BTX Posté(e) 23 mai Signaler Posté(e) 23 mai https://www.opex360.com/2025/05/22/lpm-2024-30-la-marine-nationale-renonce-finalement-a-un-futur-batiment-de-transport-leger-pour-loutre-mer/ Comme l’avait souligné un rapport du Sénat publié en 2022, le retrait des Bâtiments de transport léger [BATRAL, classe Champlain] utilisés par la Marine nationale dans les outre-mer a constitué, dans les faits, une « rupture capacitaire qui ne dit pas son nom » étant donné que leurs successeurs, à savoir les Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], ont une capacité de transport deux fois moindre et qu’ils n’ont pas été conçus pour des opérations amphibies basiques. Pour rappel, mis en œuvre par une quarantaine de marins, le BATRAL disposait d’une plateforme hélicoptère et de 2 chalands de débarquement type « engin de débarquement pour véhicule et personnel ». Son fond plat lui permettait de s’échouer sur une plage [plageage], et donc de s’affranchir de toute installation portuaire. « La disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques, le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », avait estimé le rapport du Sénat. Si, en 2019, le ministère des Armées fit savoir que six des quatorze Engins de débarquement amphibie standard [EDA-S] commandés auprès des Constructions industrielles de la Méditerranée [CNIM] seraient déployés outre-Mer [dont 2 unités à Djibouti, les autres devant rejoindre Mayotte, les Antilles, la Guyane et la Nouvelle-Calédonie], la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 précise qu’un « programme de navires de projection de force, de type BATRAL […] doit être envisagé pour disposer, lors de la prochaine décennie, de quatre unités stationnées dans nos outre-mer ». Cette disposition avait été introduite par un amendement soutenu par les députés Jean-Louis Thiériot, Yannick Chenevard, Jean-Charles Larsonneur et Fabien Lainé. « Nous proposons le lancement d’un programme qui nous permettrait de disposer à terme d’un Batral par aire d’outre-mer : un aux Antilles, un dans l’océan Indien – qui pourra intervenir à Mayotte […] – et deux dans le Pacifique, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie », avait plaidé M. Thiériot, à l’époque. Et d’expliquer que de tels navires pourraient aussi avoir une « fonction militaire dissuasive » en permettant de déployer une compagnie de combat dans le cas où un « problème survenait demain aux îles Éparses, sur les îlots Matthew et Hunter ou dans d’autres territoires qui pourraient être contestés ». En outre, avait-il ajouté, ils seraient aussi utiles pour des « missions civilo-militaires » car « parfaitement adaptés » pour répondre à des « crises naturelles et climatiques ». Ayant de la suite dans les idées, M. Thiériot a profité de l’audition du chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Nicolas Vaujour, pour lui demander où en était la réflexion à ce sujet. Visiblement, le remplacement des BATRAL n’est pas d’actualité, alors qu’il avait été soutenu par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, lors des débats sur la LPM 2024-30. Il s’agira de mener « des études de faisabilité » car la « décision de mise en production ou d’acquisition, le cas échéant, se prendra ultérieurement », avait-il cependant prévenu. « Dans la LPM, il nous a été demandé de travailler sur le sujet. D’abord, les EDA-S arrivent (ci-dessous). Ce ne sont pas des BATRAL mais ils ont de vraies capacités pour faire du transport par la mer », a en effet répondu l’amiral Vaujour, le 21 mai. « Quatorze EDA-S ont été commandés : huit pour la métropole et six pour l’outre-mer. Le premier arrivera à Nouméa en 2025 », a poursuivi le CEMM. « On a fait en sorte qu’ils soient plus rustiques que les EDA-R [Engins de débarquement amphibie rapides], qui vont un peu plus loin mais qui, étant en alu, résistent un peu moins aux échouages ou au ‘gratte-cailloux' », a-t-il expliqué. Quoi qu’il en soit, a fait valoir l’amiral Vaujour, chaque « plot » d’outre-mer disposera, demain, d’un patrouilleur outre-mer [POM] doté d’un drone, d’une frégate de surveillance ou d’une corvette européenne de patrouille [EPC], d’avions de surveillance maritime Albatros, d’un EDA-S, d’un BSAOM et d’une trame satellitaire de surveillance maritime. « On aura des plots outre-mer qui seront relativement performants ou qui, en tout cas, auront démultiplié leurs capacités. […] Les EDA-S vont trouver leur place, même s’ils sont un peu plus petits que les BATRAL », a-t-il conclu. Dotés de deux moteurs Diesel, de deux hélices propulsives et d’un pump-jet à l’avant, les EDA-S sont des monocoques en acier, construits selon une architecture dite « Roll On – Roll Off » avec une rampe à l’avant et une autre, pliable, à l’arrière. Ayant une autonomie de 350 nautiques [650 km], ils ont une capacité de chargement de 80 tonnes. Photo : BATRAL Dumont d’Urville retiré du service en 2017 – Marine nationale Citer Ya Rab Yeshua.
Messages recommandés
Réagir à la dicussion
Vous pouvez poster maintenant et vous inscrire plus tard - Déja membre ? connectez vous pour poster avec votre compte