Bonjour Tiko.
J'admire votre optimisme toutefois, parfois elle ne suffit pas, et il me semble qu'il faille vous faire une raison. Vous ne pourrez JAMAIS PLUS réintroduire l'armée.
Pourquoi?
Avant de partir sur des explications d'ordre militaire, je tiens à vous préciser une chose.
Lorsque vous travaillez pour un employeur quel qu'il soit, et que vous finissez par manquer à vos obligations (de travail) et de surcroit quand vous ne vous présentez plus sur votre lieu de travail, sans justification, la seule issue à cette situation est le licenciement pour faute grave.
Pensez-vous ensuite que ce même employeur vous accepterez à nouveau au sein de son entreprise ou société?
Cela serait fou de le croire.
Les motifs, les excuses et les explications, se donnent avant, ou pendant, mais jamais après.
Vous le reconnaissez vous même. Vous avez déserté. Mais vous ne semblez pas comprendre le sens ni la portée de cette dernière. La désertion est un cas GRAVISSIME, comme la FAUTE GRAVE. Il s'agit d'un délit, vous êtes en infraction avec la loi.
Voici le texte législatif qui traite de la désertion dans votre cas.
Il s'agit du Code de la Justice militaire.
Sous-section 1 : De la désertion à l'intérieur. Version en vigueur au 19 mars 2012
Article L321-2
Est déclaré déserteur à l'intérieur, en temps de paix, tout militaire dont la formation de rattachement est située sur le territoire de la République et qui :
1° S'évade, s'absente sans autorisation, refuse de rejoindre sa formation de rattachement ou ne s'y présente pas à l'issue d'une mission, d'une permission ou d'un congé ;
2° Mis en route pour rejoindre une autre formation de rattachement située hors du territoire national, ne s'y présente pas ;
3° Se trouve absent sans autorisation au moment du départ pour une destination hors du territoire national du bâtiment ou de l'aéronef auquel il appartient ou à bord duquel il est embarqué.
Constituent une formation de rattachement : un corps, un détachement, une base, une formation, un bâtiment ou aéronef militaire, un établissement civil ou militaire de santé en cas d'hospitalisation, un établissement pénitentiaire en cas de détention.
Est compétente pour connaître des faits de désertion à l'intérieur la juridiction dans le ressort de laquelle est située la formation de rattachement de départ.
Dans les cas prévus au 1°, le militaire est déclaré déserteur à l'expiration d'un délai de six jours à compter du lendemain du jour où l'absence sans autorisation est constatée ou du lendemain du terme prévu de la mission, de la permission ou du congé.
Aucun délai de grâce ne bénéficie au militaire se trouvant dans les circonstances des 2° et 3°.
En temps de guerre, tous les délais mentionnés au présent article sont réduits des deux tiers.
Article L321-3
Le fait pour tout militaire de déserter à l'intérieur, en temps de paix, est puni de trois ans d'emprisonnement.
Le fait de déserter à l'intérieur et de franchir les limites du territoire de la République ou de rester hors de ces limites est puni de cinq ans d'emprisonnement.
Si la désertion a eu lieu en temps de guerre ou sur un territoire sur lequel l'état de siège ou l'état d'urgence a été proclamé, la peine peut être portée à dix ans d'emprisonnement.
Dans tous les cas, si le coupable est officier, la perte du grade peut, en outre, être prononcée.
Article L321-4
Est réputée désertion avec complot toute désertion effectuée de concert par plus de deux individus.
Le fait d'être coupable de désertion avec complot à l'intérieur est puni :
1° En temps de paix, d'un emprisonnement de cinq ans. Si le coupable est officier, la perte du grade peut, en outre, être prononcée ;
2° En temps de guerre, de dix ans d'emprisonnement.
Dans votre le cas, le fait que vous fûtes en période probatoire, contrairement à ce que vous pensez aggrave votre situation, en effet, cela signifiait que vous pouviez à tout moment dénoncer votre contrat ainsi la désertion n'était pas l'unique solution...
Vous avez tenté de dénoncer votre contrat, mais il existe des formes, et des procédures à respecter et les délais de ces procédures ne vous appartiennent pas.
Qu'entendez-vous par "j'ai renvoyé les papiers"? Quelles ont été les lettres qui vous ont été adressées? Vous a-t-on prévenu que votre contrat allait être résilié, etc?
(voici la réponse de BTX sur le point de désertion:
https://www.aumilitaire.com/forum/1527-reponse-a-birts19-sur-la-desertion-a-l-interieur-et-en-temps-de-paix.html )
Dans tous les cas la sanction est pénale, financière (j'imagine que vous ne touchez plus vos soldes...) et disciplinaire.
(on le sait vous risquez selon la loi 3 ans d'emprisonnement et si généralement les juridictions compétentes sont conciliantes et prennent en compte vos raisons, cela n'empêche que votre condamnation, si elle est prononcée, sera écrite dans votre casier judiciaire... Ainsi Adios l'armée.)
Ici dans votre situation (car vous tenez à revenir au sein de l'Armée) ce qui vous intéresse puis qu’aucune plainte de l'armée n'a été déposée à votre encontre (si cela avait été le cas, les gendarmes seraient gentiment venus vous chercher) (pour le moment ^^ attention aux IP...) c'est la sanction disciplinaire qui empêche toute possibilité d'intégrer à nouveau l'armée: la résiliation de votre contrat au titre du commandement. En effet votre absence n'a pas du passer inaperçue, les règles veulent que:
"L'absence irrégulière" soit "déclarée au lendemain du premier jour d'absence non justifié d'un militaire. Les militaires concernés bénéficient toutefois d'un délai de grâce" ("en moyenne de 15 jours", mais dans votre cas il était de 6 jours)" pour régulariser leur situation avant la mise en oeuvre d'une procédure de désertion." " En application des articles 40 et 698-1 du code de procédure pénale, les infractions de désertions sont systématiquement dénoncées au procureur de la République, indépendamment de la situation individuelle du déserteur. Sur le plan disciplinaire, le commandement mène une politique rigoureuse de sanction visant à réduire l'absentéisme irrégulier. Les sanctions appliquées pour une première désertion sont de l'ordre de 20 jours d'arrêts et de 40 jours pour une deuxième désertion. Au-delà, une résiliation de contrat est envisagée au titre du commandement."
Ainsi voilà comment fini votre dossier, vous êtes radié. Attention contrairement à ce que l'on peut penser la radiation ne signifie pas la fin des problèmes. Les poursuites pénales peuvent être menées (prescription en général 10 ans). (d'ailleurs des personnes dans votre cas sont retournées dans les rangs, ont subi des sanctions disciplinaires, ont continué leur devoir au sein de l'armée, et ont tout de même été poursuivies au pénal.)
Tout en sachant que même si aucune poursuite pénale n'a lieu ou si aucune inscription au casier n'est effectuée, votre dossier militaire (administratif) restera tâché car vous serez tout de même qualifié de déserteur administrativement. En effet le dossier militaire est unique, alors les services administratifs de l'armée de l'air seront mis au courant...
So, it's finish for you.
source: http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-70568QE.htm
Il faut admettre que la procédure de désertion n'est pas vraiment bien détaillée.
A lire:
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/05/larm%C3%A9e-de-terre-compte-pr%C3%A8s-de-400-d%C3%A9serteurs.html
http://adoc.kazeo.com/la-desertion-dans-l-armee-francaise/la-desertion-dans-l-armee-francaise,r372214-2.html
Quand bien même si cela avait été possible, avant de penser à incorporer l'armée de l'air, il faudrait peut-être penser à régulariser votre situation au sein de l'armée de terre...
J'espère que cette longue réponse a éteint le feu qui alimente une ambition bien trop présomptueuse.
Allez faire un tour par là:
http://adefdromil.org/