BTX Posted Friday at 02:57 PM Report Share Posted Friday at 02:57 PM Comment accélérer dans la lutte anti-drones (LAD) et la lutte anti-aérienne toutes armes en proposant, rapidement, en masse et à moindre coût, une menace extrêmement réaliste pour la formation et l’entraînement des unités de l’armée de Terre ? Pour répondre à cette urgence, le 17e groupe d’artillerie (17e GA) de Biscarosse a décidé de produire en interne ses propres cibles, avec notamment le développement de toute une trame de drones. Une petite révolution industrielle. Un focus réalisé en collaboration avec le blog Mars Attaque Tirant ses rôles actuels des unités en charge de l’expérimentation de certains systèmes sol-sol et sol-air (Hawk, Roland, bitube de 20 mm…) et de la sécurisation du site d’essais de missiles de la Direction générale de l’armement (DGA-EM) qui l’héberge à Biscarosse, le 17e GA est aujourd’hui le Centre d’entraînement spécialisé en lutte anti aérienne toutes armes (LATTA), en lutte anti-drones (LAD) et en cynotechnie de l’armée de Terre. Pas de quoi s’ennuyer pour les quelque 150 personnels du 17e GA qui voient passer plusieurs milliers de stagiaires par an, qui viennent s’entraîner à se servir de fusils brouilleurs de drones, de tourelleaux téléopérés (TOP), de canons de 20 mm ou de leurs armes de dotation face à une menace venue du ciel. Ou encore à développer leurs compétences en conduite tout-terrain sur les pistes sablonneuses des dunes et des forêts toutes proches, ou qui viennent avec leurs compagnons canins pour des stages en détection (d’explosifs ou, de manière plus innovante, d’hydrocarbures, notamment pour les opérations anti-orpaillage en forêt guyanaise) ou en neutralisation humaine, « au mordant », au sein du centre de formation cynotechnique du groupe. Cela se fait via un catalogue varié de formations, pour répondre à certains enjeux d’adaptation, de massification et de densification de certaines capacités face à l’actuel contexte opérationnel. Et qui dit notamment formations et entraînements aux tirs, dit cibles nécessaires, et cibles nécessaires en masse. Une ingénierie de formations au profit de la LAD Le colonel Armand Cottin s’est vu confier une mission en prenant la tête du 17e GA, celle de contribuer à la transformation de l’armée de Terre en développant l’entraînement à la lutte antidrones et en appuyant les corps et unités interarmées dans l’appropriation des drones. Rien d’insurmontable pour ce groupe disposant d’un terrain de jeu grand comme la moitié du camp de Canjuers et armant un outil unique au sein de l’armée de Terre : le Centre national d’évaluation et de formation pour la lutte anti-aérienne toutes armes (CNEF LATTA). Le CNEF, ce sont quatre cellules et autant de segments de formation. La LATTA bien sûr, mais aussi la conduite en tout terrain en s’appuyant sur la forêt dunaire environnante, la maitrise d’un VAB TOP adopté en 2008 au lendemain de l’embuscade d’Uzbin et, enfin, la LAD. Savoir-faire existant depuis des décennies, la LATTA consiste essentiellement à utiliser l’armement individuel et collectif en dotation pour fournir des effets dans la plus basse couche de la 3D de façon à neutraliser la menace proche sans être un spécialiste. « Cela suppose d’être extrêmement entraîné. La LATTA est un domaine très complexe au regard de la vélocité des objets actuels », explique le colonel Cottin. Elle demande une réelle coordination au sein du groupe, la meilleure protection n’étant possible qu’en conjuguant les armements pour générer un effet « boule de feu ». VAB ARLAD Std 2 et fusil NEROD, dont la version G2 étend le spectre de bandes de fréquences Une véritable ingénierie de formations a été mise sur pied pour accompagner la nécessaire « LADisation » des forces terrestres. À chaque intervenant son système et son stage. Premier échelon dans le mille-feuille de protection, l’usage de fusils brouilleurs NEROD G1 puis G2 visent autant le combattant débarqué que les artilleurs des sections LAD créées dans les batteries sol-air des régiments d’artillerie. Le CNEF forme ensuite le 54e régiment d’artillerie à l’utilisation du moyen interarmées de lutte antidrones (MILAD) dédié à la défense d’emprise. Fixe et complexe, il détecte, identifie et brouille les systèmes menaçants. Enfin, la cellule LAD est également référente en matière de LAD mobile. Embryonnaire, cette capacité est incarnée par les 18 VAB ARLAD Std 2 commandés pour l’armée de Terre, à raison de six exemplaires pour le 54e RA et d’un à deux exemplaires pour les autres régiments. Fruit d’une urgence opérationnelle et de travaux d’adaptation réactive, cette modification du VAB Ultima P intègre un lance-grenades de 40 mm et un radar 2D du groupe américain FLIR pour une détection sectorielle ou à 360° et une classification au-delà de 3,5 km. La neutralisation repose sur les grenades airburst fournies par Rheinmetall et programmées en amont du tir. Cinq grenades sont tirées pour générer un rideau de fer suffisant. Une consommation contrebalancée par la capacité emport du véhicule, fixée à 10 caisses de 32 grenades. L’offre s’avère aujourd’hui suffisante pour former près d’une centaine d’utilisateurs de fusils brouilleurs, une quarantaine d’opérateurs du MILAD et une cinquantaine de servants d’ARLAD lors de stages allant de 2 jours à 3 semaines selon la complexité de l’outil. Qu’importe le système, l’instruction théorique se conclut systématiquement par une campagne de tir. Si le pas de tir de Naouas appartient à la DGA EM, le CNEF dispose de 44 créneaux par an constituants autant d’écoles à feux au profit des stagiaires. Véritable « poumon » de l’armée de Terre sur le sujet, la cellule LAD sera dotée d’une section LAD exploratoire. Validée le mois dernier, sa création devrait être effective à l’été prochain. Les sujets pistes à défricher ne manqueront pas pour faire face à une menace protéiforme, évolutive et pour laquelle il n’existe aucune réponse miracle. Il s’agira notamment de plancher sur la protection individuelle active et passive du combattant en étudiant de nouveaux capteurs, de nouveaux armements. Une sorte de fusion entre LATTA et LAD pour laquelle le 17e GA devait inévitablement jouer un rôle central. L’avènement du « Drone it yourself » « Pour faire de la LAD ou de la LATTA, il nous faut des drones-cibles en quantité. Cela impose qu’ils soient à bas coûts », constate le chef du 17e GA. Chronophage et coûteuse, l’option industrielle a été écartée au profit de l’internalisation de la production. Un choix simple et agile, dicté par l’exigence d’un approvisionnement robuste et que le groupe avait déjà privilégié pour créer le drone SQ 20. Mais ce produit de l’aéromodélisme, robuste et qualifié comme drone à voilure fixe depuis 2021, ne suffit plus pour répondre à l’explosion du besoin. Il faut désormais produire en masse, ce que le 17e GA concrétise par la création d’un atelier d’impression 3D et d’assemblage de drones multirotors au sein du CNEF, « dans la droite ligne de cette ébullition permanente voulue par le CEMAT et dans laquelle les chefs de corps sont aussi acteurs de l’innovation et pousse le curseur ». Premier résultat de cette démarche innovante, le drone cible SL 450 NG a obtenu une autorisation d’emploi provisoire de l’état-major de l’armée de Terre en juin dernier. Depuis, il a fait ses preuves sur le camp des Guarrigues (Gard) et sur le parcours OPERA de Canjuers (Var). Il cochait toutes les cases : SL pour « super low cost », 450 pour son prix : environ 450 €. Il ne pèse que 850 g pour une autonomie de 15 min. Certains composants complexes sont commandés auprès de fournisseurs français mais l’essentiel, comme le châssis, est produit à Biscarosse grâce à une mini ferme d’imprimantes régulièrement renouvelées. « Un drone, c’est 14 h d’impression 3D, 2 à 3 h d’assemblage et 1 h de paramétrage », énumère le colonel Cottin. La prochaine étape ? Obtenir une autorisation d’emploi définitive avant juillet 2025. « Pour nous, les domaines LAD et drones ne sont pas dissociables ». Le 17e GA forme donc aussi les télépilotes du SL 450 NG. L’offre est, une fois encore, originale. Quand il arrive dans les Landes, le télépilote consacre la première semaine à construire le drone avec lequel il apprendra ensuite à télépiloter. Deux semaines plus tard, il repart en unité avec un kit de formation à la lutte antidrones (KILAD), résultat d’un an de travail et financé par la STAT. Cette caisse contient deux drones en kit, une télécommande et l’environnement nécessaires pour permettre au régiment de s’entrainer en autonomie. Le succès du SL 450 NG n’est pas sans conséquences, heureusement positives. Rapidement repéré par les échelons supérieurs, ceux-ci poussent désormais à élargir sa diffusion à certains centres d’entrainement spécialisés du COMECIA pour conférer davantage de réalisme à la préparation opérationnelle de l’armée de Terre. La bascule amène néanmoins de nouvelles questions de financement et de volume. Élargir le champ à l’ensemble de l’armée de Terre exige de revoir l’enveloppe et de réfléchir aux vecteurs contractuels. « Nous ne sommes pas une usine », rappelle un chef de corps qui, pour amorcer le passage à l’échelle, a su mobiliser la ferme d’imprimantes de la 13e BSMAT de Tulle, capable de produire 150 drones en quelques mois. Le 17e GA va un cran plus loin. Avec l’appui de la STAT, il a mis sur rail l’idée d’une fabrique autonome mobile. Avec ses 10 imprimantes 3D intégrées, cette micro-usine sera dimensionnée pour sortir jusqu’à 80 drones par semaines au plus près des utilisateurs. Elle sera livrée le mois prochain sous la forme d’un démonstrateur. « Le temps d’après, après celui des RETEX, sera peut-être celui d’une nouvelle expression de besoin pour trois autres exemplaires pour parvenir à mailler le territoire national ». Dernière déclinaison en date du drone-cible SL 450 NG, le drone largueur MOSKITO L’expérience réussie du SL 450 NG a fait de lui le premier maillon d’une trame complète en construction. Son « petit frère », le drone FULGUR explore cette fois la voie de la munition téléopérée (MTO). Cette MTO courte portée embarque une charge inerte sur un châssis pratiquement identique. Il permettra au vivier naissant de cibler une carcasse de char à Canjuers, par exemple. Le 17e GA travaille en parallèle sur la solution MOSKITO, un drone largueur de charge. Pour ses créateurs, la prochaine étape consistera à obtenir un acte technique d’ici à l’été 2025, une garantie fournie par la Direction générale de l’armement et un premier pas vers l’autorisation d’emploi. Mais le Graal, autrement plus complexe, sera l’essaim de drones SL 450 NG. Pour parvenir à « cette somme des systèmes existants produisant un autre effet », le 17e GA pourra compter sur une autre « belle réalisation » : un bureau d’études « maison » armé en activant le mécanise de réserve. Recrutés au sein de DGA EM, de MBDA ou encore de Thales, ses ingénieurs « ont pour mission de voir loin devant, d’éclairer ». Cette approche en essaim, l’unité espère en démontrer une capacité initiale au premier semestre 2025. Prolifération oblige, le 17e GA s’approprie progressivement la problématique des drone FPV, ces systèmes pilotés en vue subjective souvent dotés d’une charge militaire. Un premier parcours pour débutants est en place à Naouas, un autre dédié aux pilotes confirmés est en projet. Le tout s’accompagne d’une poignée de simulateurs fournis par TRYP FPV et installés dans l’atelier drone. Aujourd’hui générique, l’environnement simulé devrait s’enrichir de la numérisation du pas de tir de Naouas, opération réalisée avec l’appui du 28e groupe géographique. Il faudra au minimum 30 h de formation pour entrer dans la boucle de l’armée de Terre. Un parcours d’entraînement doit bientôt voir le jour sur la plage du champ de tir de Naouas en s’appuyant sur des obstacles existants, comme les bunkers disseminés ici ou là, et sur de nouveaux obstacles installés. Si le 17e GA sait où il va, il n’oublie cependant pas d’où il vient. Son nouvel atelier n’écarte pas le SQ 20, bien au contraire. Drone emblématique, son évolution est en cours pour lui faire gagner en capacité. Les Géo Trouvetou régimentaires travaillent à lui ajouter une lentille de Fresnel et des dispositifs pyrotechniques pour en faire une cible adaptée au missile sol-air MISTRAL 3. Le 17e GA travaille main dans la main avec Aresia pour aboutir à une version dotée d’une élongation de 8 km, contre 2 km auparavant, pour coller à la portée du missile de MBDA. Et, par là, répondre au besoin exprimé, entre autres, par la batterie MISTRAL présente en Roumanie dans le cadre de la mission Aigle. Rebaptisé SIMUNROD, ce SQ 20 « musclé » sera l’objet d’une campagne d’essais en Méditerranée fin novembre avec DGA Essais de missile pour valider une capacité déjà qualifiée mais augmentée. SIMUNROD, une évolution du drone-cible SQ 20 pour durcir la préparation opérationnelle des servants de pièce MISTRAL 3 Une participation à la densification des capacités anti-drones/anti-aérienne de l’armée de Terre appelée à fortement se poursuivre S’inscrivant dans la feuille de route du dernier Ordre général à l’armée de Terre (2023 – 2030), le 17e GA se saisit donc à son niveau du besoin de massification des capacités émergentes ou critiques, comme la LAD et la DSA. Avec notamment les crédits de réactivité, garantissant un usage décentralisé de financements par les chefs de corps au profit de l’innovation de leurs unités, il s’agit d’accompagner « la saisie d’opportunités de l’armée de Terre pour accélérer autant que possible sur ces sujets, et cela de manière agile ». Entre nouveaux équipements arrivants à court terme, détournements de capacités existantes et plan d’équipements à plus long terme, les capacités LAD et DSA de courte portée vont grandement évoluer au sein des forces terrestres. Comme centre d’évaluation et de formation, mais aussi comme aiguillon sur ces sujets, le 17e GA compte bien tenir tout son rôle. Ainsi, les premières réflexions d’expressions de besoins en infrastructures sont lancées sur l’accueil à Biscarosse des matériels de la génération Scorpion, notamment le blindé 4×4 Serval qui sera décliné en des versions accueillant des systèmes missiles portatifs de défense anti-aérienne à l’arrière ou en tourelles et des versions, avec une approche distribuée, de détection de drones ou de neutralisation de drones. Des premiers exemplaires viendront renforcer et compléter dans les prochains mois le parc actuel du 17e GA composé de 2 VAB ARLAD, 8 VAB TOP et 6 VAB T20. Le Serval équipé d’un canon de 30 mm devrait être disponible à l’horizon 2027-2028, sorte de Standard 3 du VAB ARLAD. Les gabarits de tirs du champ de tir de Naouas (8 km de profondeur et 5.800 mètres de flèche), ainsi que les infrastructures (pas de tirs, hébergements, ciblerie…) permettent d’envisager la formation et l’entraînement sur un tel système. Naouas, là où les pilotes de SL 450 NG acquièrent leurs « ailes » et un champ de tir adapté aux futurs systèmes LAD Pour densifier rapidement les capacités de LAD, des expérimentations sont menées par la Section technique de l’armée de Terre (STAT) sur l’utilisation de canon de 20mm sur affût 53T2. Malgré les dons faits à plusieurs partenaires au cours des dernières années, « nous en avons encore un certain nombre en stocks, il y a des choses à faire, et nous allons accélérer la dessus ! », nous est-il précisé. L’expérimentation appelée Proteus vise à améliorer les capacités de tir de ces canons, avec des organes de visée aujourd’hui relativement archaïques, mais à l’usage moins coûteux que des missiles et plus pertinents sur certaines typologies de menaces. Le Standard 1 de l’expérimentation a couplé l’affût avec un système de désignation laser et une nouvelle conduite de tir pour faciliter le suivi et le tir des drones. Un Standard 2 intègre en plus des algorithmes, développement maison de la nouvelle Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD), dans la caméra fournie par Safran pour fournir des buts futurs plus précis. Les premiers résultats sont jugés assez prometteurs (avec un nombre de coups au but extrêmement intéressant) pour qu’un premier passage à l’échelle soit décidé. Des réflexions sur l’acquisition de porteurs tactiques plus modernes que les vénérables camions TRM 2000 plateau sont en cours, pour ensuite lancer son déploiement au sein des unités d’artillerie, est-il évoqué par ailleurs. En parallèle, l’intégration de tels algorithmes est étudiée sur d’autres systèmes d’armes, comme les TOP des véhicules de la gamme Scorpion. Si la STAT développe Proteus, le 17e GA, expert du système d’arme de 20 mm, aura évidemment un rôle central dans la formation des futures unités équipées. Plus largement, les réflexions se poursuivent sur la LAD dite non spécialisée, au sein de chacune des unités de l’armée de Terre, sujet pris à bras le corps par l’École de l’infanterie. D’autres interlocuteurs indiquent ainsi que sont étudiées les capacités que pourraient apporter les TOP de la gamme Hornet (T1, T2 ou T3), avec l’adjonction de moyens de détection, de tracking, de brouillage, et de neutralisation, pour qu’une capacité de riposte face à une menace drones élémentaire soit disponible au sein de chaque section déployée. Avec sa connaissance du sujet, le 17e GA apporte son expérience et ses recommandations sur cet enjeu central de survivabilité sur le champ de bataille moderne. Des réponses techniques doivent être apportées à un horizon de 6 à 18 mois pour l’équipement d’un tourelleau capable de détruire un drone à 900 mètres environ. « Ce ne seront pas forcément des tourelleaux en plus, mais des options levées bien plus tôt, en plus des crédits de R&D pour parvenir à une solution quasi 100% mature rapidement », était-il indiqué lors du dernier salon Eurosatory. Comme dit alors par un autre responsable, « l’équipementier qui pourrait voir sa solution retenue est vraiment celui qui proposera une solution rapidement. Si vous avez quelque chose en stock de finalisé ou quasi finalisé, c’est le moment de proposer, et vite ». Un acteur au cœur de la TF LAD mise en place pour encore un peu plus accélérer au niveau interarmées Les réponses à ces menaces sont prises à bras le corps par la Task Force sur la Lutte anti-drones (TF LAD) mise en place début 2024 par l’état-major des armées (EMA), et qui vise notamment à « stresser les industriels en leur demandant ce qu’il est possible de faire très rapidement via des partenariats d’innovation » pour développer des capacités complètes (équipements, doctrine, formation, maintenance…). En plus d’être disponibles rapidement, les solutions visées doivent avoir une forte approche incrémentale (pour commencer avec certains standards, puis faire évoluer rapidement les capacités), et « une architecture ouverte zonale », c’est-à-dire sur certaines parties du système, comme ce qui est fait dans le domaine de l’automobile, pour évoluer rapidement avec les dernières innovations et s’intégrer rapidement à l’existant. Il s’agit de chercher des points de passages intermédiaires avec un certain niveau de succès, puis d’améliorer les réponses tout en les diffusant largement au sein des forces. Au centre de la démarche d’accélération du 17e GA : un atelier drone devenu indispensable pour répondre aux besoins de formation du groupe. Et un exemple appelé à se rapprocher des régiments et structures bénéficiaires Cette approche se fait dans une approche très partenariale, notamment en lien avec le Centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) de l’armée de l’Air et de l’Espace, primo-intervenant comme le 17e GA sur ces sujets. L’unité peut s’appuyer sur un ensemble de structures allant de l’École des drones de Chaumont au Commandement du Combat Futur (CCF), en passant par la Section technique de l’armée de Terre (STAT) et l’écosystème industriel concerné. Des réservistes, en poste dans le civil au sein d’industriels concernés, viennent également apporter leur expertise. Lors d’exercices accueillant industriels et utilisateurs finaux, il est testé de manière combinatoire les drones et les moyens anti-drones. Des premières éditions de ces exercices ont déjà eu lieu sur le site de Captieux en juin et en novembre, d’autres doivent avoir lieu prochainement à intervalles réguliers pour favoriser les échanges. Toujours avec cette culture de l’innovation permanente, d’autres sujets sont aussi regardés par le 17e GA, comme la LAD du combattant débarqué. Il est exploré l’usage des brouilleurs portatifs, l’utilisation des fusils à pompe de calibre 12 avec des munitions adaptées dans le cadre d’une LATTA de nouvelle génération, le couplement en LATTA de l’armement individuel et des armes de bord (avec des premières séances d’entrainement à venir mixant conduite et tirs avec l’armement de bord du VBCI ou du Serval), les capteurs passifs, les moyens de défense passifs comme les filets, etc. Cela sera aussi le cas pour le renforcement des moyens LAD face aux essaims de drones et aux drones FPV, comme vu plus haut. En somme, le travail ne manquera pas pour rester un aiguillon dans le domaine. Il s’agira alors « d’être prêt à la guerre qui vient », autant que possible, pour reprendre les termes maintes fois répétés du chef d’état-major de l’armée de Terre. Quote Ya Rab Yeshua. 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