Wasan Posté(e) 8 mars 2014 Signaler Posté(e) 8 mars 2014 (modifié) Informations tirées du livre Histoire secrète des forces spéciales : de 1939 à nos jours d'Eric Denécé Comment emploie-t-on les patrouilles de reconnaissance profonde ? Les missions sont conçues en fonction du type d’objectif dont il convient d’assurer la surveillance. En cas de besoin, les patrouilles peuvent etre renforcées par des spécialistes d’autres unités. C’est ainsi que les équipes du 13ème RDP opérant au Tchad se sont ponctuellement vues adjoindre des cellules d’acquisition du renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) du 44ème RT. Celles-ci étaient bien évidemment équipées de matériels d’interception des communications radio pouvant etre emportées à dos d’homme. Un tel matériel existe : c’est la valise EDIGE (équipement des détachements d’intervention de guerre électronique). La capacité d’une équipe de forces spéciales d’emmener en mission un spécialiste non breveté parachutiste a été à l’origine du développement militaire des techniques du saut en tandem. Il existe principalement deux types d’objectifs : les installations ponctuelles et les « zones ». A la première catégorie appartiennent les axes routiers ou ferroviaires – qui sont surveillés à partir d’un emplacement précis – les bases aériennes ou navales, les casernements, les infrastructures C4ISR (Command, Control, Communications, Computer, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance) fixes ou mobiles, les dépots logistiques permanents ou temporaires, les moyens nucléaires fixes ou mobiles, etc. Le deuxième type ne concerne généralement pas un objectif particulier, mais plutôt une sorte de « permis de chasse » accordé à l’équipe dans une zone donnée. Dans l’hypothèse d’un conflit de haute intensité du type celui qui aurait pu embraser l’Europe occidentale lors de la guerre froide, le 13ème RDP aurait été amené à mettre en place deux « rideaux » d’équipes d’observateurs sur les axes de pénétration des forces soviétiques depuis l’Allemagne de l’Est. Chaque équipe aurait assuré la surveillance d’un axe routier. L’exploitation de l’ensemble des renseignements recueillis par ce biais aurait alors permis à l’état-major de la 1ère armée française de reconstituer le dispositif ennemi avant de contre-attaquer. Sans abandonner cette mission prioritaire, les équipes du 13ème RDP ont évolué avec le temps vers l’observation d’objectifs et la recherche sur zone d’infrastructures de défense, de dépots, de sites de tir. Afin de s’adapter à cette évolution, le régiment en vint à prévoir plusieurs configurations d’équipes. Traditionnellement, l’équipe à cinq hommes comprenait une cellule « observation » (un chef d’équipe et un observateur) et une cellule « transmissions » (chef d’équipe adjoint, radio et observateur). Les deux cellules opéraient après s’etre enfouies dans des caches creusées sous terre. Ces caches, garantissant une discrétion absolue, auraient permis aux équipes de se » retoruver au cœur du dispositif ennemi « par dépassement » : creusées en zone controlée par les unités amies, les équipes de recherche s’y dissimulaient et attendaient que l’ennemi prenne le contrôle de la zone pour commencer leur mission de renseignement. Il existait un autre type d’équipe à quatre hommes pour l’infiltration aéroportée (chute libre) ce type d’équipe ne nécessitait la construction que d’une seule cache. Dans d’autre cas, la prise en compte d’un objectif pouvait imposer la constitution d’équipes à sept hommes (une cellule « transmissions » à trois hommes et deux celles « observation » à deux hommes) ou à dis hommes (une cellule « transmissions » à quatre hommes et trois cellules « observation » à deux hommes). Cette dernière configuration était généralement préférée dès lors qu’il s’agissait d’assurer la surveillance d’une base aérienne. Avec trois cellules « observation », il devenait possible pour un groupe de recherche, de place une cellule « observation » à chacune des extrémités d’une piste d’envol tandis que la dernière cellule prenait en compte l’entrée principale de la base. La mission d’une équipe de recherche comprend cinq phases : l’insertion, l’infiltration, l’observation, l’exfiltration et l’extraction. L’insertion consiste à amener l’équipe de recherche par tous les moyens possibles (avion, hélicoptère, sous-marin, etc.) à distance raisonnable de sa zone de mission. Pour des raisons de sécurité, une équipe n’est jamais insérée directement sur le lieu où elle s’installera en observation. L’infiltration consiste pour l’équipe à parcourir, le plus discrètement possible par ses moyens propres, la distance comprise entre le lieu d’insertion et la zone d’observation. Au cours de la préparation de cette phase, à l’instar des aviateurs, les équipiers peuvent sélectionner le trajet offrant la plus grande discrétion à partir de modèles de terrains numérisés, surtout lorsque des conditions météorologiques rendent cette phase délicate. En hiver, une telle opération n’est pas une partie de plaisir, car tous les bruits portent loin. En outre, marcher dans la neige et bruyant et indiscret. La durée de la phase d’observation est très variable et dépend du déroulement du conflit en cours. L’utilisation de caches enterrées autorise une discrétion maximale ainsi qu’une bonne protection, mais la phase d’enfouissement réalisée par les membres de l’équipe eux-memes, au moyen de pelles et de pioches, est en revanche peu discrète : il y a un choix à faire en fonction de la mission attribuée. L’exfiltration ainsi que l’extraction constituent le mouvement inverse de celui des phrases d’insertion et d’infiltration, à deux différences cependant. Tout d’abord, l’itinéraire d’exfiltration est obligatoirement différent de celui de l’infiltration, ceci afin d’empecher qu’un éventuel repérage de l’équipe par l’ennemi pendant cette dernière ne puisse permettre à celui-ci de tendre une embuscade. Ensuite, certains moyens d’insertion – parachutage par exemple – ne peuvent pas etre utilisés pour l’extraction. Le retour vers les lignes amies pourra se faire au moyen d’un hélicoptère, d’un navire ou par la prise en charge par un réseau de résistance. Modifié 9 mars 2014 par Wasan Citer
Crusty Posté(e) 8 mars 2014 Signaler Posté(e) 8 mars 2014 (modifié) Très bon.livre au passage :) Modifié 8 mars 2014 par Crusty Citer Les deux jours les plus importants de votre vie sont, Le jour de votre naissance, Et le jour où vous découvrez Pourquoi vous êtes né. ~ Mark Twain
wotm Posté(e) 9 mars 2014 Signaler Posté(e) 9 mars 2014 Merci pour ce résumé ! Ceci est fort intéressant de mon point de vue. Un livre que je ne connaissais pas ! Citer Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. (Mark Twain) Résultats CSO : palier 11, parcours d'obstacles 19/20, 12 tractions.Incorporation au 2ème RH en mars.
vinolien Posté(e) 9 mars 2014 Signaler Posté(e) 9 mars 2014 Trés bon résumé, merci Citer " Si tu fais trop confiance à tes yeux, tu risques de ne pas voir ce qui est vraiment important ".
Wasan Posté(e) 10 mars 2014 Auteur Signaler Posté(e) 10 mars 2014 Fiche de lecture du livre : http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=6&ved=0CFwQFjAF&url=http%3A%2F%2Fpublic.st-cyr.terre.defense.gouv.fr%2Ffiches_complementaires%2FHistoire%2520secr%25C3%25A8te%2520des%2520forces%2520sp%25C3%25A9ciales%2520de%25201939%2520%25C3%25A0%2520nos%2520jours.doc&ei=LqEcU72nCtSu7AaRm4DQDQ&usg=AFQjCNHiYtOB7mx78kI1DDYyzJtfmCLc6g&sig2=0pPjYfJEFOZ4i3Hqu6lSDQ&cad=rja Citer
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