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Dialogue entre deux hommes du contre-jour


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http://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2021/04/dialogue-entre-deux-hommes-du-contre.html

 
KGB-DGSE-deux-espions-face-a-face.jpg
François Waroux (à g) et Serguei Jirnov
 

En 1983, la France expulse 47 soviétiques soupçonnés d’espionnage à la suite de l’affaire Farewell*. Parmi eux, le chef de l’antenne du KGB, Nikolaï Tchetvérikov qui, bien entendu, était, (comme 40 d’entre eux) sous couverture diplomatique à l’ambassade. C’est François Mitterrand qui a donné son accord à l’opération.

Un peu plus tard, le président de la République convoque Yves Bonnet, directeur de la Surveillance du territoire (ST, contre-espionnage) et lui dit : « Vous m’avez mis dans de beaux draps. J’ai appelé M. Tchetvérikov, qui est mon contact préféré à l’ambassade soviétique, et je me suis entendu répondre que je l’avais fait expulser ! »

Cette anecdote, ahurissante au premier abord, est racontée par Serguei Jirnov, ancien officier supérieur du KGB aujourd’hui réfugié en France, dans le dialogue entrepris avec François Waroux, son homologue de l’ombre qui, lui, mena une partie de sa carrière à la DGSE.

Ce long échange est publié par Mareuil éditions sous le titre « KGB-DGSE, 2 espions face à face. »

Et c’est justement avec ce mot que démarre l’entretien coordonné par le journaliste Martin Leprince. « Le mot le plus approprié pour définir votre ancienne profession ? » demande le médiateur. La réponse des deux hommes est particulièrement intéressante pour qui méconnait, c’est-à-dire la majorité des lecteurs, cet univers.

« Le mot espion était proscrit à la DGSE. Il n’était valable que pour désigner les hommes des services étrangers, jamais pour nous » explique l’un. « En URSS, indique l’autre, on utilisait le mot « espion » pour désigner les traîtres. »

L’ouvrage (une excellente idée) est constellé d’anecdotes sur le travail sous couverture, les manipulations, les affres professionnelles. Et bien entendu les cas de conscience qui peuvent se poser dans l’exercice… de toute profession. On y croise également l’ombre de Vladimir Poutine.

Comme le constate Eric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), dans sa postface, on apprendra davantage sur le KGB/SVR que sur la DGSE. Ce blog publiera d'ailleurs prochainement une interview de Serguei Jirnov.

*Vladimir Vetrov officier du KGB livra à partir de 1980 à la DST des noms d’agents soviétiques ainsi que des documents de qualité exceptionnelle.

Ya Rab Yeshua.

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