Le SSA réfléchit au confinement des patients hautement contagieux

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C’est peut-être l’un des nombreux RETEX de la crise sanitaire : la Direction générale de l’armement (DGA) recherche de nouvelles solutions pour confiner les patients hautement contagieux durant leur évacuation. Mais avant d’envisager une acquisition au profit du Service de santé des armées (SSA), il s’agit de réaliser un état de l’art du marché.

Le constat de départ n'est pas sans rappeler une crise toujours en cours : « l’apparition de cas de patients hautement contagieux, voire la survenue d’une épidémie au sein d’une force déployée en opérations extérieures (OPEX) ou sur un navire de la marine nationale doivent être anticipées », indique la DGA. Difficile de ne pas penser aux 1081 marins du porte-avions Charles de Gaulle testés positifs au Covid-19 en avril 2020.

 

L’opération Résilience avait nécessité l’adaptation dans l’urgence des procédures, des équipements et des vecteurs d’évacuation disponibles. Autant de « bricolages » qui auront sauvé des vies et démontré la réactivité des forces, mais qu’il s’agit maintenant de compléter par des outils adaptés et pérennes.

 

C’est l’enjeu d’un programme baptisé « EPCPRB » et piloté par la division d’achats NBC-TER de la DGA. Celle-ci a émis hier une demande d’informations pour sonder les capacités techniques et industrielles du marché. Cette future capacité doit permettre la prise charge des patients contaminés de l’avant jusqu’aux hôpitaux d’instruction des Armées « afin de limiter leur impact sur la capacité opérationnelle des forces, effectuer des évacuations sanitaires en conformité avec les normes aéronautiques et assurer la continuité du soin médical ».

Le besoin exprimé porte sur un système autorisant le confinement et le transport soit individuellement, soit par groupe allant jusqu’à quatre patients. Bien qu’hermétique, il ne doit pas empêcher les soignants de réaliser certains actes médicaux, tels que l’administration de médicaments, le monitoring des fonctions vitales ou la défibrillation. 

 

Un exemple de réponse individuelle au besoin exprimé par la DGA pour le SSA : la Portable Isolation Chamber créée par l’entreprise française Securotec (Crédits : Securotec)

Patients, matériels et personnel soignants peuvent y être confinés ensemble, le système faisant alors office de « barrière » avec le reste du moyen de transport employé et son équipage. Un choix technique qui permettra de se départir de l’étape de désinfection et d’éviter au personnel non médical de porter des équipements de protection. Le système devra rester en service 10 ans et pouvoir être réutilisé au moins 50 fois tout en résistant aux solutions de décontamination.

 

« Le système doit pouvoir être transporté par les moyens aériens et terrestres en dotation dans l’armée française », ajoute la DGA. Par « terrestre », faut-il comprendre un dispositif adapté au VAB SAN et aux versions santé de ses successeurs, les 196 Griffon SAN et 135 Serval SAN attendus par le SSA à l’horizon 2032 ?

De même, l’application aérienne s’étend-elle à la future version MEDEVAC de l’HIL Guépard, livrée à partir de 2027 selon le SSA ?

La DGA ne le précise pas, sa demande d’informations ne mentionnant qu’un usage « sur aéronefs ».

Plusieurs solutions « made in France » sont déjà disponibles sur le marché, dont certaines nées suite à la crise sanitaire. C’est le cas de la CUBE, la chambre d’urgence biosécurisée pour épidémies conçue par l’entreprise rhodanienne Securotec.

 

 

Inventée en partenariat pour lutter contre le virus Ebola, cette unité d’isolement a ensuite été modifiée pour répondre à l’épidémie de Covid-19. Securotec est aussi à l’origine d’une chambre d’isolation portable (PIC ci-dessus), un brancard étanche et léger équipé d’un système de ventilation à filtre HEPA. Dès 2020, cette PIC avait été évaluée par l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et l’Armée de l’Air et de l’Espace en vue d’une possible adaptation sur plusieurs types d’aéronefs.