BTX Posté(e) 26 septembre Signaler Posté(e) 26 septembre https://www.forcesoperations.com/proteus-arrive-en-regiment/ Six systèmes PROTEUS au Standard 1 sont arrivés il y a peu au 35e régiment d’artillerie parachutiste (35e RAP) de Tarbes. Une première mouture d’une solution de lutte anti-drones (LAD) intermédiaire basée sur les affûts de 20 mm de l’armée de Terre, en attendant l’arrivée dès 2026 d’une version améliorée par l’ajout d’une couche d’intelligence artificielle. Une seconde vie opérationnelle démarre pour ces canons antiaériens livrés début septembre aux artilleurs parachutistes. Concrétisée en un temps record, cette refonte doit en effet répondre à un besoin aussi limpide qu’urgent : « il s’agit de chercher à réduire la vulnérabilité des unités de combat à moindre coût en donnant un moyen de protection généraliste susceptible d’assurer la défense à très basse altitude », nous explique le lieutenant-colonel Jean-Xavier, officier de programme DSA et LAD au sein de la STAT. L’idée retenue pour renforcer un maillage anti-drones lacunaire ? La réutilisation et l’amélioration de systèmes d’armes vieillissants mais disponibles en quantité, une logique déjà adoptée pour concevoir et livrer au plus vite 18 VAB ARLAD. Lancé sous l’impulsion de la Task Force LAD, le standard 1 du PROTEUS combine ainsi un canon de 20 mm et une caméra thermique SANDRA héritée du système sol-air très courte portée MISTRAL, le tout intégré sur un châssis de TRM 2000. Ses principaux bénéficiaires ? Des unités redevenues des cibles de choix, tels que des postes de commandement, des plots logistiques, des unités du génie ou d’artillerie, énumère le LCL Jean-Xavier. Le PROTEUS Std 1 est déjà en train d’évoluer pour gagner en mobilité et en précision. Exit le TRM 2000 en fin de vie, celui-ci sera remplacé par un porteur V3P développé par Scania pour les forces spéciales. Le futur PROTEUS Std 2 disposera d’un logiciel de conduite de tir « maison » ainsi qu’une couche d’intelligence conçue avec l’appui de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD). Cette brique permettra de détecter et reconnaître un drone, de déterminer les distances de tir, de suivre la cible et de réaliser un tir sur un but prédictif pour, in fine, améliorer les performances d’un canon somme toute rustique. Servi par quatre personnels, PROTEUS pourra engager plusieurs types de menaces, du micro-drone à 500 m à l’hélicoptère à 1500 m en passant par des cibles terrestres jusqu’à 2000 m. Des performances que la STAT aura l’occasion de confirmer lors d’une campagne réalisée « dans les semaines qui viennent ». Idem pour le 35e RAP, qui devrait effectuer des tirs « de prise en main » le mois prochain dans le sud-ouest. Le V3P, châssis également retenu pour emporter le système PAMELA et des futurs radars 3D Giraffe 1X taillés pour la lutte anti-drones L’armée de Terre progresse en parallèle dans sa volonté de passage à l’échelle du PROTEUS Std 2. Un appel d’offres devrait aboutir d’ici peu pour la production de 50 exemplaires livrés en 2026, l’industriel retenu étant au passage autorisé à proposer quelques améliorations structurelles à la marge. Les affûts de 20 mm sont pour l’instant remis en état dans la perspective d’une intégration sur châssis V3P. Les six systèmes fournis au 35e RAP sont quant à eux appelés à être réttrofittés en fin de cycle. L’autre intérêt de ce « recyclage », ce sont des stocks de munitions de 20 mm disponibles en quantités importantes. « La munition explosive de 20 mm est détenue en grande quantité par l’armée de Terre », note le LCL Jean-Xavier. Mais, si cette munition « est tout à fait adaptée pour traiter ce type de menaces », la STAT envisage le développement d’un nouvel obus permettant « d’assurer une meilleure dispersion de la charge afin de maximiser la densité de ferraille en l’air ». La démarche reste exploratoire et s’oriente davantage vers une munition de type « cartouche de chasse » qu’airburst. D’autres pistes sont à l’étude dans les rangs de la STAT. Le raisonnement qui a débouché sur l’ARLAD et le PROTEUS ainsi être étendue au VAB T20-13. S’il repose sur un canon identique, sa visée manuelle limite la réactivité du tireur face à de petits drones manoeuvrants. L’électrification du système est donc à l’étude, de même que l’ajout de la brique d’IA développée pour PROTEUS pour optimiser la précision. En cas de succès, la manoeuvre pourrait aboutir sur la mise à disposition d’une cinquantaine de VAB supplémentaires pour épaissir la LAD terrestre. Et l’armée de Terre suit de près les évolutions proposées par la filière industrielle à partir de systèmes de nouvelle génération. L’adaptation des tourelleaux téléopérés Hornet fournis par Arquus dans le cadre du programme SCORPION n’est pas passée inaperçue. « Nous avons des tourelleaux téléopérés sur tous nos véhicules », rappelait hier le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Pierre Schill, lors d’une conférence de presse organisée à la STAT. Intégrer le radar proposé par Arquus ou une IA comme celle du PROTEUS sur Griffon et Serval reviendrait à disposer « immédiatement, non pas de centaines, mais presque de milliers de systèmes de lutte anti-drones ». Les voies à explorer immédiatement ne manquent donc pas en attendant 2028 et l’arrivée d’un Serval LAD né de la combinaison d’un canon de 30 mm et d’un radar ad-hoc. Citer Ya Rab Yeshua.
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