Vous cherchez à me faire dire ce que je n'ai pas dit.
Il fait partie de la condition militaire que de parfois mourir en opération: tous les soldats le savent ou devraient le savoir, et cela ne fait évidemment plaisir à personne, mais l'opinion publique est peut être davantage disposée à l'accepter plus facilement si elle croit que l'opération en question est justifiée.
J'ai simplement voulu dire que cette même opinion publique ne saurait, à mon sens, comprendre, et sauf à ce que soit établie l'hypothèse d'un seul accident, une telle éventualité lors d'un exercice de formation, et plus encore quand ce dernier ne fait pas partie du cursus officiel et est très certainement inutile.
Mais j'ai en effet probablement tort de préjuger l'opinion publique qui, si j'en juge par la relative absence de réaction, continue à se f.. de tout en dehors du prix du ticket de métro, et en tout cas au moins de ce drame.
Je respecte infiniment, et quoi qu'il en soit insinué, nos armées, leurs écoles et leurs élèves, et je fais tout sauf dévaloriser leurs formations.
Je crois seulement que, à l'instar d'ailleurs de ce qui se passe dans le civil, mais avec une connotation plus forte puisque, à plus ample informé, on ne s'intéresse guère aux performances physiques à HEC ou dans les écoles de médecine, ces exercices de bizutage, bahutage, intégration..., appelez ça comme vous voudrez, ont au moins indirectement conduit à la mort d'un jeune homme dont d'ailleurs peu importe la valeur, seule celle de la vie compte, et que les exercices en question sont donc, même et surtout s'ils sont de tradition, d'une bêtise incommensurable, la preuve...
J'ai passé l'âge de me parler à moi-même, et je n'ai pas encore atteint celui de recommencer.
Je ne suis pas moi-même militaire, j'en suis seulement descendant et ascendant et, comme tout un chacun, j'ai un regard qui n'est que le mien, pas celui de toute la société civile, mais au même titre, ni plus, ni moins, que celui d'un militaire ne saurait ni ne pourrait parler au nom de toute l'armée ou tout connaître à tout propos.
Il ne sert à rien de jouer sur les mots: si, dès le départ, il n'y avait eu quelque chose qui, habilement transformé, ne soit plus juridiquement qualifiable de bizutage, nous ne gloserions pas tous, c'est quelque part affreux, des seules voies d'action du Procureur de la République en oubliant qu'un homme est mort pour rien.
Me concernant, je ne fais, comme tout le monde ici, qu'exprimer mon opinion sur tel ou tel sujet sans que j'aie besoin d'écrire ici ou ailleurs; mais si l'opinion en question ne résulte qu'en un commentaire circulez, il n'y a rien à savoir, je serais bien le seul sur ce forum à ne pas avoir d'autre droit que de reproduire des propos purement factuels, ou en tout cas consensuellement jugés tels, et je suis évidemment plus que disposé à en tirer les conséquences.