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https://www.opex360.com/2025/10/05/selon-un-rapport-la-degradation-des-infrastructures-militaires-risque-deroder-gravement-la-credibilite-du-commandement/

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Pendant des années, l’entretien du parc immobilier du ministère des Armées, qui représente 40% de celui de l’État, avec 4 100 immeubles et plus de 27 millions de m² de surface bâties, a servi de variable d’ajustement budgétaire, la priorité allant aux grands programmes d’armement.

Aussi, au fil du temps, la situation n’a fait que s’aggraver, d’autant plus qu’il faut composer avec l’empilement de nouvelles normes et la bureaucratie.

« Ce patrimoine, très dispersé, souffre d’un retard d’entretien considérable, marqué par des décennies de sous-investissements et de défaut d’entretien des réseaux et des équipements techniques. […] Beaucoup d’emprises ont été construites ou reconstruites dans les années 1950 et 1960 et présentent toutes les mêmes stigmates et pathologies de sous-entretien », s’était alarmé le directeur du Service d’infrastructure de la Défense, en 2019.

Si la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-24 a permis quelques avancées, elle n’aura pas inversé la tendance : selon un rapport parlementaire publié en 2023, seulement un quart du parc immobilier du ministère des Armées est considéré comme étant dans un bon état, ou neuf ».

« Nous avons constaté, lors de nos déplacements [dans les unités] que les besoins sont encore immenses. Vétusté des hébergements qui seraient considérés comme indignes dans le civil, inadaptation des hangars de stockage et de maintenance des nouveaux équipements… Nous avons même vu, dans une unité que nous avons visitée, que l’on se chauffait encore au charbon, nous avons vu des réseaux d’eau et d’électricité vieillissants, qui ne permettaient plus un fonctionnement normal », avait alors témoigné le député [RN] Laurent Jacobelli.

Dans son dernier rapport thématique [.pdf], le Haut Comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM] a une nouvelle fois tiré le signal d’alarme.

« Le service rendu en matière de soutien commun et d’infrastructures – qu’il s’agisse des locaux de service ou des lieux d’hébergement – n’est toujours pas à la hauteur des exigences de réactivité et de disponibilité qui pèsent sur les militaires, malgré les progrès accomplis », a-t-il en effet constaté.

Or, poursuit le HCECM, cette situation présente « plusieurs risques élevés aux conséquences particulièrement graves ».

Le premier d’entre eux serait que, « dans les cas extrêmes, les militaires ne soient pas en capacité d’accomplir la mission attendue d’eux », avance-t-il.

Mais, surtout, il existe des risques « moins visibles mais réels » susceptibles « d’éroder gravement la crédibilité du commandement, d’épuiser ceux qui l’assurent par la difficulté de dégager les moyens de la mission, de dissuader ceux qui en ont les capacités d’exercer ce commandement et enfin de provoquer des départs des forces armées plus précoces que souhaités de militaires de toute catégorie, compétents mais découragés par le manque de moyens pour assurer la mission ou par le manque de considération à leur égard dont témoigne l’état de certains locaux ».

Un autre rapport, publié cette fois par l’Assemblée nationale pour faire le point sur l’exécution de la première annuité de la LPM 2024-30, a déploré la « maigreur » des progrès réalisés sur l’amélioration des infrastructures.

« Si les crédits budgétaires prévus par la LPM ont à ce jour été exécutés de manière conforme, cette exécution budgétaire peine à se traduire pour l’instant dans une amélioration des infrastructures. Les rigidités budgétaires […], la priorité donnée aux grands programmes d’équipement ainsi que l’absence de mise à disposition de certaines ressources extrabudgétaires peuvent expliquer, entre autres facteurs, la maigreur des progrès réalisés », ont effet déploré les députés Yannick Chenevard [EPR] et Sébastien Saint-Pasteur [PS].

Selon eux, la « dette grise » [c’est-à-dire ce qu’il faudrait investir pour l’entretien des bâtiments] du ministère des Armées est estimée à 4,4 milliards d’euros. Quant aux dépenses pour l’entretien quotidien, elles s’élèvent à environ 450 millions d’euros… alors qu’au moins 600 millions seraient nécessaires.

« Sur les gros travaux, les sommes investies actuellement permettent d’éviter une dégradation de la situation mais pas de l’améliorer. Le sous-investissement ne fait qu’augmenter le coût global final des travaux à réaliser », soulignent les deux rapporteurs, qui ont confirmé les observations récemment faites par la Cour des comptes sur l’état des bâtiments des écoles militaires, en particulier l’École navale et l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan.

« Le mauvais état des infrastructures immobilières n’épargne pas non plus, comme cela est remonté lors des auditions, les écoles militaires », ont-il en effet écrit.

Selon la Direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement [DTIE] du ministère des Armées, « environ 25 milliards d’euros d’investissements dans l’immobilier devraient être réalisés sur la période de la LPM, ce qui représente une augmentation de 33 % par rapport à la LPM précédente ». Cette somme permettait seulement de « stabiliser l’état des infrastructures »… et non de l’améliorer.

Ya Rab Yeshua.

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