BTX Posté(e) hier à 08:53 Signaler Posté(e) hier à 08:53 https://www.forcesoperations.com/des-vents-contraires-pour-le-prochain-budget-des-armees-francaises/ Et si les armées démarraient l’année 2026 sans budget ? L’inquiétude devient palpable au sein d’un gouvernement qui multiplie les échanges et déclarations pour sensibiliser les parlementaires aux risques encourus en cas d’absence de vote d’ici au 1er janvier. « Si on rate une marche, c’est l’ensemble de la programmation qui déraille », alertait ce lundi le Premier ministre, Sébastien Lecornu, en marge d’un échange avec les deux commissions parlementaires en charge de la Défense nationale. Un point à huis clos, « loin des micros », pour détailler les répercussions d’un non-vote des crédits de défense et éviter de répéter le scénario vécu en début d’année par celui qui était encore ministre des Armées. L’adoption du budget était alors intervenue avec trois mois de retard, se soldant par « une crise particulière » aux multiples conséquences pour les armées. Tout échec se solderait avant tout par un décalage sine die de la marche et de la sur-marche programmées pour l’an prochain. Sans ces 6,7 Md€ supplémentaires, ce sont 3,3 Md€ en moins pour les programmes à effet majeur et plus de 1,2 Md€ en moins pour la préparation opérationnelle et le soutien des matériels. Un nouveau retard serait du plus mauvais effet tant pour les armées que pour les 4500 entreprises de la BITD française dont l’avenir dépend en grande partie de la bonne tenue de la trajectoire fixée dans la loi de programmation militaire. « Derrière cet enjeu budgétaire, il y a un enjeu industriel, de commande publique, de compétences », relevait le chef du gouvernement. Le flottement de l’exercice 2025 s’était déjà soldé par « des décalages de commande importants, décalages que l’on a pas complètement rattrapés », pointait-il tout en rappelant que « beaucoup de PME ont trinqué de l’absence de budget, en tout cas de l’adoption trop tardive d’un budget ». Sans oublier le contrecoup induit sur les travaux d’actualisation de la LPM, dont les grands axes touchant à la guerre électronique, au spatial ou encore au naval ont été rappelés aux parlementaires. Mais, comme l’a souligné Sébastien Lecornu, « tant qu’on a pas la certitude qu’on a bien un budget pour l’année prochaine, 2026, il est compliqué de se lancer dans la mise à jour de la programmation ». Derrière les volets industriel et programmatiques, « les enjeux sont considérables sur le terrain sécuritaire », rappelait le chef du gouvernement. Inutile de rappeler le sursaut à consentir à tous les niveaux et dans tous les domaines pour disposer d’un modèle d’armée crédible à l’heure où « les risques se cumulent » de la façade orientale de l’Europe à l’Indopacifique en passant par le Sahel. Ce maintien ou non du cap fixé « sera noté à la fois par nos alliés, mais aussi par nos compétiteurs », poursuivait-il. « Les dividendes de la paix sont terminés. (…) L’idée c’est d’être en capacité d’être respecté », déclarait à son tour la ministre des Armées, Catherine Vautrin, hier matin sur TF1. L’écueil financier semble pourtant bien connu des deux commissions concernées. Certains de leurs membres sont d’ailleurs directement concernés, leur circonscription hébergeant telle emprise militaire ou tel industriel, parfois les deux. Malgré ce quasi retour à la normale annoncé par le ministère, les alertes se sont multipliées tout au long de l’année quant à l’absence de visibilité sur les commandes et de stabilité financière. Et jusqu’à aujourd’hui à l’occasion de l’examen du PLF 2026. « Les services votés, puis le surgel au premier semestre 2025 suivis de deux dégels, ont décalé les commandes. Les entreprises auditionnées ont fait part de leurs inquiétudes sur la situation économique globale. Elles ont aussi avancé les effets financiers indésirables de l’instabilité, avec un moindre investissement et une prudence accrue des actionnaires », pointe ainsi le député François Cormier-Bouligeon (RE), rapporteur des crédits portant sur l’équipement des forces et la dissuasion. Même son de cloche du côté du Sénat. « Il y a à craindre à la fois pour nos armées qui sont en attente de livraisons de matériels, pour nos industriels qui doivent gérer leurs chaînes de production et leurs sous-traitants et pour l’avenir des programmes qui doivent être financés », résumait la sénatrice Hélène Conway-Mouret (SER) dans un autre rapport sur les crédits alloués l’an prochain aux équipements. « Tel industriel nous indique que l’absence de vote du budget a eu pour effet des reports de commandes avant un rattrapage en cours d’année. Tel autre déplore l’arrêt précoce des paiements de la DGA à la fin de l’année 2024 quand il est apparu que le budget ne serait pas voté. Tel autre, enfin, explique qu’il a dû financer sur ses fonds propres un important programme en 2025 qui est aujourd’hui fragilisé si une solution n’est pas trouvée », relève-t-elle. Face au risque de blocage, la ministre des Armées s’est vu confier le soin d’élaborer un « plan de contingence » pour « documenter les retards, ce à quoi il faudrait renoncer ». Un plan que le gouvernement compte transmettre à la représentation nationale avant le 31 décembre « pour que le débat soit largement éclairé », insiste le Premier ministre. La balle est donc plus que jamais dans le camp parlementaire pour acter ce qui est considéré par la ministre des Armées comme « la première année du futur projet de loi d’actualisation de la LPM 2024-2030 ». Crédits image : EMA COM Citer Ya Rab Yeshua.
Stvn Posté(e) hier à 10:01 Signaler Posté(e) hier à 10:01 Vu le bordel, il y a forte chance que le budget ne soit pas réellement augmenté ! Mieux vaut préparer le plan B de suite... 2 Citer Signature 😁
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