La réorientation des sous-officiers : devenir linguiste en langue arabe

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https://rh-terre.defense.gouv.fr/sommaire-actualite/83-la-reorientation-des-sous-officiers-devenir-linguiste-en-langue-arabe

Le sergent-chef Adam linguiste en langue arabe © armée de Terre / Défense

Permettant de répondre aux besoins de l’armée de Terre, notamment dans les filières ou métiers en développement ou déficitaires, la réorientation des sous-officiers en cours de carrière offre des perspectives attractives à ceux qui choisissent de changer de métier.

Rencontre avec le sergent-chef Adam, qui a fait le choix de se réorienter dans le domaine du renseignement en tant que linguiste en langue arabe.

De mécano sur NH90 à linguiste en langue arabe

Avant ma réorientation, j’étais mécanicien sur NH90. J’avais suivi un cursus complet en maintenance aéronautique à la suite de mon engagement comme sous-officier direct à Saint-Maixent en 2018. Durant cette période, avec l’aide de l’officier Langues de mon régiment, j’ai pu passer un DCL^[1] en langue arabe qui m’a permis d’avoir un « profil linguistique standardisé » (PLS) noté sur mon dossier dans Concerto.

Pourquoi avoir choisi de vous réorienter dans cette filière ?

Au cours d’un stage, j’ai rencontré un linguiste qui m’a parlé de cette filière au sein du renseignement. Il m’a notamment expliqué la démarche de réorientation qui consiste en l’envoi d’un FUD à la DRHAT pour demander le changement de spécialité. Ayant déjà une compétence linguistique et portant de l’intérêt au monde du renseignement, j’ai directement entamé les démarches.

Une fois le FUD accepté, j’ai été convoqué au CFIAR^[2], le Centre de formation interarmées au renseignement, pour effectuer un entretien et différents tests afin de valider mon aptitude à apprendre et exercer ce nouveau métier. C’est au sein même du CFIAR que la formation est dispensée pour une durée de 1 à 2 ans, selon votre niveau linguistique.

Comment avez-vous vécu vos premiers pas dans cette filière ?

Après avoir obtenu les différentes habilitations nécessaires, j’ai suivi un an de formation. Cette dernière est très particulière, pragmatique et enrichissante. Nous effectuons deux stages à l’étranger de deux mois chacun. La vitesse de progression, même pour un primo-apprenant, est incroyable. En effet, les promotions sont constituées de personnes issues du recrutement direct et de semi-directs, ainsi que de primo-apprenants et d’autres sous-officiers possédant déjà des compétences linguistiques.

A l’issue de la formation et suite au classement, nous sommes affectés dans différentes unités du renseignement du premier ou deuxième cercle.

En quoi consiste votre nouveau métier ?

Mon métier consiste à mettre au profit de l’institution mes compétences linguistiques en salle de quart avec un casque d’écoute ou sur le terrain en tant que facilitateur linguistique, là où se trouve le besoin. Les éléments à traduire peuvent être des documents écrits avec toutes leurs diversités ou des conversations en phonie.

Je travaille quotidiennement avec d’autres acteurs du renseignement (intercepteurs, analystes…) afin d’effectuer ma mission.

Comment voyez-vous la suite de votre parcours ?

J’envisage de continuer à travailler au sein de ce nouveau monde que j’ai découvert et qui me passionne. J’envisage plus tard de passer le concours des ODS (officiers de spécialité) qui me permettra de rester dans cette sphère.

Auriez-vous des conseils pour les sous-officiers qui s’interrogent pour rejoindre cette filière ?

Si vous avez des compétences linguistiques en arabe ou si vous désirez apprendre cette langue et ce métier dans des conditions optimisées avec des femmes et des hommes qui viennent d’horizons différents, je ne peux que vous encourager à entamer les démarches de réorientation. Il ne s’agit pas seulement d’une langue, mais de tout un monde qui existe autour, allant de l’Histoire au contexte géopolitique actuel.

 

^[1] DCL : diplôme de compétence en langue.

^[2] CFIAR : organisme de la DRM