BTX Posté(e) 18 février 2021 Signaler Posté(e) 18 février 2021 http://www.opex360.com/2021/02/18/berlin-fait-un-blocage-sur-la-modernisation-de-lhelicoptere-dattaque-franco-allemand-tigre/ http://www.opex360.com/wp-content/uploads/tigre-20181005.jpg En mai 2018, la ministre française des Armées, Florence Parly, annonçait le lancement, en coopération avec l’Allemagne, de la modernisation des hélicoptères d’attaque et de reconnaissance EC665 Tigre, développé par Airbus Helicopters. C’est une « nouvelle étape pour l’Europe de la défense et la consolidation de notre industrie », avait-elle dit à l’époque. Puis, en septembre de la même année, et au nom de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne, l’Organisme conjoint de coopération en matière d’armement [OCCAr] notifia à Airbus Helicopters, Thales et MBDA des études de levée de risques relative à cette modernisation à mi-vie du Tigre. Dans le détail, il s’agit de porter cet hélicoptère au standard Mk3, en améliorant ses capacités et en le dotant de nouvelles, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Pour l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], cela passe par la connexion de l’appareil au système d’information et de communication [SICS] du programme Scorpion. Plus généralement, il est question de le doter du système de gestion aéroporté MUM-T pour qu’il soit capable de communiquer avec des drones ou encore de l’armer du futur missile MHT [missile haut de trame] conçu par MBDA. On pouvait donc penser que ce programme, dont le coût est évalué à 5,5 milliards d’euros, suivait son cours… En réalité, les choses sont plus compliquées. D’ailleurs, à l’issue du conseil franco-allemand du 5 février dernier, la chancelière Angela Merkel en a dit très brièvement un mot. « Pour le Tigre standard 3, il y a toute une série de négociations à conduire, en particulier avec Airbus pour la partie allemande. Mais là encore, du côté français, on a souligné l’importance stratégique d’une bonne coopération sur ce dossier », a en effet dit Mme Merkel, en résumant les échanges qu’elle venait d’avoir avec le président Macron. Selon l’agence Reuters, la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr], qui dispose d’une cinquantaine d’hélicoptères Tigre UHT, va à reculons dans cette affaire. « La France tient à la modernisation, mais une partie de la Bundeswehr s’oppose à toute mise à niveau étant donné la faible disponibilité opérationnelle » de ses appareils, affirme l’agence de presse, citant des sources proches du dossier. Pourtant, en novembre 2019, l’OCCAr a attribué un contrat de soutien de soutien global à Airbus Helicopters afin d’accroître la disponibilité des Tigre en service au sein des forces françaises, allemandes et espagnoles. « Cet accord de soutien à long terme garantit la disponibilité et la facilité de maintenance du Tigre au-delà des dix prochaines années » et il « couvre des éléments critiques tels que l’amélioration continue et le traitement des obsolescences, ainsi que les réparations et la livraison des pièces de rechange garanties par tous les fournisseurs concernés », avait alors expliqué Airbus Helicopters. En outre, avait précisé le constructeur, ce contrat « répond par ailleurs aux besoins individuels de chaque client, en fonction de ses scénarios opérationnels et de déploiement. » Ce qui devait se traduire, s’agissant de la France, par la garantie d’un taux de disponibilité des pièces de rechange allant jusqu’à 98 % et la simplification de la logistique. D’après les derniers chiffres disponibles, la disponibilité des Tigre de l’ALAT s’élevait à 31% en 2020, contre 26% trois ans plus tôt. En revanche, il est vrai que la situation des Tigre allemands est plus… compliquée. En janvier 2020, le quotidien Bild affirmait que, deux mois plus tôt, seulement 8 appareils sur 53 étaient en état de voler. En outre, la flotte avait dû être immobilisée en août 2019, en raison de la découverte de boulons défectueux au niveau du système de contrôle des rotors. Un problème qui n’avait pas affecté les hélicoptères Tigre de l’ALAT, ni ceux de la FAMET [Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra]. Quoi qu’il en soit, faute de modernisation, le Tigre sera condamné à plus ou moins longue échéance. Ce qui laisserait le champ libre à l’Agusta A.129 Mangusta italien ou bien à des appareils américains. D’où l’insistance de Paris à trouver un accord avec Berlin… Mais cette affaire donne un avant-goût des difficultés auxquelles il faudra s’attendre quand viendra le moment de moderniser d’autres systèmes d’armes conçu en coopération, comme le Système de combat aérien du futur [SCAF] ou le MGCS [le char de combat du futur]. « Pour être honnête, il serait beaucoup plus facile pour nous de travailler avec la Grande-Bretagne parce que nous partageons la même culture militaire », a confié un parlementaire français à Reuters [qui ne l’a pas identifié], au sujet du SCAF. Photo : EMA Citer Ya Rab Yeshua.
BTX Posté(e) 23 mars 2021 Auteur Signaler Posté(e) 23 mars 2021 https://www.forcesoperations.com/tigre-mk3-le-chef-de-la-bundeswehr-botte-en-touche/ Après une sortie en demi-teinte de la chancelière allemande Angela Merkel début février, le programme d’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3 n’a plus été évoqué outre-Rhin. Par deux fois, le sujet aura même été volontairement ignoré par les autorités diplomatiques et militaires allemandes lors de récentes auditions menées par les parlementaires français. « Le Tigre, nous voulons le conserver. Nous sommes en train de le modifier complètement pour arriver au standard ASGARD* », déclarait la semaine dernière le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, en audition à l’Assemblée nationale. Le dernier rapport sur l’avancement des programmes d’armement majeurs de la Bundeswehr, publié en décembre dernier, confirmait en effet l’intention de conserver une flotte de 51 machines au moins jusqu’en 2038. Et près de 900M€ sont encore budgétisés au profit du Tigre pour la période 2021-2025. Avec ce standard ASGARD, le Tigre allemand est « en cours de ‘rééquipement’ en quelque sorte », ajoute le général Zorn, qui souhaite avant tout « que son niveau de disponibilité soit amélioré ». « Je ne suis pas satisfait de la disponibilité du Tigre. Nous n’avons pas avancé, nous n’avons pas progressé sur les capacités d’utilisation du Tigre depuis des années », pointait le CEMA allemand. Exit toute mention du Tigre Mk3, les inquiétudes du commandement allemand se concentrant exclusivement sur l’indisponibilité des appareils. Même son de cloche un mois plus tôt, cette fois de la part de l’ambassadeur d’Allemagne en France. « La capacité opérationnelle de l’hélicoptère Tigre doit être préservée, mais la question de sa disponibilité mérite d’être éclaircie », déclarait Hans-Dieter Lucas, le 17 février face aux sénateurs français. Des 53 Tigre actuellement en service dans la Bundeswehr, deux seront retirés du service d’ici à 2038 (Crédits : Bundeswehr/Maximilian Schulz) De fait, les effets négatifs du déploiement au Mali entre mars 2017 et juin 2018 sont encore perceptibles. Certaines des inspections majeures qui en découlent n’ont pas pu être réalisées faute de disposer de stocks maintenance en suffisance. Résultat, seuls huit des 53 hélicoptères aujourd’hui en service étaient disponibles en moyenne au début de l’année dernière. L’impact positif du standard ASGARD et du train de mesures pris en adéquation avec l’industriel ne devrait être ressenti qu’à moyen terme. Le retard en terme d’inspection, par exemple, ne sera pas résorbé avant 2022 au plus tôt. Le Tigre sera donc maintenu dans l’inventaire allemand, mais jusqu’à quand en réalité ? Le standard ASGARD sera-t-il le dernier avant un retrait de l’Allemagne du programme ? Au contraire, cette volonté d’amélioration de la disponibilité passera-t-elle d’office par l’adoption du standard 3 ? Et quel est l’état d’avancement d’un programme potentiellement menacé par les tensions constatées dans d’autres champs de la coopération franco-allemande ? Ces questions, ni l’ambassadeur allemand, ni le chef de la Bundeswehr n’ont souhaité y répondre, malgré les inquiétudes répétées des parlementaires français quant à l’avenir de la collaboration franco-allemande. En dépit également d’une interrogation ciblée de la députée LREM Natalia Pouzyreff, celle-ci rappelant par la même occasion que les députés comptaient « ardemment sur une poursuite du programme Tigre ». Pas un mot, donc, sur un nouveau standard dont la livraison initiale est pourtant attendue en 2028 côté allemand, avec deux années de retard sur le calendrier initial. Pas un mot sur un programme dont le lancement en réalisation se fait attendre depuis des mois et qui était à nouveau défendu la semaine par le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Thierry Burkhard. *ASGARD pour « Afghanistan Stabilization German Army Rapid Deployment ». Un standard vers lequel 12 hélicoptères allemands ont évolué entre 2011 et 2014. Cette configuration ajoutait alors des filtres moteurs, une protection balistique supplémentaire et des systèmes de mission et de communication améliorés. L’Allemagne a ensuite décidé de convertir 33 hélicoptères supplémentaires, avec un premier appareil (74-51) accepté en juillet 2020 par le BAAINBw et livré deux mois plus tard au 36e régiment d’hélicoptères de combat de Fritzlar. Ce rétrofit continuera jusqu’en 2026 et devrait être élargi à l’ensemble de la flotte. Citer Ya Rab Yeshua.
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