Bien sûr, mais puisqu'il ne faut pas généraliser et donc saupoudrer un peu tout de sel et de poivre, la généralité n'est faite que de situations individuelles:
-il faut tenir compte, selon les spécialités (et même en étant très bien noté), du besoin de la marine en officiers mariniers au grade supérieur, et il y a de grandes disparités selon les spécialités.
-la même remarque vaut pour le BS: étant admis qu'un candidat, même de valeur, puisse concourir au BS après un certain nombre d'années d'engagement, c'est aussi tenir compte du nombre de candidats, parfois très restreint, qui peuvent y être admis selon la spécialité.
A l'extrême, et dans le sujet que j'ai évoqué (hélicoptères), la chaîne de commandement est assez floue du fait du faible effectif des équipages, et une des raisons majeures de la lenteur de la formation des jeunes second maîtres est la fuite inexorable des instructeurs BS vers le civil, malgré les conditions parfois très avantageuses auxquelles la marine tente de les retenir.
-Enfin, la question se pose, et à laquelle je n'ai pas la réponse, de savoir quelle proportion des officiers mariniers envisage, dans une armée que l'on dit maintenant animée par des contractuels à hauteur de 65%, d'y faire volontairement carrière, étant par ailleurs acquis que, même dans les contrats OSC longs et si ces contractuels le souhaitent, ils ont coûté tellement cher et mis quasiment l'intégralité de leur contrat initial à être opérationnels "toutes qualifications" que le taux de réemploi proposé par la marine est aujourd'hui supérieur à 95%, ce qui ne veut pas dire que les "sortants", qui auront alors pour certains près de 17 ou 18 annuités militaires sans compter les bonifications y souscriront effectivement.
Plus généralement parlant, au moins la marine souffre aujourd'hui de l'hémorragie des cadres subalternes que sont les officiers mariniers supérieurs et les OSC, et c'est un vrai enjeu pour l'avenir.
Donc oui, il est difficile d'édicter des généralités, et il appartient à chacun de vouloir bâtir un projet de carrière (ou de ne pas vouloir le faire) selon sa spécialité, les opportunités..., sachant aussi que dans le cas que j'ai évoqué, le projet, de carrière ou pas, consistait avant tout à garder sa spécialité d'origine, ce que n'aurait pas permis, si tant est qu'il y aurait été admis, l'ENI qui, certes, aurait assuré un profil de carrière, mais où il se serait vu confronté, en affectation au mérite à la sortie, aux bordaches qui ont un bagage académique largement supérieur au sien.