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ACTUALITÉS Place aux évaluations pour la future tenue NRBC des armées


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L’effort de renouvellement des tenues NRBC des armées françaises se poursuit selon le calendrier établi. Dévoilé à l’occasion du salon Eurosatory, le futur « ensemble de protection individuel des armées » (EPIA) entamera bientôt un cycle de qualification et d’évaluation, prélude aux premières livraisons attendues pour 2027. 

De premières commandes envisagées pour 2025
 

EPIA, c’est ce programme lancé en avril 2019 par la Direction générale de l’armement (DGA) pour remplacer la quasi-totalité des équipements individuels de protection NRBC en service, dont la tenue FELIN. Une opération dont le volet industriel relève d’un groupement momentané d’entreprises (GME) franco-français : KNDS CBRN (l’ancien NBC-Sys) pour le masque à gaz et ses cartouches ; SP Défense pour la filtration et l’appareil respiratoire isolant (ARI) ; Ouvry pour les gants, les surbottes et le système d’hydratation ; et Paul Boyé Technologies pour le volet textile. 

 

Présenté à Paris sous la forme d’un prototype, l’EPIA est aujourd’hui l’objet de qualifications industrielles. Une fois achevées, elles seront suivies en fin d’année par un cycle de qualification étatique et à des évaluations technico-opérationnelles (EVTO) conduites en collaboration avec les forces. Les premiers essais, de septembre à février, impliqueront un éventail d’acteurs, des équipes de reconnaissance et d’évaluation (ERE) du 2e régiment de dragons aux démineurs en passant par les pilotes de Caïman et l’infanterie. L’objectif ? « Éprouver les prototypes lors de scénarios opérationnels » dans un maximum de milieux, de climats et d’environnements, rappelle l’ingénieur civil de la défense Abdellatif, officier de programme protection NRBC au sein de la DGA.

 

Afin de gagner du temps et d’optimiser la démarche, la DGA a choisi de s’appuyer sur les derniers essais industriels pour anticiper certaines étapes. Au programme dans la foulée d’Eurosatory et courant juillet : des essais sur mannequin et sur porteur, des travaux sur la thermophysiologie à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA), ou encore des tests relatifs au soutien sur base de bancs de désinfection créés pour ce programme. 

 

« Dès l’année prochaine, nous finaliserons les évaluations et passerons les commandes de série », indique l’ICD Abdellatif. Les premiers systèmes arriveraient dans les forces en 2027. Après les 50 M€ investis pour la phase de développement, quelque 500 M€ seraient prévus pour acter les tranches conditionnelles de production qui s’étaleront jusqu’en 2037. De quoi financer l’acquisition « de volumes conséquents » pour lesquels l’armée de Terre fera office de « gros client ». 

 

Le programme EPIA se veut innovant à plus d’un titre. « Nous sommes partis d’une feuille blanche », relève l’ICD Abdellatif. Une feuille blanche pour répondre à des besoins clairs, à commencer par celui d’homogénéiser des parcs complets mais disparates et de différentes générations en les remplaçant par un système complet unique. Loin de se limiter aux forces terrestres, la dotation s’étendra donc au maximum d’utilisateurs des armées, directions et services, des forces spéciales aux maintenanciers et des pilotes d’hélicoptère Tigre aux équipages d’avion A330 MRTT. Seules exceptions, les pompiers et les pilotes d’avions de chasse conserveront des systèmes spécifiques.

 
EPIA_Eurosatory_2024_01-800x600.png La version générique de l’EPIA, l’une des trois déclinaisons présentées le mois dernier à Eurosatory
 
Un système modulaire et évolutif
 

Conçu dès l’origine comme un système modulaire, EPIA s’interfacera avec une centaine d’armements, équipements et véhicules actuels tout en garantissant la compatibilité avec les matériels futurs. Il mise sur l’évolution des technologies pour fournir une meilleure protection contre les vapeurs, aérosols, gouttelettes, poussières et autres formes d’agents toxiques, le tout avec un confort et une ergonomie améliorés. Des pieds à la tête, EPIA s’est concentré sur les enjeux d’anthropométrie afin de parvenir couvrir tous les percentiles d’une armée qui tend à se féminiser. « Et puis le reste de la population militaire est quand même couvert puisqu’il s’agit de sur-mesure », souligne l’officier de programme. 

 

Au coeur du système, le masque à gaz remplacera le modèle ARFA (Appareil Respiratoire Filtrant des Armées) en service depuis plus de 30 ans et l’A3P (Appareil de Protection à Port Permanent) de la Marine nationale. Sa visière large préserve 90% du champ visuel contre 60% pour l’ARFA, « c’est à dire ce qui se fait de mieux dans le domaine ». Protégée contre les éclats, elle permettra également de mieux apercevoir les expressions du visage tout en améliorant la reconnaissance faciale. Contrairement à l’ARFA, la cartouche filtrante est à présent fixée latéralement, facilitant notamment la visée avec l’arme principal en dotation. Le masque comprend par ailleurs un nouveau dispositif d’hydratation. Loin du CamelBak, sa complexité aura exigé un effort particulier sur l’étanchéité. Et pour l’anecdote, ce masque aussi est le fruit du travail d’un designer impliqué dans la conception du blindé 6×6 Griffon du programme SCORPION. 

 

Filtrant et résistant au feu et à l’usure, le vêtement d’EPIA constitue une véritable tenue de combat. Lavable plusieurs fois après déconditionnement, celle-ci présente une longévité à l’usage bien supérieure à la moyenne du marché, de l’ordre de plusieurs années. Dans son ensemble, EPIA doit garantir une durée de vie contractuelle d’au minimum 17 ans, « un vrai challenge » d’après la DGA. Cela va sans dire, l’ensemble se conforme aux différents niveaux de changement d’équipement inscrits dans la doctrine des armées française et déterminés selon la posture retenue par l’état-major. Avec une tenue déjà endossée parce que le degré de menace l’exige, une dizaine de secondes suffisent pour enfiler le masque et les gants et parvenir au niveau maximal de protection.

 

Construit autour de briques interchangeables et d’un éventail d’options, EPIA est décliné en trois variantes. L’une, destinée au gros des troupes, dispose uniquement d’une soufflante disposée en bandoulière ou au niveau des hanches. La seconde sera dédiée aux opérateurs susceptibles de fournir un effort intense dans la durée et/ou d’évoluer dans des environnements très contaminés, à commencer par les forces spéciales et les spécialistes NRBC. Version « full options », elle reprend la configuration de base tout en y ajoutant une ARI silencieuse compatible avec la cartouche du masque. Elle permettra, en cas d’entrée dans une zone pauvre en oxygène, de basculer de la cartouche filtrante à l’assistance respiratoire via un simple commutateur. De l’extérieur, l’outil peut paraître simple mais « il s’agit d’un véritable bijou technologique intégrant des algorithmes qui, derrière, s’adaptent au rythme respiratoire pour envoyer le bon débit ». La troisième est spécifique aux pilotes. Si les versions du soldat et du spécialiste adoptent le nouveau bariolage multi-environnement (BME), celle réservée aux pilotes conserve quant elle une livrée coyote ainsi que le masque à gaz EPHESE (Equipement des Pilotes d’Hélicoptères en SErvice).

 

Le programme EPIA reste inscrit dans une logique incrémentale. « Si besoin, nous pouvons lancer des commandes en 2025 et, derrière, affiner certaines interfaces en cours de programme », pointe l’ICD Abdellatif. Si le système paraît bien né, il reste en effet de la place à exploiter et le client ne s’empêchera d’y ajouter de nouvelles fonctions. « Nous avons pris des mesures conservatoires pour intégrer ces évolutions si nous en avons le besoin. Nous avons déjà identifié des choses à faire évoluer », précise-t-il. Et pourquoi pas, par exemple, intégrer un outil d’amplification de voix, une piste d’amélioration parmi d’autres susceptibles d’entretenir une réflexion engagée pour les trois prochaines décennies. 

Ya Rab Yeshua.

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