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RETEX PMS ST CYR MAI/JUIN 2017


Messages recommandés

Vous êtes inscrits à une préparation militaire supérieure (PMS), et vous vous demandez ce à quoi vous attendre ? Il n'est pas toujours évident de trouver des informations précises sur cette formation, tant son déroulement peut différer d'une saison à l'autre. Quoi qu'il en soit, je vais m'efforcer de vous donner un maximum de détails afin que vous puissiez vous préparer au mieux.

 

La PMS est un passage quasi obligatoire pour devenir OSCE, OSCP et OSCS. Dans tous les cas, il faut compter 19 jours pour le déroulement d'une PMS, 19 jours de découverte du monde militaire.

 

La date est tombée, c'est donc du 21 mai au 9 juin que se déroulera ma PMS, qui plus est à St Cyr Coetquidan. Je précise que c'est un véritable atout puisque c'est l'école dans laquelle la PMS a pour vocation de nous propulser. Le capitaine en charge de mon dossier m'assure que c'est une chance de pouvoir l'effectuer ici, et je reviendrai sur ce point ultérieurement. Un dossier de présentation nous est remis en amont, avec des bons de transport à échanger en gare SNCF. Une fois tout cela décortiqué, il ne reste plus qu'à attendre la date fatidique.

 

Dimanche 21 mai

 

On y est, dimanche ensoleillé, le sac bouclé et prêt à partir, je me rends à la gare pour me rendre à Rennes où une navette nous attends à 19:45. L'arrivée à St Cyr est fixée à 21:00 avec un trajet de 40 min entre Rennes et Guer.

 

Dans le train je remarque de nombreux « jeunes » qui comme moi semblent promis au même sort (indice : les têtes allégées de quelques cheveux, les gros sacs de rando etc..). A la descente du train quelques groupes se forment déjà au hasard, et en les suivant on devine tous la même direction, la gare autoroutière située immédiatement sur la droite à la sortie de la gare ferroviaire. Deux cars vides arrivent, des cadres en uniforme descendent pour nous indiquer de monter. Nous voilà en route pour St Cyr.

 

Arrivés sur les lieux, nous sommes très rapidement placés en ligne, et l'appel est effectué. Divisés en 2 sections de 30 stagiaires, nous sommes répartis dans nos chambres (par 6) et les premières affinités se créent. Les cadres viennent nous montrer brièvement comment faire nos lits en bataille ainsi qu'au carré. Extinction des feux 22:30, le sommeil deviendra précieux dès cet instant..

 

 

Lundi 22 mai

 

« Réveil », c'est par ce mot qu'on comprendra très rapidement la douceur du stage. Il est 5:30 et un cadre passe dans notre chambre allumer sèchement la lumière, sans aucune retenue. Ce premier lever pique un peu mais ce n'est que le début. Après la découverte des TIG (travaux d'intérêt général, le ménage concrètement) on se retrouve tous sur la place de rassemblement, direction l'ordinaire (on oublie les mots cantine, réfectoire, self etc..). Après ces étapes qui deviendront un rituel, nous nous rendons chez le coiffeur, qui suivant les consignes nous passe le petit coup de tondeuse qui va bien (sabot 3mm, je vous laisse imaginer la dégaine en sortant de son salon).

 

Visite médicale ; nous repassons le test auditif qui vise à déterminer notre capacité à encaisser les bruits liés au tir. Il est possible de demander à voir un médecin si vous le souhaitez.

 

13:00, perception du matériel, un peu comme un mauvais noël, on reçoit sans demander. On nous donne un sac F2 (grand sac de campagne) puis on nous fait remonter un bâtiment sur 100 mètres ou des magasiniers nous donnent au fur et à mesure du matériel, allant du T-Shirt à la gourde, en passant par les rangers. Une fois cette étape terminée, et l'inventaire signé, retour aux chambres pour vider les sacs selon un plan établi. On enfile le magnifique jogging qui nous est fourni, et à ce moment précis disparait le semblant de dignité que l'on pensait conservé, habillés comme les remplaçants du PSG en 1993.

 

 

Suite de la première semaine

 

Je vais volontairement m'abstenir de dévoiler la suite de la semaine afin que vous puissiez le découvrir par vous même. Vous aurez des cours sur le tir au FAMAS, des cours sur l'organisation de l'armée et bien d'autres réjouissances.

 

Concernant le tir, on apprends à démonter le FAMAS et à les procédures de sécurité qui permettent son utilisation et sa mise en sécurité. Une fois tout cela compris, on passe aux choses sérieuses, tir sur simulateur, tir à blanc, et tir à balles réelles ; que du bonheur.

 

Pour le reste, vous verrez.

 

 

Samedi 27 & dimanche 28 mai

 

Premier bivouac, première sortie terrain pour mettre en application nos connaissances. Départ le matin à 8:00 en GBC (Renault construit ce monstre pour l'armée Française, vous apprécierez rapidement ses performances). Une fois sur place, une heure pour construire notre abri à l'aide de la bâche et des 3 sardines fournies, autant dire aux adeptes de Lego qu'il vous faudra viser simple. Avec mes camarades de chambrée, nous mettons en commun nos bâches et sardines, ce qui nous permet de construire une tente deluxe, à tel point que les cadres venaient visiter notre œuvre. J'emploie bien le mot œuvre car avec un ingénieur en BTP, 3 scouts et un ingénieur industriel, notre casting avait tout pour réaliser quelque chose de propre (je cite : armature en bois, rigole d'évacuation des eaux de pluie, et en bonus balai fabriqué à partir d'une branche de houx).

 

Dans la foulée nous découvrons avec joie les rations de combat, les toilettes de fortune, les douches à la gourde.

 

L'intégralité du week-end sera dédié à des exercices d'approches, de déplacement, de progression en trinôme, que vous aurez travaillé dans la semaine. Soyez appliqués, ils sont très importants.

 

Quand vient la nuit, viennent les ennuis. La journée qui semblait bouclée par une petite course d'orientation, n'en était pas à son terme. Les cadres nous annoncent des exercices nocturnes par groupes de quatre. Un message à transmettre, donc à retenir, et 2 minutes pour l'apprendre par cœur. Sans lumière, remontant des pistes dans les bois, nous avançons doucement pour éviter de nous faire entendre. J'ignorais qu'à défaut de voir, mon imagination me permettrait de suivre un chemin que mon cerveau visualisait. Le moindre bruit se veut être une alerte, tous les mouvements sont contrôlés, et nous arrivons tant bien que mal à une première étape. La consigne est claire « au cyalume rouge vous faites un appel de lumière, quelqu'un vous répondra par un appel de phare ». Une fois repéré, nous traversons la clairière en nous récitant le message à délivrer. Au pieds de la voiture nous attends un partisan cagoulé (enfin plutôt un cadre qui nous prenait pour des peintres), auquel nous récitons le message, et qui fait preuve d'une gentillesse douteuse, nous invitant à regarder une carte au sol.

 

Subitement, sortent 5 personnes du fossé, équipées de boucliers de combat et de cagoules. La consigne « défendez vous », nous crient-ils en essayant de nous déstabiliser. Sans réfléchir je commence à me déchaîner sur ce bouclier (étant rugbyman c'est le genre d'exercice dont j'ai l'habitude) et rapidement le caporal-chef est surpris par ma ténacité. Au bout d'une minute de déchainement testostéroné le cadre gueule « du calme, du calme ». Il me demande mon nom et s'indigne auprès de ses collègues « puta**, je savais que j'allais me le prendre ». Le lendemain il boitait comme un canard, ayant fait cela toute la nuit pour l'intégralité des stagiaires (certains l'ont mis en soumission, clé de bras etc..)

 

Poursuite de l'exercice, on avance toujours et encore dans le noir. Les ronces nous indiquent que le chemin s'arrête là, les fossés nous prouvent le contraire, la fatigue nous fait douter des deux. Malgré tout cela on arrive tant bien que mal à la fin du parcours après 2 bonnes heures de baroudage. Croyant le sommeil proche, il est dur d'apprendre que le feu sera à entretenir toute la nuit, et que l'on doit se partager des tours de garde. Il est 1:30, je prends la garde à 5:30, tout le monde se lève à 6:30 ; arf...

 

Après un (r)éveil musculaire assuré par le lieutenant, les muscles sont déjà chauds pour affronter la journée. Nous reprenons les exercices d'application, avec du tir à blanc et du jet de grenades à plâtre. Chacun découvre ses limites, notamment en tenant cette fameuse grenade. Le process est simple  « vous dégoupillez, vous tenez fermement la grenade, puis vous la jetez au plus près du mannequin. Ensuite vous vous couchez en protégeant votre visage ». Le stress conduit à des situations loquaces : grenades jetées à 3 mètres, grenades non dégoupillées, ou balancées dans une direction non voulue. Me concernant, je fais un premier jet au pieds du mannequin, et le caporal-chef m'en jette une autre dans les mains en gueulant « il est pas mort, balance une deuxième poire »... la petite goutte de sueur vient me piquer l'oeil.

 

La première sortie terrain touche à sa fin, et c'est fatigués que nous rentrons à St Cyr pour débuter la deuxième semaine.

 

 

Deuxième semaine

 

Sans trop donner de détails, cette semaine sera ponctuée de cours, d'approfondissement sur le combat en trinôme, et de secourisme.

 

S'agissant du secourisme, je vous encourage à y être très attentif car vous allez passer le PSC1, qui est obligatoire pour valider votre PMS. A ce titre vous aurez 10 heures de cours et à terme, un cas concret. Ce cas concret sera joué par vos camarades de groupe, qui simuleront une situation vue en cours (malaise, traumatisme, plaie simple/grave, arrêt cardiaque, brûlure..). Quand vient mon tours je tombe sur un cas de plaie grave ; mon collègue s'est ouvert l'avant bras avec un tournevis (situation courante je sais), et l'instructeur étant maquilleur sur un plateau hollywoodien, l'hémoglobine vient donner plus de réalisme à la scène. Verdict, après un point de compression et quelques paroles pour rassurer ce pauvre bricoleur cocaïné, je m'en sors avec un 16/20, car « vous auriez mieux fait de le laisser se compresser lui même pour éviter l'infection sanguine ». Sait-on jamais, si en plus d'être maladroit il était porteur du VIH...

 

On nous donne le diplôme, valable dans le civil évidemment, ce qui fait un papier de plus pour ma collection. Les notes vont de 14 à 18, autant dire qu'il est impossible de ne pas l'avoir, à part si vous le faîtes exprès.

 

D'autres cours viennent compléter la semaine, ainsi que des activités physiques telles que le fameux parcours d'obstacles (injustement appelé parcours du combattant). Vous découvrirez alors que dans votre poitrine un organe nommé cœur peut connaître des limites.

 

 

Samedi 3 & dimanche 4

 

Deuxième bivouac, dédié au travail de groupe. Arrivée sur les lieux à 8:00, installation des abris plus rapide et modeste que la fois précédente. Nous commençons immédiatement le programme, qui nous permettra le soir de nous détendre autour du feu avec un barbecue entre sections. La bière vient nous donner le sentiment de retrouver goût à la vie. Dans la foulée nous faisons un petit parcours de santé à l'aide de jumelles de vision nocturne, ainsi qu'avec des jumelles à vision thermique. Grand moment, pour les adeptes de jeux vidéos, on s'y croirait (qui à dit que Call Of Duty copiait la réalité...). S'en suit une nuit calme, car j'avais le tours de garde 1:00-1:30.

 

Le dimanche matin j'ai découvert qu'il était possible de faire du rugby sur un terrain en pente de 300 m de long, accidenté avec de l'herbe jusqu'aux genoux. Notre lieutenant, adepte de rugby voulait nous faire transpirer un peu. Pari réussi puisqu'à 8:00 je priais déjà intérieurement pour pouvoir me doucher.

 

L'après-midi nous avons fait divers exercices de surveillance de zone, avec quelques assauts donnés par nos cadres, qu'on devait prendre pour cible et neutraliser. Il me restait une grenade à plâtre non utilisée, quelle joie de pouvoir la balancer dans leur planque et les surprendre, alors qu'ils se préparaient à nous en jeter eux-mêmes.

 

17:00, retour au camp et quartier libre jusqu'au lundi 22:00. Ce sentiment de liberté nous envahit, il nous était possible de souffler, reprendre nos cours, et surtout sortir du camp.

 

 

Quartier libre le lundi de Pentecôte (lundi 5 juin)

 

La veille a été rugueuse pour certains d'entre nous. Les rares bars installés à proximité du camp font tout leur chiffre d'affaire grâce à l'armée de terre. Le dimanche soir a donc piqué, avec un retour à 2:30 au camp, parqués dans la voiture d'un cadre qui nous a trouvé dans le bar.

 

Levés à 11:00, nous avons végété dans nos lits jusqu'au repas, puis l'après-midi nous avons pu faire des lessives etc.. C'est également l'occasion de réviser. Ce moment précieux est à exploiter car la semaine à venir serait très chargée.

 

Certains ont préféré manger à l'extérieur, ou retourner boire un coup (ou deux, ou trois...). Pour ma part j'ai préféré travailler mes cours et faire des fiches.

 

22:00, l'élève de jour annonce au lieutenant que toute la section est rassemblée, et à 22:30 les lumières sont éteintes.

 

 

Dernière semaine

 

Le mardi nous avions une grosse échéance, à savoir un cours de pédagogie. Divers sujets tirés de nos cours, nous ont été attribués. J'avais préparé mon cours depuis le vendredi, sujet  le pas cadencé . Par groupe de cinq, nous avions 15 minutes pour présenter nos conclusions, selon la méthodologie vue en cours. Après un bref rappel historique, je fais sortir mes camarades pour les faire marcher au pas, ces derniers faisant semblant de découvrir tout ça. Résultat, 16/20, note qui compte dans la notation finale, et donc le fameux classement. Le soir sera dédié aux révisions, très importantes car nous attendions l'évaluation finale le lendemain.

 

 

Le mercredi, grosse pression. C'est le rallye final, en gros tout se jouait sur cette journée. Le matin dès 8:00 nous étions sur le terrain, en tenue de combat, FAMAS, gilet tactique, casque lourd, sac à dos et chargeurs pleins.

 

Au programme, cinq ateliers qui reprenaient l'intégralité de ce que nous avions vu depuis le début de la formation. Le tout avec des marches entre chaque atelier.

 

  • Combat en trinôme, en tant que chef d'équipe, ou grenadier de tête

  • Progression tactique et compte rendu

  • Course d'orientation, avec questions sur le parcours

  • Questions écrites sur les NRBC, MEF, Transmissions radio, culture générale militaire

  • Epreuves physiques filmées

  • Démontage FAMAS et connaissance des mesures de sécurité

 

 

Pour vous donner un ordre d'idée, nous avions marché 1km au pas rapide, et l'adjudant que nous appelions affectueusement Furioso nous attendais au bout en gueulant « plus vite, vous êtes lents ! ». Nous courons donc sur 150 mètres, et à l'arrivée commence la pluie de brimades sur notre manque de condition physique. Cela justifiait dès lors une série d'exercices aussi bêtes que méchants « assis, debout, plaquage, sur le dos. Dans le fossé.. Pas celui là, l'autre » à ce stade nous n'étions qu'à l'échauffement.

 

Nous voilà alignés à plat ventre, bras le long du corps, avec l'équipement en prime. La consigne « vous la fermez et vous regardez par terre » (dur de regarder par terre quand les yeux sont à 4 cm du sol). J'entendais mes camarades être sollicités chacun leur tour. 45 min plus tard, j'avais eu le temps de pisser en restant dans cette position (imaginez vous pisser en PLS). Quand vient mon tour, le sergent est ravi de découvrir que c'est moi (j'avais renversé accidentellement une fille de sa section au foot de cohésion, avec la petite entorse en prime). Il s'est déchaîné sur moi « tu vois le poteau, tu as 10 secondes » je précise que le poteau était à 150 mètres, soit 300 mètre A/R, sachant que je ne suis ni jamaïcain, ni dopé. Par principe je fais semblant tout autant que lui d'y croire, et me gamelle dans un trou, en essayant de me récupérer par une roulade de collégien façon EPS. Etant insatiable, je l'entends hurler « t'es trop lent, reviens » je m'exécute et il m'offre un petit ramping de 25 mètres avec un passage dans la zone ou j'avais pissé. Je me relève et là «  t'as 3 secondes pour te cacher », facile à dire quand tu es dans un champ. Je me jette donc par terre en espérant disparaître. « Echec » crie t-il, comme si il m'avait trouvé. Je recommence, avec cette fois 8 secondes, et un fossé à portée de saut. Pour finir, il me remet une petite série de Assis-Debout. J'ai quand même eu le droit à 15 secondes pour vérifier mon matériel et chercher mes poumons. Je n'ai retrouvé que mon matériel.

 

Suite du game, une petite course d'orientation des familles, qui vient parachever notre lente agonie. J'avoue que pour le premier ça ne devait pas être simple, ni pour celui qui s'est fait poursuivre par un cerf (les forêts regorgent de gibier que l'on croise très aisément au fil des bivouacs). En ce qui me concerne j'ai suivi les traces des 50 stagiaires m'ayant précédé, autant faire simple.

 

Dernière épreuve, les questions écrites, qui viennent sanctionner notre apprentissage des cours théoriques. Certaines d'entre elles n'avaient pas été vues en cours, et permettent de mettre en valeur notre culture générale militaire (ex : qui est le CEMAT, le CEMA, le ministre de la Défense, qui a écrit la Marseillaise etc..)

 

Fin de la journée, retour au camp, les dés sont jetés. La fin approche et les esprits se détendent un peu.

 

 

Le jeudi est dédié à la remise en condition du matériel. Nous briquons nos rangers, nos affaires, et je peux même faire mon sac pour éviter de le faire le vendredi. Le lieutenant nous emmène faire un parcours naturel. Par naturel on se doutait qu'il parlait de nous faire du mal en pleine nature. Si vous aimez la boue, la sueur, et la cohésion, vous serez servis. Je vous laisse le découvrir à votre tour, en avertissant les claustrophobes, préparez vous. :m

 

Un dernier cours sur le déroulement d'une carrière OSCE, sur des détails pratiques, vient clôturer notre formation. Il est 18:00 et on nous annonce FINEX (fin de l'exercice).

 

L'heure de vérité, l'annonce du fameux classement, arrive. Le lieutenant nous rencontre par ordre alphabétique dans son bureau et nous débrief sur notre prestation durant le stage. Je passe en troisième dans son bureau, ordre qui me portera chance puisque j'arrive troisième du stage. Nous n'étions plus que 54 à la fin du stage, suite aux abandons et blessures, ce qui me place dans une position confortable pour les commissions à venir. L'appréciation du lieutenant est plus qu'encourageante. Ma chambre est plutôt bien classée, 3e, 5e, 15, 16 et 17. Globalement notre section est mieux classée que l'autre section, certainement grâce à un encadrement plus souple qui nous a laissé des temps pour bien réviser, et a su nous ménager sans excès de zèle.

 

Nous prenons une bonne douche (froide comme souvent) et nous habillons en civil pour une soirée de cohésion. Nous marchons jusqu'au Thorkell, le bistrot du coin où 60 couverts ont été réservés. La suite se devine, les grades tombent à mesure que l'alcool vient arroser les tables.

 

 

Le vendredi pour changer, le lever est à 5:30, l'équivalent du taux d'alcoolémie de certains. Petit dej light et jus d'orange apprécié, puis cérémonie de remise des insignes. Cette étape très solennelle, sur la place d'arme, nous permet de recevoir notre premier insigne. Le lieutenant-colonel qui dirige notre bataillon est présent, sa carrure de légionnaire est intimidante. Après un discours stimulant nous sommes alors épinglés par nos cadres, qui nous serrent une poignée de main franche. Pour terminer, quelques photos sur les blindés et devant le drapeau.

 

10:00 : retour du matériel perçu, contre-inventaire, et travaux d'intérêt général dans nos bâtiments.

 

13:30, les navettes sont là, on charge et on décolle pour 40 minutes. La boucle est bouclée.

 

Si vous m'avez lu jusque là, vous êtes certainement destinés à une PMS. Je vais à présent reprendre quelques éléments pratiques, qui à mon sens doivent être pris en compte.

 

 

INFORMATIONS PRATIQUES

 

 

Je cite le document de présentation tous les autres effets et matériels nécessaires seront mis à votre disposition à votre arrivée. Il est toutefois possible d'apporter d'autres effets personnels susceptibles de servir lors du stage.

 

Ce n'est que mon avis, mais parmi tout ce qui est demandé, seul un tiers est utile, et utilisé. Je classe le tout selon son utilité et l'utilisation que j'en ai eu. Je précise que j'ai effectué ma PMS sur mai/juin, donc pour ce qui est de février, je vous invite à modérer mon propos.

 

 

UTILE

PEU UTILISÉ

INUTILE

Rasoirs (ne croyez pas y échapper) étant barbu, j'ai vite déchanté. Le rasage doit être impeccable, et ils sont intransigeants avec. Prévoyez donc suffisamment de lames et de mousse.

Claquettes utilisées les 2 premiers jours, puis tout le monde allait à la douche pied-nus

Lutin format A5 le grand mystère de cette liste. En plus d'être compliqué à trouver, il est absolument inutile. En rédigeant ce tableau je me souviens avoir donné le mien à un autre stagiaire qui s'en servait de classeur.

Chaussures de sport pour ma part j'avais des chaussures de trail, très utiles car le sport ne se fait qu'en milieu naturel.

3 cadenas normalement vous êtes avec des gens qui ont exactement le même matériel que vous, donc à part protéger vos affaires personnelles les cadenas seront peu utiles. Pour info je n'en ai pas mis un seul sur mes armoires pendant les 3 semaines

 

 

Fuseau inutile, notamment au mois de mai/juin où il fait chaud. Même le personnel féminin s'en est très peu servi.

 

Je précise qu'il est demandé sans marque distinctive donc n'allez pas faire le tour des magasins pour rien, ça n'existe pas. Achetez un kipsta chez Décathlon et passez un coup de marqueur noir par dessus.

Lessive (à main) vous disposerez d'une laverie à 3 minutes des chambres. Prévoyez de la lessive mais pas forcement à main. Une petite bouteille suffit, j'ai fait 3 lessives en 3 semaines.

Des cintres dans les armoires vous trouverez déjà des cintres que d'autres stagiaires auront laissé. Vous n'aurez de toute façon besoin que de 4 cintres (3 treillis plus un gilet de combat)

Maillot de bain qui a été inutile, sauf pour certains qui auraient bien aimé le porter lors du parcours naturel sous leur treillis (je ne spoil pas)

 

Lunettes de natation : relire ci dessus et réfléchir

Réchaud bien que facultatif, je peux vous garantir qu'il m'a sauvé la vie. En bivouac il permet d'avoir rapidement de l'eau chaude, ce qui est d'un précieux secours. Tout s'utilise avec de l'eau chaude dans les rations, et les cubes zippo fournis sont très lents (25 min pour chauffer de l'eau, avec 30 minutes de pause CQFD)

 

Un lien vers celui que j'ai utilisé est en bas de page

Lampe frontale utile pendant 12 minutes, à prendre par principe, mais elle sera inutile lors des marches de nuit (discrétion oblige)

4 photos d'identité là encore gros mystère. Elles n'ont jamais été demandées ni même évoquées pendant la formation. Un conseil, économisez 5 euros.

 

Effets chauds techniques personnellement au mois de mai je n'en vois pas l'utilité. Au mois de février je reverrai peut être ma position si les sacs de couchage n'étaient pas des fournaises. Vous aurez de surcroît des polaires plus qu'efficaces.

Le sac de couchage est inutile puisqu'on vous en fournit un que vous devez utiliser lors du bivouac. Dans vos chambres ils seront également inutiles. Laissez le chez vous.

 

Sous-vêtements on se doute bien que c'est nécessaire, mais pour les chaussettes prenez juste de quoi arriver et repartir. Pour le sport elles vous seront fournies, tout comme les chaussettes pour les rangers. Vous pourrez les garder à l'issu.

4 feutres permanents à pointe fine OK c'est 5 euros les quatre, encore une belle douille que vous pouvez éviter. Ils sont inutiles, achetez un 4 couleurs bic et vous aurez le même résultat. Je m'en suis servi pour prendre des notes et j'étais ravis que l'encre traverse 2 pages sur mon carnet.

 

 

MATÉRIEL INEVITABLE

 

Un couteau pince (de type Leatherman) je l'avais toujours sur moi et il s'est révélé précieux en bivouac, également pour le nettoyage du FAMAS qui requiert précision et minutie (sauf si vous ne respectez pas assez vos ongles).

Des lingettes voilà LE point à ne pas oublier. En bivouac vous n'aurez pas de douche, et l'eau sera limitée, donc à part cracher dans vos mains pour enlever le maquillage de carnaval qu'on vous aura demandé de vous infliger, les lingettes seront vos amies. Le matin vous devez être propres, or à défaut de miroir, et le visage bien tiraillé, les lingettes vous sauveront la vie. Les cadres étaient étonnés que nous n'y ayons pas pensé naturellement... Vous avez ça, vous êtes le boss

De la monnaie car oui la CB et les chéquiers ne sont pas utiles ici (sauf au musée, mais ils n'y vendent pas de café). Vous pourrez alors payer toutes vos petites conso au distributeur, et les cafés entre 2 cours (30 cts le cappuccino, 35 pour un mocca). Vous ne sortirez pas assez du camp pour avoir de monnaie, et pour la seule fois de votre vie vous détesterez avoir des billets.

Du cirage en bâton/stick vous devrez obligatoirement porter des rangers, et les entretenir. Vous percevrez une brosse et aurez une boîte par chambre qui descendra très vite. Il est vite pénible de devoir sortir du bâtiment brosser ses rangers, sachant que vous devrez toujours être en tenue (jogging règlementaire, au passage affreux ou treillis). En prévoyant du cirage avec applicateur vous pourrez appliquer facilement et au détail, du cirage sur vos pompes sans vous embêter.

Carnet de prise de note contrairement au lutin A5 il sera très utile. Ayez le toujours dans votre poche car vous serez souvent sollicités dans l'urgence, et vous pourrez prendre des notes facilement. Tout est prétexte à noter.

 

 

IDEES UTILES

 

  • L'ingénieur de ma chambre a eu la brillante idée de mettre ses semelles de basket dans les rangers. Idée formidable qui a refait mon quotidien, à tel point que j'en avais oublié la rigidité des chaussures, et ai pu dormir avec en bivouac. Si vous avez des semelles amortissantes, prenez les avec vous, sinon achetez en, vous ne le regretterez pas.

     

  • En bivouac j'avais amené avec moi une scie à main, outil qui n'a pas manqué d'attirer la convoitise des autres, et a attiré à nous plusieurs cadres qui voulaient couper du bois. Cet objet compact a fait l'unanimité, notamment lorsque vous êtes de garde la nuit et que vous devez entretenir le feu. Après 4 cm de diamètre, il est dur de couper du bois.. (lien d'achat plus bas).

     

  • Pelle US, j'ai pu creuser une tranchée autour de ma tente de bivouac, et lorsque la pluie vint nous étions au sec.

 

 

 

SUR LE DEROULEMENT DE LA PMS

 

 

Le maître-mot est le suivant soyez vous même. Vous serez jugés sur votre aptitude au commandement et votre capacité à vous adapter en toute circonstance. Il y'aura peut être meilleur que vous en sport, à l'écrit, en terme de charisme, mais vous aurez toujours votre chance de vous mettre en valeur. Que ça soit en tant que chef de groupe sur les bivouacs, mais encore élève de jour au quotidien, vous serez mis à l'épreuve. N'oubliez pas que vous serez observés même dans les détails insignifiants (ex : ramasser les papiers qui trainent par terre quand vous passez à côtés, saluer le personnel civil que vous croiserez dans les bâtiments etc..)

 

 

Accrochez vous, lorsque ce sera dur vous pourrez compter sur vos camarades. Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. J'ai mis un peu de temps à le comprendre, chacun veut montrer des capacités, ce qui se comprends, mais rapidement il a fallu s'adapter au niveau de ceux qui ramassaient le plus. Et là, la cohésion sera la plus forte, vous découvrirez vos limites, tant physiques que mentales.

 

 

Soyez curieux. Tout est bon à prendre durant la formation, aucun détail n'est hasardeux. Prenez en note tout ce qui vous est dit, trouvez des moyens mnémotechniques pour retenir tout ça. Les cours sont tous très importants et il n'y a pas d'impasse à faire sur leur contenu. N'étant pas adepte du bourrage de crâne j'ai eu un peu de mal à ingurgiter tous les éléments transmis, mais en pratiquant sur le terrain tout s'éclaire (ex : on a savamment nommé un masque à gaz en ANPVP, pour finalement l'abréger en masque à gaz).

 

 

Reposez vous un maximum avant et pendant. Le lever à 5:30 c'est hard quand on y est pas acclimaté. J'avais volontairement avancé mon heure de lever les semaines précédant la PMS pour me préparer. Pendant la PMS dormez dès que vous le pouvez, les blessures arrivent vite.

 

 

La première semaine connaît toujours une vague de démoralisation, car vous commencerez par la partie la plus pénible du programme (instruction sur l'ordre serré, déplacement en colonne, garde à vous). Vous apprendrez la patience, en attendant parfois longtemps pour quelque chose qui n'arrive pas. Certains partiront au bout de deux jours, invoquant des blessures (réelles ou non), ampoules, rupture de mental, ou tout simplement décalage entre leur idée de la chose et la réalité. Cela mine un peu le moral des troupes, certains (comme moi) se poseront la question de leur présence. Tenez bon, sachez que ces 3 semaines sont douces, comparées à ce qui vous attends par la suite.

 

Enfin, mesurez votre chance, St Cyr est une belle école. Vous serez entourés de cadres venant de nombreuses armes ce qui vous permettra de poser toutes les questions que vous auriez en tête. Si vous effectuez votre PMS en régiment il est possible qu'il y'ai moins d'infrastructures, St Cyr étant le fleuron des écoles militaires françaises.

 

Bonne chance à vous, n'hésitez pas à échanger avec moi, je suis curieux de découvrir comment vous avez vécu la votre

 

PS: les liens vers le matos que j'avais acheté

pour le réchaud https://www.wish.com/search/outdoor canister#cid=563b3c0d979c3732364944d3

on trouve la bouteille de gaz au bon format chez Décathlon

pour la scie       https://www.wish.com/search/chain saw#cid=57160bddbb2ff65ebbe74e48

N'hésitez pas à échanger avec moi, je suis curieux de découvrir comment vous avez vécu la votre

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Il y a 4 heures, Spartan87 a dit :

Merci pour ce RETEX, hate d'effectuer ma PMS a mon tour, dans moins de 3 semaines :Y

Ou as tu acheté ta pelle ? 

Je l'avais trouvé à 3 euros chez NOZ, qualité standard, bien suffisante pour une PMS. Sinon https://www.wish.com/search/shovel mais niveau délai tu risques d'être juste

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il y a 31 minutes, Koma a dit :

Merci beaucoup pour ce RETEX complet.

Que conseilles tu de préparer notamment physiquement ?

 

Merci.

Salut :) merci pour ton commentaire.

Le plus dur physiquement c'est d'être constamment sollicité et dans un etat constant de fatigue. 

Étant rugbyman je pense qu'en arrivant j'avais la condition physique pour être endurant, et ça m'a beaucoup aidé. 

Pour en arriver là j'ai mangé pas mal de test Luc Leger en faisant 2 séries palier 10 puis un footing derrière. 

S'agissant du PO, un renforcement musculaire complet joue un rôle crucial, et dans cette optique j'avais fait pas mal de tractions/burpees/abdos afin de pouvoir porter mon poids. 

Ils ne sont pas très fana des étirements etc.. l'échauffement que l'on faisait était limite aussi dur que l'exercice lui même, mais derrière n'hésite pas le soir à faire de l'assouplissement dans ta piaule pour être toujours remis le lendemain. 

 

Pour te dire, nous étions 2 sections, et la notre n'a connu que 2 blessés "légers" tandis que l'autre section se trimballait 11 blessés et uniquement à cause du PO 

 

bon courage pour la prépa en tout cas :)

 

 

Modifié par Benzila
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il y a 46 minutes, Spartan87 a dit :

Salut 

J'ai une question : a quoi correspond la visite médicale de la PMS précisément?

Comme pour le CSO ou ils ont vérifié que les oreilles comme tu l'as écris?

merci

Visite très succincte, un simple test auditif comme celui réalisé au CSO 

Ils testent ta réaction aux ultra et infrasons, en amont des tirs au FAMAS

Si tu le souhaites tu peux demander à voir un médecin, pour préciser des éventuelles blessures survenues depuis ton passage au CSO, ou comme dans mon cas demander une réévaluation de tes capacités physiques (ex: j'étais inapte parachute/TDM à cause de mon IMC malgré le fait que ma condition physique corresponde aux critères, et 2 mois plus tard avec 5 kg de moins et la même condition, c'était bon) 

 

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Pas que je sache, certains de mes camarades de promo portaient librement leur lunettes, d'autres leur lentilles! Il faut juste bien penser à les prendre avec toi lors de la visite médicale des fois qu'ils te questionnent là dessus.

Je vois par ailleurs que tu précisais ta liste d'affaires à prendre sur la PMS castelsarrasin, et je constate que contrairement à St Cyr il vous demande beaucoup plus de matériel. Nous n'avions rien de tout ça à prendre, à tel point que je rajoutais dans ma liste ce qui me paraissait indispensable 

il y a 33 minutes, Spartan87 a dit :

Merci de ta réponse, ce qui m'inquiete c'est que je porte des lentilles de contact, n'est ce pas genant?

 

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  • BTX a éplinglé et a mis en évidence this sujet
Il y a 9 heures, Aegise a dit :

Très bon RETEX... ;)

Seul hic, les claquettes peut utilisées (pour 10s gagnées), les pieds c'est vital surtout quand on prend ses douches dans des locaux qui ont peut être douchées des militaires qui auraient l'age d'être vos grands-pères... :lol: 

C'est une question d’hygiène comme se laver les mains après être allé aux chiottes, l'essentiel en déplacement c'est brosse à dent et nécessaire de toilette, claquettes, PQ et capote même si amour kaki=amour caca les jeunes vous tapez dans tout ce qui bouge, ensuite le reste c'est facultatif... :lol:

Complètement d'accord, les verrues ça ne pardonne pas :) 

Nous avions la chance d'avoir un encadrement qui était souple et a vite toléré ces "écarts" tandis qu'au CSO le cadre de semaine avait dezingué le moindre pieds nu. 

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Moi je me souvient de la douche de 1 min pour tout faire a deux par douche :D haha

Sinon oui jamais pied nu c'est la base :D !

Fashion tes jambes mister :P:X

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