BTX Posté(e) 5 février Signaler Partager Posté(e) 5 février https://www.forcesoperations.com/une-brigade-motorisee-renforcee-et-dedoublee-au-programme-du-nouveau-gouvernement-belge/ Des capacités renforcées et diversifiées sur fond de dédoublement du format, voilà peu ou prou ce que prévoit le nouvel exécutif belge pour la brigade motorisée dans un accord de gouvernement présenté ce dimanche. Une approche assortie d’une révision de la vision stratégique et d’une trajectoire budgétaire ambitieuse mais dont la tenue financière reste à préciser. « Pour remplir ses missions, il est urgent que la Défense accélère et consolide la reconstruction de ses capacités. Une évaluation et un ajustement du plan stratégique existant et de la programmation militaire sont nécessaires », pointe un document qui dresse à grands traits le programme d’un ministère de la Défense désormais placé sous la houlette du nationaliste flamand Theo Francken (N-VA). Pilier parmi d’autres consignés dans la dizaine de pages consacrées à la défense, le volet capacitaire se manifestera par « des investissements ciblés et équilibrés » consentis en adéquation avec « les objectifs de l’OTAN et de l’UE ». Côté Composante Terre, l’accent est avant tout mis sur le renforcement de la brigade motorisée dans le cadre du programme CaMo « en améliorant ses capacités, sa puissance de feu, ses besoins logistiques et son endurance ». Une position encourageante pour ce partenariat franco-belge engagé en 2018 et sur le point d’entrer dans une phase de livraison des premiers matériels majeurs. Cette brigade renforcée le sera également en matières d’effectifs, de stocks et de lutte anti-drones. Bref, la poursuite ou l’amplification de dynamiques initiées sous la législature précédente au travers du plan Readiness, de la remise en service du système MISTRAL 3, de l’intérêt envers les variantes de défense sol-air et de lutte anti-drones du blindé Serval, ou encore de l’acquisition programmée de systèmes fixes ou semi-mobiles pour la protection de certaines bases. La Composante Terre récupérera des moyens d’appui-feu longue portée grâce 28 canons CAESAR Mk II livrés à la fin de la décennie. Il est maintenant question de porter l’ambition un cran plus haut, la réelle nouveauté de l’accord tenant dans la volonté de diversifier les moyens de la brigade motorisée en misant sur les capacités « deep strike » et « MLRS ». Deux anglicismes relevant des frappes longue portée et des lance-roquettes multiples, et autant d’objets absents du portfolio capacitaire de la Composante Terre. Étendre le champ aux frappes dans la profondeur n’aurait rien d’une lubie. Non seulement les conflits en cours en démontrent l’importance, mais d’autres y travaillent conjointement depuis un moment au travers d’une initiative européenne ELSA à laquelle la Belgique pourrait venir se raccrocher, conformément à la ligne gouvernementale. « Nous rechercherons activement des possibilités de participer à des programmes phares, tant au niveau du développement que de la production », explique à ce titre un accord mentionnant également les programmes Main Ground Combat System (MGCS) et Next Generation Rotary Capacity (NGRC) parmi les exemples d’initiatives dans lesquelles investir. D’autres projets fléchés vers d’autres composantes bénéficieront aussi aux forces terrestres. Ce sont des avions de transport supplémentaires mais « plus petits » que l’A400M. Ce sont des efforts promis dans l’armement, dans une flotte d’hélicoptères opérationnelle et dans l’extension de la flotte de drones, notamment armés, dans les différentes composantes. Ce sera enfin l’acquisition de ce « système de défense aérienne à plusieurs niveaux » déjà planifié dans le plan STAR et que le nouvel exécutif inscrit maintenant dans un partenariat BENELUX. Et parce qu’acquérir des équipements est une chose mais que tenir dans la durée en est une autre, il est question d’accorder « plus de marge pour les moyens de fonctionnement et la reconstitution des stocks de munitions et autres stocks stratégiques ». Autre jalon pris en compte auparavant, la mise à disposition de l’OTAN d’une « (deuxième) » brigade est prévue « à moyen terme » pour répondre aux objectifs définis par le NATO Defense Planning Process (NDPP). L’usage des parenthèses n’est sans doute pas anodin, car l’horizon moyen-termiste défini par l’OTAN se situe au-delà de celui de la législature actuelle. Reste que la Défense avait déjà émis ce qui semble être l’unique scénario crédible pour former, entraîner, équiper, soutenir et commander une nouvelle brigade : celui de la scission d’une brigade motorisée forte de 7500 combattants vers deux brigades plus ramassées mais identiques. La transformation est de taille mais la Composante Terre ne partirait pas d’une feuille blanche. Hormis ses quatre bataillons d’infanterie et les deux bataillons de cavalerie générés par la transformation du 1/3 Lanciers et la réactivation du 2/4 Lanciers, la législature précédente aura permis de poser les bases d’un second bataillon d’artillerie et d’entamer la construction d’un bataillon de reconnaissance médian avec le partenaire luxembourgeois. Ces unités matérialisées, il devient possible d’entrevoir une partition qui reviendrait à rapprocher la structure d’une brigade belge de celle des brigades françaises, constituées d’un régiment de sapeurs, d’un régiment d’artillerie, de deux ou trois régiments d’infanterie et d’un ou deux régiments de cavalerie. Ambitieux, l’accord gouvernemental amène plusieurs interrogations, à commencer par celle de l’effort financier. Le nouveau gouvernement prône en effet « une trajectoire de croissance accélérée » pour amener les dépenses militaires à 2% du PIB « d’ici 2029 au plus tard » et enfin atteindre le palier demandé il y a plus de 10 ans par l’OTAN. C’est bien plus que la prévision du précédent gouvernement, fixée à 1,54%. Et cela représente un sursaut de plus de 50% du niveau actuel, d’environ 1,3%. Si les perspectives de croissance du Bureau fédéral du Plan se confirment, l’enveloppe annuelle dévolue à la défense dépasserait les 12,5 Md€ à l’horizon 2030. L’accélération demandera donc de « trouver » chaque année 1 Md€ supplémentaire. Pas si simple étant donné la rigueur budgétaire exigée pour les prochaines années. Alors, pour éviter de se heurter au mur d’austérité qu’il construit, le gouvernement prévoit de financer une partie de la dynamique par la création d’un « Fonds de Défense ». Filiale spécialisée de la Société Fédérale de Participations et d’Investissement (SFPIM), la future entité serait alimentée par le transfert de participations et mobiliserait une partie de son résultat net pour contribuer au renforcement capacitaire. Une stratégie aussi inédite que difficilement chiffrable et pour celle-ci comme pour le reste, le conditionnel restera donc de mise en attendant la refonte effective de la vision stratégique, la définition de ses paliers annuels et ses premières concrétisations. Crédits image : Composante Terre / Défense belge Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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