? La tension actuelle avec le Mexique résulte de l'exposition publique d'un dossier qui, par sa nature, devait être traité dans la discrétion. Manque de cohérence ? Notre politique au Moyen-Orient est devenue illisible, s'enferre dans des impasses et renforce les cartes de la Syrie. Dans le même temps, nos priorités évidentes sont délaissées. Il en est ainsi de l'Afrique francophone, négligée politiquement et désormais sevrée de toute aide bilatérale. Notre politique étrangère est placée sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives, qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure. Qu'on ne s'étonne pas de nos échecs. Nous sommes à l'heure où des préfets se piquent de diplomatie, où les "plumes" conçoivent de grands desseins, où les réseaux représentant des intérêts privés et les visiteurs du soir sont omniprésents et écoutés. Il n'est que temps de réagir. Nous devons retrouver une politique étrangère fondée sur la cohérence, l'efficacité et la discrétion. Les diplomates français n'ont qu'un souhait : être au service d'une politique réfléchie et stable. Au-delà des grandes enceintes du G8 et du G20 où se brouillent les messages, il y a lieu de préciser nos objectifs sur des questions essentielles telles que le contenu et les frontières de l'Europe de demain, la politique à l'égard d'un monde arabe en révolte, nos objectifs en Afghanistan, notre politique africaine, notre type de partenariat avec la Russie. Les diplomates appellent de leurs vœux une telle réflexion de fond à laquelle ils sauront apporter en toute loyauté leur expertise. Ils souhaitent aussi que notre diplomatie puisse à nouveau s'appuyer sur certaines valeurs (solidarité, démocratie, respect des cultures) bien souvent délaissées au profit d'un coup par coup sans vision. Enfin, pour reprendre l'avertissement d'Alain Juppé et d'Hubert Védrine publié le 7 juillet 2010 dans Le Monde "l'instrument [diplomatique] est sur le point d'être cassé". Il est clair que sa sauvegarde est essentielle à l'efficacité de notre politique étrangère. le groupe "Marly", un collectif qui réunit des diplomates français critiques Sources: http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/22/on-ne-s-improvise-pas-diplomate_1483517_3232.html Pour les plus courageux a lire: http://www.rfi.fr/france/20110222-diplomates-francais-s-prennent-politique-president-nicolas-sarkozy http://www.marianne2.fr/La-revolte-du-quai-d-Orsay_a203126.html Citer 1) Présentation obligatoire : cliquez ici 2) Vu le contexte actuel : attention aux informations livrées sur l'Armée
Timshel Posté(e) 4 mai 2012 Signaler Posté(e) 4 mai 2012 (modifié) "Pendant la guerre froide, nous étions dans le camp occidental, mais nous pesions sur la position des deux camps par une attitude originale. Aujourd'hui, ralliés aux Etats-Unis comme l'a manifesté notre retour dans l'OTAN, nous n'intéressons plus grand monde car nous avons perdu notre visibilité et notre capacité de manœuvre diplomatique. Cette perte d'influence n'est pas imputable aux diplomates mais aux options choisies par les politiques." je me serais attendue a un peu plus de précision de la part des diplomates, La France a toujours été membre de l OTAN... la lettre Surcouf est bien plus rigoureuse et moins passionnée. Modifié 4 mai 2012 par Timshel Citer 1) Présentation obligatoire : cliquez ici 2) Vu le contexte actuel : attention aux informations livrées sur l'Armée
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