BTX Posté(e) 12 avril 2015 Signaler Posté(e) 12 avril 2015 (modifié) J'ai volontairement ouvert ce sujet dans le but de recadrer certains esprits déviants de ce forum et alimenter la réflexion de ses plus jeunes membres pas toujours au fait - doux euphémisme - des questions géostratégiques. Les réponses du Gal GOMART ont le mérite - même si l'on n'est pas toujours obligé de partager sa vision - d'être étayées et claires. A chacune et chacun de se faire son idée. Intégralité de l'audition http://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-cdef/14-15/c1415049.asp " Général Christophe Gomart. Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je suis très honoré d’être entendu aujourd’hui par votre commission. Avant de prendre la tête de la direction du renseignement militaire en 2013, j’ai eu la chance de commander les opérations spéciales de 2011 à 2013 ; auparavant, j’ai été adjoint du coordonnateur national du renseignement Bernard Bajolet – de 2008 à 2011 – et chef du bureau réservé du cabinet du ministre à la Défense – de 2006 à 2008. Ce parcours me permet d’avoir une vision assez large du monde du renseignement et de tout ce qui touche à sa spécificité. Je propose de commencer par vous présenter brièvement la direction du renseignement militaire avant d’évoquer l’état de la menace et ses enjeux majeurs et de conclure par mon appréciation du projet de loi, qui me semble aller dans le bon sens.................. .................Cette modernité de l’adversaire lui permet aussi d’être très réactif et de s’adapter face à nous sur le terrain. Il combine aisément les modes d’action conventionnels et les modes d’action asymétriques : les groupes armés terroristes (GAT) du Nord Mali montent ainsi des embuscades classiques contre les forces multinationales et continuent de poser des engins explosifs improvisés, tandis que Daech mène des offensives d’envergure en Irak et en Syrie et lance des attaques suicides au cœur même de Bagdad. Connaissant nos restrictions d’action, Daech sait aussi se fondre dans la population, emprunter des tenues des forces de sécurité irakiennes ou entreposer ses armes dans des hôpitaux ou des mosquées. Ayant tiré les enseignements des premiers combats contre la force Serval, les GAT ont revu leurs procédures : ils n’emploient plus les moyens de communication que nous pouvons intercepter et préfèrent désormais se déplacer à moto plutôt qu’en colonnes de pick-up. La continuité de cette menace constitue le fait nouveau qui mobilise l’ensemble des services de renseignement. Les armées combattent cet ennemi « au loin », en Irak et au Sahel, mais cet adversaire est de plus en plus intimement lié avec la menace sur le territoire national que j’évoquais précédemment. Il y a donc une véritable continuité entre l’adversaire qui vient nous attaquer sur le sol national et celui qui se trouve aujourd’hui au Sahel ou en Irak. Au-delà du constat sur la menace – notre raison d’être –, nous avons aussi à prendre en compte l’évolution de l’environnement dans lequel nous évoluons. Nous avons à faire face à une multiplication des sollicitations et à une croissance phénoménale des informations à traiter. Lorsque le général Bolelli, mon prédécesseur, s’exprimait devant vous il y a deux ans, la DRM appuyait principalement le théâtre afghan et les derniers soubresauts du théâtre ivoirien ; aujourd’hui, nous sommes engagés sur toute la bande sahélo-saharienne, en Centrafrique, en Irak et au Liban. La réelle explosion du volume d’informations est déjà une réalité et constitue un phénomène qui s’amplifiera dans les années à venir. Il devient donc encore plus difficile de discriminer la bonne information dans une telle masse. Conscients de ces défis, nous avons engagé la DRM dans un vaste chantier de transformation depuis bientôt deux ans. L’objectif majeur est de garder l’initiative sur notre adversaire. Nous avons pour ambition de continuer à garantir au CEMA sa liberté d’action par sa capacité autonome d’appréciation de situation. Nous revoyons donc en profondeur notre organisation et nos procédures pour les optimiser, les moderniser et les adapter. Nous comptons exploiter pleinement les acquis actuels et futurs des programmes d’équipement de la DRM............ ..............Général Christophe Gomart. Nous classons les pays en trois catégories, de la catégorie P1, qui regroupe les pays en crise, ou au sujet desquels la sécurité de la France est directement mise en jeu, à la catégorie P3, constituée de pays que nous estimons présenter un risque plus réduit pour la sécurité nationale – P2 étant évidemment la catégorie intermédiaire. Je précise que nous n’abandonnons pas systématiquement toute surveillance des pays classés P3 : ainsi, nous continuons de suivre de près ce qui se passe dans certains d’entre eux. Compte tenu des contraintes auxquelles nous devons faire face en matière d’effectifs, nous devons cependant cesser de surveiller certains pays, notamment ceux d’Amérique latine et les États-Unis d’Amérique. Nous nous contentons de suivre ces derniers sur les théâtres d’opérations militaires, considérant que la mission militaire de défense basée à Washington est parfaitement en mesure de nous tenir informés sur les chefs militaires américains en poste et leurs orientations.......... ..........Général Christophe Gomart. Nous avons d’excellentes relations avec le commandant suprême allié Transformation (SACT) et les notes de renseignement de la DRM alimentent d’ailleurs la réflexion de l’OTAN. En septembre prochain, le général Denis Mercier va succéder au général Jean-Paul Paloméros à ce poste. La vraie difficulté avec l’OTAN, c’est que le renseignement américain y est prépondérant, tandis que le renseignement français y est plus ou moins pris en compte – d’où l’importance pour nous d’alimenter suffisamment les commanders de l’OTAN en renseignements d’origine française. L’OTAN avait annoncé que les Russes allaient envahir l’Ukraine alors que, selon les renseignements de la DRM, rien ne venait étayer cette hypothèse – nous avions en effet constaté que les Russes n’avaient pas déployé de commandement ni de moyens logistiques, notamment d’hôpitaux de campagne, permettant d’envisager une invasion militaire et les unités de deuxième échelon n’avaient effectué aucun mouvement. La suite a montré que nous avions raison car, si des soldats russes ont effectivement été vus en Ukraine, il s’agissait plus d’une manœuvre destinée à faire pression sur le président ukrainien Porochenko que d’une tentative d’invasion. Modifié 12 avril 2015 par BTX Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 25 avril 2015 Auteur Signaler Posté(e) 25 avril 2015 S'agissant de l'UKRAINE à laquelle le patron du COS fait référence (et non pas l'Afrique), on apprend que, je cite : " Le 23 avril 2015, un sous-groupement tactique interarmes blindé (SGTIA) composé de 15 chars Leclerc, 4 véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI), 3 véhicules de l’avant blindé (VAB) et un engin blindé du génie (EBG), a embarqué sur des wagons en gare de Saint-Cyr-en-Val (45) pour rejoindre la Pologne où il participera, durant près de deux mois, à des entraînements avec les forces polonaises et alliées, à l’invitation de la Pologne.....................". La suite dans http://forcesoperations.com/2015/04/23/depart-des-chars-leclerc-du-12e-regiment-de-cuirassiers-12e-rc-en-pologne/ BTX Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 6 août 2015 Auteur Signaler Posté(e) 6 août 2015 Crise des BPC russes : un accord à l'amiable aux lourdes conséquences. L'épineux dossier du Vladivostok (photo AFP) et du Sébastopol est clos. C'est la conclusion du communiqué de l'Elysée qui ...........présente l'accord amiable entre les deux pays pour la rupture du contrat de vente des deux bâtiments .....................Si le dossier est clos, les conséquences économiques et diplomatiques sont encore loin d'être maîtrisées... D'abord, sur le plan technico-commercial, la Fédération de Russie est exclusivement et intégralement remboursée des sommes avancées au titre du contrat BPC (environ 800 millions d'euros sur un total de 1,2 milliard selon les estimations). Plutôt une bonne affaire puisque la Russie ne réclame pas d'indemnités pour les préjudices économique, politique et stratégique ni le coût de la formation pendant six mois de 400 marins russes à Saint-Nazaire. Un prix d'ami en quelque sorte. Mais ce rachat de l'Etat français (qui devra dédommager et soutenir DCNS) risque d'être très coûteux. Il faudra investir des centaines de millions d'euros pour remettre aux normes OTAN deux navires conçus aux normes russes (électricité, porte et partie arrière notamment, l'armement anti-missiles devait être monté en Russie). Un point de l'accord stipule d'ailleurs que " les équipements russes qui ont été installés sur les bâtiments seront restitués ". Du boulot en perspective... Une fois ces travaux réalisés, il faudra trouver des clients..............Un scénario, assez risqué tant l'emploi de ces navires est intense, fait état de la vente d'occasion d'un des trois BPC français à l'export tandis que la marine nationale récupérerait un BPC russe "réoccidentalisé". On vient bien de livrer à l'Egypte une frégate FREMM prévue pour la marine... Jusqu'au bout de la logique Sur le plan diplomatique enfin, la France marque sa politique. Le président François Hollande est allé jusqu'au bout de sa logique malgré le coût, dénonçant principalement l'attitude russe en Ukraine. Même si l'Elysée parle d'un " climat de partenariat amical et ouvert qui a marqué les négociations ", la rupture avec la Russie de Poutine est claire. .................../................ Voilà une conclusion qui ravit les partenaires de l'OTAN, Américains et pays de l'est en première ligne. La Pologne a d'ailleurs fait un geste très significatif en avril en choisissant Airbus Helicopters pour le renouvellement de sa flotte de transport : 50 hélicoptères EC725 (Caracal) pour plus de 2 milliards d'euros. Oui, le poids économique de la diplomatie s'alourdit en temps de crise... http://defense.blogs.lavoixdunord.fr/archive/2015/08/06/bpc-mistral-accords-a-l-amiable-entre-la-france-et-la-russie-14163.html Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 7 août 2015 Auteur Signaler Posté(e) 7 août 2015 Le TCD Siroco pourrait finalement passer sous pavillon brésilien On entend parfois, sur le ton de la plaisanterie, qu’il faut toujours attendre le contre-ordre avant d’exécuter un ordre… Le cas du le transport de chalands de débarquement (TCD) Siroco en donne un exemple… Ce navire, désarmé par la Marine nationale, doit en être revendu pour environ 80 millions d’euros alors qu’il a encore récemment rendu service aux forces françaises en acheminant du matériel nécessaire à la base aérienne projetable (BAP) installée en Jordanie dans le cadre de l’opération Chammal. Plusieurs pays étaient donc sur les rangs : le Chili, qui a acquis, en 2011, le TCD Foudre, désormais appelé « Sargento Aldea », le Brésil et le Portugal, ................... Du coup, la piste brésilienne, qui paraissait la plus « chaude » à un moment, revient en force. Selon IHS Janes, les autorités françaises auraient informé, le 31 juillet, leurs homologues brésiliennes qu’elles étaient prêtes à leur céder le TCD Siroco. http://www.opex360.com/2015/08/06/le-tcd-siroco-pourrait-finalement-passer-pavillon-bresilien/ BTX PS. Cela permet de croire que les Sébastopol et Vladivostok trouveront acquéreurs. Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 12 août 2015 Auteur Signaler Posté(e) 12 août 2015 Le Canard enchaîné révèle dans son édition de mercredi 12 août que le montant de la facture pourrait s'élever à plus de 2 milliards d'euros à la charge du Trésor.........(en clair, des contribuables soumis à l'IR) Selon l'hebdomadaire satyrique, de nombreuses dépenses n'ont pas été prise en compte dans ce calcul annoncé par le gouvernement. Ainsi, en plus du remboursement des 896 millions d'euros qui avaient été avancés par les Russes, la France devrait rembourser à son ancien partenaire "les frais engagés pour aménager le port de Vladivostok", "l'adaptation en version maritime de 32 hélicoptères K52 emmenés par les navires", ainsi que "la formation de 400 marins"................ A cela s'ajoute la marge que l'Etat doit payer au vendeur public des navires, la DCNS, poursuit Le Canard Enchaîné, qui cite une somme de 350 millions d'euros. Mais surtout, la France devra rendre "la totalité des équipements électroniques" des deux navires à la Russie : ces travaux, puis le remplacement de ces équipements dans l'objectif d'une revente des bateaux, coûterait "sans doute pas loin de 200 millions d'euros", selon un proche du dossier cité par l'hebdomadaire. .................../.................... Et ce n'est pas tout : il manque encore les frais liés à l'entretien de ces 2 navires qui demeurent dans nos ports. http://lecanardenchaine.fr/ Citer Ya Rab Yeshua.
Invité Posté(e) 12 août 2015 Signaler Posté(e) 12 août 2015 Oui sa coute ! Mais bon ont à eu de la chance quand même que la Russie ne demande pas des frais de non respect du contrat ect ... Citer
BTX Posté(e) 13 août 2015 Auteur Signaler Posté(e) 13 août 2015 Tout dépend comment on voit le verre.............à moitié plein ou à moitié vide car vous occultez comme bon nombre de nos dirigeants l'aspect "géopolitique" de l'affaire, notamment les conséquences désastreuses sur nos exportations agro-alimentaires (viande porcine, fruits, légumes, etc.). La taille de l'ardoise se doit d'être à la hauteur de l'addition............ BTX Citer Ya Rab Yeshua.
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