BTX Posté(e) il y a 17 heures Signaler Posté(e) il y a 17 heures https://www.opex360.com/2025/04/30/armee-de-terre-turgis-gaillard-devoile-le-lance-roquettes-multiple-foudre-successeur-possible-du-lru/ Afin de renouveler la capacité de frappe dans la profondeur de l’armée de Terre, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 privilégie une solution souveraine à un « achat sur étagère » auprès d’un industriel étranger. D’où le lancement du programme FLP-T [Frappe Longue Portée – Terrestre] par la Direction générale de l’armement [DGA]. Actuellement, après avoir cédé quatre exemplaires à l’Ukraine, l’armée de Terre ne compte plus que neuf Lance-roquettes unitaires [LRU], dont trois ont été envoyés en Roumanie, dans le cadre de la mission Aigle, conduite sous l’égide de l’Otan. Alors qu’il est question que la France soit en mesure de déployer une division « bonne de guerre » en 2027, il est impératif non seulement de remplacer les LRU à cette échéance mais aussi de renforcer la capacité de frappe dans la profondeur. Pour rappel, la LPM 2024-30 prévoit d’équiper l’armée de Terre avec treize nouveaux lance-roquettes multiples [LRM] avant de 2030 et de doubler cette dotation d’ici 2035. Reste à voir si une solution souveraine sera prête dans ces délais, ce qui éviterait une rupture temporaire de capacité… laquelle ne pourrait être résorbée que par l’achat de LRM de conception étrangère, comme le M142 HIMARS américain, l’Euro-PULS germano-israélien, le K-239 Chunmoo sud-coréen ou encore le Pinaka indien. En effet, même si les maintenanciers de l’armée de Terre ne ménagent pas leur peine pour assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des quelques exempaires restants, le LRU sera frappé d’obsolescence en 2027, faute de trouver suffisamment de pièces détachées sur le marché [ce qui est déjà le cas pour certaines d’entre elles, qui ne sont plus produites]. Pour le programme FLP-T, la DGA a mis en place un « partenariat d’innovation », pour lequel deux groupements momentanés d’entreprises [GME] ont été retenus : ArianeGroup et Thales pour l’un, MBDA et Safran pour l’autre. Or, les deux solutions qu’ils développement actuellement ne pourront pas être évaluées avant la mi-2026… D’après les députés Jean-Louis Thiérot [LR] et Matthieu Bloch [UDR], qui s’apprêtent à publier un rapport intitulé « L’artillerie à l’aune d’un nouveau contexte stratégique », la solution éventuellement retenue ne pourra pas être opérationnelle avant 2030. Cela étant, les deux rapporteurs ont évoqué une troisième solution « souveraine » qui, appelée « Foudre », est actuellement développée par l’entreprise Turgis & Gaillard. Jamais ce projet n’avait été évoqué jusqu’alors. « En cas de succès, la solution souveraine développée par Turgis & Gaillard pourrait vraisemblablement être disponible rapidement et permettrait, selon l’entreprise, d’éviter une rupture temporaire de capacité. Nous appelons à étudier, avec le plus grand sérieux, les mérites respectifs de ces trois solutions nationales », a affirmé M. Bloch, lors de l’examen de ce rapport par la commission de la Défense, ce 30 avril. Et cela après avoir expliqué que le projet porté par Turgis & Gaillard n’est pas concurrent des deux autres mais complémentaire, dans la mesure où le système « Foudre » pourrait utiliser les munitions proposées par MBDA/Safran ainsi que par ArianeGroup/Thales. En outre, il serait aussi compatible avec les roquettes indiennes Pinaka, d’une portée de 75 km. Son projet cité par le rapport rendu par MM. Thiériot et Bloch, Turgis & Gaillard a décidé d’accélérer sa présentation, celle-ci étant initialement prévue lors du prochain salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. Dans son communiqué, l’entreprise n’évoque par le programme FLP-T… En revanche, elle explique que « Foudre » s’inscrit « dans la dynamique du projet ELSA [European Long-Range Strike Approach »] qui, dévoilé en juin dernier par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, fait l’objet d’une coopération réunissant la France, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, la Suède et le Royaume-Uni. Celle-ci doit permettre de mettre au point des missiles sol-sol d’une portée supérieure à 1 000 km. « Alors que les armées détectent désormais des cibles à des centaines de kilomètres grâce aux drones, satellites et systèmes de renseignement, Foudre complète cette chaîne en frappant avec précision jusqu’à 1 000 km, désorganisant les lignes ennemies et protégeant les forces amies », explique Turgis & Gaillard. « Développé en France avec des partenaires industriels nationaux, ce système incarne l’excellence technologique et la souveraineté stratégique, dans le respect du cadre défini par l’Otan », soutient l’industriel. Ce dernier n’a donné que très peu de détails sur ce système « Foudre », si ce n’est qu’il a été conçu pour être aérotransportable [par A400M et C-130 Hercules] et combiner « plusieurs types de munitions guidées » d’une portée allant de 75 à 1 000 km. « Son architecture ouverte permet d’intégrer des effecteurs alliés ou français, renforçant la résilience logistique », a-t-il ajouté. « Avec Foudre, nous matérialisons une vision française de l’innovation de défense : souveraine dans sa conception, européenne dans son ambition et résolument tournée vers l’efficacité opérationnelle. Ce système incarne notre engagement à doter les armées alliées d’outils qui anticipent les conflits de demain », font valoir Fanny Turgis et Patrick Gaillard, les fondateurs de Turgis & Gaillard. Photo : Turgis & Gaillard Citer Ya Rab Yeshua.
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