BTX Posté(e) il y a 7 heures Signaler Posté(e) il y a 7 heures https://www.forcesoperations.com/de-talos-a-syderal-un-premier-pas-vers-un-laser-de-forte-puissance-pour-les-armees-francaises/ Les grands travaux sont lancés concernant SYDERAL, ce démonstrateur d’arme laser de forte puissance destiné aux armées françaises et en partie alimenté par d’autres projets engagés de longue date à l’échelon européen. Notifié en août dernier, SYDERAL rassemble depuis lors Thales, CILAS, Safran Electronics & Defense et MBDA autour d’une mission : la conception d’un démonstrateur de laser de forte puissance d’ici à fin 2030. Un système destiné en priorité à lutter contre les roquettes et obus d’artillerie et de mortier (C-RAM), mais qui devra également participer à la protection contre les drones tactiques et autres munitions téléopérées. Structurés en groupement momentané d’entreprise, les membres de SYDERAL amènent chacun leur lot d’expertise. Pilote attitré du programme, MBDA n’a plus grand chose à prouver en matière de défense sol-air. Le groupe européen est d’ailleurs déjà mobilisé sur des efforts similaires en Allemagne avec Rheinmetall et au Royaume-Uni au travers du projet DragonFire. Au coeur de l’effort, CILAS évoluera dans son couloir de nage en assurant la maîtrise de tout ce qui touche au laser et à une partie de l’optique. Deux segments pour lesquels CILAS a démontré sa maîtrise grâce au laser HELMA-P, première solution de faible puissance mature d’emblée orientée vers la lutte anti-drones (LAD). (ci-dessous) Les défis ne manqueront pas pour basculer des 2 kW du HELMA-P à un démonstrateur SYDERAL de la classe des 50 kW. Quand le premier reposait sur une unique fibre optique, le second demandera d’en combiner plusieurs pour concentrer et maintenir la puissance nécessaire sur un point précis. SYDERAL permettra de vérifier un concept de combinaison parmi d’autres. Plusieurs points de passage sont identifiés dans la feuille de route pour attester de la montée en maturité des différentes sous-composants. « Ce démonstrateur est conçu pour être relativement compact au regard de la puissance visée », annonçait la Direction générale de l’armement (DGA) dans la foulée de la notification du contrat. SYDERAL serait plutôt fléché vers la Marine nationale dans un premier temps. Des applications terrestres sont néanmoins à l’étude, celles-ci supposant de plancher sur un porteur dédié. Le programme SYDERAL s’inscrit dans une dynamique globale dépassant les seules frontières françaises. Il bénéficie non seulement des résultats de plusieurs projets technologiques de défense (PTD), mais partage aussi un enjeu et un calendrier proches de ceux du programme européen TALOS (Tactical Advanced Laser Optical Systems). Tant MBDA que CILAS s’y sont investis dès 2019 lors d’une phase préparatoire. Thales montait à bord quatre ans plus tard. Engagé en décembre 2024 et crédité de 25 M€ par l’Union européenne, TALOS vise essentiellement à développer deux démonstrateurs de laser de très forte puissance dotés d’une longueur d’onde de 1µm et de conceptualiser de futurs systèmes adoptant une longueur d’onde de 2µm moins bien maîtrisée par l’industrie. D’ici à fin 2027, les 21 partenaires de TALOS 2 plancheront également sur une trajectoire de développement à suivre pour parvenir, à horizon 2030, à la qualification de deux effecteurs : l’un de 100 kW pour la longueur d’onde de 1µm et l’autre de 10 kW pour celle de 2µm. Au vu de l’horizon fixé, une troisième phase – TALOS 3 – est d’ores et déjà pressentie pour intégrer la prochaine vague de projets financés par le FED, en 2027. Le tout sans exclure d’alimenter les réflexions menées au travers de SYDERAL. Les avancées obtenues par quelques armées pionnières en amènent d’autres à revoir une position jusqu’alors frileuse vis-à-vis d’une technologie émergente. Après un temps de latence, plusieurs appels d’offres lancés dernièrement comprennent cette fois des systèmes laser en tranche ferme, observe CILAS. La France n’est sans doute pas étrangère à ce regain d’intérêt. Les investissements successifs auront participé à consolider un sujet aidé en cela par par le déploiement du système HELMA-P sur l’un des sites les plus sensibles des Jeux olympiques et paralympiques de Paris de 2024. Bien que non utilisé car uniquement mobilisé « en cas d’ultime recours », l’effecteur aura réalisé, en amont des olympiades, un tir de vérification en conditions réelles contre un micro-drone quadcoptère. Une première mondiale en environnement urbain. Pour les armées françaises, il s’agit désormais de transformer l’essai. Trois systèmes HELMA-P leur seront livrés courant 2026 après réception par la DGA, résultat d’une commande passée l’an dernier dans le cadre du programme à effet majeur « LAD ». À chacun d’ensuite l’intégrer sur la plateforme idoine puis dans les systèmes de commandement et de contrôle (C2). HELMA-P pourrait par exemple tenir sur un porteur tactique de l’armée de Terre, le système pouvant être réparti dans trois boîtiers pour une mise en oeuvre plus facile et plus rapide. S’approprier une solution opérationnelle contribuera enfin à une doctrine d’emploi dont l’écriture semble déjà engagée. Crédits image : ministère des Armées 1 Citer Ya Rab Yeshua.
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