Futur blindé d’aide à l’engagement : le ministère des Armées met en avant le SCARABEE d’Arquus

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Lors de sa présentation, en juin 2018, le SCARABEE avait été décrit par Arquus, son constructeur, comme étant le successeur du VBL [Véhicule blindé léger] et l’héritier des véhicules blindés conçus par Panhard. Il s’agissait ainsi pour l’industriel de poser des jalons pour le projet de Véhicule blindé d’aide à l’engagement [VBAE], dans le cadre de la seconde phase du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation].

Pour Arquus, le SCARABEE allait « révolutionner les standards actuels de mobilité et de motorisation » des véhicules militaires, grâce à son moteur hybride, ses deux directions indépendantes lui permettant d’avoir un rayon de braquage inférieur à 5 mètres pour une masse de près de 8 tonnes, sa protection modulaire et sa capacité à embarquer différents types d’armes et de capteurs.

Cependant, Arquus dut apporter quelques modifications à son véhicule, certaines innovations n’ayant finalement pas été jugées pertinentes. Ainsi, les portières coulissantes se révélèrent une mauvaise idée étant donné qu’une portière « classique » est beaucoup plus utile en combat débarqué car elle peut offrir une protection supplémentaire.

Après avoir été amélioré, le SCARABEE a été « lancé » à l’exportation à la faveur de l’édition 2021 du salon de l’armement IDEX, aux Émirats arabes unis. Mais sans succès… Quant au VBAE, la France a privilégié une coopération avec la Belgique, dans le cadre du partenariat stratégique CaMo [Capacité Motorisée].

Aussi, lors d’une audition parlementaire, en mars 2023, le PDG d’Arquus, Emmanuel Levacher, qualifia le SCARABEE de « démonstrateur ». C’est « clairement une base sur laquelle on peut s’appuyer et tester un certain nombre d’idées, de technologies et de concepts que l’on reprendra en partie pour le VBAE », avait-il dit, avant d’estimer que le VBAE allait être « très certainement différent du SCARABEE ».

En outre, dans le même temps, la Section technique de l’armée de Terre [STAT] évalua « l’intercepteur terrestre » belge « Cockerill i-X », au titre d’une « veille » sur les briques technologiques pouvant être utiles pour la mise au point du VBAE. À noter que certaines d’entre elles faisaient alors l’objet de travaux dans le cadre des projets de « Futurs systèmes blindés augmentés européens à haute mobilité » [FAMOUS 1 et 2], financés par l’Union européenne.

Depuis, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] a confié un contrat de préconception du VBAE à un groupement momentané d’entreprises [GME] formé par KNDS France [ex-Nexter] et Arquus, dont la reprise par John Cockerill a été finalisée le 2 juillet dernier.

Le chemin étant désormais balisé, le SCARABEE apparaît plus que jamais comme étant le « laboratoire » du futur VBAE. En effet, à l’occasion du 14-Juillet, l’Agence de l’innovation de la Défense [AID] l’a présenté, pour la première fois, au grand public, lors d’une manifestation organisée dans la cour des Invalides.

Le « SCARABEE est une solution de système de combat développée par la société Arquus, pour les armées modernes souhaitant disposer d’unités légères très mobiles et fortement armées », a commenté l’agence.

De son côté, rappelant qu’il est le « premier véhicule militaire capable de fonctionner en propulsion purement électrique sur quelques kilomètres » tout en étant « téléopérable au-delà de la vue directe », Arquus a fait valoir que le SCARABEE vise « à proposer des solutions innovantes pour le remplacement du VBL, dans le cadre du programme VBAE. Et d’ajouter qu’il est « furtif », « polyvalent » et capable de « franchir des pentes de 60 % et des dévers de 40 %, s’adaptant ainsi à tous les théâtres d’opération ».

Le démonstrateur du SCARABEE exposé aux Invalides était équipé d’un tourelleau Hornet pour la lutte antidrone et d’un viseur d’étoile diurne pour les environnements sans GPS conçu par Sodern.

Au passage, Arquus a souligné que le SCARABEE bénéficie d’au moins trois projets de technologies de défense [PTD] financés par la Direction générale de l’armement [DGA].

Ainsi, le PTD Electer a permis de « consolider » les compétences de l’industriel en matière de propulsion hybride tandis que le PTD Optifab s’est concrétisé par un « blindage innovant », offrant une une « protection haut de gamme malgré une masse réduite ». Enfin, le PTD Numco a mis l’accent sur la technologie des jumeaux numériques afin de développer de nouveaux concepts de maintenance prédictive.