BTX Posté(e) 7 mai Signaler Posté(e) 7 mai https://www.opex360.com/2025/05/06/instaurer-un-service-militaire-universel-et-obligatoire-de-six-mois-couterait-145-milliards-deuros-par-an/ Ces dernières années, plusieurs pays ont rétabli un service militaire [obligatoire ou sur la base du volontariat] peu de temps après l’avoir abandonné. Tel est le cas, par exemple, de la Suède, de la Lettonie, de la Croatie ou encore de l’Allemagne. Cette question fait l’objet de débats en Pologne et même au Royaume-Uni, où elle a été mise sur la table par le chef d’état-major de la British Army, le général Patrick Sanders, en janvier 2024. En France, avant d’être élu à l’Élysée, le président Macron avait proposé l’instauration d’un service militaire « universel » obligatoire d’une durée de seulement un mois. « Chaque jeune Français ira ainsi à la rencontre de ses concitoyens, fera l’expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine » et cela permettrait de « de disposer, en cas de crise, d’un réservoir mobilisable complémentaire de la Garde nationale » tout en renforçant « le lien armée-Nation », avait-il argumenté. Le coup était habile : plusieurs adversaires politiques de M. Macron s’étaient dits ouverts à un retour de la conscription… Retour qui reste populaire au sein des Français. Selon un sondage réalisé par IPSOS, en mars, 86 % d’entre eux y sont favorables. Dans le détail, 53 % se sont prononcés pour un service militaire obligatoire et 33 % en faveur d’une formule reposant sur le volontariat. Quoi qu’il en soit, la proposition de M. Macron a depuis fait long feu. Elle s’est muée en « Service national universel » [SNU], qui, objet de critiques portant sur son coût jugé trop élevé, ne s’est toujours pas généralisé… alors qu’il aurait dû l’être en 2024. Lors de ses vœux aux armées, en janvier, le locataire de l’Élysée a dit vouloir « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs, grâce à des talents recherchés, de vivre aussi dans un environnement où les différences s’effacent, pour remplir une mission qui donne du sens ». Pour autant, il a exclu de rétablir le service militaire sous la forme qu’il avait naguère. Dans une note publiée le 5 mai et intitulée « Service national : construire un nouveau modèle français [et européen] », le Haut-commissariat au Plan a examiné quatre scénarios pour « faire face aux défis contemporains d’engagement citoyen, de cohésion nationale et de préparation à la défense ». Le premier consisterait à mettre en place un SNU « vitaminé », dont le coût serait de 600 millions d’euros par an. Ce dispositif n’aurait aucune vocation militaire puisqu’il porterait sur des missions « civiles d’intérêt général » dans les domaines de la « solidarité, de l’écologie, de la culture, du patrimoine, de la santé, du sport, etc. » L’objectif serait d’attirer jusqu’à 200 000 jeunes, âgés de 15 à 17 ans. Seulement, comme l’admet la note, son intérêt serait limité, faute de pouvoir être un « creuset social / national ». Le second scénario repose sur un « service civil universel », que 600 000 jeunes seraient tenus d’effectuer tous les ans. D’un coût estimé entre 1,7 et 3,5 milliards d’euros par an selon les différentes formules proposées, il ne permettrait pas aux armées de recruter des réservistes… Et sa légalité, au regard du droit constitutionnel, est incertaine. Ce qui ne serait pas le cas d’un « service militaire volontaire », décrit dans le troisième scénario. D’un coût de 1,7 milliard d’euros par an, il permettrait à 70 000 jeunes d’effectuer une période de six mois dans un « environnement militaire ». Cette formule contribuerait à renforcer la culture de défense et à faciliter le recrutement de réservistes. En outre, elle pourrait être éligible à des financements européens si elle « intègre une dimension d’insertion et de formation professionnelle ». Cependant, la note du Haut-commissariat au Plan y voit des difficultés pour « attirer des jeunes de tous milieux », ce qui limiterait l’effet de creuset. Enfin, le dernier scénario évoque le retour du service militaire obligatoire, lequel concernerait 300 000 conscrits s’il ne s’adresse qu’aux seuls hommes [600 000 s’il est aussi obligatoire pour les femmes, ndlr]. Un tel dispositif coche toutes les cases [renforcement de la culture de défense, préparation quasi généralisée à la défense, vivier pour les réserves, effet de creuset fort, etc.]. Seulement, il a le défaut de coûter très cher : 14,5 milliards d’euros par an s’il s’adresse tant aux hommes qu’aux femmes [et 7,2 milliards s’il n’est pas mixte]. Ce n’est d’ailleurs pas sa seule limite : les capacités d’accueil des armées sont largement insuffisantes et son caractère obligatoire pourrait engendrer une forme de rejet au sein de la jeunesse. Cela étant, le Haut commissaire au plan, Clément Beaune, a avancé l’idée d’un « service civilo-militaire universel » en mettant deux options sur la table. La première reposerait sur un service civil obligatoire pour tous comprenant un séjour de cohésion de douze jours [comme pour le SNU], cinq mois de mission de type service civique et un service militaire volontaire de trois mois. « Dans l’hypothèse où 600 000 jeunes effectueraient le service civil chaque année, et 60 000 prolongeraient par un service militaire volontaire, son coût serait de 4,95 milliards d’euros par an [hors coût des infrastructures nouvelles] », est-il expliqué dans la note. La seconde option reposerait sur les mêmes bases que la première, à la différence que le choix serait donné entre un service civil de cinq mois et un service militaire de trois mois pour la deuxième phase obligatoire. « Si 20 % des 600 000 jeunes optaient pour un service militaire et 80 % pour le service civil, le coût associé serait de l’ordre de 5,2 milliards d’euros [hors coût des infrastructures nouvelles] », estime le Haut commissariat au plan. « L’hypothèse d’un service mixte, fondé sur une période de cohésion commune suivie d’un engagement civil ou militaire pour chaque jeune, semble une voie très prometteuse. Ce service civilo-militaire universel dessinerait un modèle français original, adapté à notre temps », a fait valoir M. Beaune. « Plusieurs partenaires, en premier lieu l’Allemagne, réfléchissent à des modèles analogues, et nous pourrions bâtir ainsi un vrai projet franco-allemand […]. Des échanges européens pourraient être intégrés au service national, et des financements européens envisagés pour ce grand projet de cohésion et de sécurité », a-t-il conclu. Citer Ya Rab Yeshua.
Cephalyx Posté(e) 10 mai Signaler Posté(e) 10 mai Le 07/05/2025 à 14:37, BTX a dit : https://www.opex360.com/2025/05/06/instaurer-un-service-militaire-universel-et-obligatoire-de-six-mois-couterait-145-milliards-deuros-par-an/ Ces dernières années, plusieurs pays ont rétabli un service militaire [obligatoire ou sur la base du volontariat] peu de temps après l’avoir abandonné. Tel est le cas, par exemple, de la Suède, de la Lettonie, de la Croatie ou encore de l’Allemagne. Cette question fait l’objet de débats en Pologne et même au Royaume-Uni, où elle a été mise sur la table par le chef d’état-major de la British Army, le général Patrick Sanders, en janvier 2024. En France, avant d’être élu à l’Élysée, le président Macron avait proposé l’instauration d’un service militaire « universel » obligatoire d’une durée de seulement un mois. « Chaque jeune Français ira ainsi à la rencontre de ses concitoyens, fera l’expérience de la mixité sociale et de la cohésion républicaine » et cela permettrait de « de disposer, en cas de crise, d’un réservoir mobilisable complémentaire de la Garde nationale » tout en renforçant « le lien armée-Nation », avait-il argumenté. Le coup était habile : plusieurs adversaires politiques de M. Macron s’étaient dits ouverts à un retour de la conscription… Retour qui reste populaire au sein des Français. Selon un sondage réalisé par IPSOS, en mars, 86 % d’entre eux y sont favorables. Dans le détail, 53 % se sont prononcés pour un service militaire obligatoire et 33 % en faveur d’une formule reposant sur le volontariat. Quoi qu’il en soit, la proposition de M. Macron a depuis fait long feu. Elle s’est muée en « Service national universel » [SNU], qui, objet de critiques portant sur son coût jugé trop élevé, ne s’est toujours pas généralisé… alors qu’il aurait dû l’être en 2024. Lors de ses vœux aux armées, en janvier, le locataire de l’Élysée a dit vouloir « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs, grâce à des talents recherchés, de vivre aussi dans un environnement où les différences s’effacent, pour remplir une mission qui donne du sens ». Pour autant, il a exclu de rétablir le service militaire sous la forme qu’il avait naguère. Dans une note publiée le 5 mai et intitulée « Service national : construire un nouveau modèle français [et européen] », le Haut-commissariat au Plan a examiné quatre scénarios pour « faire face aux défis contemporains d’engagement citoyen, de cohésion nationale et de préparation à la défense ». Le premier consisterait à mettre en place un SNU « vitaminé », dont le coût serait de 600 millions d’euros par an. Ce dispositif n’aurait aucune vocation militaire puisqu’il porterait sur des missions « civiles d’intérêt général » dans les domaines de la « solidarité, de l’écologie, de la culture, du patrimoine, de la santé, du sport, etc. » L’objectif serait d’attirer jusqu’à 200 000 jeunes, âgés de 15 à 17 ans. Seulement, comme l’admet la note, son intérêt serait limité, faute de pouvoir être un « creuset social / national ». Le second scénario repose sur un « service civil universel », que 600 000 jeunes seraient tenus d’effectuer tous les ans. D’un coût estimé entre 1,7 et 3,5 milliards d’euros par an selon les différentes formules proposées, il ne permettrait pas aux armées de recruter des réservistes… Et sa légalité, au regard du droit constitutionnel, est incertaine. Ce qui ne serait pas le cas d’un « service militaire volontaire », décrit dans le troisième scénario. D’un coût de 1,7 milliard d’euros par an, il permettrait à 70 000 jeunes d’effectuer une période de six mois dans un « environnement militaire ». Cette formule contribuerait à renforcer la culture de défense et à faciliter le recrutement de réservistes. En outre, elle pourrait être éligible à des financements européens si elle « intègre une dimension d’insertion et de formation professionnelle ». Cependant, la note du Haut-commissariat au Plan y voit des difficultés pour « attirer des jeunes de tous milieux », ce qui limiterait l’effet de creuset. Enfin, le dernier scénario évoque le retour du service militaire obligatoire, lequel concernerait 300 000 conscrits s’il ne s’adresse qu’aux seuls hommes [600 000 s’il est aussi obligatoire pour les femmes, ndlr]. Un tel dispositif coche toutes les cases [renforcement de la culture de défense, préparation quasi généralisée à la défense, vivier pour les réserves, effet de creuset fort, etc.]. Seulement, il a le défaut de coûter très cher : 14,5 milliards d’euros par an s’il s’adresse tant aux hommes qu’aux femmes [et 7,2 milliards s’il n’est pas mixte]. Ce n’est d’ailleurs pas sa seule limite : les capacités d’accueil des armées sont largement insuffisantes et son caractère obligatoire pourrait engendrer une forme de rejet au sein de la jeunesse. Cela étant, le Haut commissaire au plan, Clément Beaune, a avancé l’idée d’un « service civilo-militaire universel » en mettant deux options sur la table. La première reposerait sur un service civil obligatoire pour tous comprenant un séjour de cohésion de douze jours [comme pour le SNU], cinq mois de mission de type service civique et un service militaire volontaire de trois mois. « Dans l’hypothèse où 600 000 jeunes effectueraient le service civil chaque année, et 60 000 prolongeraient par un service militaire volontaire, son coût serait de 4,95 milliards d’euros par an [hors coût des infrastructures nouvelles] », est-il expliqué dans la note. La seconde option reposerait sur les mêmes bases que la première, à la différence que le choix serait donné entre un service civil de cinq mois et un service militaire de trois mois pour la deuxième phase obligatoire. « Si 20 % des 600 000 jeunes optaient pour un service militaire et 80 % pour le service civil, le coût associé serait de l’ordre de 5,2 milliards d’euros [hors coût des infrastructures nouvelles] », estime le Haut commissariat au plan. « L’hypothèse d’un service mixte, fondé sur une période de cohésion commune suivie d’un engagement civil ou militaire pour chaque jeune, semble une voie très prometteuse. Ce service civilo-militaire universel dessinerait un modèle français original, adapté à notre temps », a fait valoir M. Beaune. « Plusieurs partenaires, en premier lieu l’Allemagne, réfléchissent à des modèles analogues, et nous pourrions bâtir ainsi un vrai projet franco-allemand […]. Des échanges européens pourraient être intégrés au service national, et des financements européens envisagés pour ce grand projet de cohésion et de sécurité », a-t-il conclu. Le problème majeur d'une réactivation du service serait tout simplement la problématique des infrastructures. Dans la réserve on nous ordonne de créer une compagnie / escadron supplémentaire alors que les moyens pour la première sont déjà déficients. Comment loger / former tous ces gens sans un effort infra conséquent sachant que ce domaine est le parent pauvre de l'armée suite au bradage des enceintes depuis l'ère Sarkozy ? En l'état actuel c'est plus que putatif. 1 Citer "Celui qui n'est que militaire n'est qu'un mauvais militaire, celui qui n'est que professeur n'est qu'un mauvais professeur, celui qui n'est qu'industriel n'est qu'un mauvais industriel. L'homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener des hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l'honneur de l'humanité". Maréchal Lyautey.
Messages recommandés
Réagir à la dicussion
Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte