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La mort d'Hélie de Saint-Marc


Jovan93

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"On apprend la mort d'Hélie de Saint-Marc, l'une des grandes figures morales de l'armée française, qui incarnait le destin tragique de toute une génération de militaires. Il avait 91 ans.

Pour quelques uns, notamment chez les gaullistes, Hélie Denoix de Saint-Marc sentait encore le soufre. En avril 1961, à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), cet officier de la Légion participe au putsch des généraux qui souhaitent conserver l'Algérie française. Aussitôt arrêté, il est condamné à dix ans de réclusion criminelle et emprisonné, ce qui lui évitera de participer aux actions terroristes de l'OAS. Libéré en 1966, il sombre dans l'oubli et travaille dans l'industrie. Convaincu par son petit-neveu, l'éditeur Laurent Beccaria, il publie ses mémoires en 1995. Les Champs de braise (Editions Perrin, nouvelle édition en poche chez Tempus) est un grand succès de librairie, il obtient le prix Femina-essai et, plus étonnant, le prix Erwan Bergot, décerné par l'armée de terre.

Homme de droite, Saint-Marc n'est pourtant pas une vieille ganache réactionnaire. Né en 1922, catholique fervent, issu de la petite noblesse du Sud-Ouest, il entre dans la Résistance dès février 1941. «A 20 ans, j'étais déjà un homme de rupture», nous disait-il. Arrêté en juillet 1943, il est déporté à Buchenwald. A la Libération, «mal à l'aise dans l'atmosphère de l'après-guerre, j'ai cherché à Saint-Cyr, puis à la Légion étrangère, la fraternité que j'avais connue dans la Résistance puis à Buchenwald». A trois reprises, de 1948 à 1954, il effectue des séjours en Indochine où, comme de nombreux soldats, il se prend de passion pour ce pays. Puis c'est la guerre d'Algérie, où le jeune commandant va basculer, à 39 ans, dans l'irréparable en prenant les armes contre le pouvoir légal. L'affaire se termine en pantalonnade et les légionnaires de Saint-Marc se rendent aux autorités en chantant à tue-tête : «Non, rien de rien, je ne regrette rien...», d'Edith Piaf.

Quarante ans plus tard, Saint Marc est devenu un mythe au sein de l'armée française. Il était reçu par les grands chefs, adulé à Saint-Cyr, et ses nombreux livres ont rencontrés un large public, bien au-delà des casernes.

En novembre 2011, il avait été élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction que la République peut conférer."

http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/mort-d-helie-saint-marc-3306

C'était un grand homme. Paix à son âme.

Je conseille à tous la lecture de ses mémoires "Les champs de braises".

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Un autre guerrier nous quitte. Encore un homme de grande valeur dont la soldatesque n'est plus a démontrer

Sincères condoléances a sa famille et ses proches amis

La guerre est un secret que seuls les combattants connaissent

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Voici son éloge funèbre prononcée par le général Bruno Dary :

"Mon commandant, mon ancien,

Ils sont là, ils sont tous présents, qu’ils soient vivants ou disparus, oubliés de l’histoire ou célèbres, croyants, agnostiques ou incroyants, souffrant ou en pleine santé, jeunes soldats ou anciens combattants, civils ou militaires, ils sont tous présents, si ce n’est pas avec leur corps, c’est par leur coeur ou par leur âme ! Tous ceux qui, un jour, ont croisé votre chemin, ou ont fait avec vous une partie de votre route ou plutôt de votre incroyable destinée, sont regroupés autour de vous : les lycéens de Bordeaux, les résistants du réseau Jade-Amicol, les déportés du camp de Langenstein, vos frères d’armes, vos légionnaires que vous avez menés au combat, ceux qui sont morts dans l’anonymat de la jungle ou l’indifférence du pays, les enfants de Talung que vous avez dû laisser derrière vous, les harkis abandonnés puis livrés aux mains du FLN ! Je n’oublie pas vos parents et votre famille, qui ont partagé vos joies et vos épreuves ; il faut ajouter à cette longue liste, les jeunes générations, qui n’ont connu, ni la Guerre de 40, ni l’Indochine, pas plus que l’Algérie, mais qui ont dévoré vos livres, qui vous ont écouté et que vous avez marqués profondément ! Cette liste ne serait pas complète, si n’était pas évoquée la longue cohorte des prisonniers, des déchus, des petits et des sans-grades, les inconnus de l’histoire et des médias, ceux que vous avez croisés, écoutés, respectés, défendus, compris et aimés et dont vous avez été l’avocat. Eux tous s’adressent à vous aujourd’hui, à travers ces quelques mots et, comme nous en étions convenus la dernière fois que nous nous sommes vus et embrassés chez vous, je ne servirai que d’interprète, à la fois fidèle, concis et surtout sobre."

La suite ici : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/l-eloge-funebre-d-helie-saint-marc-3501

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  • 4 semaines plus tard...

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