BTX Posté(e) 15 octobre 2021 Auteur Signaler Partager Posté(e) 15 octobre 2021 https://www.forcesoperations.com/takuba-la-suede-souhaite-prolonger-dun-an/ Takuba : la Suède souhaite prolonger d’un an Partenaire de la première heure, la Suède souhaite étendre d’une année sa participation dans la Task Force Takuba. L’annonce intervient alors que la France s’apprête à confier le commandement de cette unité de forces spéciales à un général suédois. Selon un projet de loi daté d’aujourd’hui, le gouvernement suédois propose de conserver une capacité de projection d’au maximum 250 militaires jusqu’au 31 décembre 2022. Le volume du contingent réellement déployé évoluera néanmoins à la baisse dans le courant de l’année. Dans un premier temps, la Suède maintiendra le format actuel d’environ 150 militaires, trois hélicoptères Black Hawk et un nombre inconnu de véhicules. Cette force de réaction rapide sera ensuite progressivement désengagée à partir de la mi-février 2022 pour laisser place à un détachement médical d’une vingtaine de militaires. Quelques officiers d’état-major resteront au Sahel durant toute l’année. La Suède conserve par ailleurs un renfort d’au maximum 100 soldats susceptibles d’être projetés « si le besoin s’en fait sentir ». Ce projet de loi devra être approuvé par les parlementaires. Cet investissement est d’autant plus notable que les militaires suédois, bien qu’œuvrant en soutien des groupements tactiques, en ont « payé le prix ». Trois d’entre eux avaient ainsi été légèrement blessés en avril dernier lorsqu’un de leurs véhicules avait sauté sur un IED. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 19 octobre 2021 Auteur Signaler Partager Posté(e) 19 octobre 2021 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/10/18/takuba-la-lituanie-va-participer-au-groupement-de-forces-spe-22518.html la Lituanie veut participer au groupement de forces spéciales européennes La Lituanie va participer au groupement européen de forces spéciales Takuba, à l'initiative de la France. Cette force est déployée dans le nord-est du Mali, aux confins du Burkina Faso et du Niger. L'annonce a été faite lundi le ministre de la Défense, Arvydas Anusauskas. Le pays balte va envoyer un avion de transport Spartan avec des pilotes et une équipe logistique au Niger en vue d'opérations au Mali. "Il s'agira d'une contribution très significative aux opérations spéciales" au Mali, a estimé A. Anusauskas qui s'exprimait à l'issue d'un Conseil de défense. La participation de la Lituanie à Takuba, aux côtés d'une dizaine d'autres pays, dont la République tchèque, l'Estonie et la Suède, doit encore être approuvée par le Parlement. La constitution de ce groupement de forces spéciales européennes, qui compte actuellement 600 militaires, dont une moitié de Français, est un des volets de la transformation de la présence militaire française dans cette partie du Sahel. Suède out? On a appris par ailleurs que la Suède pourrait se retirer de Takuba en milieu d'année 2022. Voir le communiqué ici. Par la suite, sa contribution consistera en des moyens médicaux. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 7 novembre 2021 Auteur Signaler Partager Posté(e) 7 novembre 2021 http://www.opex360.com/2021/11/05/sahel-un-colonel-suedois-remplace-un-general-francais-a-la-tete-du-groupement-europeen-de-forces-speciales-takuba/ Un colonel suédois remplace un général français à la tête du groupement européen de forces spéciales « Takuba » En septembre, il avait été annoncé qu’un général suédois allait prendre le commandement du groupement européen de forces spéciales « Takuba », dont la mission consiste à former et à accompagner les forces armées maliennes [FAMa] au combat, contre les groupes armés terroristes [GAT]. Créé en juillet 2020 et ayant atteint sa pleine capacité opérationnelle en avril dernier, le groupement Takuba a jusqu’à présent toujours été commandé par un général français. Logiquement d’ailleurs, étant donné que, avec environ 300 militaires, la France est le principal pays contributeur à cette unité qu’elle a lancée. Mais ce n’est donc plus le cas depuis le 4 novembre, le général [air] Philippe Landicheff ayant cédé les rênes de Takuba non pas à un général mais à un colonel suédois, dont l’identité n’a pas été précisée. La passation de commandement a eu lieu sur la base opérationnelle avancée [BOA] de Ménaka, en présence du général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane et, à ce titre, « contrôleur opérationnel » de Takuba. Pour rappel, en février 2021, la Suède a engagé 150 membres de ses forces spéciales ainsi que trois hélicoptères UH-60 « Black Hawk » et un avion de transport C-130 Hercules au sein du groupement Takuba. Celui-ci réunit également des militaires estoniens, italiens, tchèques et, plus récemment, roumains. D’autres contributions ont été annoncées pour les mois à venir, dont celles du Danemark et de la Hongrie. « Pour la première fois, un pays européen autre que la France prend le commandement de la TF Takuba pour les quatre prochains mois. La Suède montre à nouveau toute sa détermination et sa volonté d’agir auprès de la France, de ses partenaires européens et des Forces armées maliennes (pour poursuivre la lutte contre les Groupes armés terroristes au Sahel », a souligné l’État-major des armées [EMA], via un communiqué. En outre, avec la réorganisation du dispositif militaire français au Sahel, Takuba va prendre une importance particulière dans la mesure où l’accent sera désormais mis sur l’accompagnement et le soutien des forces armées locales. « Le déploiement de cette Task Force européenne marque une avancée majeure dans la prise en compte de la crise en Bande sahélo-saharienne et constitue l’un des axes majeurs de la transformation de l’opération Barkhane, avec le partenariat de combat et la réassurance. Elle constitue également un nouveau pas vers l’autonomisation des FAMa au Mali et s’appuie sur un dispositif adapté aux évolutions de la menace des GAT », a en effet rappelé l’EMA. Actuellement, Takuba se compose notamment d’un poste de commandement, de deux sous-groupements [l’un, franco-estonien, qui encadre l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention malienne n°3, l’autre, franco-tchèque] et d’une force de réaction rapide armée par la Suède. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 18 novembre 2021 Auteur Signaler Partager Posté(e) 18 novembre 2021 https://www.forcesoperations.com/tf-takuba-la-belgique-envisage-lenvoi-dun-sgtia/ la Belgique envisage l’envoi d’un SGTIA Comme évoqué plus tôt, la Belgique envisage bel et bien une participation active dans l’opération Barkhane. Ou, plus précisément, au sein de la Task Force Takuba, axe majeur d’un dispositif français en cours de transformation. En cas de feu vert politique, la Défense pourrait y déployer l’équivalent d’un sous-groupement tactique interarmes à compter de la mi-2022. La Belgique est présente dans la TF Takuba depuis avril dernier avec une équipe restreinte de trois officiers d’état-major. Un officier chirurgien est par ailleurs venu appuyer la Special Operations Surgical Team (SOST) française de Ménaka entre septembre et début novembre. Hormis le maintien du noyau d’officiers d’état-major, la Défense envisage désormais de projeter un SGTIA (ou CATSG dans le jargon belge) « de manière graduelle et évolutive » à partir de la mi-2022, déclarait hier le capitaine de frégate Kristof Van Belleghem, directeur des opérations au sein du cabinet de la ministre de la Défense Ludivine Dedonder. Ce CATSG composé de forces conventionnelles serait pleinement opérationnel à la fin de l’année 2022. Le volume du contingent évoluera de 165 à 255 militaires en fonction de plusieurs paramètres, telles que « les évolutions de la situation politique et sécuritaire ». Les missions attribuées à cette compagnie de manœuvre pourraient consister en la protection de l’emprise de Gao et de convois logistiques et, d’autre part, en la fourniture d’un appui de deuxième ligne au profit des forces spéciales européennes et de leurs partenaires maliens. En outre, la Défense étudie l’éventualité d’une participation aux activités d’entraînement des forces armées maliennes (FAMa). « L’analyse détaillée de cet engagement est encore en cours à l’état-major de la Défense et fera l’objet de l’introduction d’un dossier spécifique en temps et en heure, qui fera partie d’un débat parlementaire », souligne le capitaine de frégate Van Belleghem. « Avec cette contribution, la Belgique participera de manière concrète à la sécurité de la région et réduira les conséquences de l’instabilité étatique au Sahel pour la situation sécuritaire de l’Europe », commente la Défense. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 8 janvier 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 8 janvier 2022 https://www.forcesoperations.com/des-renforts-roumains-et-hongrois-pour-takuba/ Des renforts roumains et hongrois pour Takuba La Task Force Takuba va bientôt recevoir de nouveaux renforts. Les Italiens sont pratiquement opérationnels, tandis que les Roumains et Hongrois rejoindront d’ici peu cette unité de forces spéciales européennes, annonçait aujourd’hui le porte-parole de l’état-major des Armées, le colonel Pascal Ianni. « Nous sommes maintenant 11 pays participants », souligne le colonel Ianni. La pleine capacité opérationnelle (FOC) du détachement italien sera prononcée dans les prochains jours. Ce détachement axé vers le soutien médical rassemble plus d’une centaine de militaires, ainsi que des hélicoptères de transport CH-47 et des hélicoptères attaque A-129 Mangusta. Une cinquantaine de militaires roumains arriveront « dans les prochains jours » à Ménaka. Environ 20 forces spéciales roumaines armeront une Task Unit, une unité spéciale d’accompagnement. En mars, ce sera au tour de la Hongrie de rejoindre le dispositif. Près d’une centaine de militaires sont attendus, également à Ménaka. Le parlement hongrois avait approuvé, en novembre dernier, l’envoi d’au maximum 80 soldats au Mali jusqu’au 31 décembre 2023. Quelques militaires sont sur place depuis au moins la mi-décembre pour préparer la venue du contingent principal. Dans l’intervalle, les opérations conjointes avec les Forces armées maliennes (FAMa) continuent de se succéder. Le 4 janvier, le Task Group n°2 franco-tchèque a mené une opération avec l’ULRI n°6 des dans la région de Ménaka. Appuyés par une force de réaction rapide (QRF) embarquée sur hélicoptères, ils ont « notamment lutté contre les poseurs d’engins explosifs improvisés, qui sont assez actifs dans cette zone ». Cette QRF a été prise à partie à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Ménaka par des éléments terroristes se déplaçant à moto. Résultat : une « riposte immédiate » et une menace neutralisée, indique le porte-parole de l’EMA. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 18 janvier 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 18 janvier 2022 http://www.opex360.com/2022/01/18/barkhane-avec-ses-six-helicopteres-le-contingent-italien-de-la-force-takuba-a-atteint-sa-pleine-capacite-operationnelle/ Avec ses six hélicoptères, le contingent italien de la force Takuba a atteint sa pleine capacité opérationnelle http://www.opex360.com/wp-content/uploads/italie-takuba-20220118.jpg Si son déploiement au sein du groupement européen « Takuba », qui relève de la force Barkhane, a commencé durant l’été dernier, le contingent italien « Jacana » vient juste d’atteindre sa pleine capacité opérationnelle [FOC – Full Operational Capability]. Celle-ci a en effet été prononcée le 14 janvier, au terme d’une préparation « rigoureuse et minutieuse », selon l’État-major des armées [EMA]. Dans le détail, le détachement fourni par l’Esercito italiano compte environ 200 militaires, lesquels mettent en oeuvre six hélicoptères dont trois CH-47F Chinook [transport lourd] et trois A.129 Mangusta [attaque] depuis Menaka, sous les ordres du colonel Andrea Carbonaro. Sa mission consistera à assurer des évacuations médicales au profit de Takuba et des forces armées maliennes [FAMa], en relation avec une équipe MEDEVAC française. Jusqu’alors, la Base opérationnelle avancée [BOA] de Menaka n’était pas adaptée pour accueillir les CH-47F Chinook… Aussi a-t-il fallu installer des hangars adaptés à la taille de ces appareils afin de les protéger des conditions climatiques propres au Sahel. Et dès que le premier hélicoptère a pu s’y poser, les militaires italiens et français ont ensuite entamé une phase de préparation initiale [FIT – Force Integration Training], basée sur des simulations de scénarios d’évacuations médicales. « Ces entraînements intenses et rythmés ont permis de parfaire les automatismes et d’atteindre dès le mois de décembre la phase d’Initial operationnal capabilty [IOC] », explique l’EMA. Et il n’aura donc pas fallu longtemps pour les mécanismes soient bien rôdés… puisque ce détachement a déjà effectué près de 200 heures de vol et quatre évacuation médicales entre Ménaka et Gao, dont une dite de « l’avant », au profit des FAMa, au tout début de cette année. En tout cas, la FOC ayant été prononcée, le groupement Takuba dispose maintenant d’une « capacité d’évacuation médicale autonome 7j/7 et 24h/24 dans la partie Est de sa zone d’opérations », c’est à dire dans la région dite des « trois frontières », car située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Par ailleurs, le ministère italien de la Défense précise que sa contribution à Takuba compte également une « structure sanitaire de capacité pré-hospitalière de Rôle 1 », avec une « équipe qui assurera le soutien médical de tout le personnel de la coalition et avec la présence de l’Élément de soutien national ». Pour rappel, le groupement Takuba est actuellement commandé par un colonel suédois. Plus pour très longtemps, d’ailleurs, étant donné que la Suède a confirmé, la semaine passée, qu’elle mettrait bientôt un terme à sa participation, comme cela avait été initialement prévu. Des contingents venus du Danemark, de la Roumanie et de la Hongrie devraient prochainement entamer leur déploiement. À moins que l’évolution de la situation politique au Mali ne bouscule les plans… Photo : Ministère italien de la Défense Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 19 janvier 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 19 janvier 2022 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/01/18/takuba-recoit-le-renfort-d-une-centaine-de-danois-deployes-a-22731.html Takuba reçoit le renfort d'une centaine de Danois déployés à Menaka http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/00/4233339032.jpg Un contingent d’une petite centaine de soldats danois est arrivé au Mali pour participer au groupement européen de forces spéciales Takuba destiné à accompagner les soldats maliens au combat, a annoncé mardi la Défense danoise. Le parlement danois avait approuvé ce déploiement le 24 octobre dernier (photos armée danoise). "Son objectif est de stabiliser le Mali et certaines parties de la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso et d’assurer la protection des civils contre les groupes terroristes", a précisé le ministère dans un communiqué. http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/02/3713966811.jpg Fort de 90 hommes, majoritairement des FS et du personnel de santé, le contingent danois, dont le déploiement avait été annoncé en avril dernier, est stationné à Ménaka, dans l’est du Mali. Le mandat du détachement danois est d'un an. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 26 janvier 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 26 janvier 2022 http://www.opex360.com/2022/01/26/sahel-la-france-consulte-ses-partenaires-sur-lavenir-du-groupement-europeen-de-forces-speciales-takuba/ La France consulte ses partenaires sur l’avenir du groupement européen de forces spéciales « Takuba » http://www.opex360.com/wp-content/uploads/takuba-20220126.jpg Lors de son discours de rentrée, le 20 janvier dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, avait souligné la réussite du groupement européen de forces spéciales « Takuba », déployé au Mali dans le cadre de l’opération française Barkhane, avec la participation, notamment, de la Suède, du Danemark, de l’Estonie, de l’Italie, de la Roumanie et de la République tchèque. Et d’y voir « la preuve que les Européens sont capables de combattre ensemble, dans des missions exigeantes, lorsque leurs intérêts sont en jeu ». Seulement, l’avenir de Takuba s’écrit en pointillé. S’étant emparée du pouvoir à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps, la junte malienne a franchi toutes les lignes rouges fixées par certains pays contributeurs à cette force européenne. À commencer par le recours aux service du groupe paramilitaire russe Wagner. « Le contingent estonien s’en ira si un accord de coopération est conclu avec le groupe Wagner », avait, par exemple, averti Kalle Laane, ministre estonien de la Défense, en septembre dernier, alors qu’il venait d’être fait état de discussions entre Bamako et la société militaire privée russe. Pour le moment, et alors que la présence de mercenaires russes aux côtés des forces armées maliennes [FAMa] est désormais avérée, aucun pays contributeur n’a retiré ses troupes de Takuba… qui a même récemment reçu le renfort d’un détachement des forces spéciales danoises. Ce qui a été dénoncé – un peu tardivement – par la junte malienne, qui a demandé à Copenhague de retirer « immédiatement » son contingent [dont l’arrivée était pourtant annoncée depuis mai 2021] au motif que son déploiement « est est intervenu sans son consentement » et « sans considération du Protocole additionnel applicable aux partenaires d’opération européens devant intervenir au Mali, dans le cadre de la Force Takuba ». « Si quelqu’un doit venir au Mali, on se met d’accord là-dessus. […] On a dit aux Danois : si vous voulez venir au Mali, c’est un engagement entre Danois et Maliens », a insisté Choguel Kokalla Maïga, le Premier ministre malien, qui a, ces derniers mois, enchaîné les déclarations désobligeantes à l’égard de la France. Après avoir remis en cause les accords de défense avec Paris et posé des restrictions dans l’espace aérien malien, le gouvernement malien cherche visiblement à entraver l’action de Barkhane. Quoi qu’il en soit, à l’Assemblée nationale, le 25 janvier, Mme Parly a affirmé la « solidarité » de la France avec ses « partenaires danois, dont le déploiement intervient, contrairement à ce qu’affirme la junte malienne, sur une base juridique légale ». La ministre a également dénoncé l’attitude des autorités maliennes de « transition », qui ont « rompu [leurs] engagements » tout en multipliant les « provocations ». Et à ce contexte malien « hostile » est venu s’ajouter un coup d’État au Burkina Faso, désormais dirigé par le « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration », dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Quelles seront les intentions de la junte burkinabè ? En tout cas, l’actionnaire du groupe Wagner, Evegueni Prigojine, n’aura pas tardé à saluer la prise du pouvoir par les militaires à Ouagadougou… tout comme Alexandre Ivanov, le chef des « instructeurs » russes présents en Centrafrique. « En Afrique comme en Europe, la Russie, par ses actions et ses discours, privilégie une stratégie d’intimidation. Elle choisit la confrontation masquée, qui est un facteur de déstabilisation. Nous l’avons clairement indiqué à nos homologues russes dès le mois de novembre », a fait remarquer Mme Parly aux députés. Et d’ajouter : « Faire face aux menaces hybrides qui se déploient sous le seuil du conflit ouvert constituera une des priorités de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, à travers la finalisation de la boussole stratégique européenne ». Pour autant, au Sahel, il n’est pas question « d’abandonner la lutte contre le terrorisme » car ce « combat est essentiel à notre sécurité », a assuré la ministre des Armées. « Cet engagement contre le péril djihadiste au Sahel, mais, plus largement, en Afrique de l’Ouest, nous comptons le poursuivre, aux côtés de nos partenaires africains, européens, mais aussi américains », a-t-elle continué. Reste à voir comment… « Nous devons nous adapter à ce nouveau contexte et tenir compte de cette situation. Dans ce double objectif de poursuite du combat et d’adaptation, nous avons engagé une concertation approfondie avec nos partenaires, notamment ceux de la task force européenne Takuba », a indiqué Mme Parly. D’ailleurs, les consultations entre les pays contributeurs au groupement « Takuba » vont bon train… Depuis le 21 janvier, Mme Parly enchaîne les entretiens téléphoniques avec ses homologues européens dont les forces sont engagées au Mali. Et une vidéoconférence devant tous les réunir est prévue le 28 janvier. Qu’en sortira-t-il ? Faute d’accord sur la conduite à tenir et étant donné que certains pays contributeurs sont aussi directement concernés par les tensions actuelles avec la Russie, l’existence de Takuba pourrait être remise en cause, alors même que, assurant la présidence de l’UE, la France l’a présentée comme une avancée de la défense européenne. Photo : État-major des armées Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Levy Pierre Posté(e) 26 janvier 2022 Signaler Partager Posté(e) 26 janvier 2022 il y a 2 minutes, BTX a dit : l’existence de Takuba pourrait être remise en cause, alors même que, assurant la présidence de l’UE, la France l’a présentée comme une avancée de la défense européenne. Triste alors que nos armées ont fait tant de bon boulot au Mali ! Citer Militaire d'active Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 27 janvier 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 27 janvier 2022 http://www.opex360.com/2022/01/27/les-partenaires-europeens-de-takuba-rafraichissent-la-memoire-aux-autorites-maliennes-de-transition/ Les partenaires européens de Takuba rafraîchissent la mémoire aux autorités maliennes de transition Selon son agenda publié par ses services, la ministre des Armées, Florence Pary, s’entretiendra avec ses homologues des pays européens engagés [*] dans le groupement européen de forces spéciales « Takuba », lequel est déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, lors d’une vidéo-conférence prévue le 28 janvier. L’ordre du jour devrait être dédié à la situation politique à Bamako, où une junte militaire s’est emparée du pouvoir à la faveur d’un double coup d’État. Celle-ci, qui a fait appel aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, multiplie les déclarations désobligeantes à l’égard de Paris et cherche à entraver l’action militaire de la France et de ses partenaires européens. Comme cela a encore été le cas quand elle a demandé le retrait immédiat du contingent danois récemment engagé dans Takuba, au motif que son déploiement serait « intervenu sans son consentement ». Ce qui n’est pas exact. Aussi, les partenaires européens de Takuba ont remis les pendules à l’heure, via un communiqué publié le 26 janvier au soir. « Nous regrettons profondément la déclaration des autorités maliennes de transition […] alléguant que le déploiement du contingent danois dans la Task Force Takuba est intervenu sans base légale et sans le consentement du gouvernement malien », ont-ils d’abord fait valoir. « Nous rappelons que tous les partenaires de la Task Force Takuba conduisent leur action conformément au cadre juridique solide qui a été agréé avec le gouvernement souverain du Mali, comprenant notamment une invitation formelle adressée par les autorités maliennes aux partenaires internationaux », ont ensuite continué les pays contributeurs à ce groupement européen. Et d’insister : « Ils agissent en stricte conformité avec le droit international et national, dans le cadre du soutien qu’ils apportent aux forces armées maliennes et de leur engagement de longue date dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Quant au déploiement du contingent danois, le communiqué ne manque pas de rafraîchir la mémoire aux dirigeants malien, même si, il est vrai, ils n’étaient pas au pouvoir quand Bamako invita Copenhague à envoyer des troupes au Mali, il y a maintenant plus de deux ans. Mais ils l’étaient quand les députés danois approuvèrent la participation de leur pays à Takuba, en mai 2021… « Nous rappelons que les autorités maliennes ont envoyé une lettre d’invitation formelle au gouvernement du Danemark le 27 novembre 2019. La notification d’acceptation a ensuite été transmise par l’ambassade du Danemark à Bamako le 29 juin 2021 et signée le jour-même par le Protocole du Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale », est-il ainsi expliqué dans le communiqué. Aussi, les pays partenaires de Takuba ont appelé les autorités maliennes de transition à « respecter les bases solides sur lesquelles se fonde notre coopération diplomatique et opérationnelle, et à remédier rapidement à cette situation ». Pour rappel, Takuba ne relève pas de la politique de sécurité et de défense commune [PSDC] de l’Union européenne [UE], contrairement à l’EUTM Mali, mission qui vise à former et à entraîner les Forces armées maliennes [FAMa]. Or, cette dernière pourrait prendre fin plus tôt que prévu. En effet, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a déclaré que l’UE ne resterait pas engagée au Mali « à n’importe quel prix », après avoir eu une série d’entretiens avec les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G5 Sahel [Mali, Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Tchad]. « Cette série de rencontres m’a permis de faire le point sur la situation très préoccupante au Sahel, et notamment sur les derniers événements au Burkina Faso et au Mali. Et sur l’extension de la menace vers les pays voisins », a indiqué M. Borrell, ce 27 janvier. Et, à cette occasion, a-t-il ajouté, il a « rappelé notre préoccupation majeure suite au déploiement avéré de mercenaires russes au Mali et des risques importants que ceci fait peser sur les populations civiles », les méthodes de ce groupe [étant] incompatibles avec nos efforts collectifs en faveur de la sécurité et du développement ». Au chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, le Haut représentant a rappelé que l’UE « souhaite rester engagée au Mali et au Sahel, mais pas à n’importe quel prix ». Et il lui a aussi « demandé des garanties concrètes pour assurer l’efficacité de nos missions d’appui aux forces de sécurité et de défense nécessaires à leur maintien », tout le prévenant que « tout changement dans les conditions de travail de Barkhane et Takuba aura inévitablement des conséquences ». [*] Allemagne, Belgique, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Suède http://www.opex360.com/2022/01/27/barkhane-mali-le-danemark-jette-leponge-et-va-retirer-ses-forces-speciales-de-takuba/ Le Danemark jette l’éponge et va retirer ses forces spéciales de Takuba http://www.opex360.com/wp-content/uploads/danemark-20220127.jpg À peine a-t-il pris ses marques à Ménaka [Mali], où il venait d’être intégré au groupement européen de forces spéciales « Takuba », que le détachement des forces spéciales danoises va devoir plier bagage… En effet, le 24 janvier, les autorités maliennes de transition ont demandé au Danemark de retirer « immédiatement » ses troupes du Mali, au motif que leur déploiement n’avait pas été préalablement autorisé par Bamako. Ce que Paris a contesté le lendemain, par la voix de Florence Parly, la ministre des Armées. Dénonçant l’attitude de la junte malienne qui « a rompu ses engagements » tout en multipliant les « provocations », Mme Parly a en effet affirmé la « solidarité » de la France avec ses « partenaires danois dont le déploiement intervient […] sur une base juridique légale ». Puis, les pays engagés dans la force Takuba ont publié un communiqué pour rappeler aux autorités maliennes de transition que le contingent danois avait été envoyé au Mali suite à une « lettre d’invitation formelle » adressée à Copenhague par Bamako en novembre 2019. Certes, le contexte politique malien a depuis évolué, un coup d’État ayant renversé le gouvernement à l’origine de cette demande. Toujours est-il que, selon le communiqué en question, la « notification d’acceptation a ensuite été transmise par l’ambassade du Danemark à Bamako le 29 juin 2021 et signée le jour-même par le Protocole du Ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ». Une version contestée par la junte malienne, laquelle explique avoir indiqué au gouvernement danois, par « note verbale du 16 novembre 2021 » , que sa « requête [était] sous examen » et qu’une « suite » lui serait « communiquée » ultérieurement. Par conséquent, conclut-elle, « ledit document reste toujours à l’état de projet » et « aucun accord n’autorise le déploiement des forces spéciales danoises au sein de la force Takuba ». Lancée à l’initiative de la France, qui y voyait un moyen d’affirmer la coopération européenne en matière de défense et de partager le « fardeau » de la lutte contre le terrorisme au Sahel, Takuba vient de prendre une torpille… Car Copenhague n’entend pas insister. « Nous ne pouvons tolérer cela, en conséquence, nous avons décidé de renvoyer nos soldats à la maison », a en effet affirmé Jeppe Kofod, le chef de la diplomatie danoise. « Nous ne pouvons pas rester quand le gouvernement malien ne veut pas de nous. Nous sommes là parce que les Maliens nous ont demandé de venir les aider, et s’ils ne veulent plus de notre aide, nous n’avons plus de raison d’être là. Et nous ne voulons pas non plus qu’on se moque de nous », a estimé Trine Bramsen, la ministre danoise de la Défense. Ce retrait va cependant prendre un peu de temps. « Il devrait s’écouler plusieurs semaines avant que tout le personnel et l’équipement ne soient de retour au Danemark », a précisé l’état-major danois. Cette décision est un coup dur pour Takuba étant donné que le détachement danois, fort d’une soixantaine de membres des forces spéciales [Jægerkorpset – JG], d’une équipe médicale, d’une capacité de cyberdéfense et d’un avion de transport C-130, devait en être un maillon important. Et cela d’autant plus que son arrivée à Ménaka devait en partie compenser le départ des forces suédoises, dont le mandat au Mali arrive à son terme. Dans cette affaire, la junte malienne a attendu son moment puisqu’elle a mis une semaine pour s’apercevoir qu’elle n’avait pas autorisé l’arrivée des militaires danois à Ménaka… En clair, elle a tiré le tapis sous les pieds de Takuba… et de Barkhane. Le souci est que d’autres contingents européens sont attendus [notamment ceux fournis par la Roumanie, la Lituanie, la Hongrie ou encore la Norvège… Quoi qu’il en soit, le sujet sera abordé par les ministres de la Défense des pays contributeurs lors d’une vidéo-conférence prévue le 28 janvier. Photo : Forces armées danoises Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 13 février 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 13 février 2022 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/02/10/takuba-externalise-une-partie-de-son-soutien-a-la-nato-suppo-22796.html La NATO Support and Procurement Agency a commencé ses opérations au profit de Takuba On en parlait depuis des mois: la NATO Support and Procurement Agency (NSPA) a enfin commencé à fournir des prestations de transport au profit de la Force Takuba. C'est un communiqué otanien du 10 février qui confirme le recours au prestataire otanien qui lui-même sous-traite. Les prestations sont les suivantes: gestion du fret, transport du fret et des personnels entre Gao et Ménaka (où se trouve l'un des deux plots de la TF Takuba). Le premier vol de ravitaillement s'est déroulé le 31 janvier. Soit un mois après la signature de l'accord entre le ministère des Armées et le NATO Support and Procurement Organisation (NSPO). Cette signature est intervenue plus de 6 mois après la signature, en juin 2021, d'un un arrangement technique dit de "soutien logistique" avec le Ministère des Armées françaises pour la fourniture de services au Mali en soutien de la Task Force Takuba. Voir mon post d'alors. Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 24 avril 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 24 avril 2022 http://www.opex360.com/2022/04/23/le-niger-autorise-de-nouvelles-implantations-de-forces-speciales-etrangeres-sur-son-territoire/ Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire Lors d’une audition parlementaire ayant eu lieu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS]. « Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA. Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ». Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger? En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali. Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force. Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré. Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre. « Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale. 1 Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
BTX Posté(e) 1 juillet 2022 Auteur Signaler Partager Posté(e) 1 juillet 2022 http://www.opex360.com/2022/07/01/mali-le-groupement-europeen-de-forces-speciales-takuba-nest-plus-mais-paris-veut-preserver-son-esprit/ Le groupement européen de forces spéciales « Takuba » n’est plus… mais Paris veut préserver « son esprit » Il y a un peu plus de trois ans, à l’occasion d’une visite au 4e Régiment d’hélicoptères de forces spéciales [RHFS], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait appelé les pays européens à déployer des commandos au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane, afin d’accompagner les armées locales au combat, contre les groupes jihadistes. « Il faut accompagner les forces armées sahéliennes après les avoir formées, y compris lorsqu’elles vont au combat, et pas seulement dans les états-majors. Ce n’est pas un sport de masse, j’en conviens. […] Mais si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui, alors, le fera? », avait alors demandé Mme Parly. En novembre 2019, l’ex-ministre des Armées annonça la formation prochaine d’un groupement européen de forces spéciales, appelé « Takuba » [« sabre » en Tamachek]. « Ce sera le sabre qui armera les forces armées maliennes sur le chemin de l’autonomie et de la résilience », avait-elle alors assuré. Seulement, il restait à trouver les pays européens désireux d’y participer. En effet, si dix d’entre-eux apportèrent leur soutien politique à cette initiative française en mars 2020, peu d’entre-eux s’engagèrent à envoyer leurs forces spéciales au Sahel… Cependant, l’Estonie, la République tchèque et la Suède donnèrent leur accord. Ce qui permit de prononcer la capacité opérationnelle initiale [IOC] de Takuba en juillet de cette année-là. D’autres pays firent savoir qu’ils envisageait d’y prendre part, comme le Danemark et l’Italie. Finalement, Takuba put atteindre sa pleine capacité opérationnelle en avril 2021, après le déploiement d’un important contingent suédois [150 militaires et 3 hélicoptères UH-60 Black Hawk ainsi qu’un avion de transport C-130 Hercules, ndlr]. À noter que le groupement européen fut même commandé par un colonel suédois pendant quelques mois. Si l’accompagnement des Unités légère de reconnaissance et d’intervention [ULRI] des forces armées maliennes [FAMa] par les « Task Group » de Takuba fit la preuve de son efficacité, l’évolution du contexte politique à Bamako, marqué par un coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta, et l’arrivée au Mali du groupe paramilitaire russe Wagner auront eu raison du groupement européen de forces spéciales. En janvier, le Danemark fut contraint de rappeler le contingent qu’il venait de déployer à Ménaka au sein de Takuba après un différend diplomatique avec Bamako. Puis, la décision de la France de réorganiser son dispositif militaire au Sahel et de retirer ses troupes du Mali sonna le glas du groupement européen. « Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait expliqué, en février, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire. Et d’ajouter : « Pour autant, je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays. D’abord, nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer : il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir. Mais surtout, c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba. » Le groupement européen aurait pu se redéployer au Niger, étant donné que Niamey a récemment adopté une loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [notamment européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali. Mais encore faudrait-il , comme l’a souligné le CEMA, que les pays contributeurs soient d’accord pour pousuivre leur engagement sur le sol nigérien… Aussi, un peu plus d’un an après avoir atteint sa « pleine capacité opérationnelle », l’histoire Takuba a pris fin. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], ce 1er juillet. « La réorganisation du dispositif militaire français au Sahel, décidée en relation étroite avec les partenaires européens et nord-américains, a conduit à la fin des opérations de Takuba au Mali à compter du 30 juin », a en effet indiqué l’EMA, via un communiqué. « L’opération Barkhane et la TF Takuba témoignent de ce dont les Européens sont capables d’accomplir ensemble dans des environnements sécuritaires complexes. Ainsi, les leçons tirées de cette expérience opérationnelle et ‘l’esprit Takuba’ perdureront hors du Mali », a encore fait valoir l’EMA. D’autant plus que, a-t-il fait valoir, « outre le partage d’une appréciation de situation, des procédures communes et une fraternité d’armes ont été forgées », ce qui a « permis à toutes les nations contributrices de développer une évaluation et une conscience communes de la situation ». Vu de Paris, Takuba est donc un « succès stratégique et tactique ». Succès stratégique parce que plus de dix pays européens « ont décidé de s’engager conjointement dans une lutte commune » contre les groupes terroristes. Succès tactique car cette force européenne a « permis la formation d’unités maliennes adaptées au combat contre les terroristes, évitant ainsi la territorialisation » des organisations jihadistes, en particulier celle de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] dans la région dite des trois frontières. Par ailleurs, le 30 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a reconduit, pour un an de plus, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], laquelle, désormais, ne pourra plus compter sur l’appui aérien que lui fournissait jusqu’alors la force Barkhane. Cependant, le gouvernement malien de transition a fait part de son opposition à plusieurs dispositions prévues dans ce nouveau mandat, dont celle prévoyant une obligation d’enquêter sur les violations présumées des droits humains commises tant par les groupes terroriste que par les FAMa et les paramilitaires russes. Aussi, il a prévenu qu’il ne garantirait pas la liberté de mouvement de la MINUSMA. Ce qui est déjà le cas, la mission de l’ONU n’ayant toujours pas pu se rendre dans la localité de Moura [centre] où des exactions auraient été commises en mars dernier, par les soldats maliens et leurs supplétifs de Wagner contre la population civile. Photo : EMA Citer Ya Rab Yeshua. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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