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Airbus se félicite du succès des essais réalisés par un A400M Atlas transformé en bombardier d’eau


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Transformer un avion de transport tactique en bombardier d’eau n’est pas une idée nouvelle : aux États-Unis, des C-130 Hercules ont été adaptés pour lutter contre les incendies grâce à l’intégration du dispositif MAFFS [Modular Airborne FireFighting System], lequel comporte cinq réservoirs pouvant contenir un total de 10 000 litres d’eau ou de produit « retardant ».

Cependant, quand, en juillet 2022, Airbus annonça qu’une campagne d’essais impliquant un A400M « Atlas » équipé d’un kit amovible pour la lutte contre les incendies venait de s’achever avec succès, grâce à l’investissement du 43ème escadron de l’Ejército del Aire y del Espacio, certains se montrèrent sceptiques. En particulier au sein de la Sécurité civile française.

« Réalisés de jour, ces essais ont consisté à larguer jusqu’à 20 tonnes d’eau à partir du réservoir actuel en moins de dix secondes, à basse altitude [150 pieds / 45 mètres] et faible vitesse [125 nœuds / 230 km/h] », avait alors expliqué Airbus, à l’époque.

À titre de comparaison, un Canadair CL-415 peut larguer 6 000 litres d’eau quand un Dash 8 en emporte 10 000… Soit deux fois moins qu’un A400M équipé du kit testé par Airbus.

Seulement, la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises [DGSCGC] exprima des réserves. « Comme tous les projets sur le marché, nous regardons cette initiative avec attention, mais nous n’avons pas encore eu de réponse positive quant à un test grandeur nature pour vérifier son emprise au sol et ses capacités de largage », avait ainsi résumé Adeline Savy, cheffe du groupement des moyens aériens, dans les pages de l’Usine nouvelle.

En outre, l’impossibilité pour l’A400M d’écoper en mer et / ou de faire le plein près des étendues d’eau avait été aussi soulignée par la DGSCGC, avant d’exprimer des doutes sur la manœuvrabilité de cet appareil. « Il faut encore évaluer également ses capacités d’emplois au niveau d’un relief accidenté », avait ajouté Adeline Savy. Une autre réserve tenait au fait que le concept d’Airbus ne permettait pas d’éteindre un incendie grâce à l’effet de souffle de l’eau.

Pour autant, le projet d’Airbus n’était pas de remplacer les CL-415 Canadair et les Dash 8… mais d’apporter une capacité complémentaire.

Quoi qu’il en soit, malgré les réserves suscitées par son concept, l’industriel a poursuivi le développement de ce kit amovible censé transformer un A400M en bombardier d’eau. Le 19 décembre, il s’est félicité du succès de nouveaux essais, effectués dans la région de Madrid.

« Ces derniers jours, l’A400M a réalisé une nouvelle campagne d’essais en vol pour son prototype de kit anti-incendie roll-on / roll-off. Au cours de cette campagne, 9 largages ont été effectués, délivrant chacun 20 tonnes de retardateur et créant des lignes hautement concentrées sur 430 mètres de long. L’objectif était d’améliorer les performance du kit et de valider son efficacité pour les opérations de lutte indirecte contre les incendies », a en effet expliqué Airbus, via le réseau social X.

L’installation de ce kit anti-incendie n’exige aucune modification de l’A400M. Ce qui permettrait aux forces aériennes qui en sont dotées, comme l’armée de l’Air & de l’Espace, d’appuyer les efforts de la sécurité civile pour, le cas échéant, maîtriser un feu de forêt. À noter qu’Airbus insiste sur la lutte « indirecte », et non pas « directe », contre les incendies.

Le dispositif élaboré par Airbus repose sur un réservoir qui, chargé dans la soute de l’A400M, est doté de « deux sorties distinctes auxquelles sont raccordées des conduites qui, lorsque le largage est déclenché, expulsent l’eau par deux sections d’environ un demi-mètre carré à l’extrémité de la rampe arrière ».

Par ailleurs, a fait valoir Sara Vargas, cheffe de projet chez Airbus Defence and Space, auprès de l’agence Reuters, l’avantage de l’A400M est « qu’il peut voler lentement et à basse altitude et qu’il est donc capable, grâce à sa manœuvrabilité, de réaliser ce type d’opération avec un très haut niveau de sécurité ».

Cette solution finira-t-elle par séduire la Sécurité civile française ? En attendant, afin de remplacer ses 12 CL-415 Canadair, elle a récemment retenu deux projets portés par des industriels français, à savoir le KE 72 de Kepplair Evolution, basé sur l’avion commercial ATR-72, et le Fregate F100, un avion amphibie développé par Hynaero.

https://www.opex360.com/2024/12/20/airbus-se-felicite-du-succes-des-essais-realise-par-un-a400m-atlas-transforme-en-bombardier-deau/

Ya Rab Yeshua.

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