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Posté(e)

Bonjour à tous et à toutes, 

Une question me taraudait l'autre jour : la Légion Etrangère a t-elle toujours eu une sélectivité plus importante que la régulière ? Je pensais à cela en voyant le départ des légionnaires pour le front depuis leurs casernements de Sidi Bel Abbès, dans le courant 1939-40. Certains pourront le confirmer ici, la LE a une exigence physique et aussi mentale très importante envers ses candidats et légionnaires mais en a t-il toujours été ?

Les légionnaires qui combattent à Bir Hakeim sont ils initialement plus "durs au mal" que le fantassin de la régulière ? Ou alors cette sélectivité et ce barème datent-ils d'une époque plus contemporaine ? 

 

Au plaisir de vous lire !  

Posté(e)
il y a 8 minutes, Levy Pierre a dit :

Quest-ce qui te pousse à poser ces questions, Petit caporal ?

En fait je suis un grand passionné d'Histoire militaire (surtout française chauvin que je suis) et dans les bouquins que j'ai lu je n'ai jamais vu la mention d'un entraînement ou d'une sélection plus ardue à la Légion par rapport à la régulière (dans le temps s'entend donc antérieur à la Seconde Guerre). Autant pour les fus' formés en Ecosse par les britanniques on sait aujourd'hui qu'ils ont subi un entraînement qui n'aurait rien à envier à celui d'aujourd'hui, autant pour la Légion je me demande si l'entraînement était le même que dans la régulière. 

Posté(e)

Le parcours du candidat

Le circuit et le processus de recrutement à la Légion étrangère diffère sensiblement de celui des autres armées. Il est en effet basé sur du présentiel et le parcours du candidat s’effectue en continu. Cela est dû principalement à la particularité de notre recrutement international, imposant de loger et de nourrir les volontaires tout au long de leur circuit de présélection et de sélection.

Par rapport à celui des candidats du XIXe siècle, ce parcours s’est sensiblement densifié pour répondre à des problématiques créées par le modernisme. Les bases du système de recrutement légionnaire restent inchangées. Tout candidat doit pouvoir être accueilli 24/24 H et cela, 365 jours par an. Cela est vrai bien évidemment pour les étrangers, venus parfois de très loin et qui voient la Légion étrangère comme un refuge. C’est là une de nos traditions d’accueil qui est mise en avant et la première image doit être celle d’une famille accueil­lante, pour peu que le candidat correspondre aux critères de présentation. Mais c’est également le cas pour les Français, ressource rare de nos jours, qu’il convient de capter et de sélectionner avec toute l’attention nécessaire.

Le circuit du candidat se décline sur environ trois semaines et se compose d’une succession des tests médicaux, psychotechniques et physiques. Il comporte également tout un panel d’entretiens permettant d’appréhender le candidat dans sa globalité, de comprendre ses motivations, mais aussi son environnement sociétal. Il sera ainsi reçu par divers intervenants, recruteurs, psychologues, spécialistes de la sécurité, etc. Au-delà de tous ces aspects techniques, durant son séjour dans les structures de recrutement le candidat est évalué en continu sur son aptitude à évoluer dans un milieu militaire, mais aussi en collectivité.

Une précision est cependant nécessaire. Certes, tout au long de ce parcours, il y a des obstacles à franchir en atteignant des notes bien définies, mais il n’en reste pas moins vrai que les candidats doivent être évalués dans la globalité de leurs performances et de leurs aptitudes. Ainsi, dans le cas où un candidat est un peu en dessous du seuil du test Luc Léger et que par ailleurs toutes ces autres évaluations sont excellentes, la décision de recrutement ou non reviendra au chef d’état-major du commandement de la Légion étrangère (CEM COMLE) qui préside la commission de sélection.

Cette sélection est sévère, et à tout moment un candidat peut être renvoyé à la vie civile parce qu’il a échoué à un test ou présenté une incompatibilité à servir dans les rangs de la Légion.

Finalement, c’est donc un ratio de légionnaires incorporés de 1/5 à 1/6 en moyenne qui est effectivement appliqué par rapport aux hommes qui se sont présentés pour un engagement.

Ainsi pour l’année 2019, la Légion étrangère devait recruter 1 245 jeunes légionnaires pour lui permettre de renouveler ses effectifs, 6 650 candidats se sont présentés, et 1 260 ont été immatriculés soit un ratio de 1/5,3.

L%C3%A9gionnaire-6.jpgCadre légionnaire au 4e RE. Crédit : Stéphane GAUDIN.

Ya Rab Yeshua.

Posté(e)

Pour répondre plus clairement à votre question relative à la "sélectivité d'antan de la LE", elle a évolué au cours de l'histoire de la Légion étrangère.

Celle-ci est modelée par les conflits et les guerres, par les politiques de colonisation des gouvernements de l'époque..............mais une chose est certaine, à sa naissance, la LE n'était pas prisée dans l'armée française. C'est l'Infanterie de ligne qui prévalait.

Raison pour laquelle ce "ramassis de gueux indisciplinés" a fait les grandes heures de la conquête de l'Algérie.

Et a été massivement engagé en Indochine (le plus élevé des effectifs) pour tenter de contrer la main mise communiste sur la péninsule, récupérant les soldats perdus de la Wehrmacht désireux de se faire oublier et de pouvoir ainsi échapper aux goulags soviétiques.

S'en sont suivies la guerre d'Algérie et ses blessures tant physiques que morales durant laquelle les unités de la LE dont le 1er REP constituaient le noyau "dur" et particulièrement efficace de la politique de maintien de l'ordre et de lutte contre le FLN.

Qu'en est-il aujourd'hui dans une armée de terre professionnalisée ? 

La quête du professionnalisme guide encore et toujours l'instruction et l'entraînement des unités de la LE. Pas de droit au relâchement, ni à "l'à peu près". Tout doit être contrôlé, et si ce n'est pas conforme, de nouveau et sans récrimination aucune, refait jusqu'à ce que le réflexe soit là.

Le combat "haute intensité" à mon sens demande une réactivité et une endurance permanentes de la part du soldat. Qui met en oeuvre de plus en plus de matériels sophistiqués exigeant compréhension, accaparation et intelligence d'emploi.

Plus rien à voir avec l'AML Panhard ou le missile Entac SS11.

On est passé dans le semi-conducteur, le microprocesseur et l'IA.

BTX

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Ya Rab Yeshua.

Posté(e)
Le 15/03/2023 à 19:44, Petit caporal a dit :

En fait je suis un grand passionné d'Histoire militaire (surtout française chauvin que je suis) et dans les bouquins que j'ai lu je n'ai jamais vu la mention d'un entraînement ou d'une sélection plus ardue à la Légion par rapport à la régulière (dans le temps s'entend donc antérieur à la Seconde Guerre).

Bonjour,

moi aussi je n’ai pas lu que existaient de grandes différences dans l’instruction et l’entraînement des Légionnaires par rapport aux autres troupes d’infanterie presentes en Algérie entre les deux guerre.

Donc ou est-elle cachée la différence?

J’opine que M. le Légionnaire sur les lieux, notamment Sidi Bel Abbès, et au combat, vivait, bâtissait, luttait, mourait pour une terre qui lui appartenait, qui pour une personne sans plus patrie devenait elle sa mère patrie et sa Maison Mère.

Je crois aussi que, pour les mêmes raisons, les troupes métropolitaines n’ont guére souffert pour la perte de l’Algérie comme la Légion.

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Posté(e)

Je crois, BTX ainsi que vittorio venturi que vous ayez répondu à mon interrogation. Le gros plus de la LE par rapport à la régulière (en tout cas dans des années antérieures à 1940) c'est la rusticité, le fait de n'avoir rien à perdre et tout à gagner.

Je vous remercie ! 

Posté(e)
Il y a 23 heures, Petit caporal a dit :

rien à perdre

Bonjour,

pas tout à fait ça, n’oublions pas que dans l’Oranais le Légionnaire etait soldat mais aussi maçon,terrassier, forestier,vigneron etc.

Et pas seulement dans l’enceinte du quartier Viénot, vu que à Sidi ville la moitié des oeuvres publiques ont été réalisées par les Légionnaires.

Y avait donc quelque chose à perdre pour le Lègionnaire que avait choisi de se raciner sur cette terre, après avoir quitté la propre, au point de y construir une maison de retraite dans le 1953.

“Il ètait une fois nôtre là-bas”, ecrit par Pierre Salas, vaut pour les Légionnaires aussi bien que pour les pieds-noir.

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Posté(e)

"Qui sait si l'Inconnu qui dort sous l'arche immense,
mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé...
N'est pas cet étranger devenu fils de France,
non par le sang reçu mais par le sang versé."

(Quatrain tiré du poème "le Volontaire Etranger" - Pascal Bonetti - 1920)

 

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